L'Implication dans le réel, et l'Implication dans le mental (اللزوم الخارجي واللزوم الذهني) - L'Indication (الدلالة) - La Déduction (الاستدلال)

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Ci-après :
--- le Réel (الواقع / الحقيقة الخارجة) sera désigné par "A" ;
--- et la Raison humaine (العقل / الذهن) par : "B".

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I) Implication (Luzûm) ; Impliquant (Malzûm) ; Impliqué (Lâzim) :

– L'implication se dit : "Luzûm".
– La chose qui implique (quelque chose d'autre), cette chose est appelée un Malzûm.
– Et ce qui est impliqué s'appelle un Lâzim.

L'implication a cours :
--- soit dans le Réel (A) (الواقع / الحقيقة الخارجة) seulement ;
--- soit dans le Mental (B) (العقل / الذهن) seulement ;
--- soit dans les deux (A & B).

Voici une partie de ce que al-Jurjânî a écrit sur le sujet :
"الملازمة لغةً: امتناع انفكاك الشيء عن الشيء. واللزوم والتلازم بمعناه .(...). الملازمة المطلقة: هي كون الشيء مقتضيًا للآخر؛ والشيء الأول هو المسمى بـالملزوم؛ والثاني هو المسمى بـاللازم. كوجود النهار لطلوع الشمس: فإن طلوع الشمس مقتضٍ لوجود النهار، وطلوع الشمس ملزوم، ووجود النهار لازم.
الملازمة الخارجية [ألف] : هي كون الشيء مقتضيًا للآخر في الخارج، أي متى ثبت تصور الملزوم في الخارج ثبت تصور اللازم فيه، كالمثال المذكور، وكالزوجية للاثنين، فإنه كلما ثبت ماهية الاثنين في الخارج ثبت زوجيته فيه.
الملازمة الذهنية [ب] : هي كون الشيء مقتضيًا للآخر في الذهن، أي متى ثبت تصور الملزوم في الذهن ثبت تصور اللازم فيه. كلزوم البصر للعمى، فإنه كلما ثبت تصور العمى في الذهن ثبت تصور البصر فيه" (At-Ta'rîfât).

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II) Ce qui existe dans le Réel (A) possède une ou des chose(s) impliquée(s) (Lâzim) (elles aussi dans le Réel) (corrélation) :

----- A.1) Il y a, déjà, les liens d'implications dans le réel d'incidence systématique. Ce sont les liens de causalité.

----- A.2) Mais il y a aussi les liens d'implications dans le réella relation de causalité ne fonctionne que souvent, et pas systématiquement.
Ainsi, le fait que deux associés du même niveau gèrent la même affaire, cela entraîne très souvent des blocages dans le réel, mais cela n'est pas systématique, car il peut arriver (rarement certes) qu'ils s'entendent à merveille. En tous cas, dans le mental, il existe un lien de causalité entre les deux. En langue française, la métaphore suivante exprime cette causalité : "Deux capitaines pour un même navire le feront s'échouer".
De même, la présence de telle voiture dans tel parking est due au fait qu'Untel se trouve dans l'immeuble de ce parking, car c'est lui le propriétaire et le conducteur de cette voiture.
Il s'agit de : "الملازمة العادية" (al-Jurjânî écrit : "الملازمة العادية: ما يمكن للعقل تصور خلاف اللازم فيه، كفساد العالم على تقدير تعدد الآلهة بإمكان الاتفاق").

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L'implication évoquée en ces A.1 et A.2 est un lien d'incidence, de "تأثير", de "عِلِّيّة" (le luzûm ici évoqué est donc un luzûm khârijî).
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Le A.1 est un lien d'implication naturelle (طبعيّ) entre les deux.
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Et je ne sais pas si le A.2 est propre aux affaires humaines.

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Exemple de A.1 :
le feu implique la lumière (la lumière est donc l'Effet du feu) ; la lumière est impliquée par le feu (le feu est la Cause de la lumière) ;
le feu implique aussi la fumée (la fumée est donc l'Effet du feu) ; la fumée est impliquée par le feu (le feu est la Cause de la fumée) ;
et l'élévation de température tout autour est elle aussi impliquée par le feu (le feu est la Cause de l'élévation de température).

Dès lors, la lumière, la fumée et la température élevée sont trois Lâzim du feu dans le Réel (A.1).

Ce type de Malzûm Khârijî (dans le Réel, A.1 et A.2) est donc : la Cause, appelée : "العلة الفاعليّة" et aussi : "السبب". (Contrairement à ce qui est valable dans le Fiqh, ces deux termes sont ici synonymes.) "العلة: هي ما يتوقف عليه وجود الشيء ويكون خارجًا مؤثرًا فيه" (At-Ta'rîfât).
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Quant à ce type de
Lâzim Khârijî, il est : l'Effet : "الأثر" ; le Résultat : "النتيجة" ; la Conséquence : "المعلول", ou : "المسبَّب".
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Le lien de
Luzûm existant entre les deux est dit : "d'incidence" : "التأثير".

