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Voici tout le passage :
– 2/190 jusqu'à 2/193 :
"وَقَاتِلُواْ فِي سَبِيلِ اللّهِ الَّذِينَ يُقَاتِلُونَكُمْ وَلاَ تَعْتَدُواْ إِنَّ اللّهَ لاَ يُحِبِّ الْمُعْتَدِينَ {2/190} وَاقْتُلُوهُمْ حَيْثُ ثَقِفْتُمُوهُمْ وَأَخْرِجُوهُم مِّنْ حَيْثُ أَخْرَجُوكُمْ وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ وَلاَ تُقَاتِلُوهُمْ عِندَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ حَتَّى يُقَاتِلُوكُمْ فِيهِ فَإِن قَاتَلُوكُمْ فَاقْتُلُوهُمْ كَذَلِكَ جَزَاء الْكَافِرِينَ {2/191} فَإِنِ انتَهَوْاْ فَإِنَّ اللّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ {2/192} وَقَاتِلُوهُمْ حَتَّى لاَ تَكُونَ فِتْنَةٌ وَيَكُونَ الدِّينُ لِلّهِ فَإِنِ انتَهَواْ فَلاَ عُدْوَانَ إِلاَّ عَلَى الظَّالِمِينَ {2/193" :
"Et combattez dans le chemin de Dieu ceux qui vous combattent.
Et ne transgressez pas, Dieu n'aime pas ceux qui transgressent.
Et tuez-les là où vous les trouvez, et expulsez-les de là où ils vous ont expulsés. Et (faire) la Fitna est plus grave que le fait de tuer [ceux qui font cette Fitna].
Et ne les combattez pas auprès de la Mosquée Sacrée [= dans le Haram Makkî] tant qu'ils ne vous combattent pas là ; s'ils vous combattent [là], alors tuez-les ; ainsi est la rétribution de [ces] kâfir ; s'ils cessent, alors Dieu est Pardonnant, Miséricordieux.
Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de Fitna, et que le Dîn soit à Dieu ; s'ils cessent, alors [plus d'agressivité contre eux, car] il ne doit y avoir d'agressivité que vis-à-vis des injustes" (Coran 2/190-193).
– 2/194 :
"الشَّهْرُ الْحَرَامُ بِالشَّهْرِ الْحَرَامِ وَالْحُرُمَاتُ قِصَاصٌ فَمَنِ اعْتَدَى عَلَيْكُمْ فَاعْتَدُواْ عَلَيْهِ بِمِثْلِ مَا اعْتَدَى عَلَيْكُمْ وَاتَّقُواْ اللّهَ وَاعْلَمُواْ أَنَّ اللّهَ مَعَ الْمُتَّقِينَ {2/194" :
"Le mois sacré contre le mois sacré. Et les choses sacrées sont (objet) de talion. Aussi, celui qui vous agresse, prenez-vous en à lui par chose semblable à son agression. Et préservez-vous de Dieu, et sachez que Dieu est avec ceux qui sont pieux" (Coran 2/194)
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De qui et de quoi ce passage parle-t-il ?
--- A) Soit c'est tout ce passage qui forme un seul "bloc" : depuis 2/190 jusqu'à 2/194. C'est ce qui est relaté de Ibn Abbâs (cf. Asbâb un-nuzûl, al-Wâhidî, p. 29) : ce sont tous ces versets (190 à 194 de cette sourate 2) qui ont été révélés à l'occasion de la 'umrat ul-qadhiyya. En dhu-l-qa'da de l'an 7, alors que le Prophète (sur lui soit la paix) et 1500 de ses Compagnons allaient à La Mecque y accomplir la 'umrat ul-qadhiyya suite à l'accord conclu un an auparavant, ils craignirent être attaqués en chemin par les Quraysh (qui violeraient ainsi l'accord passé) ; et ils détestaient réagir face à pareille attaque, vu le caractère sacré de la Mecque et ses alentours (al-Haram al-makkî), et vu le caractère sacré du mois (Dhu-l-Qa'da).
Ceci confère à tout ce passage (depuis 2/190 jusqu'à 2/194 inclus) un sens particulier, adopté et développé par Ibn ul-Jawzî, ath-Thânwî, etc. : ce passage vint dire aux musulmans de Médine se rendant à La Mecque pour y accomplir la 'umrat ul-qadhiyya que si les Quraysh les attaquaient, ne respectant pas les clauses du traité conclu en l'an 6, ils pourraient et devraient se défendre, fût-ce dans le territoire sacré alentour de La Mecque ; sinon, les musulmans ne devraient en aucun cas les attaquer.
Le verset 2/190 est alors à comprendre ainsi : "Et combattez, dans le chemin de Dieu, ces Quraysh s'ils se mettent à vous combattre. Et ne combattez pas ces Quraysh - fût-ce hors du Haram - tant qu'ils ne vous combattent pas ; car vous avez conclu un traité avec eux, et les attaquer serait transgresser ; or Dieu n'aime pas les transgresseurs".
Et la seconde partie du verset 2/191 ainsi : "Et ne combattez pas non plus ces Quraysh dans le Haram Makkî tant qu'ils ne vous combattent pas là, car, en sus du traité, il y a là le caractère sacré du Haram".
Enfin, dans le verset 2/194, voici comment il faut comprendre la dernière phrase : "Aussi, celui qui vous agresse [sur le territoire sacré ou lors d'un mois sacré], prenez-vous en à lui par chose semblable à son agression".
Voir aussi Tafsîr ul-Qurtubî, 2/347.
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--- B) Soit le passage 2/190-194 d'une part, et le verset 2/194 ("الشَّهْرُ الْحَرَامُ بِالشَّهْرِ الْحَرَامِ وَالْحُرُمَاتُ قِصَاصٌ") d'autre part, furent révélés à deux occasions distinctes.
Pour ce qui est du passage sus-cité (2/190 jusqu'à 2/193 inclus : "وَقَاتِلُواْ فِي سَبِيلِ اللّهِ الَّذِينَ يُقَاتِلُونَكُمْ وَلاَ تَعْتَدُواْ إِنَّ اللّهَ لاَ يُحِبِّ الْمُعْتَدِينَ وَاقْتُلُوهُمْ حَيْثُ ثَقِفْتُمُوهُمْ وَأَخْرِجُوهُم مِّنْ حَيْثُ أَخْرَجُوكُمْ وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ وَلاَ تُقَاتِلُوهُمْ عِندَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ حَتَّى يُقَاتِلُوكُمْ فِيهِ فَإِن قَاتَلُوكُمْ فَاقْتُلُوهُمْ كَذَلِكَ جَزَاء الْكَافِرِينَ فَإِنِ انتَهَوْاْ فَإِنَّ اللّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ وَقَاتِلُوهُمْ حَتَّى لاَ تَكُونَ فِتْنَةٌ وَيَكُونَ الدِّينُ لِلّهِ فَإِنِ انتَهَواْ فَلاَ عُدْوَانَ إِلاَّ عَلَى الظَّالِمِينَ"), il forme un "bloc" distinct : Ar-Rabî' affirme ainsi que ce verset 2/190 fut le premier verset ordonnant aux musulmans de combattre ceux qui les combattent (Tafsîr ut-Tabarî, n° 3079) (tandis que le passage coranique 22/39-40 avait pour sa part induit une simple autorisation de combattre ceux qui combattent). Le passage 2/190 à 2/193 donne donc au Prophète et à ses Compagnons l'ordre (et non plus seulement l'autorisation) de combattre ceux qui ont pris l'initiative de les combattre et de les expulser : la règle, générale, englobe les Mecquois aussi, mais ne concerne pas le cas précis de la 'umrat ul-qadhiyya (comme cela avait été retenu dans le commentaire A, exposé précédemment) ; cela relève du cas "B.2" dans mon article exposant les différents cas de combats, défensifs et offensifs (cas qui recèle une certaine dimension de iqdâm) ; par contre, est-il précisé au verset 2/191, dans le territoire du Haram il ne faut pas s'en prendre à ces gens s'étant déjà mis en état de belligérance : dans ce territoire, seule la légitime défense (difâ') est légale.
