Les argumentations du Coran confèrent la certitude (اليقين) à la Raison, mais à la Raison qui est mariée au Cœur : il s'agit d'appréhender ces arguments avec le Raisonnement fait avec l'accompagnement du Cœur ('Aql bi-l-Qalb) - (العقل بالقلب) - (part. 2/2)

A lire au préalable :
--- Ce que le Coran a énoncé sans le prouver (الحُجَّة) ni argumenter - La question du référentiel de son interlocuteur - Quand on a de sérieux doutes quant à certaines croyances énoncées par le Coran (part. 1/2).

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Ibn Taymiyya écrit que les Assertions présentes dans le Coran en tant qu'Arguments sont toutes en soi vraies (Sâdiqa) et confèrent la certitude (Yaqîniyyât) ; cependant :
--- certaines de ces assertions coraniques sont reconnues par tous les humains (ou presque) (ce sont les Dharûriyyât),
--- tandis que d'autres ne sont reconnues que par un grand nombre de personnes (les Mash'hûrât [et les Maqbûlât]),
--- et d'autres encore : seulement par le groupe précis avec qui le Coran est en train d'argumenter (les Mussallamât)...
"الوجه الثالث: أن كلام الله لا يشتمل إلا على حق يقين؛ لا يشتمل على ما تمتاز به الخطابة والجدل عن البرهان [من] كون المقدمة مشهورة أو مسلمة: غير يقينية. بل إذا ضرب الله مثلا مشتملا على مقدمة مشهورة أو مسلمة فلا بد وأن تكون يقينية. فأما الاكتفاء بمجرد تسليم المنازع من غير أن تكون المقدمة صادقة، أو بمجرد كونها مشهورة وإن لم تكن صادقة، فمثل هذه المقدمة لا يشتمل عليها كلام الله، الذي كله حق وصدق، وهو أصدق الكلام وأحسن الحديث. فصاحب الحكمة: يدعي بالمقدمات الصادقة (سواء كانت مشهورة أو مسلمة أو لم تكن)، لما فيه من إدراك الدق واتباع الحق. وصاحب الموعظة: يدعي (من المقدمات الصادقة) بالمشهورة [أي بالخصوص]، لأنه قد لا يفهم الخفية من الحق، و[لكن] لا ينازع في المشهورة. وصاحب الجدل: يدعي بما يسلمه من المقدمات الصادقة (مشهورة كانت أو لم تكن)، إذ قد لا ينقاد إلى ما لا يسلمه (سواء كان جليا أو خفيا) وينقاد لما يسلمه (سواء كان جليا أو خفيا). فهذا هذا. وليس الأمر كما يتوهمه الجهال الضلال من الكفار المتفلسفة وبعض المتكلمة من كون القرآن جاء بالطريقة الخطابية [أي: المقنعة التي لا تفيد إلا الظن]، وعري عن البرهانية [أي: التي تفيد اليقين] أو اشتمل على قليل منها. بل جميع ما اشتمل عليه القرآن هو الطريقة البرهانية [أي: اليقينية]؛ وتكون تارة خطابية، وتارة جدلية، مع كونها برهانية [أي: يقينية]. والأقيسة العقلية - التي اشتمل عليها القرآن - هي الغاية في دعوة الخلق إلى الله كما قال: {ولقد صرفنا للناس في هذا القرآن من كل مثل} في أول سبحان وآخرها وسورة الكهف، والمثل هو القياس. ولهذا اشتمل القرآن على خلاصة الطرق الصحيحة التي توجد في كلام جميع العقلاء من المتكلمة والمتفلسفة وغيرهم؛ ونزه الله عما يوجد في كلامهم من الطرق الفاسدة؛ ويوجد فيه من الطرق الصحيحة ما لا يوجد في كلام البشر بحال" (MF 2/45-47).

Ce que Ibn Taymiyya dit là est vrai.

Cependant, cela ne vaut pas toujours pour le 'Aql Mujarrad, (le Raisonnement fait par la Raison Seule) mais parfois pour le 'Aql bi-l-Qalb (le Raisonnement fait par la Raison mariée au Cœur).