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----- A.3) Enfin, il y a des liens de fréquente association entre deux choses dans le réel, mais cela, sans qu'il y ait relation d'incidence entre les deux, ni que tous deux soient les effets d'une même cause. Il y a alors corrélation sans causalité.
Par exemple : telle ville est celle de la région où il y a le plus de nids de cigognes ; et c'est également celle de la région où il y a le plus de naissances chez les humains. Or la corrélation de ces deux facteurs n'est nullement la preuve que ce sont les cigognes qui apportent les bébés, car ces deux facteurs n'ont aucune incidence l'un sur l'autre. Il n'y a là que coïncidence, et pas incidence.

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Pour en revenir aux A.1 et A.2 :

– Il existe certaines Causes qui ont un seul Effet.

– Et puis il existe d'autres Causes qui produisent plusieurs Effets. Ainsi, le feu produit autant la lumière, que la fumée et l'élévation de température.

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Parallèlement :

– Il existe certains Effets qui ont une seule Cause possible. Ici, il y a Talâzum : le Luzûm Khârijî entraîne le Lûzûm Dhih'nî depuis la Cause jusqu'à son Effet, mais aussi le Luzûm Dhih'nî depuis l'Effet jusqu'à la Cause (puisque celle-ci est la seule Cause possible de cet Effet).

Mais il est d'autres Effets qui ont plusieurs Causes possibles.
Ainsi, si la présence de feu est cause de présence de lumière (voilà du Luzûm), il n'en est pas la seule cause : le lever du soleil est lui aussi cause d'apparition de lumière (il n'y a donc pas Talâzum). La lumière a ainsi plusieurs causes.
De même, dès qu'il y a du feu, il y a de la température (voilà du Luzûm) ; mais il n'en est pas la seule cause : d'autres facteurs sont eux aussi causes d'élévation de température (il n'y a donc pas Talâzum).

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Par ailleurs, certes, la Cause est ce qui a une Incidence sur la Conséquence. Cependant...

– Il est certaines Causes qui produisent leur Effet sans besoin de la présence d'autre chose (Condition, ou absence d'Empêchant).
Ce genre de Cause est appelé : "Sabab Tâmm" : "السبب التام: هو الذي يوجد المسبب بوجوده فقط" (At-Ta'rîfât), ou "'Illa Tâmma" : "العلة التامة: ما يجب وجود المعلول عندها، وقيل: العلة التامة جملة ما يتوقف عليه وجود الشيء، وقيل: هي تمام ما يتوقف عليه وجود الشيء، بمعنى أنه لا يكون وراءه شيء يتوقف عليه" (At-Ta'rîfât).

Alors qu'il est d'autres Causes telles que, pour que leur Conséquence voit elle aussi le jour, il y a une Condition à cela (الشرط, Shart), laquelle doit elle aussi être présente ; de même qu'il peut exister un Empêchant à cela (المانع, Mâni'), lequel doit donc être absent. Si cela n'est pas lui aussi réalisé, la Cause ne produit pas son Effet.
Ce genre de Cause est appelée : "Sabab Ghayr Tâmm" : "السبب الغير التام: هو الذي يتوقف وجود المسبب عليه، لكن لا يوجد المسبب بوجوده فقط" (At-Ta'rîfât), ou "'Illa Nâqissa" : "العلة الناقصة: بخلاف ذلك" (At-Ta'rîfât, après les définitions de la 'Illa Tâmma suscitées).
Ainsi, le nuage est la Cause des précipitations pluviales ; cependant, il y a des Conditions à cela : que le nuage rencontre une masse d'air froid, etc.

La présence de la Condition et l'absence de l'Empêchant n'impliquent pas, à elles seules, l'Effet : il n'y a pas, ici, d'incidence (contrairement à ce qui est vrai pour la Cause).
Par contre, la présence de l'Effet implique en amont la présence de la Condition et l'absence de l'Empêchant.
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La "Dharî'a" est une Sabab, une Cause, pour la venue de l'action à l'existence.
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Quant à la "Muqaddima", elle est une Shart ul-wujûd, une Condition pour la venue de l'action à l'existence.