Abu-l-'Âliya a lui aussi dit chose voisine de ce commentaire B au sujet de ce passage 2/190-193. Et c'est ce que Ibn Kathîr a retenu (malgré une divergence secondaire avec la totalité de ce que Abu-l-'Âliya a dit sur le sujet) (cf. Tafsîr Ibn Kathîr).
Pour sa part, le verset 2/194, lui, est à comprendre comme suit :
----- B.A) Soit ce verset 2/194 n'a pas à voir avec l'épisode de la 'umrat ul-qadhiyya : ce verset est seulement venu rappeler aux musulmans qu'ils peuvent se défendre contre leurs ennemis lors d'un mois sacré aussi ; et cela suite à la question posée par des polycultistes au Prophète (sur lui soit la paix) concernant le fait de savoir s'il menait un combat lors des mois sacrés ; c'est l'interprétation de al-Hassan al-Basrî (Tafsîr ul-Qurtubî, 2/354 ; Zâd ul-massîr) et elle a été retenue par az-Zajjâj (Zâd ul-massîr). Ce commentaire se marie avec l'avis disant que l'offensive armée est interdite pendant un mois sacré. Et, alors, ce verset se comprend ainsi : "Aussi, celui qui vous agresse [lors du mois sacré], prenez-vous en à lui par chose semblable à son agression", et ce car : "Le mois sacré contre le mois sacré. Et les choses sacrées sont (objet) de talion".
------ B.B) Soit les Quraysh avaient été fiers d'avoir pu empêcher les musulmans d'entrer à La Mecque en dhu-l-qa'da de l'an 6 ; la première partie de ce verset 2/194 ("Le mois sacré contre le mois sacré ; et les choses sacrées sont (objet) de talion") vint alors dire aux musulmans que Dieu leur avait accordé une sorte de revanche, eux qui, maintenant, pouvaient entrer à La Mecque sereinement pour y accomplir la 'umra pendant le même mois sacré, dhu-l-qa'da (c'est Lui qui leur a accordé ce talion particulier) : c'est là l'interprétation de Ibn Abbâs, Mujâhid, Qatâda, etc. (Tafsîr ul-Qurtubî, 2/354 ; Zâd ul-massîr), et elle a été retenue par at-Tabarî (Tafsîr ut-Tabarî) ; at-Tabarî précise que ce verset a été révélé après que le Prophète et ses Compagnons aient accompli la 'umrat ul-qadhiyya : "فلما كان العام المقبل - وذلك سنة سبع من هجرته -، خرج معتمرا وأصحابه في ذي القعدة - وهو الشهر الذي كان المشركون صدوه عن البيت فيه في سنة ست - وأخلى له أهل مكة البلد حتى دخلها رسول الله صلى الله عليه وسلم، فقضى حاجته منها، وأتم عمرته، وأقام بها ثلاثا، ثم خرج منها منصرفا إلى المدينة، فقال الله جل ثناؤه لنبيه صلى الله عليه وسلم وللمسلمين معه: {الشهر الحرام} يعني ذا القعدة، الذي أوصلكم الله فيه إلى حرمه وبيته، على كراهة مشركي قريش ذلك، حتى قضيتم منه وطركم {بالشهر الحرام}، الذي صدكم مشركو قريش العام الماضي قبله فيه حتى انصرفتم عن كره منكم عن الحرم، فلم تدخلوه، ولم تصلوا إلى بيت الله، فأقصكم الله أيها المؤمنون من المشركين بإدخالكم الحرم في الشهر الحرام على كره منهم لذلك، بما كان منهم إليكم في الشهر الحرام من الصد والمنع من الوصول إلى البيت. (...) وقال آخرون: بل معنى ذلك: "فمن قاتلكم أيها المؤمنون من المشركين، فقاتلوهم كما قاتلوكم"؛ وقالوا: "أنزلت هذه الآية على رسول الله صلى الله عليه وسلم بالمدينة، وبعد عمرة القضية" (Tafsîr ut-Tabarî). Et, alors, la seconde partie de ce verset 2/194 s'interprète comme étant un rappel général : "Alors, celui qui vous agresse, prenez-vous en à lui par chose semblable à son agression" (Tafsîr ut-Tabarî).
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--- Je penche vers le commentaire B.B.
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Quant à "وَلاَ تَعْتَدُواْ إِنَّ اللّهَ لاَ يُحِبِّ الْمُعْتَدِينَ" : "Et ne transgressez pas, Dieu n'aime pas les transgresseurs", qu'est-ce "ne transgressez pas" y désigne-t-il ?
Ibn ul-Jawzî a relaté les 4 commentaires suivants (cf. Zâd ul-massîr) :
--- 1) soit l'interdiction que dans le territoire sacré de La Mecque et ses alentours les musulmans entreprennent une offensive contre les Quraysh (bien que ceux-ci étaient alors Harbî) ;
--- 2) soit l'interdiction de commettre ce que Dieu a interdit ;
--- 3) soit l'interdiction, lorsqu'on est en état de belligérance avec un peuple (pour une raison justifiée), de viser, parmi les gens de ce peuple en état de guerre (Harbî), les femmes et les enfants : pour leur part ces personnes ne sont pas combattantes* (c'est l'interprétation de Omar ibn 'Abd il-'Azîz : Tafsîr ut-Tabarî, n° 3081, n° 3085) ;
--- 4) soit l'interdiction d'entrer en guerre contre un peuple qui n'a pas pris l'initiative de faire la guerre aux musulmans (qui ne s'est donc pas posé lui-même en Harbî) : "أن معناه: لا تقاتلوا من لم يقاتلكم: قاله سعيد بن جبير، وأبو العالية، وابن زيد" : "Ne combattez pas ceux qui ne vous ont pas combattus".
* Lire mon article : Lors d'un conflit armé, il n'est pas autorisé de viser des non-combattants ; il n'est pas autorisé non plus de trahir la parole donnée.
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--- Le commentaire 1 ne se marie qu'avec le commentaire A plus haut cité.
--- Par contre, les commentaires 2 et 3 se marient indistinctement avec le commentaire A et avec le commentaire B.
--- Quant au commentaire 4, il semble se marier plutôt avec le commentaire B ; il pourrait peut-être se marier également avec le commentaire A (selon lequel "الَّذِينَ يُقَاتِلُونَكُمْ" désigne : "les Quraysh avec qui le traité a été conclu, s'ils se mettent à vous combattre"), dans la mesure où "وَلاَ تَعْتَدُواْ" signifierait : "Ne combattez pas ces Quraysh - fût-ce hors du Haram - tant qu'ils ne vous combattent pas, car vous avez conclu un traité avec eux".
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Pour ce qui est de "وَقَاتِلُوهُمْ حَتَّى لاَ تَكُونَ فِتْنَةٌ وَيَكُونَ الدِّينُ كُلُّهُ لِلّه" : "Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de "Fitna" et que le "Dîn" soit à Dieu" (Coran 8/39) (le verset 2/193 comportant les mêmes termes, sauf le "كُلُّهُ"), il existe plusieurs commentaires du terme "Fitna" s'y trouvant :
Ce terme "Fitna" désigne ici :
--- a) soit le kufr lui-même ;
--- b) soit la domination du kufr ;
--- c) soit le fait d'amener des musulmans à apostasier de l'islam (et cela par le fait de les persécuter, etc.) : c'est ce que nous verrons ci-après dans la parole de Abdullâh ibn Omar ;
--- d) soit le fait de combattre les musulmans (éventualité citée in Zâd ul-massîr, 1/182, en commentaire de Coran 2/193).
