Lire au préalable notre article sur le concept islamique de ta'abbud et de 'âda.
Pour ce qui est du domaine des 'âdât, il n'y a aucun mal à ce qu'on adopte des nouveautés par rapport à ce que le Prophète et ses Compagnons faisaient. En effet, ici, l'islam donne entière liberté pour les actions nouvelles, pour peu qu'on tient compte des règles et principes qu'il a offerts (éléments ta'abbudî).
Par contre, comme l'a écrit ash-Shâtibî (Al-I'tisâm, 1/37-45 ; 2/73), en ce qui concerne ce qui est ta'abbudî, toute nouveauté constitue en fait une innovation, une bid'a (pluriel : bida'), chose à propos de laquelle le Prophète (sur lui soit la paix) a mis en garde par ces termes : "(...) Et les pires des choses sont les choses innovées. Et toute bid'a est un égarement": "عن جابر بن عبد الله، قال: كان رسول الله صلى الله عليه وسلم إذا خطب احمرت عيناه، وعلا صوته، واشتد غضبه، حتى كأنه منذر جيش يقول: صبحكم ومساكم؛ ويقول: "بعثت أنا والساعة كهاتين"، ويقرن بين إصبعيه السبابة، والوسطى، ويقول: "أما بعد، فإن خير الحديث كتاب الله، وخير الهدى هدى محمد، وشر الأمور محدثاتها، وكل بدعة ضلالة"؛ ثم يقول: "أنا أولى بكل مؤمن من نفسه، من ترك مالا فلأهله، ومن ترك دينا أو ضياعا فإلي وعلي"" (Muslim, 867).
Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit aussi : "Celui qui, dans notre affaire que voici, rajoute ce qui n'est pas en elle, ce (rajout) est à rejeter" : "عن عائشة رضي الله عنها، قالت: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "من أحدث في أمرنا هذا ما ليس فيه، فهو رد" (al-Bukhârî, 2550, Muslim, 1718).
Il y a encore ce hadîth : "عن العرباض بن سارية قال: قام فينا رسول الله صلى الله عليه وسلم ذات يوم، فوعظنا موعظة بليغة وجلت منها القلوب، وذرفت منها العيون، فقيل: "يا رسول الله، وعظتنا موعظة مودع! فاعهد إلينا بعهد." فقال: "عليكم بتقوى الله، والسمع والطاعة وإن عبدا حبشيا. وسترون من بعدي اختلافا شديدا؛ فـعليكم بسُنّتي وسُنّة الخلفاء الراشدين المهديين، عضوا عليها بالنواجذ؛ وإياكم والأمور المحدثات، فإن كل بدعة ضلالة" :
Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit :
"Adoptez la taqwâ de Dieu. Ainsi que "écouter et obéir" (au dirigeant), ce dernier fût-il un esclave abyssinien.
Et vous verrez après moi des divergences fortes : à ce moment-là :
- attachez-vous fermement, en y mordant, à ma Sunna et la Sunna des califes bien guidés après moi ;
- et préservez-vous des choses innovées (Muhdath), car toute innovation (Bid'a) est un égarement" (at-Tirmidhî, 2676, Ibn Mâja, 42, et c'est sa version qui a été reproduite ici).
Ici le Prophète a évoqué les divergences où :
- d'un côté il y a la croyance, la pratique cultuelle ou encore le hukm qui figure explicitement dans la Sunna du Prophète, ou qui, au moins, n'est pas contraire à la Sunna (la preuve de cela étant que les Compagnons, et surtout les Califes bien guidés, l'ont institué),
- alors que de l'autre côté il y a une croyance, une pratique cultuelle ou un hukm qui est une Bid'a.
Cela peut être remarqué par le fait que cet amr ta'abbudî (dans les croyances ou les actions) n'a pas été adopté par les Compagnons, et surtout par les califes bien guidés.
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Bid'a se dit donc aussi : "muhdath".
La bid'a consiste à rajouter une voie autre que celle tracée par le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue), dans le but d'adorer Dieu.
En effet, l'une des deux définitions que ash-Shâtibî en a données est : "البدعة طريقة في الدين مخترعة، تضاهي الشرعية، يقصد بالسلوك عليها ما يقصد بالطريقة الشرعية" (Al-I'tisâm, 1/37).