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Le cas du Talâzum (la Cause entraînant telle Conséquence est unique) correspond au 3ème cas du Dawrân exposé en arabe ci-après ; et celui du Luzûm simple (présent lorsque plurielles sont les Causes produisant la même Conséquence) correspond au 1er cas de figure du Dawrân exposé dans ce texte-ci :
"الدوران: لغة: الطواف حول الشيء. واصطلاحًا: هو ترتب الشيء على الشيء الذي له صلوح العلية، كترتب الإسهال على شرب السقمونيا؛ والشيء الأول يسمى: دائرًا؛ والثاني: مدارًا.
وهو على ثلاثة أقسام: الأول: أن يكون المدار مدارًا للدائرة وجودًا لا عدمًا، كشرب السقمونيا للإسهال؛ فإنه إذا وجد وجد الإسهال، وأما إذا عدم فلا يلزم عدم الإسهال لجواز أن يحصل الإسهال بدواء آخر. والثاني: أن يكون المدار للدائر عدمًا لا وجودًا، كالحياة للعلم؛ فإنها إذا لم توجد لم يوجد العلم، أما إذا وجدت فلا يلزم أن يوجد العلم. والثالث: أن يكون المدار مدارًا للدائر وجودًا وعدمًا"
(At-Ta'rîfât).

Quant à ce que le texte arabe venant d'être cité expose comme 2nd cas du Dawrân, il correspond à la Condition, la Shart : "الشَّرط: (...) وقيل: الشرط: ما يتوقف عليه وجود الشيء، ويكون خارجًا عن ماهيته، ولا يكون مؤثرًا في وجوده. وقيل: (...). الشرط: في اللغة: عبارة عن العلامة، ومنه أشراط الساعة، والشروط في الصلاة. وفي الشريعة: عبارة عما يضاف الحكم إليه وجودًا عند وجوده لا وجوبًا" (At-Ta'rîfât).

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III) L'implication (Luzûm) a cours dans la Raison humaine (B) (Dhih'n) également :

----- B.1) Il s'agit, déjà, des liens d'implications dans le réel que la raison a découverts. Il s'agit d'incidence systématique (A.1).
En effet, dès lors que la raison humaine a découvert ce lien d'implication existant dans le Réel (A.1), la lumière, la fumée et la température élevée deviennent trois Lâzim du feu dans le mental (B.1) aussi, c'est-à-dire des Lâzim Dhih'nî ; et le feu : leur Malzûm Dhih'nî :

--- de la présence du Malzûm Khârijî, la Raison pourra toujours déduire la présence du Lâzim Khârijî (car le Malzûm Khârijî est un Dâll Tab'î du Lâzim Khârijî : voir plus bas, en IV) (cette déduction s'appelle le Istid'lâl Limmî, nous y reviendrons plus bas, toujours en IV) ;
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--- quant à la présence du
Lâzim Khârijî, la Raison pourra en déduire la présence du Malzûm Khârijî si (et seulement si) cette chose est le seul Malzûm Khârijî possible de ce Lâzim Khârijî et qu'il y a donc Talâzum (le Lâzim est alors un Dâll Tab'î du Malzûm) (c'est ce qu'on appelle le Istid'lâl Innî).

Cela englobe :
-------- B.1.1) la Cause par rapport à son ou ses Effets (le feu implique la lumière, la fumée ainsi que l'élévation de la température) ;
-------- B.1.2) l'Effet par rapport à sa Condition et à l'absence de son Empêchant (la présence de feu implique la présence de combustible ainsi que l'absence d'eau en quantité importante dedans).
Cela relève de "الملازمة العقلية". Al-Jurjânî écrit : "الملازمة العقلية: ما لا يمكن للعقل تصور خلاف اللازم، كالبياض للأبيض ما دام أبيض" (At-Ta'rîfât) : cette définition n'est pas vérifiée uniquement pour le genre d'exemples qu'il a cité ici ; cela est également vérifié pour des cas où le Luzûm est Khârijî en même temps que d'ordre Dhih'nî, comme c'est le cas pour la présence de feu, qui entraîne systématiquement la lumière, la fumée et l'élévation de température.
Et cet élément correspond au "علامة", sur lequel nous reviendrons plus bas, et dont la définition est ainsi : "والفرق بين الأمارة والعلامة أن العلامة: ما لا ينفك عن الشيء، كوجود الألف واللام على الاسم" (At-Ta'rîfât).

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----- B.2) Mais il y a aussi les liens d'incidence dans le réel que la raison a découverts mais où la relation de causalité ne fonctionne que souvent, et pas systématiquement (A.2) .
Pour en revenir à l'exemple cité en A.2 : "Deux capitaines pour un même navire le feront s'échouer".
Le Lâzim de ce type correspond au "أمارة", sur lequel nous reviendrons plus bas, et dont la définition est ainsi : "الأمارة (...) اصطلاحًا: هي التي يلزم من العلم بها الظن بـوجود المدلول، كالغيم بالنسبة إلى المطر، فإنه يلزم من العلم به الظن بـوجود المطر. (...)؛ والأمارة: تنفك عن الشيء، كالغيم بالنسبة للمطر" (At-Ta'rîfât).