Le fait est que le 'Aql Mujarrad peut toujours envisager une possibilité différente, valable sur le plan strictement rationnel (avec des "Oui, mais il se peut aussi que..."), bien qu'étant bien moins probable que l'assertion évoquée dans le Coran. Cela ne confère alors pas ce qu'on peut appeler la certitude si on comprend de ce terme : "les 100 %".

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En voici trois exemples...

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--- I) Un premier exemple :

Le Coran donne un exemple permettant de mieux comprendre la résurrection :
"يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِن كُنتُمْ فِي رَيْبٍ مِّنَ الْبَعْثِ فَإِنَّا خَلَقْنَاكُم مِّن تُرَابٍ ثُمَّ مِن نُّطْفَةٍ ثُمَّ مِنْ عَلَقَةٍ ثُمَّ مِن مُّضْغَةٍ مُّخَلَّقَةٍ وَغَيْرِ مُخَلَّقَةٍ لِّنُبَيِّنَ لَكُمْ وَنُقِرُّ فِي الْأَرْحَامِ مَا نَشَاء إِلَى أَجَلٍ مُّسَمًّى ثُمَّ نُخْرِجُكُمْ طِفْلًا ثُمَّ لِتَبْلُغُوا أَشُدَّكُمْ وَمِنكُم مَّن يُتَوَفَّى وَمِنكُم مَّن يُرَدُّ إِلَى أَرْذَلِ الْعُمُرِ لِكَيْلَا يَعْلَمَ مِن بَعْدِ عِلْمٍ شَيْئًا وَتَرَى الْأَرْضَ هَامِدَةً فَإِذَا أَنزَلْنَا عَلَيْهَا الْمَاء اهْتَزَّتْ وَرَبَتْ وَأَنبَتَتْ مِن كُلِّ زَوْجٍ بَهِيجٍ" :
"Ô les hommes, si vous êtes dans un doute au sujet de la Résurrection, alors (sachez que) Nous vous avons créés de terre, ensuite d'une goutte de sperme, ensuite d'un caillot, ensuite d'un morceau de chair formé et informé, pour vous montrer [Notre Omnipotence] ; et Nous maintenons dans les matrices ce que Nous voulons jusqu'à un terme fixé ; ensuite Nous vous en sortons [à l'état] de bébé, pour qu'ensuite vous atteignez votre maturité ; et il en est parmi vous qui meurent [jeunes] tandis que d'autres parviennent au plus vil de l'âge si bien qu'ils ne savent plus rien de ce qu'ils connaissaient auparavant.
Et tu vois la terre desséchée ; alors, quand Nous faisons descendre l'eau sur elle, elle remue, se gonfle et fait pousser toutes sortes de splendides couples (de végétaux)"
(Coran 22/5).

Deux comparants (Mathal au sens de : mumaththal bihî) ont été ici donnés à la résurrection des humains pour ceux qui doutent que celle-ci pourrait avoir lieu :
- le premier est la création de l'homme à partir de terre, puis d'un mélange de liquides masculin et féminin, lequel, s'étant niché dans le ventre de la mère, donne un bébé vivant ;
- le second est la revivification de la terre devenue complètement sèche : devenue asséchée au point qu'elle en était morte, sitôt que l'eau de la pluie la touche, la terre revit, et elle fait pousser toutes sortes de plantes vivantes.
"وضرب سبحانه وتعالى في هذه الآية مثلين، إذا اعتبرهما الناظر جوز في العقل البعثة من القبور، ثم ورد الشرع بوقوع ذلك. (...) وقوله سبحانه: {لنبين لكم} قالت فرقة: معناه: أمر البعث. (...) هذا هو المثال الثاني الذي يعطي للمعتبر فيه جواز بعث الأجساد وذلك أن إحياء الأرض بعد موتها بيّن فكذلك الأجساد" (Tafsîr ut-Tha'âlibî).

