Dans le Coran, Dieu relate le récit de plusieurs prophètes antérieurs au dernier d'entre eux, Muhammad ibn Abdillâh (que Dieu les bénisse tous et les salue), et leurs interactions avec leur peuple.
Parmi eux il y a celui de Loth (لوط) (sur lui soit la paix).
Neveu de Abraham (sur lui soit la paix), Loth émigra avec lui depuis la terre où ils se trouvaient (actuellement en Irak), puis finit par s'installer dans une cité de la région nommée actuellement "Shâm", cité que le Coran évoque de façon allusive sans la nommer. Il s'agit de Sodome ("قوله تعالى: {وجاء أهل المدينة} وهي قرية لوط، واسمها سدوم" : Zâd ul-massîr).
S'adressant aux Arabes de l'époque, qui conduisaient des caravanes, Dieu dit, parlant des gens de cette cité : "Et vous passez près d'eux matin, ainsi que soir. Ne raisonnez-vous donc pas ?" : "وَإِنَّكُمْ لَتَمُرُّونَ عَلَيْهِم مُّصْبِحِينَ وَبِاللَّيْلِ أَفَلَا تَعْقِلُونَ" (Coran 37/137-138), et de cette cité : "وَإِنَّهَا لَبِسَبِيلٍ مُّقِيمٍ" : "Et elle se trouve sur un chemin demeurant" (Coran 15/76).
Certains contemporains proposent, pour Sodome : "Bab ed-Dhra", et pour Gomorrhe : "Numeira" (ces deux localités étant situées sur le pourtour jordanien de la mer Morte : la première à l'est, et la seconde au sud-est).
D'autres proposent pour Sodome : "Tell al-Hammam" (situé au nord-est de la mer Morte, côté jordanien)...
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A la lecture du récit coranique du prophète Loth, personnellement, quelque chose avait attiré mon attention :
C'est que, au sujet du peuple parmi lequel Loth s'était installé, le Coran ne relate pas que leur prophète les invita à abandonner l'adoration des idoles (contrairement à ce qu'il relate des prophètes dépêchés auprès des autres peuples dont il fait également le récit).
C'est ensuite que j'ai trouvé chez Ibn Taymiyya que ce peuple croyaient en l'existence de Dieu et ne rendaient pas de culte à des idoles. "Le peuple de Loth, ce qui a été relaté d'eux est qu'ils considéraient licite l'homosexualité ; et le Tawhîd (ullâh) ne leur pas été rappelé, contrairement aux autres peuples. Cela indique qu'ils n'étaient pas idolâtres, et que leur péché était d'avoir considéré licites l'homosexualité ainsi que des choses suivant cela" : "وقوم لوط ذكر عنهم استحلال الفاحشة، ولم يُذَكَّروا بالتوحيد، بخلاف سائر الأمم. وهذا يدل على أنهم لم يكونوا مشركين، وإنما ذنبهم استحلال الفاحشة وتوابع ذلك" (Kitâb un-Nubuwwât, p. 43).
Le fait de pratiquer l'homosexualité sans la déclarer licite est une kabîra n'allant pas jusqu'au kufr akbar.
Par contre, considérer licite (istihlâl) cette action, cela constitue du kufr akbar.
Ce peuple était kâfir (incroyant) par le fait de renier le prophétat de Loth (sur lui soit la paix) ainsi que ce que ce dernier leur rappelait : le caractère interdit de l'homosexualité. Le Coran évoque deux autres mauvaises actions encore que ce peuple faisait ("وَتَقْطَعُونَ السَّبِيلَ وَتَأْتُونَ فِي نَادِيكُمُ الْمُنْكَرَ" : Coran 29/29), qui désignent deux choses au sujet desquelles les commentateurs divergent.
Face aux rappels que leur prophète leur faisaient au sujet de leurs mauvaises croyance et actions, ils répliquèrent par une menace d'expulsion de la cité, ironisant sur le fait que Loth et les siens étaient "des gens qui se montraient purs" ; "قَالُوا لَئِن لَّمْ تَنتَهِ يَا لُوطُ لَتَكُونَنَّ مِنَ الْمُخْرَجِينَ" (Coran 26/167) ; "فَمَا كَانَ جَوَابَ قَوْمِهِ إِلَّا أَن قَالُوا أَخْرِجُوا آلَ لُوطٍ مِّن قَرْيَتِكُمْ إِنَّهُمْ أُنَاسٌ يَتَطَهَّرُونَ" (Coran 27/56) ("ولم تكن مراجعة قومه باحتجاج منهم ولا بمدافعة عقلية، وإنما كانت بكفر وصرامة وخذلان بحت في قولهم {أَخْرِجُوهُمْ وتعليلهم الإخراج بتطهير المخرجين؛ والضمير عائد على لوط وأهله وإن كان لم يجر لهم ذكر فإن المعنى يقتضيهم. وروي أنه لم يكن معه غير ابنتيه؛ وعلى هذا عني في الضمير هو وابنتاه. و{يَتَطَهَّرُونَ} معناه: يتنزهون عن حالنا وعادتنا" : Tafsîr Ibn 'Atiyya, sur Coran 7/82).