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----- B.3) Il y a des liens d'implication qui se sont inscrits dans la raison à cause de l'observation, dans le réel, d'une fréquente association entre deux choses mais cela, sans qu'il y ait relation de causalité entre les deux, ni que tous deux soient les effets d'une même cause. Ainsi, le fait de penser à la "plage" entraîne le fait de penser au "soleil", par association d'idées, alors que le soleil ne fait pas partie de la plage, et n'en est pas non plus une incidence : c'est seulement que la plage que l'on a connue (ou que les hommes apprécient) est celle qui est souvent ensoleillée.

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----- B.4) Enfin, il y a des liens d'implication qui se sont inscrits dans la raison suite à une pure convention entre des hommes : le fait, aujourd'hui, de voir l'ampoule rouge allumée au feu tricolore bordant la route, cela implique dans la raison du conducteur du véhicule l'idée d'obligation  pour lui d'arrêter son moyen de locomotion.

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IV) Indication (Dalâla) ; Indiquant / Indicateur (Dâll) ; Indiqué (Madlûl) : tout cela dans la raison humaine (dhih'n) :

A partir de l'implication dans le mental (B), on a l'indication (toujours dans le mental) : car dès lors que quelque chose en implique une autre, la présence de l'une de ces choses indique (est le signe de) la présence de l'autre.

– L'indication se dit : "Dalâla".
– La chose qui indique est appelée un Dâll (c'est un Malzûm Dhih'nî).
– Ce qui est indiqué s'appelle un Madlûl (c'est un Lâzim Dhih'nî).

Al-Jurjânî écrit ainsi : "الدلالة: هي كون الشيء بحالة يلزم من العلم به العلم بشيء آخر؛ والشيء الأول هو الدالّ؛ والثاني هو المدلول" (At-Ta'rîfât).

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Les Indiquants / Indicateurs / Signes (دالّ) sont de 3 types, selon ce qui a créé le lien d'Indication :
–--- Indicateur naturel (طبعيّ) (B.a) ;
–--- Indicateur habituel (عقليّ) (B.b) ;
–--- Indicateur conventionnel (وضعيّ) (B.c).

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Selon une autre classification, les Indiquants / Indicateurs / Signes (دالّ) sont de 2 autres types :
–--- Indicateur non-verbal (غير لفظيّ) ;
–--- Indicateur verbal (لفظيّ).

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Le Dâll de type B.1 : c'est le Lâzim naturel systématique (A.1) de telle chose, qui en est donc l'indicateur, Dâll, naturel (طبعيّ) (B.a) :

Par exemple la fumée qui s'élève indique la présence d'un feu (qu'on ne voit pas) : c'en est le Signe. Et c'est par l'observation et l'expérience (ou par la connaissance reçue d'autrui) que l'homme prend connaissance de ce lien. Comme nous l'avons dit plus haut, il y a des liens d'implication naturelle que l'homme ne connaît pas (ou ne connaît pas encore) ; et d'autres qu'il connaît.

Car lorsque le lien d'incidence (ta'thîr) entre le lâzim et le malzûm est naturel (luzûm khârijî), que la raison de l'homme découvre ce lien, et qu'il s'agit alors d'un lâzim de type A et B en même temps, d'un lâzim de type B.1, alors : dans la raison humaine (dhih'n) un lien voit le jour entre ce malzûm et ce lâzim, lien qui s'appelle : l'indication (دلالة). Il en résulte alors un luzûm dhih'nî.

Le Lâzim khârijî constitue ainsi, pour la raison humaine, un Indicateur, un Indice, un Signe (دالّ) de la présence du Malzûm khârijî.

Quant à ce qui, dans la raison humaine, constitue "l'Indiqué" (مدلول), c'est ce qui, dans la réalité (الحقيقة الخارجة), en est le Malzûm.

Pour reprendre l'exemple suscité, la fumée est l'indice / le signe, de la présence de feu.

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Ce qui constitue une Cause dans le Réel ('Illa Khârijiyya) et dont la Raison a découvert la Causalité (A.1), la présence de cette Cause dans le Réel constitue pour la Raison un Indicateur (Dâll, دالّ) de la présence de son Effet (Ma'lûl Khârijî) également (lequel en devient : "Indiqué", مدلول) ; la Raison peut donc procéder à une Déduction à partir de l'Indicateur ; c'est : le "Istidlâl" (الاستدلال اللمّيّ).
Au cas où il y a la Talâzum, la présence de cet Effet (Ma'lûl Khârijî) constitue un Indicateur (Dâll, دالّ) de la présence de cette Cause ('Illa Khârijiyya) ; la Raison peut ici aussi procéder à une Déduction à partir de l'Indicateur ; c'est : le "Istidlâl" (الاستدلال الإنّيّ).
--- Dans ces deux cas, le Dâll (qui est forcément Dhih'nî) s'appelle aussi : 'Illa Dhihniyya.