Pour la Raison qui est mariée au Coeur, ces deux comparants sont excellents, et convaincants : tout comme l'humain naît et devient vivant après avoir été une goutte inerte (voire après avoir été de la terre, comme ce fut le cas de son ancêtre Adam), et tout comme la terre redevient vivante sous l'effet de la pluie après avoir été morte, les humains reviendront à la vie après avoir été morts.
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En revanche, une Raison demeurée célibataire pourra toujours poser comme question : "Oui, mais le cadavre humain n'est pas comparable à la terre morte, car celle-ci n'est pas vraiment morte. Le cadavre humain n'est pas non plus comparable à un spermatozoïde et un ovule, lesquels sont pour leur part vivants."
Tout cela parce que la raison est ainsi faite que, bien qu'elle ait trouvé mille preuves rationnelles, elle peut penser à une autre possibilité, d'où lui naît un nouveau doute. Cela n'a pas de fin.
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C'est lorsque Raison est marié (et "bien marié") à Cœur que Raison en devient apaisé...

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--- II) Un second exemple :

Le Coran rappelle que Jésus et Marie ne sont que des êtres humains, et pas des divinités : "مَّا الْمَسِيحُ ابْنُ مَرْيَمَ إِلاَّ رَسُولٌ قَدْ خَلَتْ مِن قَبْلِهِ الرُّسُلُ وَأُمُّهُ صِدِّيقَةٌ" : "Le Messie fils de Marie n'est qu'un messager ; d'autres messagers ont passé avant lui. Et sa mère est une très pieuse", et argumente ainsi : "كَانَا يَأْكُلاَنِ الطَّعَامَ" : "Ils mangeaient tous deux de la nourriture" (Coran 5/75).
La suite du raisonnement est sous-entendue : "Et qui, sur Terre, mange de la nourriture doit évacuer ensuite de son corps les déchets résultant de la digestion ; c'était le cas de Jésus et de Marie aussi. Or ces déchets sont une saleté, alors que la divinité est un être pur ; donc ceux qui les portent en eux ne peuvent pas être divins !" : قيل: هذا كناية عن الحدث. وذلك أن من أكل وشرب لا بد له من البول والغائط؛ ومن هذه صفته كيف يكون إلها؟" (Tafsîr ul-Baghawî).
Conclusion : "Jésus et Marie (comme tous les autres prophètes et pieux) ne sont pas divins mais pleinement humains."
Dans la suite de ce verset, laquelle se lit ainsi : "انظُرْ كَيْفَ نُبَيِّنُ لَهُمُ الآيَاتِ ثُمَّ انظُرْ أَنَّى يُؤْفَكُونَ" : "Regarde comment Nous leur exposons les Signes, ensuite regarde comment (en) sont-ils détournés" (Coran 5/75), le terme "les Signes" désignent : ce genre d'"Arguments s'adressant à la Raison"...

Cependant, la Raison travaillant seule peut toujours objecter à cela que, certes, mais c'est là l'aspect humain de Jésus : "Oui, mais Jésus mangeait par son humanité, et pas par sa divinité; car d'après nous : "en Jésus coexistent deux natures" (voire - pour certains autres - : "deux personnes") ; aussi, cet argument rationnel est valable, mais ne vaut que pour la nature humaine, et rate sa cible en ce qui concerne l'autre nature (ou : personne) de Jésus, laquelle est pour sa part divine" ("وقولهم: "كان يأكل بناسوته لا بلاهوته" فهذا منهم مصير إلى الاختلاط، ولا يتصور اختلاط إله بغير إله" : Tafsîr ul-Qurtubî).
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C'est la Raison qui est mariée au Coeur qui sera convaincue par cette argumentation ; et cela en considérant qu'il est évident qu'une seule et même personne ne peut pas être constituée de deux facettes, l'une étant humaine avec toutes ses caractéristiques dont celle de porter en son ventre des déchets et impuretés , mais cela n'ayant aucune incidence sur son caractère divin, car cela relève d'une autre facette de cette même personne ; un être divin est entièrement pur, et pas à moitié...