Celui de ces commentaires désigné par "a" ne peut être retenu que si on considère que ce verset s'applique uniquement au Hedjaz (signifiant alors que ceux de cette région qui sont kâfir doivent aller s'installer ailleurs ou devenir musulmans) ; ailleurs qu'au Hedjaz, il est impossible qu'il soit demandé de combattre des gens jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de kufr dans la région (vu que cela impliquerait que les musulmans contraignent les kâfir à embrasser l'islam, chose qui est strictement interdite).
Ce que j'ai retenu dans mon article La paix est ce que nous souhaitons – Les différents cas de combat (défensif /offensif) évoqués dans le Coran et leurs causes (أسباب), c'est le commentaire c :
Dans le verset 8/39, le terme "Fitna" signifie "le fait d'amener des musulmans à apostasier, et ce par le fait de les torturer, de les persécuter, etc." : c'est l'interprétation que Abdullâh ibn Omar en personne (que Dieu l'agrée) a donnée de ce verset : "قال: " فعلنا على عهد رسول الله صلى الله عليه وسلم وكان الإسلام قليلا، فكان الرجل يفتن في دينه: إما قتلوه، وإما يعذبونه. حتى كثر الإسلام فلم تكن فتنة" (al-Bukhârî, n° 4243) ; "قال ابن عمر: "قد فعلنا على عهد رسول الله صلى الله عليه وسلم إذ كان الإسلام قليلا، فكان الرجل يفتن في دينه إما يقتلونه وإما يوثقونه. حتى كثر الإسلام فلم تكن فتنة" (al-Bukhârî, n° 4373). Ce terme "Fitna" désigne aussi le fait d'empêcher les non-musulmans de se convertir à l'islam.
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Quant aux termes "وَيَكُونَ الدِّينُ لِلّه", "jusqu'à ce que le Dîn soit à Dieu", ils signifient : "jusqu'à ce que soit établi, pour toute personne qui le désire, le droit de professer et de pratiquer librement la religion agréée par Dieu" (Al-Ussus ush-shar'iyya, p. 72).
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La phrase présente dans le verset 2/191 : "وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ" : "Et (faire) la Fitna est plus grave que le fait de tuer [ceux qui font cette Fitna]", cette phrase est située après plusieurs impératifs : "وَقَاتِلُواْ فِي سَبِيلِ اللّهِ الَّذِينَ يُقَاتِلُونَكُمْ وَلاَ تَعْتَدُواْ إِنَّ اللّهَ لاَ يُحِبِّ الْمُعْتَدِينَ وَاقْتُلُوهُمْ حَيْثُ ثَقِفْتُمُوهُمْ وَأَخْرِجُوهُم مِّنْ حَيْثُ أَخْرَجُوكُمْ وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ" : "Et combattez dans le chemin de Dieu ceux qui vous combattent. Et ne transgressez pas, Dieu n'aime pas ceux qui transgressent. Et tuez-les où que vous les trouviez, et expulsez-les de là où ils vous ont expulsés. Et la Fitna est plus grave que le fait de tuer."
Cette phrase "وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ", "Et (faire) la Fitna est plus grave que le fait de tuer [ceux qui font cette Fitna]" signifie donc : "Le fait que ces Harbî vous combattent et persécutent des musulmans pour les faire apostasier, constituant ainsi un trouble pour l'adhésion de ceux-ci au Dîn, cela est plus grave que le fait que ces Harbî soient combattus et tués par vous dans le cadre de la guerre".
Comme je l'ai exposé dans un autre article, il faut faire très attention aux termes tels que "Fitna", lesquels, dans les textes du Coran et de la Sunna, désignent, selon les passages, des choses différentes. Ainsi, alors qu'une Fitna sévissait entre deux groupes musulmans (les Banû Umayya et Abdullâh ibn uz-Zubayr), deux hommes vinrent trouver Abdullâh ibn Omar ; l'un d'eux lui demanda pourquoi il ne participait pas à la lutte armée contre Abdullâh ibn uz-Zubayr, alors que Dieu a dit : "Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de Fitna" (Coran 2/193, 8/39). Ibn Omar répondit à cet homme : "Sais-tu (déjà) ce qu'est la Fitna (évoquée dans ce verset) ?" Avant de lui expliquer qu'il s'agissait des persécutions que des Polythéistes Arabes infligeaient à des musulmans, afin de les faire apostasier. Il ajouta : "Ce n'est pas comme votre lutte armée pour le pouvoir !" : "عن نافع، عن ابن عمر رضي الله عنهما أتاه رجلان في فتنة ابن الزبير فقالا: إن الناس صنعوا وأنت ابن عمر، وصاحب النبي صلى الله عليه وسلم، فما يمنعك أن تخرج؟ فقال "يمنعني أن الله حرم دم أخي". فقالا: ألم يقل الله: {وقاتلوهم حتى لا تكون فتنة}، فقال: "قاتلنا حتى لم تكن فتنة، وكان الدين لله، وأنتم تريدون أن تقاتلوا حتى تكون فتنة، ويكون الدين لغير الله"" (al-Bukhârî, 4243). "عن سعيد بن جبير، قال: خرج علينا عبد الله بن عمر، فرجونا أن يحدثنا حديثا حسنا، قال: فبادرنا إليه رجل فقال: "يا أبا عبد الرحمن، حدثنا عن القتال في الفتنة، والله يقول: {وقاتلوهم حتى لا تكون فتنة}." فقال: "هل تدري ما الفتنة، ثكلتك أمك؟ إنما كان محمد صلى الله عليه وسلم يقاتل المشركين وكان الدخول في دينهم فتنة، وليس كقتالكم على الملك" (al-Bukhârî, 6682). "عن نافع، أن رجلا أتى ابن عمر فقال: يا أبا عبد الرحمن ما حملك على أن تحج عاما، وتعتمر عاما وتترك الجهاد في سبيل الله عز وجل، وقد علمت ما رغب الله فيه، قال: "يا ابن أخي بني الإسلام على خمس، إيمان بالله ورسوله، والصلاة الخمس، وصيام رمضان، وأداء الزكاة، وحج البيت." قال يا أبا عبد الرحمن: "ألا تسمع ما ذكر الله في كتابه {وإن طائفتان من المؤمنين اقتتلوا فأصلحوا بينهما، فإن بغت إحداهما على الأخرى فقاتلوا التي تبغي حتى تفيء إلى أمر الله} {قاتلوهم حتى لا تكون فتنة}." قال: "فعلنا على عهد رسول الله صلى الله عليه وسلم وكان الإسلام قليلا، فكان الرجل يفتن في دينه: إما قتلوه، وإما يعذبونه، حتى كثر الإسلام فلم تكن فتنة." قال: فما قولك في علي وعثمان؟ قال: "أما عثمان فكأن الله عفا عنه، وأما أنتم فكرهتم أن تعفوا عنه. وأما علي فابن عم رسول الله صلى الله عليه وسلم، وختنه"، وأشار بيده، فقال: "هذا بيته حيث ترون" (al-Bukhârî, 4243).
On voit ici que bien que le terme Fitna ne signifie pas partout la même chose : il y avait bien une Fitna dans le réel, mais celle-ci n'était pas la Fitna qui est énoncée dans les versets 2/193 et 8/39.