A charge à la raison humaine (Dhih'n) de découvrir les liens d'incidence existant dans le réel, et ce par le biais de l'observation ou de l'expérimentation.
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Il existe par ailleurs des cas de concomitance de deux phénomènes. C'est à la raison de vérifier s'il existe, ou pas, un lien d'incidence entre les deux : car il se peut qu'il y ait simplement concomitance, sans lien de causalité entre les deux.
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Il y a donc :
--- certains liens d'incidence (et, par là, d'implication naturelle) que l'homme connaît ;
--- et d'autres liens d'incidence qu'ils ne connaît pas encore (ou ne connaîtra jamais) ;
--- d'autres dont il a cru qu'il y avait incidence, alors qu'il y avait seulement concomitance et pas incidence.

La Déduction (Istidlâl) consiste à établir, à partir de la présence de quelque chose, la présence d'autre chose (et ce par le biais d'une généralité servant de majeure) : "Je vois ici du feu. Or chaque fois qu'il y a du feu, il y a de la fumée (car la fumée est la conséquence du feu). Donc - même si je ne vois pas celle-ci -, j'affirme qu'il y a de la fumée qui s'élève au-dessus de ce feu". "أستدلّ بـوجود النار على وجود الدخان".

"Je vois ici de la fumée. Or chaque fois qu'il y a de la fumée, il y a du feu (car la fumée est la conséquence du feu). Donc - même si je ne vois pas celui-ci -, j'affirme qu'il y a du feu en contrebas de cette fumée qui s'élève". "أستدلّ بـوجود الدخان على وجود النار".

"الاستدلال: هو تقرير الدليل لإثبات المدلول، سواء كان ذلك من الأثر إلى المؤثر، أو العكس، أو من أحد الأثرين إلى الآخر" (At-Ta'rîfât).
"وقد يقال على الاستدلال من العلة إلى المعلول: برهان لميّ؛ ومن المعلول إلى العلة: برهان إِنيّ" (At-Ta'rîfât).

Mais que pour que de l'effet (athar) on puisse ainsi déduire la présence de quelque chose qui en est l'origine, il y a comme condition que cet effet n'ait que cette cause (mu'aththir) possible, et pas une autre ("الشرط أن لا يكون اللازم أعم من الملزوم (وذلك يكون إذا كان له عدّة أسباب)، بل مساويًا له (وذلك يكون إذا لم يكن له إلا سبب واحد"). Sinon, s'il existe deux choses qui, chacune toute seule, produit cet effet, on ne pourra pas déduire de la présence de l'effet la présence de telle cause. C'est le cas de la lumière : elle ne peut pas être signe de présence du feu, car il n'y a pas que le feu qui en soit la cause.

Le Istidlâl ne serait-il pas plus vaste que ce que al-Jurjânî a écrit là ?
Le fait est que, certes, le Mu'aththir est Dâll rapport au Athar ; de même que (en cas de Talâzum) le Athar est Dâll par rapport au Mu'aththir.
Cependant, n'y a-t-il pas aussi que la présence du Mashrût est Dâll de la présence de la Shart en amont (cela alors même que le Shart, par définition, ne relève pas d'une relation d'incidence) ?

Le terme 'Alâma (Signe) est synonyme du "Dâll" (Malzûm Dhih'nî) qui correspond à ce cas B.1 (il peut ne concerner qu'un cas de Luzûm simple, sans Talâzum ; cependant, ce Luzûm est Qat'î).
"والفرق بين الأمارة والعلامة أن العلامة: ما لا ينفك عن الشيء، كوجود الألف واللام على الاسم*، والأمارة: تنفك عن الشيء، كالغيم بالنسبة للمطر"
(
At-Ta'rîfât) (* فإنه يدل قطعًا على الاسمية : cette 'Alâma est ici également une Khâssa : "خاصة الشيء: ما لا يوجد بدون الشيء، والشيء قد يوجد بدونها، مثل: الألف واللام، لا يوجدان بدون اسم، والاسم يوجد بدونهما، كما في زيد" : At-Ta'rîfât). 

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Le Dâll de type B.2 : c'est un Signe qui correspond aux cas de Luzûm (dans le réel) de type A.2 : souvent mais pas systématiquement. Ce type de signe est appelé "la 'Amâra" (الأمارة) :

"الأمارة (...) اصطلاحًا: هي التي يلزم من العلم بها الظن بـوجود المدلول، كالغيم بالنسبة إلى المطر، فإنه يلزم من العلم به الظن بـوجود المطر. والفرق بين الأمارة والعلامة أن العلامة: ما لا ينفك عن الشيء، كوجود الألف واللام على الاسم؛ والأمارة: تنفك عن الشيء، كالغيم بالنسبة للمطر" (At-Ta'rîfât).
L'exemple que al-Jurjânî a ici donné du nuage par rapport à la pluie - le premier étant Sabab du second -, cela est peut-être valable pour la région où il habitait : souvent quand il y avait des nuages, il y avait de la pluie. Mais chacun sait qu'il existe bien des régions où on trouve des nuages tous les jours ou presque, alors qu'il y pleut bien moins souvent.