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--- III) Un troisième exemple :

Rappelant l'impossibilité que plusieurs rabb inférieurs existent (c'est-à-dire : des êtres qui auraient, à un moment donné, reçu de Dieu l'attribution de la gestion autonome de quelque chose dans l'univers), le Coran présente l'argument rationnel suivant :
"مَا اتَّخَذَ اللَّهُ مِن وَلَدٍ وَمَا كَانَ مَعَهُ مِنْ إِلَهٍ إِذًا لَّذَهَبَ كُلُّ إِلَهٍ بِمَا خَلَقَ وَلَعَلَا بَعْضُهُمْ عَلَى بَعْضٍ سُبْحَانَ اللَّهِ عَمَّا يَصِفُونَ" : "Dieu n'a pas pris d'enfant [= enfant divinisé], et il n'y a pas (non plus) avec Lui un (autre type de) divinité [= une divinité n'étant pas Son enfant] ; si c'était le cas, chaque divinité se séparerait [de l'autre] emmenant ce qu'elle a créé, et certaines d'entre elles en domineraient d'autres" (Coran 23/91).

Ici, la croyance de Polythéistes en "des fils de Dieu" désignerait leur croyance en des "divinités n'ayant la capacité que de créer certains événements (a'râdh, pluriel de 'aradh) (soit le Amr / Tadbîr)", tandis que leur croyance en "des divinités autres que Dieu et autres que Ses fils" désignerait leur croyance en des "divinités (certes inférieures à Dieu le Créateur mais) ayant la capacité de créer des créatures concrètes (a'yân, pluriel de 'ayn), distinctes des créatures d'autres divinités"... Ceux dont ce verset réfute la croyance seraient alors des Mushrikûn faisant la différence entre le Khalq des êtres principaux (tels que cieux, terre, djinns et êtres humains) (lequel Khalq ils réservaient à Dieu Seul), et le Khalq d'êtres secondaires (dont ils croyaient les divinités inférieures capables de le réaliser) (cf. Shar'h ul-'Aqîda al-Asfahâniyya, ash-Shar'h ul-Kabîr, Ibn Taymiyya, p. 158).

Dans ce verset, Dieu argumente en disant : "Si ces divinités créaient des créatures, alors chacune d'elles se rangerait avec ses créatures à elle et chercherait à dominer l'autre." Que se passerait-il en effet s'il existait un "dieu créant les abeilles", un "autre dieu créant les mouches", un "autre dieu encore créant les fleurs" ? Chacun ne manquerait alors pas de se séparer avec ce qu'il a créé.
La suite du raisonnement est sous-entendue, et est constitué d'une chose vérifiable dans le Réel (lequel est externe au Coran) :
"Or on constate que les cieux et la Terre, avec tout leur contenu, fonctionnent de façon permanente sans blocage.
Donc on voit là une preuve supplémentaire au fait qu'il n'y existe pas plusieurs créateurs, même pour des êtres minimes"
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"إِذًا لَذَهَبَ} يقول: إذن لاعتزل {كل إله} منهم {بِمَا خَلَقَ} من شيء، فانفرد به، {و}لتغالبوا، فـ{لعلا بعضهم على بعض}، وغلب القويّ منهم الضعيف؛ لأن القويّ لا يرضى أن يعلوه ضعيف، والضعيف لا يصلح أن يكون إلها. فسبحان الله، ما أبلغها من حجة وأوجزها لمن عقل وتدبر" (Tafsîr ut-Tabarî).
"ما اتخذ الله من ولد وما كان معه من إله، إذا لذهب كل إله بما خلق، ولعلا بعضهم على بعض} لأنه يجب أن يتخالفا بالذات، وإلا لما تصور العدد؛ والمتخالفان بالذات يجب أن يتخالفا في الأفعال، فيذهب كل بما خلقه، ويستبد به، ويظهر بينهم التحارب والتغالب، فيفسد نظام الكون، كما تقدم بيانه في آية {لو كان فيهما آلهة إلا الله لفسدتا" (Mahâssin ut-ta'wîl, commentaire de ce verset Coran 23/91).
"هذا ممتنع، فإن العالم مرتبط بعضه ببعض ارتباطاً يوجب أن الفاعل هذا ليس هو مستغنياً عن فاعل الآخر، لاحتياج بعض أجزاء العالم إلى بعض" (Dar' ut-ta'ârudh, 9/187).