A la fin, ils finirent par lui dire : "فَمَا كَانَ جَوَابَ قَوْمِهِ إِلَّا أَن قَالُوا ائْتِنَا بِعَذَابِ اللَّهِ إِن كُنتَ مِنَ الصَّادِقِينَ" : "Emmène-nous le châtiment de Dieu, si es du nombre des véridiques" (Coran 29/29).
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Par rapport à l'action d'homosexualité que le peuple de Loth pratiquait, dans deux versets du Coran on lit que ce prophète dit à son peuple : "Est-ce que vous venez à (cette action), au sujet de laquelle personne dans l'humanité ne vous a précédés ?" :
"وَلُوطًا إِذْ قَالَ لِقَوْمِهِ أَتَأْتُونَ الْفَاحِشَةَ مَا سَبَقَكُمْ بِهَا مِنْ أَحَدٍ مِنَ الْعَالَمِينَ إِنَّكُمْ لَتَأْتُونَ الرِّجَالَ شَهْوَةً مِنْ دُونِ النِّسَاءِ بَلْ أَنْتُمْ قَوْمٌ مُسْرِفُونَ" (Coran 7/80-81) ; "وَلُوطًا إِذْ قَالَ لِقَوْمِهِ إِنَّكُمْ لَتَأْتُونَ الْفَاحِشَةَ مَا سَبَقَكُمْ بِهَا مِنْ أَحَدٍ مِنَ الْعَالَمِينَ أَئِنَّكُمْ لَتَأْتُونَ الرِّجَالَ وَتَقْطَعُونَ السَّبِيلَ وَتَأْتُونَ فِي نَادِيكُمُ الْمُنكَرَ فَمَا كَانَ جَوَابَ قَوْمِهِ إِلَّا أَن قَالُوا ائْتِنَا بِعَذَابِ اللَّهِ إِن كُنتَ مِنَ الصَّادِقِينَ قَالَ رَبِّ انصُرْنِي عَلَى الْقَوْمِ الْمُفْسِدِينَ" (Coran 29/28-30).
Or on trouve, en relation avec ce sujet, 1 affirmation qui entraîne, de la part de certaines personnes, 2 conclusions différentes.
--- L'affirmation en question est qu'il serait attesté historiquement qu'il y a eu des humains homosexuels avant ce peuple, avant l'époque de Loth.
----- Conclusion de certaines personnes : "Le Coran contient des erreurs, ou bien, à tout le moins le prophète Loth a fait une erreur, lui qui a affirmé à son peuple que personne avant eux n'avait pratiqué l'homosexualité."
----- Et conclusion de certaines autres personnes : "Le Coran a dit vrai sur ce point aussi, et, justement, cela montre que ce n'est pas l'homosexualité que Loth désignait dans son affirmation (puisque l'homosexualité a existé bien avant ce peuple), mais le viol d'hommes. C'est cela au sujet de quoi personne n'avait précédé le peuple parmi lequel Loth s'était installé. Et c'est cela qui est interdit en islam. Par contre, l'homosexualité consentie n'est nullement interdite dans le regard du Coran."
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Or les choses ne sont pas ainsi.
Il est certes possible qu'il y ait eu des humains qui ont pratiqué l'homosexualité avant le peuple de Loth.
Et cela ne va pas forcément (pas de façon Qat'î) à l'encontre de ce propos de Loth relaté dans les 2 versets sus-cités, car :
----- certes, al-Qurtubî (mort en 671 a. h. / 1273 a. g.), ayant eu connaissance de l'affirmation disant que l'homosexualité avait eu cours avant l'époque de Loth, a rejeté cette éventualité, arguant qu'elle contredit le propos de Loth présent dans le Coran : "قوله تعالى: {ما سبقكم بها من أحد من العالمين} "من" لاستغراق الجنس، أي لم يكن اللواط في أمة قبل قوم لوط. والملحدون يزعمون أن ذلك كان قبلهم. والصدق ما ورد به القرآن" (Tafsîr ul-Qurtubî) ; cela s'appuyant sur le commentaire le plus répandu de ce propos de ce prophète : "Personne n'avait pratiqué l'homosexualité avant eux" : c'est ce que 'Amr ibn Dînâr a dit : "قال عمرو بن دينار: ما نزا ذكر على ذكر في الدنيا حتى كان من قوم لوط" (cité dans plusieurs Ouvrages de Tafsîr) ;
----- mais, pour sa part, le commentateur Ibn 'Atiyya (mort en 542 a. h. / 1147 a. g.) a dit qu'il est possible que ce que ce propos de Loth a voulu évoquer, c'est seulement le degré de pratique répandue, assidue et publique que ce peuple faisait de cette action : "وروي أنه لم تكن هذه المعصية في أمم قبلهم. قال القاضي أبو محمد: وإن كان لفظ الآية يقتضي هذا، فقد كانت الآية تحتمل أن يراد بها: ما سبقكم أحد إلى لزومها وتشهيرها" (Tafsîr Ibn 'Atiyya). Car il est relaté par ailleurs qu'ils pratiquaient cela publiquement : "وقال مجاهد ومنصور: كانوا يأتون الرجال في مجالسهم وبعضهم يرى بعضا. وقال القاسم بن محمد: منكرهم أنهم كانوا يتفاعلون في مجالسهم، ذكره الزهراوي" (Ibid.).