Le contraire de bid'a (ou muhdath) est : "mashrû'" (= "institué") / "sunna".
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Existe-t-il des "bid'a hassana" ?
– Si on emploie le terme "bid'a" pour désigner la "bid'a shar'iyya" seulement, alors : tout ce qui est une nouveauté sur le plan ta'abbudî est sayyi'a, et il n'existe pas de bid'a hassana.
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– Par contre, si on emploie le terme "bid'a" en son sens littéral (lughawî) et général de "nouvelle chose", alors il existe :
--- des choses nouvelles qui sont mauvaises (bid'a sayyi'a) : il s'agit de tout ce qui, dans la classification ci-dessus, a été nommé : "bid'a shar'iyya" ;
--- et des choses nouvelles qui sont bonnes (bid'a hassana) : il s'agit de :
------- les choses innovées sur le plan 'âdî et pas ta'abbudî ;
------- les choses qui ont été instituées à cause de la disparation du mâni' qui prévalait à l'époque du Prophète (sur lui soit la paix) (à l'instar de l'institution de la congrégation chaque nuit pour l'accomplissement des prières des tarâwîh, dont Omar ibn ul-Khattâb - que Dieu l'agrée - a dit : "نعم البدعة هذه" : "Quelle bonne bid'a que voilà !" : al-Bukhârî, 1906).
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Ceci est un ikhtilâf lafzî.
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Les "éléments ta'abbudî" étant constitués des croyances et des actions, 2 grands types d'innovations apparaissent déjà au premier abord :
– les innovations relatives aux croyances (al-bida' al-i'tiqâdiyya) ;
– les innovations relatives aux actions (al-bida' al-'amaliyya).
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La bid'a est donc :
La bid'a est donc :
--- une croyance religieuse,
--- ou une action cultuelle,
--- ou une norme perçue comme religieuse,
qu'un musulman a adoptée en pensant se rapprocher de Dieu par ce moyen, alors que cela n'a pas été tracé par le prophète Muhammad (sur lui soit la paix).
Toute bid'a est une ma'siya (désobéissance à Dieu), car Dieu a voulu d'une part qu'on n'adore que Lui, mais aussi et d'autre part qu'on ne L'adore que par le moyen qu'Il a institué.
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Cependant, toute ma'siya n'est pas une bid'a : en effet, manger du porc tout en sachant qu'on fait là acte interdit est un grand péché (kabîra), mais n'est pas une bid'a.
Par contre, dire que la chair du porc élevé proprement est licite, parce que si Dieu avait interdit le porc autrefois c'est parce qu'ils étaient sales, alors qu'aujourd'hui ils sont nourris de nourritures saines, cela constitue un propos bid'a.
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Tout ce qui est bid'a shar'iyya est donc en soi mauvais.
Cette croyance qui est en soi "fausse" (croyance que la personne pensait être la croyance correcte, "نَدِيْنُ به ربَّ العالمين"), ou cette action cultuelle ou cette norme (hukm) qui est en soi "non-instituée" (que la personne pensait être "mashrû'" : "recommandée" ou "obligatoire"), ou en soi "interdite" (que la personne pensait être "autorisée", voire "recommandée" ou même "obligatoire"), cette bid'a constitue :
--- 1) soit du kufr akbar ; comme le fait pour l'homme se réclamant de l'islam de dire que tel grand pieux entend tout de partout, directement ; ou encore l'action, pour des hommes se réclamant de l'islam, de demander à un pieux défunt de leur accorder la guérison de par sa volonté ;
--- 2) soit un grand péché, kabîra (harâm) (sans que cela aille jusqu'au kufr akbar) ;
--- 3) soit un petit péché, saghîra (mak'rûh tahrîmî).
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Par ailleurs, cette bid'a a été adoptée par celui qui la pratique ou y adhère suite à :
--- A) soit ce qui constitue une erreur ghayr ijtihâdî* (cela concernant tous les cas 1 et 2 et certains cas 3) (* une erreur de ce type peut être excusée par Dieu, mais ne rapporte pas de récompense à son auteur) ;
--- B) soit ce qui constitue une erreur ijtihâdî (cela pouvant concerner la plupart des cas 3, mais jamais un cas 2 ou 1).