Lire cet article : Les Mots (الألفاظ) sont Importants. Et tout aussi important est de connaître le(s) Sens (المعنى/ المعاني) qui est(sont) véritablement le(s) leur(s), et qui les fait(font) évoquer telle, ou telle autre Réalité (الحقيقة الخارجة).
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En un mot :
Ce passage coranique 2/191 parle de Harbî, des gens habitants de leur plein gré la Dâr ul-Harb, la cité en état de belligérance avec la Dâr ul-islâm. (Cela englobe aussi la cité de La Mecque entre l'an 1 et dhu-l-qa'da de l'an 6 de l'hégire.)
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Comme le dit explicitement le début du passage ("الَّذِينَ يُقَاتِلُونَكُمْ"), c'est uniquement au sujet des habitants de cette cité Dâr ul-Harb que Dieu a dit : "Et tuez-les là où vous les trouvez, et expulsez-les de là où ils vous ont expulsés."
Et, comme le dit la phrase "وَلاَ تَعْتَدُواْ" (d'après l'un des commentaires cités plus haut), cela concerne uniquement les combattants (Muqâtilûn) parmi les habitants de cette cité Dâr ul-Harb.
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Et même quand il est dit ici de les tuer, ce n'est pas qu'il était obligatoire de s'en prendre à chacun de ces combattants, de les pourchasser partout et de les exterminer ; cela signifie seulement qu'ils ne bénéficiaient plus du caractère sacré par essence de la vie, dont l'humain (Muslim, ou Kâfir) bénéficie : eux, devenus Harbî et Muqâtil, n'étaient plus Harâm ud-Dam.
S'ils n'étaient plus Harâm ud-Dam ("personnes dont la vie est sacrée") ("ولا تقاتلوهم عند المسجد الحرام حتى يقاتلوكم فيه فإن قاتلوكم فاقتلوهم كذلك جزاء الكافرين فإن انتهوا فإن الله غفور رحيم}: الجملة معطوفة على جملة {واقتلوهم حيث ثقفتموهم} التي أفادت الأمر بتتبع المقاتلين بالتقتيل حيثما حلوا سواء كانوا مشتبكين بقتال المسلمين أم كانوا في حالة تنقل أو تطلع أو نحو ذلك لأن أحوال المحارب لا تنضبط وليست في الوقت سعة للنظر في نواياه والتوسم في أغراضه، إذ قد يبادره إلى اغتيال عدوه في حال تردده وتفكره، فخص المكان الذي {عند المسجد الحرام} من عموم الأمكنة التي شملها قوله: {حيث ثقفتموهم" : At-Tahrîr wa-t-Tanwîr), ils n'en étaient pas pour autant Wâjib ul-Qatl (pas pour autant : "personnes devant être tuées") ; c'est bien pourquoi, plus tard, en dhu-l-qa'da de l'an 6, alors qu'il se rendait à La Mecque pour y accomplir le petit pèlerinage, le Prophète, ayant réussi à arrêter 80 combattants qui avaient dévalé le mont Tan'îm pour l'attaquer par surprise, les relâcha et ne les fit pas exécuter ; cela se passa avant qu'il arrive à al-Hudaybiyya : "عن أنس بن مالك أن ثمانين رجلا من أهل مكة هبطوا على رسول الله صلى الله عليه وسلم من جبل التنعيم متسلحين، يريدون غرة النبي صلى الله عليه وسلم وأصحابه. فأخذهم سلما فاستحياهم. فأنزل الله عز وجل: {وهو الذي كف أيديهم عنكم وأيديكم عنهم ببطن مكة من بعد أن أظفركم عليهم" (Muslim, 1808) ; c'est aussi pourquoi, peu après la Conquête de la Mecque, en l'an 8 de l'hégire, à tous les mecquois combattants, le Prophète (sur lui soit la paix) accorda l'amnistie (seules certaines personnes ayant été alors exécutées).
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Certes, de nombreux commentateurs des premiers temps ont dit que les versets tels que le 2/191 interdisant d'entrer en guerre contre les cités ne combattant pas la Dâr ul-islâm (conformément aux commentaires 4 et B cités plus haut), ce genre de versets ont été abrogés par les versets du début de sourate at-Tawba : "بَرَاءةٌ مِّنَ اللّهِ وَرَسُولِهِ إِلَى الَّذِينَ عَاهَدتُّم مِّنَ الْمُشْرِكِينَ فَسِيحُواْ فِي الأَرْضِ أَرْبَعَةَ أَشْهُرٍ وَاعْلَمُواْ أَنَّكُمْ غَيْرُ مُعْجِزِي اللّهِ وَأَنَّ اللّهَ مُخْزِي الْكَافِرِينَ وَأَذَانٌ مِّنَ اللّهِ وَرَسُولِهِ إِلَى النَّاسِ يَوْمَ الْحَجِّ الأَكْبَرِ أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولُهُ فَإِن تُبْتُمْ فَهُوَ خَيْرٌ لَّكُمْ وَإِن تَوَلَّيْتُمْ فَاعْلَمُواْ أَنَّكُمْ غَيْرُ مُعْجِزِي اللّهِ وَبَشِّرِ الَّذِينَ كَفَرُواْ بِعَذَابٍ أَلِيمٍ إِلاَّ الَّذِينَ عَاهَدتُّم مِّنَ الْمُشْرِكِينَ ثُمَّ لَمْ يَنقُصُوكُمْ شَيْئًا وَلَمْ يُظَاهِرُواْ عَلَيْكُمْ أَحَدًا فَأَتِمُّواْ إِلَيْهِمْ عَهْدَهُمْ إِلَى مُدَّتِهِمْ إِنَّ اللّهَ يُحِبُّ الْمُتَّقِينَ فَإِذَا انسَلَخَ الأَشْهُرُ الْحُرُمُ فَاقْتُلُواْ الْمُشْرِكِينَ حَيْثُ وَجَدتُّمُوهُمْ وَخُذُوهُمْ وَاحْصُرُوهُمْ وَاقْعُدُواْ لَهُمْ كُلَّ مَرْصَدٍ فَإِن تَابُواْ وَأَقَامُواْ الصَّلاَةَ وَآتَوُاْ الزَّكَاةَ فَخَلُّواْ سَبِيلَهُمْ إِنَّ اللّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ" (Coran 9/1-5). Ces commentateurs disent que ces versets 9/1-5 ont mis fin aux pactes de non-agression conclus entre Médine et des cités polythéistes arabes, et que ces versets 9/1-5 :
--- leur ont donné un délai de 4 mois (pour les cités qui n'avaient pas de pacte, ou qui avaient un pacte à durée indéterminée),
--- ou leur ont donné jusqu'à l'échéance de leur pacte (pour les villes qui avaient un pacte à durée déterminée).
Cependant, ces versets 9/1-5, abrogeants, concernaient uniquement les Polycultistes d'Arabie (ou du Hedjaz) : ce sont eux dont ces versets parlent : et en fait le délai qui leur avait été donné en ces versets de Coran 9/1-5 était pour qu'ils quittent l'Arabie (ou le Hedjaz) s'ils désiraient demeurer Polycultistes (il s'agissait d'en faire sortir les Polycultistes, et pas de les exterminer) ; la Sunna y a ajouté les Gens du Livre (et ce fut Omar ibn ul-Khattâb - que Dieu l'agrée - qui installa hors du Hedjaz ceux de ces derniers qui habitaient alors cette région).
Le cas de ces Polycultistes d'Arabie (ou du Hedjaz), et qui est évoqué dans les versets 9/1-5, constitue la cause de belligérance nommée "B.6" dans mon article : La paix est ce que nous souhaitons – Les différents cas de combat (défensif /offensif) évoqués dans le Coran et leurs causes (أسباب).