Ce pourrait donc être là ce dont Loth (sur lui soit la paix) leur avait dit : "Est-ce que vous venez à ce que personne n'a fait avant vous : pratiquer aussi assidûment et publiquement l'homosexualité, et la répandre autant ?".
Voilà qui apporte des éléments de réponse à la Première Conclusion.
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Cependant, tout cela n'implique, pour autant, nullement le contenu de la Seconde Conclusion.
Certes, des commentateurs anciens ont écrit que le peuple de Loth forçaient des hommes de passage, des voyageurs, à avoir des relations avec eux ("وقيل: كانوا يأخذون الناس من الطرق لقضاء الفاحشة، حكاه ابن شجرة" : Tafsîr ul-Qurtubî) ("وروي أنهم كانوا يجلسون في مجالسهم وعند كل رجل منهم قصعة فيها حصى فإذا مر بهم عابر سبيل حذفوه فأيهم أصابه كان أولى به. وقيل: إنه كان يأخذ ما معه وينكحه ويغرمه ثلاثة دراهم، ولهم قاض بذلك" : Tafsîr ul-Baghawî) ("قال محمد بن إسحاق: كانت لهم ثمار وقرى لم يكن في الأرض مثلها فقصدهم الناس لينالوا من ثمارهم فآذوهم، فعرض لهم إبليس في صورة شيخ، فقال: إن فعلتم بهم كذا وكذا نجوتم، فأبوا فلما ألح عليهم قصدوهم فأصابوا غلمانا صباحا فأخذوهم وقهروهم على أنفسهم وأخبثوا بهم، فاستحكم ذلك فيهم" : Tafsîr ul-Baghawî).
Cependant, cela n'implique nullement que ce soit le non-consentement qui soit l'élément motivant ('Illa Mu'aththira) cette interdiction. Au contraire, il y a unanimité (Ijmâ') des Ulémas quant au fait que, dans le regard de l'islam, les relations intimes, même consenties, ne sont licites qu'entre un homme et une femme mariés, ou (cela étant valable à l'époque où cela existait) entre un homme et la femme esclave qui lui appartenait (il fallait qu'elle lui appartienne à lui seul, et qu'elle ne soit pas mariée - forcément à quelqu'un d'autre).
Et, tout comme les relations intimes consenties entre un homme et une femme non-mariés sont interdites en islam, les relations intimes consenties entre deux personnes du même sexe sont également interdites dans le regard de l'islam. Et ce à l'unanimité des ulémas.
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Un jour, 3 beaux hommes étrangers vinrent chez Loth (sur lui soit la paix). Les ayant aperçus, les gens de la cité accoururent devant chez ce prophète avec des desseins évidents :
Loth, qui ne connaissait pas ces 3 personnes étrangères et les avait accueillies chez lui, fut gêné, et supplia ses concitoyens de ne pas le déshonorer.
– Passage de la Sourate Hûd :
"وَلَمَّا جَاءتْ رُسُلُنَا لُوطًا سِيءَ بِهِمْ وَضَاقَ بِهِمْ ذَرْعًا وَقَالَ هَذَا يَوْمٌ عَصِيبٌ. وَجَاءهُ قَوْمُهُ يُهْرَعُونَ إِلَيْهِ وَمِن قَبْلُ كَانُواْ يَعْمَلُونَ السَّيِّئَاتِ. قَالَ يَا قَوْمِ هَؤُلاء بَنَاتِي هُنَّ أَطْهَرُ لَكُمْ فَاتَّقُواْ اللّهَ وَلاَ تُخْزُونِ فِي ضَيْفِي أَلَيْسَ مِنكُمْ رَجُلٌ رَّشِيدٌ. قَالُواْ لَقَدْ عَلِمْتَ مَا لَنَا فِي بَنَاتِكَ مِنْ حَقٍّ وَإِنَّكَ لَتَعْلَمُ مَا نُرِيدُ. قَالَ لَوْ أَنَّ لِي بِكُمْ قُوَّةً أَوْ آوِي إِلَى رُكْنٍ شَدِيدٍ. قَالُواْ يَا لُوطُ إِنَّا رُسُلُ رَبِّكَ لَن يَصِلُواْ إِلَيْكَ فَأَسْرِ بِأَهْلِكَ بِقِطْعٍ مِّنَ اللَّيْلِ وَلاَ يَلْتَفِتْ مِنكُمْ أَحَدٌ إِلاَّ امْرَأَتَكَ إِنَّهُ مُصِيبُهَا مَا أَصَابَهُمْ إِنَّ مَوْعِدَهُمُ الصُّبْحُ أَلَيْسَ الصُّبْحُ بِقَرِيبٍ" (Coran 11/77-81).