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– Toutes les Bid'a qui constituent du Kufr Akbar (A.1), et la plupart des Bid'a qui constituent du Dhalâl (A.2) sont appelées : "Bida' Mughalladha".
– Les Bid'a qui ne constituent pas du Dhalâl (A.3 ; B.3) sont appelées : "Bid'a Mukhaffafa". Ceux qui y adhèrent, tout en demeurant pour les autres points dans la Sunna, ceux-là font partie des Ahl us-Sunna wa-l-Jamâ'ah.
– Enfin, certains avis du type A.2 sont tels que bien que présents chez l'un ou l'autre parmi les Salaf Sâlih, ils sont en des avis mutaffarid de leur part, et, étant isolés, ils ne font pas sortir leur auteur des Ahl us-Sunna wa-l-Jamâ'ah.
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Ibn Taymiyya écrit : "وأنكر حماد بن أبي سليمان ومن اتبعه تفاضل الإيمان ودخول الأعمال فيه والاستثناء فيه؛ وهؤلاء من مرجئة الفقهاء. وأما إبراهيم النخعي - إمام أهل الكوفة شيخ حماد بن أبي سليمان - وأمثاله، ومن قبله من أصحاب ابن مسعود كعلقمة والأسود، فكانوا من أشد الناس مخالفة للمرجئة، وكانوا يستثنون في الإيمان. لكن حماد بن أبي سليمان خالف سلفه، واتبعه من اتبعه؛ ودخل في هذا طوائف من أهل الكوفة ومن بعدهم. ثم إن السلف والأئمة اشتد إنكارهم على هؤلاء وتبديعهم وتغليظ القول فيهم؛ ولم أعلم أحدا منهم نطق بتكفيرهم، بل هم متفقون على أنهم لا يكفرون في ذلك؛ وقد نص أحمد وغيره من الأئمة على عدم تكفير هؤلاء المرجئة" (MF 7/507). Dans ce deuxième extrait, tabdî' signifie : "dire qu'ils sont tombés dans la Bid'a", et non pas : "les sortir de Ahl us-Sunna wa-l-Jamâ'ah", puisque le même Ibn Taymiyya écrit par ailleurs : "وأمّا المرجئة فليسوا من هذه البدع المغلّظة، بل دخل في قولهم طوائف من أهل الفقه والعبادة، وما كانوا يُعَدّون إلا من أهل السنة، حتى تغلّظ أمرهم بما زادوه من الأقوال المغلظة. ولما كان قد نسب إلى الإرجاء والتفضيل قوم مشاهير متبعون، تكلم أئمة السنة المشاهير في ذم المرجئة [و]المفضلة، تنفيرا عن مقالتهم. كقول سفيان الثوري: "من قدم عليا على أبي بكر والشيخين فقد أزرى بالمهاجرين والأنصار، وما أرى يصعد له إلى الله عمل مع ذلك"، أو نحو هذا القول؛ قاله لما نسب إلى تقديم على بعض أئمة الكوفيين؛ وكذلك قول أيوب السختياني: "من قدم عليا علي عثمان فقد أزرى بالمهاجرين والأنصار"؛ قاله لما بلغه ذلك عن بعض أئمة الكوفيين؛ وقد روي أنه رجع عن ذلك. وكذلك قول الثوري ومالك والشافعي وغيرهم في ذم المرجئة لما نسب إلى الإرجاء بعض المشهورين" (MF 3/357). Il écrit cela après avoir parlé des Jahmiyya, des Mutazilites, des Kharijites et des Chiites Rafidhites (ces groupes sont donc pour leur part dans les Bida' Mughalladha). Peu avant il a écrit ceci : "والأصل الثاني: أن المقالة تكون كفرا - كجحد وجوب الصلاة والزكاة والصيام والحج وتحليل الزنا والخمر والميسر ونكاح ذوات المحارم-، ثم القائل بها قد يكون بحيث لم يبلغه الخطاب وكذا لا يكفر به جاحده، كمن هو حديث عهد بالإسلام أو نشأ ببادية بعيدة لم تبلغه شرائع الإسلام: فهذا لا يحكم بكفره بجحد شيء مما أنزل على الرسول إذا لم يعلم أنه أنزل على الرسول. ومقالات الجهمية هي من هذا النوع؛ فإنها جحد لما هو الرب تعالى عليه ولما أنزل الله على رسوله؛ وتغلط مقالاتهم من ثلاثة أوجه: أحدها: أن النصوص المخالفة لقولهم في الكتاب والسنة والإجماع