Les preuves de ce qui vient d'être dit là sont visibles dans les articles suivants :
--- Les versets demandant de tuer les polycultistes dès que les mois d'interdiction seraient écoulés (Coran 9/1-5) : ne pas considérer ces versets hors de leur contexte. (Commentaire de Coran 9/1-5) ;
--- Le Prophète (sur lui soit la paix) a-t-il dit qu'il lui a été demandé de combattre les hommes jusqu'à ce qu'ils se convertissent à l'islam ? ;
--- Pourquoi les shafi'ites ont-ils dit qu'il s'agissait de faire sortir les non-musulmans du Hedjaz seulement, et non pas du reste de la Péninsule arabique, alors que le terme présent dans la Sunna est clair et explicite : "Jazîrat ul-'arab" ?.
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Certes encore, il y a par ailleurs le verset : "قَاتِلُواْ الَّذِينَ لاَ يُؤْمِنُونَ بِاللّهِ وَلاَ بِالْيَوْمِ الآخِرِ وَلاَ يُحَرِّمُونَ مَا حَرَّمَ اللّهُ وَرَسُولُهُ وَلاَ يَدِينُونَ دِينَ الْحَقِّ مِنَ الَّذِينَ أُوتُواْ الْكِتَابَ حَتَّى يُعْطُواْ الْجِزْيَةَ عَن يَدٍ وَهُمْ صَاغِرُونَ" : "Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu et au jour dernier, qui ne considèrent pas interdit ce que Dieu et Son messager ont déclaré interdit et qui ne professent pas la vraie religion parmi ceux qui ont reçu l'écriture avant vous, jusqu'à ce qu'ils donnent la jizya eux-mêmes et en étant soumis [au droit musulman]" (Coran 9/29). Ceux qui adhèrent au commentaire 4 disent que le verset 2/194 fut par la suite Mansû' par ce verset 9/29.
Cependant, il faut quand même noter que ce verset 9/29 se rapporte, d'après l'avis que j'ai humblement retenu, aux Etats qui faisaient preuve d'une agressivité établie et constatée vis-à-vis de la Dâr ul-islâm, ou qui n'accordaient pas à leurs résidents la liberté de se convertir à l'islam : il s'agit de la cause nommée "B.5" (interprétation numérotée "3") dans mon article : La paix est ce que nous souhaitons – Les différents cas de combat (défensif /offensif) évoqués dans le Coran et leurs causes (أسباب).
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Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
Comment comprendre le verset du Coran qui dit : "Et tuez-les là où vous les trouvez, et expulsez-les de là où ils vous ont expulsés" : "وَاقْتُلُوهُمْ حَيْثُ ثَقِفْتُمُوهُمْ وَأَخْرِجُوهُم مِّنْ حَيْثُ أَخْرَجُوكُمْ" (Coran 2/191) ?
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Voici tout le passage :
– 2/190 jusqu'à 2/193 :
"وَقَاتِلُواْ فِي سَبِيلِ اللّهِ الَّذِينَ يُقَاتِلُونَكُمْ وَلاَ تَعْتَدُواْ إِنَّ اللّهَ لاَ يُحِبِّ الْمُعْتَدِينَ {2/190} وَاقْتُلُوهُمْ حَيْثُ ثَقِفْتُمُوهُمْ وَأَخْرِجُوهُم مِّنْ حَيْثُ أَخْرَجُوكُمْ وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ وَلاَ تُقَاتِلُوهُمْ عِندَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ حَتَّى يُقَاتِلُوكُمْ فِيهِ فَإِن قَاتَلُوكُمْ فَاقْتُلُوهُمْ كَذَلِكَ جَزَاء الْكَافِرِينَ {2/191} فَإِنِ انتَهَوْاْ فَإِنَّ اللّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ {2/192} وَقَاتِلُوهُمْ حَتَّى لاَ تَكُونَ فِتْنَةٌ وَيَكُونَ الدِّينُ لِلّهِ فَإِنِ انتَهَواْ فَلاَ عُدْوَانَ إِلاَّ عَلَى الظَّالِمِينَ {2/193" :
"Et combattez dans le chemin de Dieu ceux qui vous combattent.
Et ne transgressez pas, Dieu n'aime pas ceux qui transgressent.
Et tuez-les là où vous les trouvez, et expulsez-les de là où ils vous ont expulsés. Et (faire) la Fitna est plus grave que le fait de tuer [ceux qui font cette Fitna].
Et ne les combattez pas auprès de la Mosquée Sacrée [= dans le Haram Makkî] tant qu'ils ne vous combattent pas là ; s'ils vous combattent [là], alors tuez-les ; ainsi est la rétribution de [ces] kâfir ; s'ils cessent, alors Dieu est Pardonnant, Miséricordieux.
Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de Fitna, et que le Dîn soit à Dieu ; s'ils cessent, alors [plus d'agressivité contre eux, car] il ne doit y avoir d'agressivité que vis-à-vis des injustes" (Coran 2/190-193).
– 2/194 :
"الشَّهْرُ الْحَرَامُ بِالشَّهْرِ الْحَرَامِ وَالْحُرُمَاتُ قِصَاصٌ فَمَنِ اعْتَدَى عَلَيْكُمْ فَاعْتَدُواْ عَلَيْهِ بِمِثْلِ مَا اعْتَدَى عَلَيْكُمْ وَاتَّقُواْ اللّهَ وَاعْلَمُواْ أَنَّ اللّهَ مَعَ الْمُتَّقِينَ {2/194" :
"Le mois sacré contre le mois sacré. Et les choses sacrées sont (objet) de talion. Aussi, celui qui vous agresse, prenez-vous en à lui par chose semblable à son agression. Et préservez-vous de Dieu, et sachez que Dieu est avec ceux qui sont pieux" (Coran 2/194)
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De qui et de quoi ce passage parle-t-il ?
--- A) Soit c'est tout ce passage qui forme un seul "bloc" : depuis 2/190 jusqu'à 2/194. C'est ce qui est relaté de Ibn Abbâs (cf. Asbâb un-nuzûl, al-Wâhidî, p. 29) : ce sont tous ces versets (190 à 194 de cette sourate 2) qui ont été révélés à l'occasion de la 'umrat ul-qadhiyya. En dhu-l-qa'da de l'an 7, alors que le Prophète (sur lui soit la paix) et 1500 de ses Compagnons allaient à La Mecque y accomplir la 'umrat ul-qadhiyya suite à l'accord conclu un an auparavant, ils craignirent être attaqués en chemin par les Quraysh (qui violeraient ainsi l'accord passé) ; et ils détestaient réagir face à pareille attaque, vu le caractère sacré de la Mecque et ses alentours (al-Haram al-makkî), et vu le caractère sacré du mois (Dhu-l-Qa'da).
Ceci confère à tout ce passage (depuis 2/190 jusqu'à 2/194 inclus) un sens particulier, adopté et développé par Ibn ul-Jawzî, ath-Thânwî, etc. : ce passage vint dire aux musulmans de Médine se rendant à La Mecque pour y accomplir la 'umrat ul-qadhiyya que si les Quraysh les attaquaient, ne respectant pas les clauses du traité conclu en l'an 6, ils pourraient et devraient se défendre, fût-ce dans le territoire sacré alentour de La Mecque ; sinon, les musulmans ne devraient en aucun cas les attaquer.