– Passage de la Sourate al-Hijr :
"فَلَمَّا جَاء آلَ لُوطٍ الْمُرْسَلُونَ قَالَ إِنَّكُمْ قَوْمٌ مُّنكَرُونَ قَالُواْ بَلْ جِئْنَاكَ بِمَا كَانُواْ فِيهِ يَمْتَرُونَ وَأَتَيْنَاكَ بَالْحَقِّ وَإِنَّا لَصَادِقُونَ فَأَسْرِ بِأَهْلِكَ بِقِطْعٍ مِّنَ اللَّيْلِ وَاتَّبِعْ أَدْبَارَهُمْ وَلاَ يَلْتَفِتْ مِنكُمْ أَحَدٌ وَامْضُواْ حَيْثُ تُؤْمَرُونَ. وَقَضَيْنَا إِلَيْهِ ذَلِكَ الأَمْرَ أَنَّ دَابِرَ هَؤُلاء مَقْطُوعٌ مُّصْبِحِينَ. وَجَاء أَهْلُ الْمَدِينَةِ يَسْتَبْشِرُونَ قَالَ إِنَّ هَؤُلاء ضَيْفِي فَلاَ تَفْضَحُونِ وَاتَّقُوا اللّهَ وَلاَ تُخْزُونِ قَالُوا أَوَلَمْ نَنْهَكَ عَنِ الْعَالَمِينَ قَالَ هَؤُلاء بَنَاتِي إِن كُنتُمْ فَاعِلِينَ. لَعَمْرُكَ إِنَّهُمْ لَفِي سَكْرَتِهِمْ يَعْمَهُونَ. فَأَخَذَتْهُمُ الصَّيْحَةُ مُشْرِقِين" (Coran 15/60-73).
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A Loth essayant de les raisonner, les gens de la cité répondirent : "أَوَلَمْ نَنْهَكَ عَنِ الْعَالَمِينَ" : "Ne t'avions-nous pas interdit quant aux gens ?"
Ils voulurent lui dire :
--- soit : "Ne t'avions-nous pas déjà interdit de nous donner tes conseils au sujet des gens quand nous voulons faire cela avec eux ?" ;
--- soit : "Tu sais bien que les hommes étrangers sont l'objet de notre désir. Ne t'avions-nous pas déjà dit que si tu ne veux pas que nous fassions cela à des gens, eh bien commence par ne pas accueillir d'hommes étrangers chez toi. Tu n'as qu'à te blâmer toi-même si tu te sens déshonoré maintenant".
"وقولهم أَوَلَمْ نَنْهَكَ عَنِ الْعالَمِينَ} روي أنهم قد تقدموا إليه في أن لا يضيف أحدا ولا يجيره، لأنهم لا يراعونه ولا يكتفون عن طلب الفاحشة فيه. (...). وذكر السدي أنهم إنما كانوا يفعلون الفاحشة مع الغرباء ولا يفعلونها بعضهم ببعض، فكانوا يعترضون الطرق" (Tafsîr Ibn 'Atiyya). "قالوا أولم ننهك عن العالمين} أي عن أن تضيف أحدا لأنا نريد منهم الفاحشة. وكانوا يقصدون بفعلهم الغرباء؛ عن الحسن" (Tafsîr ul-Qurtubî).
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Loth leur dit : "هَؤُلاء بَنَاتِي هُنَّ أَطْهَرُ لَكُمْ فَاتَّقُواْ اللّهَ وَلاَ تُخْزُونِ فِي ضَيْفِي أَلَيْسَ مِنكُمْ رَجُلٌ رَّشِيدٌ" : "Ce sont là mes filles, elles sont plus pures pour vous. Préservez-vous de Dieu, et ne me déshonorez pas au sujet de mes hôtes. N'y a-t-il pas parmi vous un homme orienté ?"