كثيرة جدا مشهورة وإنما يردونها بالتحريف؛ الثاني: أن حقيقة قولهم تعطيل الصانع، وإن كان منهم من لا يعلم أن قولهم مستلزم تعطيل الصانع؛ فكما أن أصل الإيمان الإقرار بالله، فأصل الكفر الإنكار لله؛ الثالث: أنهم يخالفون ما اتفقت عليه الملل كلها وأهل الفطر السليمة كلها. لكن مع هذا قد يخفى كثير من مقالاتهم على كثير من أهل الإيمان حتى يظن أن الحق معهم لما يوردونه من الشبهات، ويكون أولئك المؤمنون مؤمنين بالله ورسوله باطنا وظاهرا؛ وإنما التبس عليهم واشتبه هذا كما التبس على غيرهم من أصناف المبتدعة فهؤلاء ليسوا كفارا قطعا بل قد يكون منهم الفاسق والعاصي؛ وقد يكون منهم المخطئ المغفور له؛ وقد يكون معه من الإيمان والتقوى ما يكون معه به من ولاية الله بقدر إيمانه وتقواه. وأصل قول أهل السنة الذي فارقوا به الخوارج والجهمية والمعتزلة والمرجئة أن الإيمان يتفاضل ويتبعض" (MF 3/354-355).
Voici un exemple de B.3 : "عن أبي مالك الأشجعي سعد بن طارق، قال: قلت لأبي: "يا أبت إنك قد صليت خلف رسول الله صلى الله عليه وسلم وأبي بكر وعمر وعثمان وعلي هاهنا بالكوفة نحوا من خمس سنين. فكانوا يقنتون في الفجر؟" فقال: "أي بني محدث" (Ibn Mâja, 1241 : c'est la mudâwama qu'il qualifie ici de "muhdath"). "حدثنا أحمد بن منيع قال: حدثنا يزيد بن هارون، عن أبي مالك الأشجعي، قال: قلت لأبي: "يا أبة، إنك قد صليت خلف رسول الله صلى الله عليه وسلم وأبي بكر، وعمر، وعثمان، وعلي بن أبي طالب، هاهنا بالكوفة نحوا من خمس سنين، أكانوا يقنتون؟" قال: "أي بني محدث". هذا حديث حسن صحيح، والعمل عليه عند أكثر أهل العلم. وقال سفيان الثوري: "إن قنت في الفجر فحسن، وإن لم يقنت فحسن واختار أن لا يقنت." ولم ير ابن المبارك القنوت في الفجر. وأبو مالك الأشجعي اسمه سعد بن طارق بن أشيم" (at-Tirmidhî, 402).
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Il faut ici souligner que, parfois, il se produit une divergence de niveau zannî entre les ulémas orthodoxes quant à une croyance, ou une action, ou une norme, les uns qualifiant celle-ci de bid'a et les autres de mashrû'. La question n'est alors pas tranchée (elle demeure zannî).
C'est le cas quant à savoir si les bienheureux seront sous l'ombre de Dieu, du Trône de Dieu ou d'une ombre que Dieu créera par rapport à leurs actions.
C'est également le cas pour l'utilisation du chapelet (sub'ha) pour comptabiliser les formules d'évocation que l'on récite.
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Une précision concernant les innovations relatives aux actions (al-bida' al-'amaliyya) :
Il existe ici :
--- l'action complètement innovée (al-bida' al-'amaliyya al-asliyya) ;
--- l'innovation relative (al-bida' al-'amaliyya al-idhâfiyya).
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Les innovations en soi (al-bida' al-'amaliyya al-asliyya) :
Certaines innovations sur le plan des actions sont absolues. Conformément aux écrits d'ash-Shâtibî, elle consistent :
- dans le domaine de ce qui est purement cultuel, à imaginer une forme de culte que le Prophète (sur lui la paix) n'a pas faite ; par exemple adorer Dieu en se mortifiant le corps ; faire le vœu de ne pas parler pendant une journée pour se rapprocher de Dieu (Fat'h ul-bârî 7/189-190), etc.