Le verset 2/190 est alors à comprendre ainsi : "Et combattez, dans le chemin de Dieu, ces Quraysh s'ils se mettent à vous combattre. Et ne combattez pas ces Quraysh - fût-ce hors du Haram - tant qu'ils ne vous combattent pas ; car vous avez conclu un traité avec eux, et les attaquer serait transgresser ; or Dieu n'aime pas les transgresseurs".
Et la seconde partie du verset 2/191 ainsi : "Et ne combattez pas non plus ces Quraysh dans le Haram Makkî tant qu'ils ne vous combattent pas là, car, en sus du traité, il y a là le caractère sacré du Haram".
Enfin, dans le verset 2/194, voici comment il faut comprendre la dernière phrase : "Aussi, celui qui vous agresse [sur le territoire sacré ou lors d'un mois sacré], prenez-vous en à lui par chose semblable à son agression".
Voir aussi Tafsîr ul-Qurtubî, 2/347.
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--- B) Soit le passage 2/190-194 d'une part, et le verset 2/194 ("الشَّهْرُ الْحَرَامُ بِالشَّهْرِ الْحَرَامِ وَالْحُرُمَاتُ قِصَاصٌ") d'autre part, furent révélés à deux occasions distinctes.
Pour ce qui est du passage sus-cité (2/190 jusqu'à 2/193 inclus : "وَقَاتِلُواْ فِي سَبِيلِ اللّهِ الَّذِينَ يُقَاتِلُونَكُمْ وَلاَ تَعْتَدُواْ إِنَّ اللّهَ لاَ يُحِبِّ الْمُعْتَدِينَ وَاقْتُلُوهُمْ حَيْثُ ثَقِفْتُمُوهُمْ وَأَخْرِجُوهُم مِّنْ حَيْثُ أَخْرَجُوكُمْ وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ وَلاَ تُقَاتِلُوهُمْ عِندَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ حَتَّى يُقَاتِلُوكُمْ فِيهِ فَإِن قَاتَلُوكُمْ فَاقْتُلُوهُمْ كَذَلِكَ جَزَاء الْكَافِرِينَ فَإِنِ انتَهَوْاْ فَإِنَّ اللّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ وَقَاتِلُوهُمْ حَتَّى لاَ تَكُونَ فِتْنَةٌ وَيَكُونَ الدِّينُ لِلّهِ فَإِنِ انتَهَواْ فَلاَ عُدْوَانَ إِلاَّ عَلَى الظَّالِمِينَ"), il forme un "bloc" distinct : Ar-Rabî' affirme ainsi que ce verset 2/190 fut le premier verset ordonnant aux musulmans de combattre ceux qui les combattent (Tafsîr ut-Tabarî, n° 3079) (tandis que le passage coranique 22/39-40 avait pour sa part induit une simple autorisation de combattre ceux qui combattent). Le passage 2/190 à 2/193 donne donc au Prophète et à ses Compagnons l'ordre (et non plus seulement l'autorisation) de combattre ceux qui ont pris l'initiative de les combattre et de les expulser : la règle, générale, englobe les Mecquois aussi, mais ne concerne pas le cas précis de la 'umrat ul-qadhiyya (comme cela avait été retenu dans le commentaire A, exposé précédemment) ; cela relève du cas "B.2" dans mon article exposant les différents cas de combats, défensifs et offensifs (cas qui recèle une certaine dimension de iqdâm) ; par contre, est-il précisé au verset 2/191, dans le territoire du Haram il ne faut pas s'en prendre à ces gens s'étant déjà mis en état de belligérance : dans ce territoire, seule la légitime défense (difâ') est légale.
Abu-l-'Âliya a lui aussi dit chose voisine de ce commentaire B au sujet de ce passage 2/190-193. Et c'est ce que Ibn Kathîr a retenu (malgré une divergence secondaire avec la totalité de ce que Abu-l-'Âliya a dit sur le sujet) (cf. Tafsîr Ibn Kathîr).
Pour sa part, le verset 2/194, lui, est à comprendre comme suit :
----- B.A) Soit ce verset 2/194 n'a pas à voir avec l'épisode de la 'umrat ul-qadhiyya : ce verset est seulement venu rappeler aux musulmans qu'ils peuvent se défendre contre leurs ennemis lors d'un mois sacré aussi ; et cela suite à la question posée par des polycultistes au Prophète (sur lui soit la paix) concernant le fait de savoir s'il menait un combat lors des mois sacrés ; c'est l'interprétation de al-Hassan al-Basrî (Tafsîr ul-Qurtubî, 2/354 ; Zâd ul-massîr) et elle a été retenue par az-Zajjâj (Zâd ul-massîr). Ce commentaire se marie avec l'avis disant que l'offensive armée est interdite pendant un mois sacré. Et, alors, ce verset se comprend ainsi : "Aussi, celui qui vous agresse [lors du mois sacré], prenez-vous en à lui par chose semblable à son agression", et ce car : "Le mois sacré contre le mois sacré. Et les choses sacrées sont (objet) de talion".
------ B.B) Soit les Quraysh avaient été fiers d'avoir pu empêcher les musulmans d'entrer à La Mecque en dhu-l-qa'da de l'an 6 ; la première partie de ce verset 2/194 ("Le mois sacré contre le mois sacré ; et les choses sacrées sont (objet) de talion") vint alors dire aux musulmans que Dieu leur avait accordé une sorte de revanche, eux qui, maintenant, pouvaient entrer à La Mecque sereinement pour y accomplir la 'umra pendant le même mois sacré, dhu-l-qa'da (c'est Lui qui leur a accordé ce talion particulier) : c'est là l'interprétation de Ibn Abbâs, Mujâhid, Qatâda, etc. (Tafsîr ul-Qurtubî, 2/354 ; Zâd ul-massîr), et elle a été retenue par at-Tabarî (Tafsîr ut-Tabarî) ; at-Tabarî précise que ce verset a été révélé après que le Prophète et ses Compagnons aient accompli la 'umrat ul-qadhiyya : "فلما كان العام المقبل - وذلك سنة سبع من هجرته -، خرج معتمرا وأصحابه في ذي القعدة - وهو الشهر الذي كان المشركون صدوه عن البيت فيه في سنة ست - وأخلى له أهل مكة البلد حتى دخلها رسول الله صلى الله عليه وسلم، فقضى حاجته منها، وأتم عمرته، وأقام بها ثلاثا، ثم خرج منها منصرفا إلى المدينة، فقال الله جل ثناؤه لنبيه صلى الله عليه وسلم وللمسلمين معه: {الشهر الحرام} يعني ذا القعدة، الذي أوصلكم الله فيه إلى حرمه وبيته، على كراهة مشركي قريش ذلك، حتى قضيتم منه وطركم {بالشهر الحرام}، الذي صدكم مشركو قريش العام الماضي قبله فيه حتى انصرفتم عن كره منكم عن الحرم، فلم تدخلوه، ولم تصلوا إلى بيت الله، فأقصكم الله أيها المؤمنون من المشركين بإدخالكم الحرم في الشهر الحرام على كره منهم لذلك، بما كان منهم إليكم في الشهر الحرام من الصد والمنع من الوصول إلى البيت. (...) وقال آخرون: بل معنى ذلك: "فمن قاتلكم أيها المؤمنون من المشركين، فقاتلوهم كما قاتلوكم"؛ وقالوا: "أنزلت هذه الآية على رسول الله صلى الله عليه وسلم بالمدينة، وبعد عمرة القضية" (Tafsîr ut-Tabarî). Et, alors, la seconde partie de ce verset 2/194 s'interprète comme étant un rappel général : "Alors, celui qui vous agresse, prenez-vous en à lui par chose semblable à son agression" (Tafsîr ut-Tabarî).