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Le Dâll de type B.3 : c'est le Lâzim mental (Dhih'nî) qui correspond au A.3 (voir plus haut) : il est sans incidence dans le réel, mais qui n'est pas non plus forcément conventionnel (comme le sera le Dâll du type suivant) :

Cet autre type de Lâzim est l'idée associée à une autre idée, l'évocation de cette dernière impliquant dans le cerveau l'évocation de la première, alors même qu'elle est distincte de celle-ci.

Il s'agit seulement d'une association d'idées due à la grande fréquence de la présence, dans le réel, du second à côté du premier. Ainsi, penser à la "plage" entraîne le fait de penser au "soleil". Cela constitue : "اللزوم العرفي".

Parfois, cela est même dû à l'opposition : le fait de penser à la "cécité" évoque par opposition, dans l'esprit : "la vue" aussi. Cela constitue : "اللزوم العقلي".

Ce genre d'associations d'idées fonctionne tantôt à un niveau universel ; tantôt à un niveau régional ; et tantôt à un niveau personnel.

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Le Dâll de type B.4 : c'est l'indicateur conventionnel (B.c) qui relève du Luzûm du type B seulement : c'est conventionnellement qu'il a été relié à telle réalité :

Par exemple le feu rouge signifie l'interdiction d'avancer pour les voitures devant la file desquelles il est allumé, parce que des hommes ont fixé, par convention que cette lumière sur le sémaphore avait ce sens. Et c'est uniquement par l'éducation reçue d'autrui que l'homme prend connaissance du lien entre cette lumière et ce sens.

Un autre exemple : Le son "ar-bre" signifie, dans l'esprit des francophones, le végétal bien connu.

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Tout ceci nous donne en tout 4 types de Signes (Dâll) (Lâzim de type B) :

B.a) Le signe naturel (طبعيّ) (qui, est, rappelons-le, du type B mais aussi du type A) :
–--- B.a.a) le signe naturel et non-verbal (طبعيّ وغير لفظيّ) : la fumée qui s'élève : elle indique la présence d'un feu ;
–--- B.a.b) le signe naturel et verbal (طبعيّ ولفظيّ) : la quinte de toux, qui indique une irritation de l'appareil laryngo-pharyngal.

B.c) Le signe habituel (عقليّ) (qui, est, rappelons-le, du type B mais aussi du type A.2) :
–--- B.c.a) le signe habituel et non-verbal (عقليّ وغير لفظيّ) : la présence de telle voiture dans tel parking est l'indicateur que Untel se trouve dans l'immeuble de ce parking, car c'est lui le propriétaire et le conducteur de cette voiture ;
–--- B.c.b) le signe habituel et verbal (عقليّ ولفظيّ) : le fait qu'un mot soit prononcé dans la pièce d'à côté est l'indicateur qu'un humain se trouve dans cette pièce.

B.c) Le signe conventionnel (طبعيّ) (qui, est, rappelons-le, du type B seulement) :
–--- B.c.a) le signe conventionnel et non-verbal (وضعيّ وغير لفظيّ) : le feu rouge : il indique l'interdiction d'avancer ;
–--- B.c.b) le signe conventionnel et verbal (وضعيّ ولفظيّ) : les mots qui forment le langage humain. La signification de ce type de signes a été définie par al-Jurjânî en les termes suivants : "الدلالة اللفظية الوضعية: هي كون اللفظ بحيث متى أطلق أو تخيل فهم منه معناه للعلم بوضعه" (At-Ta'rîfât).

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Dans les trois cas (B.a, B.b et B.c), c'est la raison, "العقل" /"الذهن", qui apprend et mémorise le lien entre la réalité et ce que celle-ci indique.

Cependant, dans le premier cas (B.a), le lien d'incidence existe dans la nature et dans la raison ; dans le second cas (B.b), il est habituel dans le réel et dans la raison ; alors que dans le troisième cas (B.c) le lien d'incidence est dû à une convention, à partir de laquelle elle a prise place dans la raison.

En tous cas, c'est dans la raison, "العقل" /"الذهن", que le signifié prend place.

En effet, le signifié est la représentation mentale de la chose se trouvant dans la Réalité, et à laquelle le signe est relié.

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V) A propos de ce qu'un mot désigne (Dalâlat ul'ism 'ala-l-ma'nâ) :

Nous parlons ici de la Dalâla Wadh'iyya Lafziyya (B.c.b) seulement (et pas de la Dalâla Wadh'iyya Ghayr Lafziyya - B.c.a -, ni de la Dalâla Tabi'yya - B.a -)...