Au sujet de cette proposition de Loth quant à ses filles, il existe (entre autres) les deux commentaires suivants :
--- soit il s'agissait véritablement des filles de Loth (elles étaient au nombre de 2, ou 3), et il les a proposées en mariage aux (2 ou 3) chefs de tous ceux qui s'étaient amassés devant sa demeure : le mariage d'une croyante avec un incroyant était autorisé dans la Loi que Loth suivait ;
--- soit il s'agissait en fait des femmes du peuple, que Loth a désignées par le terme "mes filles" dans la mesure où, comme tout prophète dépêché parmi un peuple, il était "comme un père" pour eux, tous et toutes ; il voulut donc dire à tous ces gens assemblés devant chez lui : "Allez plutôt auprès de vos épouses, elles sont plus pures pour vous" ("وفي قوله: هؤلاء بناتي قولان: أحدهما: أنهن بناته لصلبه، قاله ابن عباس. فإن قيل: كيف جمع، وإنما كن اثنتين؟ فالجواب: أنه قد يقع الجمع على اثنين، كقوله: وكنا لحكمهم شاهدين. والثاني: أنه عنى نساء أمته، لأن كل نبي أبو أمته، والمعنى: أنه عرض عليهم التزويج، أو أمرهم أن يكتفوا بنسائهم، وهذا مذهب مجاهد، وسعيد بن جبير، وقتادة، وابن جريج" : Zâd ul-massîr) ("وقول لوط عليه السلام {هؤُلاءِ بَناتِي} اختلف في تأويله. فقيل: أراد نساء أمته لأن زوجات النبيين أمهات الأمم وهو أبوهم فالنساء بناته في الحرمة والمراد بالتزويج؛ ويلزم هذا التأويل أن يكون في شرعه جواز زواج الكافر للمؤمنة، وقد ورد أن المؤمنات به قليل جدا. وقيل: إنما أراد بنات صلبه، ودعا إلى التزويج أيضا؛ قاله قتادة؛ ويلزم هذا التأويل أيضا ما لزم المتقدم في ترتيبنا. قال القاضي أبو محمد: ويحتمل أن يريد بقوله عليه السلام هؤُلاءِ بَناتِي بنات صلبه، ويكون ذلك على طريق المجاز، وهو لا يحقق في إباحة بناته؛ وهذا كما تقول لإنسان تراه يريد قتل آخر: "اقتلني ولا تقتله" فإنما ذلك على جهة التشنيع عليه والاستنزال من جهة ما واستدعاء الحياء منه؛ وهذا كله من مبالغة القول الذي لا يدخله معنى الكذب بل الغرض منه مفهوم، وعليه قول النبي عليه السلام "ولو كمفحص قطاة" إلى غير هذا من الأمثلة" : Tafsîr Ibn 'Atiyya) ; as-Seoharwî a donné préférence au second des 2 commentaires ayant été traduits ci-dessus (Qassas ul-qur'ân, 1/268).
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Ils lui firent comme réponse ceci : "لَقَدْ عَلِمْتَ مَا لَنَا فِي بَنَاتِكَ مِنْ حَقٍّ وَإِنَّكَ لَتَعْلَمُ مَا نُرِيدُ" : "Tu sais bien que nous n'avons pas de droit dans tes filles. Et tu sais ce que nous voulons" :
--- soit ils voulurent lui dire : "Nous n'avons pas le droit de cohabiter avec tes filles, vu qu'elles ne sont pas mariées à nous" ;
--- soit ils voulurent lui dire : "Nous n'avons pas de désir pour elles" ["tes filles" pouvant alors désigner : "tes 2 - ou 3 - filles", ou encore : "nos épouses"] ("قالوا لقد علمت، يا لوط، ما لنا في بناتك من حق، أي: لسن أزواجا لنا فنستحقهن بالنكاح. وقيل: معناه ما لنا فيهن من حاجة وشهوة. وإنك لتعلم ما نريد، من إتيان الرجال" : Tafsîr ul-Baghawî) ("أي: إنك تعلم أن نساءنا لا أرب لنا فيهن ولا نشتهيهن، {وإنك لتعلم ما نريد} أي: ليس لنا غرض إلا في الذكور، وأنت تعلم ذلك، فأي حاجة في تكرار القول علينا في ذلك؟" : Tafsîr Ibn Kathîr).
Il faut ici rappeler que ces gens du peuple de Loth avaient bel et bien des épouses. Leur prophète leur avait dit : "أَتَأْتُونَ الذُّكْرَانَ مِنَ الْعَالَمِينَ وَتَذَرُونَ مَا خَلَقَ لَكُمْ رَبُّكُمْ مِنْ أَزْوَاجِكُم" : "Est-ce que vous venez aux hommes parmi les humains, et vous délaissez ce que Dieu a créé pour vous, à savoir vos épouses ?" (Coran 26/165-166). Ils semblaient avoir également une descendance (sinon le peuple se serait éteint).
--- Le second commentaire sus-cité ("Nous n'avons pas de désir pour elles") pourrait donc signifier que, suite au rappel de Loth d'aller plutôt auprès de leurs épouses, ce qu'ils lui répondirent fut :
----- soit : "Tu sais bien que cela fait un moment que nous n'avons plus du tout de désir pour les femmes ; nous ne sommes plus attirés que par les hommes" ("فأرشدهم إلى نسائهم، فاعتذروا إليه بأنهم لا يشتهونهن، {قالوا لقد علمت ما لنا في بناتك من حق وإنك لتعلم ما نريد} أي: لقد علمت أنه لا أرب لنا في النساء ولا إرادة، وإنك لتعلم مرادنا من أضيافك. وذكر المفسرون أن الرجال كانوا قد استغنى بعضهم ببعض، وكذلك نساؤهم كن قد استغنى بعضهن ببعض أيضا" : Tafsîr Ibn Kathîr) ;
----- soit : "Tu sais bien qu'à l'instant présent, ce ne sont pas nos épouses que nous désirons, mais ces beaux hommes". Un commentaire de al-Hassan al-Basrî se marie plus facilement avec cette seconde éventualité : "Ils ne pratiquaient l'homosexualité qu'avec les étrangers, et pas entre eux" : "قال الحسن: كانوا يفعلون ذلك بالغرباء، ولم يكن يفعله بعضهم ببعض" (Tafsîr ul-Qurtubî) (la première phrase seulement dans Tafsîr ul-Baghawî).