- dans le domaine de ce qui n'est pas purement cultuel, à imaginer des principes issus ni directement ni indirectement du Coran et des Hadîths ; par exemple s'interdire, dans le but de se rapprocher de Dieu (et non par exemple pour raison médicale due à un problème de santé), de manger de la viande.
A l'époque du Prophète, Abû Isrâ'ïl avait ainsi fait le vœu de rester debout dans le soleil, de ne pas s'asseoir, de ne pas profiter des lieux ombragés, et de ne pas parler ; le Prophète (sur lui la paix) lui demanda de rompre ces vœux (rapporté par al-Bukhârî).
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Les innovations relatives (al-bida' al-'amaliyya al-idhâfiyya) :
D'autres innovations sont relatives. Elles consistent à pratiquer une forme de culte certes enseignée par le Prophète, mais dans laquelle on a rajouté un élément innové. Ash-Shâtibî écrit que ces innovations sont mak'rûh tahrîmî.
Par exemple :
- pratiquer un acte de culte facultatif, qui existe dans les sources musulmanes, mais en fixant un horaire revenant régulièrement, alors que celui-ci n'a pas été indiqué par le Prophète : par exemple prendre l'habitude de faire un jeûne facultatif chaque mardi.
On trouve allusion à ce genre de bid'a dans ces deux propos de Ibn Mas'ûd :
--- "أخبرنا الحكم بن المبارك، أنبأنا عمرو بن يحيى، قال: سمعت أبي، يحدث، عن أبيه قال: كنا نجلس على باب عبد الله بن مسعود رضي الله عنه، قبل صلاة الغداة، فإذا خرج، مشينا معه إلى المسجد. فجاءنا أبو موسى الأشعري رضي الله عنه فقال: "أخرج إليكم أبو عبد الرحمن؟" قلنا: "لا بعد". فجلس معنا حتى خرج، فلما خرج، قمنا إليه جميعا، فقال له أبو موسى: "يا أبا عبد الرحمن، إني رأيت في المسجد آنفا أمرا أنكرته ولم أر - والحمد لله - إلا خيرا". قال: "فما هو؟" فقال: "إن عشت فستراه. قال: رأيت في المسجد قوما حلقا جلوسا ينتظرون الصلاة، في كل حلقة رجل، وفي أيديهم حصا، فيقول: "كبروا مائة"، فيكبرون مائة، فيقول: "هللوا مائة"، فيهللون مائة، ويقول: "سبحوا مائة"، فيسبحون مائة". قال: "فماذا قلت لهم؟" قال: "ما قلت لهم شيئا انتظار رأيك أو انتظار أمرك". قال: "أفلا أمرتهم أن يعدوا سيئاتهم، وضمنت لهم أن لا يضيع من حسناتهم!" ثم مضى ومضينا معه حتى أتى حلقة من تلك الحلق، فوقف عليهم، فقال: "ما هذا الذي أراكم تصنعون؟" قالوا: "يا أبا عبد الرحمن حصا نعد به التكبير والتهليل والتسبيح". قال: "فعدوا سيئاتكم، فأنا ضامن أن لا يضيع من حسناتكم شيء. ويحكم يا أمة محمد، ما أسرع هلكتكم! هؤلاء صحابة نبيكم صلى الله عليه وسلم متوافرون، وهذه ثيابه لم تبل، وآنيته لم تكسر. والذي نفسي بيده، إنكم لعلى ملة هي أهدى من ملة محمد صلى الله عليه وسلم أو مفتتحو باب ضلالة". قالوا: "والله يا أبا عبد الرحمن، ما أردنا إلا الخير". قال: "وكم من مريد للخير لن يصيبه! إن رسول الله صلى الله عليه وسلم حدثنا "أن قوما يقرءون القرآن لا يجاوز تراقيهم"، وايم الله ما أدري لعل أكثرهم منكم". ثم تولى عنهم. فقال عمرو بن سلمة: رأينا عامة أولئك الحلق يطاعنونا يوم النهروان مع الخوارج" (ad-Dârimî, 210).