Il y a ici 3 choses (parfois 3 + 1 choses) :

le Mot ayant été employé ("اللفظ"), qui est ce que la langue (lissân) prononce et que l'oreille entend (ou bien que la plume a écrit et que l'œil lit) ;

le Sens que ce terme évoque dans notre esprit humain ("المعنى") quand nous entendons ce Mot ;
---- si nous avons déjà, de nos yeux, vu la Réalité que ce mot cherche à désigner, il y a dans notre esprit, couplée à ce Sens : l'Image Mentale ("الصورة الذهنية") de cette Réalité ; sinon, il n'y a que le Sens ("المعنى") ;

la Réalité à laquelle ce Sens correspond ("الحقيقة الخارجة").

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Le mot (qui a été prononcé et est entendu, ou qui a été écrit et est lu), que désigne-t-il (Dalâla) dans l'esprit humain
?

On peut à ce sujet distinguer plusieurs types de désignations de sens, selon le type de classification...

i) Une première classification :

Al-Jurjânî écrit : "الدلالة اللفظية الوضعية: هي كون اللفظ بحيث متى أطلق أو تخيل فهم منه معناه للعلم بوضعه، وهي المنقسمة إلى المطابقة، والتضمن، والالتزام؛ لأن اللفظ الدال بالوضع يدل على تمام ما وضع له بالمطابقة، وعلى جزئه بالتضمن، وعلى ما يلزمه في الذهن بالالتزام" (At-Ta'rîfât).

----- La Dalâla Mutâbaqiyya : le fait qu'un mot donné (signifiant) évoque, dans l'esprit de l'interlocuteur, la totalité du sens (signifié) pour la désignation duquel il est institué.

----- La Dalâla Tadhammuniyya : le fait qu'un mot donné (signifiant) évoque, dans l'esprit de l'interlocuteur, une partie du sens total (signifié) pour la désignation duquel il est institué. En sémantique, on parle ainsi du "sème", qui est "l'unité minimale de sens apparaissant dans l'analyse du signifié d'un mot", et on dit qu'"un mot individuel contient un ou plusieurs sèmes" ; on donne souvent l'exemple du mot "fauteuil", qui a pour sèmes : "objet destiné à ce qu'on s'y assoie", "doté d'un dossier", "sur pieds", "doté de bras" (le mot "chaise" ne contenant pour sa part pas ce dernier sème).

----- La Dalâla Iltizâmiyya : le fait qu'un mot donné (signifiant) évoque, dans l'esprit de l'interlocuteur, l'idée associée au sens (signifié) pour la désignation duquel il est institué. Ainsi, le fait prononcer devant un francophone le terme "plage" évoque dans l'esprit de celui-ci :
-------- ce pour désigner quoi ce mot est en usage ;
-------- mais aussi : "le soleil", par association d'idées, alors que le soleil ne fait pas partie de la plage (c'est cela, la dalâla iltizâmiyya).

Ces 3 évocations se font en même temps dans l'esprit de l'interlocuteur.

Ainsi, le Nom "Le Très Clément" ("Ar-Rahmân") évoque, dans l'esprit de celui qui l'entend :
--- l'Etre de Dieu doté de l'Attribut de Miséricorde (Dalâla Mutâbaqiyya) ;
--- l'Etre de Dieu (Dalâla Tadhammuniyya) ; de même, l'Attribut de Miséricorde (dalâla tadhammuniyya) ;
--- d'autres Attributs de Dieu tels que la Vie, la Puissance, etc. (Dalâla Iltizâmiyya) (Cf. Al-Qawl ul-mufîd, p. 766-767.)