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Quant à "وَلاَ تَعْتَدُواْ إِنَّ اللّهَ لاَ يُحِبِّ الْمُعْتَدِينَ" : "Et ne transgressez pas, Dieu n'aime pas les transgresseurs", qu'est-ce "ne transgressez pas" y désigne-t-il ?
Ibn ul-Jawzî a relaté les 4 commentaires suivants (cf. Zâd ul-massîr) :
--- 1) soit l'interdiction que dans le territoire sacré de La Mecque et ses alentours les musulmans entreprennent une offensive contre les Quraysh (bien que ceux-ci étaient alors Harbî) ;
--- 2) soit l'interdiction de commettre ce que Dieu a interdit ;
--- 3) soit l'interdiction, lorsqu'on est en état de belligérance avec un peuple (pour une raison justifiée), de viser, parmi les gens de ce peuple en état de guerre (Harbî), les femmes et les enfants : pour leur part ces personnes ne sont pas combattantes* (c'est l'interprétation de Omar ibn 'Abd il-'Azîz : Tafsîr ut-Tabarî, n° 3081, n° 3085) ;
--- 4) soit l'interdiction d'entrer en guerre contre un peuple qui n'a pas pris l'initiative de faire la guerre aux musulmans (qui ne s'est donc pas posé lui-même en Harbî) : "أن معناه: لا تقاتلوا من لم يقاتلكم: قاله سعيد بن جبير، وأبو العالية، وابن زيد" : "Ne combattez pas ceux qui ne vous ont pas combattus".
* Lire mon article : Lors d'un conflit armé, il n'est pas autorisé de viser des non-combattants ; il n'est pas autorisé non plus de trahir la parole donnée.
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Pour ce qui est de "وَقَاتِلُوهُمْ حَتَّى لاَ تَكُونَ فِتْنَةٌ وَيَكُونَ الدِّينُ كُلُّهُ لِلّه" : "Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de "Fitna" et que le "Dîn" soit à Dieu" (Coran 8/39) (le verset 2/193 comportant les mêmes termes, sauf le "كُلُّهُ"), il existe plusieurs commentaires du terme "Fitna" s'y trouvant :
Ce terme "Fitna" désigne ici :
--- a) soit le kufr lui-même ;
--- b) soit la domination du kufr ;
--- c) soit le fait d'amener des musulmans à apostasier de l'islam (et cela par le fait de les persécuter, etc.) : c'est ce que nous verrons ci-après dans la parole de Abdullâh ibn Omar ;
--- d) soit le fait de combattre les musulmans (éventualité citée in Zâd ul-massîr, 1/182, en commentaire de Coran 2/193).
Celui de ces commentaires désigné par "a" ne peut être retenu que si on considère que ce verset s'applique uniquement au Hedjaz (signifiant alors que ceux de cette région qui sont kâfir doivent aller s'installer ailleurs ou devenir musulmans) ; ailleurs qu'au Hedjaz, il est impossible qu'il soit demandé de combattre des gens jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de kufr dans la région (vu que cela impliquerait que les musulmans contraignent les kâfir à embrasser l'islam, chose qui est strictement interdite).
Ce que j'ai retenu dans mon article La paix est ce que nous souhaitons – Les différents cas de combat (défensif /offensif) évoqués dans le Coran et leurs causes (أسباب), c'est le commentaire c :
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La phrase présente dans le verset 2/191 : "وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ" : "Et (faire) la Fitna est plus grave que le fait de tuer [ceux qui font cette Fitna]", cette phrase est située après plusieurs impératifs : "وَقَاتِلُواْ فِي سَبِيلِ اللّهِ الَّذِينَ يُقَاتِلُونَكُمْ وَلاَ تَعْتَدُواْ إِنَّ اللّهَ لاَ يُحِبِّ الْمُعْتَدِينَ وَاقْتُلُوهُمْ حَيْثُ ثَقِفْتُمُوهُمْ وَأَخْرِجُوهُم مِّنْ حَيْثُ أَخْرَجُوكُمْ وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ" : "Et combattez dans le chemin de Dieu ceux qui vous combattent. Et ne transgressez pas, Dieu n'aime pas ceux qui transgressent. Et tuez-les où que vous les trouviez, et expulsez-les de là où ils vous ont expulsés. Et la Fitna est plus grave que le fait de tuer."
Cette phrase "وَالْفِتْنَةُ أَشَدُّ مِنَ الْقَتْلِ", "Et (faire) la Fitna est plus grave que le fait de tuer [ceux qui font cette Fitna]" signifie donc : "Le fait que ces Harbî vous combattent et persécutent des musulmans pour les faire apostasier, constituant ainsi un trouble pour l'adhésion de ceux-ci au Dîn, cela est plus grave que le fait que ces Harbî soient combattus et tués par vous dans le cadre de la guerre".
Comme je l'ai exposé dans un autre article, il faut faire très attention aux termes tels que "Fitna", lesquels, dans les textes du Coran et de la Sunna, désignent, selon les passages, des choses différentes. Ainsi, alors qu'une Fitna sévissait entre deux groupes musulmans (les Banû Umayya et Abdullâh ibn uz-Zubayr), deux hommes vinrent trouver Abdullâh ibn Omar ; l'un d'eux lui demanda pourquoi il ne participait pas à la lutte armée contre Abdullâh ibn uz-Zubayr, alors que Dieu a dit : "Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de Fitna" (Coran 2/193, 8/39). Ibn Omar répondit à cet homme : "Sais-tu (déjà) ce qu'est la Fitna (évoquée dans ce verset) ?" Avant de lui expliquer qu'il s'agissait des persécutions que des Polythéistes Arabes infligeaient à des musulmans, afin de les faire apostasier. Il ajouta : "Ce n'est pas comme votre lutte armée pour le pouvoir !" : "عن نافع، عن ابن عمر رضي الله عنهما أتاه رجلان في فتنة ابن الزبير فقالا: إن الناس صنعوا وأنت ابن عمر، وصاحب النبي صلى الله عليه وسلم، فما يمنعك أن تخرج؟ فقال "يمنعني أن الله حرم دم أخي". فقالا: ألم يقل الله: {وقاتلوهم حتى لا تكون فتنة}، فقال: "قاتلنا حتى لم تكن فتنة، وكان الدين لله، وأنتم تريدون أن تقاتلوا حتى تكون فتنة، ويكون الدين لغير الله"" (al-Bukhârî, 4243). "عن سعيد بن جبير، قال: خرج علينا عبد الله بن عمر، فرجونا أن يحدثنا حديثا حسنا، قال: فبادرنا إليه رجل فقال: "يا أبا عبد الرحمن، حدثنا عن القتال في الفتنة، والله يقول: {وقاتلوهم حتى لا تكون فتنة}." فقال: "هل تدري ما الفتنة، ثكلتك أمك؟ إنما كان محمد صلى الله عليه وسلم يقاتل المشركين وكان الدخول في دينهم فتنة، وليس كقتالكم على الملك" (al-Bukhârî, 6682). "عن نافع، أن رجلا أتى ابن عمر فقال: يا أبا عبد الرحمن ما حملك على أن تحج عاما، وتعتمر عاما وتترك الجهاد في سبيل الله عز وجل، وقد علمت ما رغب الله فيه، قال: "يا ابن أخي بني الإسلام على خمس، إيمان بالله ورسوله، والصلاة الخمس، وصيام رمضان، وأداء الزكاة، وحج البيت." قال يا أبا عبد الرحمن: "ألا تسمع ما ذكر الله في كتابه {وإن طائفتان من المؤمنين اقتتلوا فأصلحوا بينهما، فإن بغت إحداهما على الأخرى فقاتلوا التي تبغي حتى تفيء إلى أمر الله} {قاتلوهم حتى لا تكون فتنة}." قال: "فعلنا على عهد رسول الله صلى الله عليه وسلم وكان الإسلام قليلا، فكان الرجل يفتن في دينه: إما قتلوه، وإما يعذبونه، حتى كثر الإسلام فلم تكن فتنة." قال: فما قولك في علي وعثمان؟ قال: "أما عثمان فكأن الله عفا عنه، وأما أنتم فكرهتم أن تعفوا عنه. وأما علي فابن عم رسول الله صلى الله عليه وسلم، وختنه"، وأشار بيده، فقال: "هذا بيته حيث ترون" (al-Bukhârî, 4243).