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Or ces 3 hôtes étaient en fait 3 anges (ils revenaient de chez Abraham et Sarah, sur eux soit la paix). Et Loth ne le savait pas. C'est ensuite qu'ils le mirent au courant de leur identité. Quand donc lui firent-ils connaître qui ils étaient véritablement ?
--- est-ce avant qu'il discute avec les gens de la cité ayant accouru ?
--- ou est-ce après qu'il eut discuté avec ceux-ci ?
La formulation apparente (zâhir) du passage de la Sourate Hûd montre que ce fut après qu'il eut discuté avec les gens de la cité ayant accourus, que ses 3 hôtes lui révélèrent qui ils étaient : "وَلَمَّا جَاءتْ رُسُلُنَا لُوطًا سِيءَ بِهِمْ وَضَاقَ بِهِمْ ذَرْعًا وَقَالَ هَذَا يَوْمٌ عَصِيبٌ وَجَاءهُ قَوْمُهُ يُهْرَعُونَ إِلَيْهِ وَمِن قَبْلُ كَانُواْ يَعْمَلُونَ السَّيِّئَاتِ قَالَ يَا قَوْمِ هَؤُلاء بَنَاتِي هُنَّ أَطْهَرُ لَكُمْ فَاتَّقُواْ اللّهَ وَلاَ تُخْزُونِ فِي ضَيْفِي أَلَيْسَ مِنكُمْ رَجُلٌ رَّشِيدٌ قَالُواْ لَقَدْ عَلِمْتَ مَا لَنَا فِي بَنَاتِكَ مِنْ حَقٍّ وَإِنَّكَ لَتَعْلَمُ مَا نُرِيدُ قَالَ لَوْ أَنَّ لِي بِكُمْ قُوَّةً أَوْ آوِي إِلَى رُكْنٍ شَدِيدٍ قَالُواْ يَا لُوطُ إِنَّا رُسُلُ رَبِّكَ لَن يَصِلُواْ إِلَيْكَ فَأَسْرِ بِأَهْلِكَ بِقِطْعٍ مِّنَ اللَّيْلِ وَلاَ يَلْتَفِتْ مِنكُمْ أَحَدٌ إِلاَّ امْرَأَتَكَ إِنَّهُ مُصِيبُهَا مَا أَصَابَهُمْ إِنَّ مَوْعِدَهُمُ الصُّبْحُ أَلَيْسَ الصُّبْحُ بِقَرِيبٍ" (Coran 11/77/81).
Par contre, le déroulé du texte de la Sourate al-Hijr présente les événements différemment ; cependant, il le fait par la conjonction "Et" :
"فَـلَمَّا جَاء آلَ لُوطٍ الْمُرْسَلُونَ قَالَ إِنَّكُمْ قَوْمٌ مُّنكَرُونَ قَالُواْ بَلْ جِئْنَاكَ بِمَا كَانُواْ فِيهِ يَمْتَرُونَ وَأَتَيْنَاكَ بَالْحَقِّ وَإِنَّا لَصَادِقُونَ فَأَسْرِ بِأَهْلِكَ بِقِطْعٍ مِّنَ اللَّيْلِ وَاتَّبِعْ أَدْبَارَهُمْ وَلاَ يَلْتَفِتْ مِنكُمْ أَحَدٌ وَامْضُواْ حَيْثُ تُؤْمَرُونَ. وَقَضَيْنَا إِلَيْهِ ذَلِكَ الأَمْرَ أَنَّ دَابِرَ هَؤُلاء مَقْطُوعٌ مُّصْبِحِينَ. وَجَاء أَهْلُ الْمَدِينَةِ يَسْتَبْشِرُونَ قَالَ إِنَّ هَؤُلاء ضَيْفِي فَلاَ تَفْضَحُونِ وَاتَّقُوا اللّهَ وَلاَ تُخْزُونِ قَالُوا أَوَلَمْ نَنْهَكَ عَنِ الْعَالَمِينَ قَالَ هَؤُلاء بَنَاتِي إِن كُنتُمْ فَاعِلِينَ. لَعَمْرُكَ إِنَّهُمْ لَفِي سَكْرَتِهِمْ يَعْمَهُونَ. فَـأَخَذَتْهُمُ الصَّيْحَةُ مُشْرِقِين" (Coran 15/60-73).