Ainsi encore, au verset 56/34 : "وَفُرُشٍ مَّرْفُوعَةٍ" (Coran 56/34), le terme "furush" évoque, dans l'esprit de celui qui l'entend :
--- les meubles appelés "lits" (au pluriel dans le texte),
--- ainsi que chacun des constituants de ces meubles (on se représente ces meubles et ses constituants de façon globale dans son mental),
--- ainsi encore que, par association d'idées, le réel qui est distinct de chacun de ces meubles mais qui va avec lui (lâzim) : il s'agit des femmes, qui n'ont pas du tout été mentionnées avant cela, mais qui par contre sont évoquées dans la phrase qui suit par un pronom personnel : "وَفُرُشٍ مَّرْفُوعَةٍ إِنَّا أَنشَأْنَاهُنَّ إِنشَاء فَجَعَلْنَاهُنَّ أَبْكَارًا عُرُبًا أَتْرَابًا لِّأَصْحَابِ الْيَمِينِ" : "Et (au milieu de) lits élevés. Nous les avons créées d'une création (particulière), les ayant faites vierges, aimantes et du même âge que les gens de la droite" (Coran 56/38) : "جرى الضمير على غير مذكور؛ لكن لما دل السياق - وهو ذكر الفرش - على النساء اللاتي يضاجعن فيها، اكتفى بذلك عن ذكرهن، وعاد الضمير عليهن" (Tafsîr Ibn Kathîr) ; "والظاهر أن الفراش هو ما يفترش للجلوس عليه والنوم؛ وقال أبو عبيدة وغيره: المراد بالفرش النساء، لأن المرأة يكنى عنها بالفراش، ورفعهن في الأقدار والمنازل. والضمير في {أنشأناهن} عائد على {الفرش} في قول أبي عبيدة (إذ هن النساء عندهوعلى ما دل عليه {الفرش} (إذا كان المراد بالفرش ظاهر ما يدل عليه من الملابس التي تفرش ويضطجع عليها). أي ابتدأنا خلقهن ابتدأ جديدا من غير ولادة؛ والظاهر أن الإنشاء هو الاختراع الذي لم يسبق بخلق، ويكون ذلك مخصوصا بالحور اللاتي لسن من نسل آدم؛ ويحتمل أن يريد إنشاء الإعادة، فيكون ذلك لبنات آدم. (...). وأبعد من ذهب إلى أن الضمير في {أنشأناهن} عائد على الحور العين المذكورة قبل، لأن تلك قصة قد انقطعت، وهي قصة السابقين، وهذه قصة أصحاب اليمين" (Al-Bahr ul-muhît).

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ii) Une seconde classification :

----- La Dalâla Ijmâliyya : le fait qu'un ism désigne quelque chose, mais sans en désigner de façon détaillée tous les constituants ou toutes les qualités.

----- La Dalâla Tafsîliyya : le fait qu'un ism désigne quelque chose, avec, de façon détaillée, tous ses constituants ou toutes ses qualités.

Ces deux autres évocations relèvent de la Dalâla Mutâbaqiyya (en i).

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iii) Une troisième classification :

----- La Dalâla Haqîqiyya : le fait qu'un terme (lafz) désigne le sens (ma'nâ) pour lequel il a été forgé (wudhi'a lahû).

----- La Dalâla Majâziyya : le fait qu'un terme (lafz) désigne un sens (ma'nâ) autre que celui pour lequel il a été forgé, mais qui a malgré tout un rapport avec ce sens là.

Ibn Taymiyya a souligné que, contrairement à ce que certains pensent, la Dalâla Haqîqiyya et la Dalâla Majâziyya relèvent toutes deux de la Dalâla Mutâbaqiyya (Minhaj us-sunna, 3/178-179).

Dans le cas d'une Dalâla Majâziyya, il y a dans la réalité (al-haqîqa al-khârija) une première chose, c'est celle à laquelle correspond le sens (ma'nâ) que l'émetteur, en employant ce terme (lafz), veut signifier (al-ma'na-l-murâd li-l-mutakallim, wa huwa-l-ma'na-l-majâzî).
Et il y a dans la réalité (al-haqîqa al-khârija) une seconde chose : celle à laquelle correspond le sens originel de ce terme (lafz)  : il s'agit du sens pour lequel il a été forgé (al-ma'na-l-haqîqî).

Ensuite (dans le cas d'une مجاز لُغَوي) :

--- Soit la relation existant entre la première chose (celle que l'émetteur veut désigner en employant ce terme) et la seconde chose (celle que le terme désigne normalement) est une relation de comparaison (تشبيه), mais seul le comparant (مشبَّه به) est mentionné, et pas le comparé (مشبَّه) ; ou bien le comparé (مشبَّه) est mentionné, et, avec lui, le corollaire du comparant (لازم المشبَّه به). On a alors affaire à une "استعارة", une "métaphore directe".

--- Soit la relation existant entre la première chose (celle que l'émetteur veut désigner en employant ce terme) n'est pas une relation de comparaison. On a alors affaire à un "مجاز مرسل", une "métonymie".
Quelle est alors cette relation ?
En fait tout dépend de ce que la première chose (celle que l'émetteur veut, lui, désigner en employant ce terme) constitue par rapport à la seconde chose (celle que le terme désigne normalement).
Pour en savoir plus, lire notre article : Sens propre et Sens figuré (مجاز).

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VI) Tout ce qui précède nous donne les cas suivants :

– Les Lâzim extérieurs dont la Raison humaine n'a pas connaissance ont du luzûm de type A seulement.
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– Et les Lâzim extérieurs dont la Raison humaine a connaissance ont du luzûm du type A ainsi que du type B.
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– Quant au Lâzim établi conventionnellement, c'est du luzûm du type B seulement : cela a été établi conventionnellement pour désigner telle réalité : c'est le cas des signes verbaux (les mots) et des signes non-verbaux et volontaires.
De même, les
Lâzim par association d'idées relèvent du luzûm du type B seulement.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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