On voit ici que bien que le terme Fitna ne signifie pas partout la même chose : il y avait bien une Fitna dans le réel, mais celle-ci n'était pas la Fitna qui est énoncée dans les versets 2/193 et 8/39.
Lire cet article : Les Mots (الألفاظ) sont Importants. Et tout aussi important est de connaître le(s) Sens (المعنى/ المعاني) qui est(sont) véritablement le(s) leur(s), et qui les fait(font) évoquer telle, ou telle autre Réalité (الحقيقة الخارجة).
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En un mot :
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Certes, de nombreux commentateurs des premiers temps ont dit que les versets tels que le 2/191 interdisant d'entrer en guerre contre les cités ne combattant pas la Dâr ul-islâm (conformément aux commentaires 4 et B cités plus haut), ce genre de versets ont été abrogés par les versets du début de sourate at-Tawba : "بَرَاءةٌ مِّنَ اللّهِ وَرَسُولِهِ إِلَى الَّذِينَ عَاهَدتُّم مِّنَ الْمُشْرِكِينَ فَسِيحُواْ فِي الأَرْضِ أَرْبَعَةَ أَشْهُرٍ وَاعْلَمُواْ أَنَّكُمْ غَيْرُ مُعْجِزِي اللّهِ وَأَنَّ اللّهَ مُخْزِي الْكَافِرِينَ وَأَذَانٌ مِّنَ اللّهِ وَرَسُولِهِ إِلَى النَّاسِ يَوْمَ الْحَجِّ الأَكْبَرِ أَنَّ اللّهَ بَرِيءٌ مِّنَ الْمُشْرِكِينَ وَرَسُولُهُ فَإِن تُبْتُمْ فَهُوَ خَيْرٌ لَّكُمْ وَإِن تَوَلَّيْتُمْ فَاعْلَمُواْ أَنَّكُمْ غَيْرُ مُعْجِزِي اللّهِ وَبَشِّرِ الَّذِينَ كَفَرُواْ بِعَذَابٍ أَلِيمٍ إِلاَّ الَّذِينَ عَاهَدتُّم مِّنَ الْمُشْرِكِينَ ثُمَّ لَمْ يَنقُصُوكُمْ شَيْئًا وَلَمْ يُظَاهِرُواْ عَلَيْكُمْ أَحَدًا فَأَتِمُّواْ إِلَيْهِمْ عَهْدَهُمْ إِلَى مُدَّتِهِمْ إِنَّ اللّهَ يُحِبُّ الْمُتَّقِينَ فَإِذَا انسَلَخَ الأَشْهُرُ الْحُرُمُ فَاقْتُلُواْ الْمُشْرِكِينَ حَيْثُ وَجَدتُّمُوهُمْ وَخُذُوهُمْ وَاحْصُرُوهُمْ وَاقْعُدُواْ لَهُمْ كُلَّ مَرْصَدٍ فَإِن تَابُواْ وَأَقَامُواْ الصَّلاَةَ وَآتَوُاْ الزَّكَاةَ فَخَلُّواْ سَبِيلَهُمْ إِنَّ اللّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ" (Coran 9/1-5). Ces commentateurs disent que ces versets 9/1-5 ont mis fin aux pactes de non-agression conclus entre Médine et des cités polythéistes arabes, et que ces versets 9/1-5 :
--- leur ont donné un délai de 4 mois (pour les cités qui n'avaient pas de pacte, ou qui avaient un pacte à durée indéterminée),
--- ou leur ont donné jusqu'à l'échéance de leur pacte (pour les villes qui avaient un pacte à durée déterminée).
Cependant, ces versets 9/1-5, abrogeants, concernaient uniquement les Polycultistes d'Arabie (ou du Hedjaz) : ce sont eux dont ces versets parlent : et en fait le délai qui leur avait été donné en ces versets de Coran 9/1-5 était pour qu'ils quittent l'Arabie (ou le Hedjaz) s'ils désiraient demeurer Polycultistes (il s'agissait d'en faire sortir les Polycultistes, et pas de les exterminer) ; la Sunna y a ajouté les Gens du Livre (et ce fut Omar ibn ul-Khattâb - que Dieu l'agrée - qui installa hors du Hedjaz ceux de ces derniers qui habitaient alors cette région).
Le cas de ces Polycultistes d'Arabie (ou du Hedjaz), et qui est évoqué dans les versets 9/1-5, constitue la cause de belligérance nommée "B.6" dans mon article : La paix est ce que nous souhaitons – Les différents cas de combat (défensif /offensif) évoqués dans le Coran et leurs causes (أسباب).
Les preuves de ce qui vient d'être dit là sont visibles dans les articles suivants :
--- Les versets demandant de tuer les polycultistes dès que les mois d'interdiction seraient écoulés (Coran 9/1-5) : ne pas considérer ces versets hors de leur contexte. (Commentaire de Coran 9/1-5) ;
--- Le Prophète (sur lui soit la paix) a-t-il dit qu'il lui a été demandé de combattre les hommes jusqu'à ce qu'ils se convertissent à l'islam ? ;
--- Pourquoi les shafi'ites ont-ils dit qu'il s'agissait de faire sortir les non-musulmans du Hedjaz seulement, et non pas du reste de la Péninsule arabique, alors que le terme présent dans la Sunna est clair et explicite : "Jazîrat ul-'arab" ?.
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Certes encore, il y a par ailleurs le verset : "قَاتِلُواْ الَّذِينَ لاَ يُؤْمِنُونَ بِاللّهِ وَلاَ بِالْيَوْمِ الآخِرِ وَلاَ يُحَرِّمُونَ مَا حَرَّمَ اللّهُ وَرَسُولُهُ وَلاَ يَدِينُونَ دِينَ الْحَقِّ مِنَ الَّذِينَ أُوتُواْ الْكِتَابَ حَتَّى يُعْطُواْ الْجِزْيَةَ عَن يَدٍ وَهُمْ صَاغِرُونَ" : "Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu et au jour dernier, qui ne considèrent pas interdit ce que Dieu et Son messager ont déclaré interdit et qui ne professent pas la vraie religion parmi ceux qui ont reçu l'écriture avant vous, jusqu'à ce qu'ils donnent la jizya eux-mêmes et en étant soumis [au droit musulman]" (Coran 9/29). Ceux qui adhèrent au commentaire 4 disent que le verset 2/194 fut par la suite Mansû' par ce verset 9/29.
Cependant, il faut quand même noter que ce verset 9/29 se rapporte, d'après l'avis que j'ai humblement retenu, aux Etats qui faisaient preuve d'une agressivité établie et constatée vis-à-vis de la Dâr ul-islâm, ou qui n'accordaient pas à leurs résidents la liberté de se convertir à l'islam : il s'agit de la cause nommée "B.5" (interprétation numérotée "3") dans mon article : La paix est ce que nous souhaitons – Les différents cas de combat (défensif /offensif) évoqués dans le Coran et leurs causes (أسباب).
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Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).