Mis en parallèle avec le texte de la Sourate Hûd, cela conduit aux deux possibilités sus-citées :
--- 1ère possibilité) soit ses 3 hôtes révélèrent à Loth qu'ils étaient envoyés par Dieu : avant que Loth discute avec les gens de la cité ayant accouru ;
--- 2nde possibilité) soit ses 3 hôtes révélèrent à Loth qu'ils étaient envoyés par Dieu : après que Loth eut discuté avec les gens de la cité accourus...
--- Ibn Kathîr, ash-Shawkânî, ath-Thânwî n'ont évoqué que la 2nde possibilité : ses hôtes ne lui firent connaître leur identité qu'après le dialogue que Loth eut avec les gens de la cité.
--- C'est toujours à cette 2nde possibilité que Ibn 'Atiyya a donné préférence, ayant cependant évoqué également ce que, ci-dessus, j'ai nommé : "1ère possibilité" : "وقوله وَجاءَ أَهْلُ الْمَدِينَةِ} يحتمل أن رجع الوصف أمر جرى قبل إعلام لوط بهلاك أمته، ويدل على هذا أن محاجة لوط لقومه تقتضي ضعف من لم يعلم إهلاكهم وأن الأضياف ملائكة. ويحتمل قوله {وَجاءَ أَهْلُ الْمَدِينَةِ} أن يكون بعد علمه بهلاكهم، وكان قوله ما يأتي من المحاورة على جهة التهكم عنهم والإملاء لهم والتربص بهم. قال القاضي أبو محمد: والاحتمال الأول عندي أرجح، وهو الظاهر من آيات غير هذه السورة" (Tafsîr Ibn 'Atiyya).
--- Si j'osais, je dirais que humblement je penche vers la 1ère possibilité : en vertu de quoi, voici comment les événements se seraient déroulés... C'est dès leur arrivée chez lui que Loth leur a dit : "(Vous êtes) des gens non-connus", suite à quoi ils ont fait allusion à leur mission, et lui ont dit qu'il devait partir avec sa famille de nuit : "قَالُواْ بَلْ جِئْنَاكَ بِمَا كَانُواْ فِيهِ يَمْتَرُونَ وَأَتَيْنَاكَ بَالْحَقِّ وَإِنَّا لَصَادِقُونَ فَأَسْرِ بِأَهْلِكَ بِقِطْعٍ مِّنَ اللَّيْلِ وَاتَّبِعْ أَدْبَارَهُمْ وَلاَ يَلْتَفِتْ مِنكُمْ أَحَدٌ وَامْضُواْ حَيْثُ تُؤْمَرُونَ. وَقَضَيْنَا إِلَيْهِ ذَلِكَ الأَمْرَ أَنَّ دَابِرَ هَؤُلاء مَقْطُوعٌ مُّصْبِحِينَ" ; on remarque cependant qu'ils ne lui dirent alors pas explicitement qu'ils étaient envoyés par Dieu. C'est à ce moment que les gens de la cité arrivèrent et se massèrent devant la demeure du prophète ; Loth dut leur parler depuis l'intérieur de sa maison pour tenter de les raisonner. A ce moment-là, voyant son dépit face à ses interlocuteurs, ses 3 hôtes le rassurèrent : "Loth, nous sommes des envoyés de Dieu, ils n'arriveront pas jusqu'à toi". Puis ils lui répétèrent ce qu'ils lui avaient déjà dit avant l'arrivée des gens de la cité devant sa demeure : "Pars avec ta famille à un moment de la nuit, et que personne parmi vous ne se retourne". Tout cela suit la formulation apparente (zâhir) de la présentation des événements d'après la Sourate al-Hijr.
Quant au passage de la Sourate Hûd, il évoquerait seulement l'échange qui eut lieu entre les 3 anges et Loth après le dialogue de ce dernier avec les gens de sa cité ayant accouru devant chez lui.
Wallâhu A'lam.
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L'épouse de Loth ne fut pas sauvée avec son illustre mari et ses filles :
Cela parce qu'elle était incroyante (kâfira).
Par contre, elle n'a elle-même pas commis l'homosexualité.
Comme Ibn Abbâs l'a dit, jamais Dieu ne permet (takwînan) qu'un prophète se marie avec une femme qui va ensuite commettre l'adultère ("قال ابن عباس: "هو ابنه، ما بغت امرأة نبيٍّ قطُّ" : Tafsir ut-Tabarî, 18223, commentaire de Coran 11/46 ; voir aussi : 18224).
Cela correspond au cas 2.C.a.a.b dans notre article sur ce que Dieu aime et ce qu'Il n'aime pas, ce qu'Il permet que cela se réalise et ce qu'Il ne permet pas.