Or, sur le plan rationnel pur, la raison peut toujours soulever comme objection : "Oui, mais il se peut aussi que ces différentes divinités (rabb) s'entendent et coexistent sans tiraillement !" La Raison travaillant Seule, celle de quelqu'un qui ne veut pas croire, ne manquera pas de soulever ce point.
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Mais en fait, c'est lorsqu'il est marié avec la Qalb (Coeur) que le 'Aql (Raison), apaisé, est touché par l'argumentation, et ainsi qu'il y trouve la certitude.

Certes, Ibn Taymiyya a répondu rationnellement à cette objection : "فلما قيل لهم: "هذا إنما يلزم إذا اختلفت إرادتهما، فيجوز اتفاق إرادتهما"، أجابوا بأنه إذا اتفقا في الآخرة امتنع أن يكون نفس ما فعله أحدهما نفس مفعول الآخر، فإن استقلال أحدهما بالفعل والمفعول يمنع استقلال الآخر به، بل لا بد أن يكون مفعول هذا متميزاً عن مفعول هذا - وهذا معنى قوله تعالى: {إذا لذهب كل إله بما خلق} -؛ وهذا ممتنع، فإن العالم مرتبط بعضه ببعض ارتباطاً يوجب أن الفاعل هذا ليس هو مستغنياً عن فاعل الآخر، لا حتياج بعض أجزاء العالم إلى بعض. وأيضاً فلا بد أن يعلو بعضهم على بعض، فإن ما ذكرناه من جواز تمانعهما، إنما هو مبني على جواز اختلاف إرادتهما، وذلك أمر لازم من لوازم كون كل منهما قادراً، فإنهما إذا كانا قادرين، لزم جواز اختلاف الإرادة" (Dar' ut-ta'ârudh, 9/187). "وعلى هذا سؤال مشهور، وهو أنه يجوز أن تتفق الإرادتان فلا يفضي إلى الاختلاف. وقد أجاب كثير من المتأخرين عن ذلك بوجوه عارضهم فيها غيرهم كما قد بسط في موضعه. ولم يهتد هؤلاء إلى تقرير القدماء كالأشعري والقاضي أبي بكر وأبي الحسين البصري والقاضي أبي يعلى وغيرهم، فإن هؤلاء علموا أن وجوب اتفاقهما في الإرادة يستلزم عجز كل منهما، كما أن تمانعهما يستلزم عجز كل منهما" (Minhâj us-Sunna, 2/95).
Cependant, cette argumentation demeure très complexe pour la raison ; par ailleurs, elle fait intervenir comme nuance : "la possibilité que ces divinités divergent" ; ce à quoi la raison du lecteur lambda peut de nouveau objecter qu'il n'a pas dit que les deux dieux créateurs doivent s'entendre, mais a dit lui aussi qu'il y a seulement la possibilité qu'ils s'entendent (et ce par analogie avec le monde humain), et ce non pas par incapacité, mais par capacité de dialogue et de négociations (or deux contraires qui relèvent tous deux de la possibilité ne s'annihilent pas)...

Je préfère donc proposer que c'est lorsque la Raison travaille avec l'accompagnement du Coeur que, apaisée, elle reconnaîtra là un argument décisif : même si, sur le plan rationnel pur, elle peut toujours envisager la possibilité sus-mentionnée, on voit bien dans le concret qu'une telle réalité ne se passe jamais entre des humains.

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Lire d'autres argumentations coraniques encore quant à l'impossibilité qu'il y ait d'autres divinités que Dieu, dans mon article consacré à ce thème

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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