Quant à Coran 66/10 ("ضَرَبَ اللَّهُ مَثَلًا لِّلَّذِينَ كَفَرُوا اِمْرَأَةَ نُوحٍ وَاِمْرَأَةَ لُوطٍ كَانَتَا تَحْتَ عَبْدَيْنِ مِنْ عِبَادِنَا صَالِحَيْنِ فَخَانَتَاهُمَا فَلَمْ يُغْنِيَا عَنْهُمَا مِنَ اللَّهِ شَيْئًا وَقِيلَ ادْخُلَا النَّارَ مَعَ الدَّاخِلِينَ"), en voici le commentaire : "عن سليمان بن قتة قال: سمعت ابن عباس يُسْأل وهو إلى جنب الكعبة عن قول الله تعالى {فَخَانَتَاهُمَا}، قال: "أما إنه لم يكن بالزنا، ولكن كانت هذه تخبر الناس أنه مجنون، وكانت هذه تدل على الأضياف"، ثم قرأ: {إنه عملٌ غير صالح" : Tafsîr ut-Tabarî, 18227).
Quant à "بِفَاحِشَةٍ مُّبَيِّنَةٍ", présent en Coran 33/30 et parlant des épouses du Prophète, le terme ne désigne pas, ici : "la fornication" : le fait est que ce terme désigne plusieurs choses : voir Coran 4/19 et Coran 65/1.
C'est pour cela que, lors de l'épisode de la calomnie (ifk) contre Aïcha (que Dieu l'agrée), le reproche que Dieu fit dans tout un passage du Coran toucha (à des degrés fort différents, bien sûr), ceux qui l'avaient calomniée, ceux qui étaient dans le doute sur le sujet, et même quelque peu ceux qui demeuraient silencieux (cf. Bayân ul-qur'ân) : il fallait dire : "سُبْحَانَكَ هَذَا بُهْتَانٌ عَظِيمٌ" (Coran 24/16), comme Abû Ayyûb al-Ansârî l'avait fait.
Quant au silence du Prophète (sur lui soit la paix) pendant un mois, ce n'était pas parce qu'il pensait qu'il y avait la possibilité que Aïcha ait pu commettre l'adultère, mais parce qu'il ne voulait pas que ses opposants (des kâfir et surtout des munâfiq) puissent dire qu'il avait étouffé le scandale de l'adultère commis par son épouse en réduisant au silence ceux qui l'avaient étalé au grand jour : il enquêta donc auprès de Barîra et d'autres personnes, et attendit la Révélation.
Quant au fait que, à la fin, il vint s'asseoir auprès de Aïcha en présence des parents de celle-ci, et lui exposa ce qui se disait, avant de lui dire : "Si tu es innocente, Dieu va montrer ton innocence. Et si tu as commis un péché, alors demande pardon à Dieu et reviens à Lui, car lorsque le serviteur reconnaît son péché et revient, Dieu accepte son repentir" : "يا عائشة، فإنه بلغني عنك كذا وكذا، فإن كنت بريئة، فسيبرئك الله، وإن كنت ألممت بذنب، فاستغفري الله وتوبي إليه، فإن العبد إذا اعترف بذنبه ثم تاب، تاب الله عليه" (al-Bukhârî, Muslim), il n'évoqua pas alors la possibilité qu'elle ait commis l'adultère, mais l'éventualité d'un péché bien moindre ; et lui avait le droit de poser cette question, en tant que mari, afin de réunir tous les arguments et contre-arguments, des uns et des autres. Ibn ul-'Arabî écrit : "قول النبي صلي الله عليه و سلم: "يا عائشة إن كنت قارفت أو ظلمت": لم يرد به النبي صلي الله عليه وسلم قط أنه الفاحشة. ومن قال ذلك فقد كفر كفرا مبينا. فإنه ما بغت امرأة نبي قط؛ وما كان الله ليسلط علي فراش رسوله من يلطخه، وهو قد صانه عن أن تنكح أزواجه من بعده. فكيف من أن يتمكن من الفاحشة فيهن" ('Âridhat ul-ahwadhî).
Quant au fait que c'est seulement après la révélation des 10 versets qu'il appliqua la sanction aux calomniateurs (Abû Dâoûd, 4474), ce n'est pas que cette sanction leur a été appliquée sur la base de la révélation, c'est que, conformément à la règle, ces personnes n'ayant pas pu produire la preuve de la calomnie (les 4 témoins requis), la sanction leur fut appliquée. Peut-être même que ce fut à cette occasion-là que cette sanction fut instituée.
Pour toute personne, la règle première est la présomption d'innocence jusqu'à ce que la preuve soit apportée, de sorte qu'aucune sanction ne peut lui être appliquée jusqu'à la production de cette preuve, même si, en l'absence de preuve, il reste, dans le réel, une possibilité que le délit a bien été commis.
Pour les épouses de tout prophète, aucune possibilité de ce genre n'existe : en ce qui les concerne, ce n'est pas seulement la présomption d'innocence par rapport à l'adultère, c'est la certitude (100%) d'innocence par rapport à cet acte.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).