--- "عن الأسود، قال: قال عبد الله: "لا يجعل أحدكم للشيطان شيئا من صلاته يرى أن حقا عليه أن لا ينصرف إلا عن يمينه! لقد رأيت النبي صلى الله عليه وسلم كثيرا ينصرف عن يساره" (al-Bukhârî, 814, Muslim, 707).
Le propos de Ibn Omar concernant la prière de la matinée (salât udh-dhuhâ) y fait aussi - d'après l'une des interprétations - allusion : ce qu'il considérait bid'a, c'est le fait d'accomplir cette salât continuellement ; ou de l'accomplir dans la mosquée ; ou de l'accomplir en congrégation (FB 3/69) :
--- "عن مجاهد، قال: دخلت أنا وعروة بن الزبير المسجد، فإذا عبد الله بن عمر رضي الله عنهما جالس إلى حجرة عائشة، وإذا ناس يصلون في المسجد صلاة الضحى. قال: فسألناه عن صلاتهم، فقال: "بدعة". ثم قال له: "كم اعتمر رسول الله صلى الله عليه وسلم؟" قال: "أربعا، إحداهن في رجب"؛ فكرهنا أن نرد عليه. قال: وسمعنا استنان عائشة أم المؤمنين في الحجرة، فقال عروة: "يا أماه، يا أم المؤمنين، ألا تسمعين ما يقول أبو عبد الرحمن؟" قالت: "ما يقول؟"قال: "يقول: "إن رسول الله صلى الله عليه وسلم اعتمر أربع عمرات إحداهن في رجب"". قالت: "يرحم الله أبا عبد الرحمن! ما اعتمر عمرة إلا وهو شاهده؛ وما اعتمر في رجب قط" (al-Bukhârî, 1685, Muslim 1255/220).
--- Le propos de Târiq ibn Ash'yam au sujet de faire le qunût continuellement pendant la salât (déjà cité plus haut) relève du même genre : "عن أبي مالك الأشجعي، قال: قلت لأبي: "يا أبة، إنك قد صليت خلف رسول الله صلى الله عليه وسلم وأبي بكر وعمر وعثمان، وعلي بن أبي طالب هاهنا بالكوفة نحوا من خمس سنين؛ أكانوا يقنتون؟" قال: "أي بني محدث". هذا حديث حسن صحيح. والعمل عليه عند أكثر أهل العلم. وقال سفيان الثوري: "إن قنت في الفجر فحسن، وإن لم يقنت فحسن، واختار أن لا يقنت". ولم ير ابن المبارك القنوت في الفجر. وأبو مالك الأشجعي اسمه سعد بن طارق بن أشيم" (at-Tirmidhî, 402).
--- Alors que le Prophète faisait le sermon (khutba) après la prière de la fête du 'Eîd, un temps après son époque où le gouverneur omeyyade Marwân ibn ul-Hakam se mit à le faire avant la prière du Eid. Il s'agit ici d'une innovation relative, et des Compagnons présents lui reprochèrent cette innovation. Il refusa cependant, par ignorance, de les écouter et invoqua le prétexte que le contexte avait changé (ce récit est rapporté par Muslim).
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Quelques hadîths parfois mal interprétés :
Un premier hadîth parfois mal compris :
Un hadîth existe où on lit : "Celui qui trace une bonne sunna en islam, sur laquelle (des gens) agiront après lui, sera écrit pour lui récompense semblable à qui auront agi selon cette voie, cela ne diminuant rien de leur récompense à eux...". Certains coreligionnaires en ont déduit qu'il existe donc bien la possibilité de tracer de soi-même une nouvelle bonne voie, laquelle concerne forcément ce qui est ta'abbudî, puisqu'apportant des récompenses.
Mais la réponse est que cette "bonne sunna" ici évoquée est tout simplement : "une voie déjà mashrû' en islam, qu'une personne a, par son action et son exemple, invité les autres à emprunter".
Le fait est qu'un groupe de gens très pauvres étaient venus à Médine ; le Prophète (sur lui soit la paix) a exhorté les gens présents à leur faire l'aumône, mais cette exhortation n'a pas été suivie d'effet. Jusqu'à ce qu'un ansârî emmène une bourse remplie de pièces ; d'autres ont alors suivi. Alors le Prophète (sur lui soit la paix) a dit alors : "Celui qui trace en islam une bonne sunna, et après lui on agit sur cette voie, sera écrit pour lui récompense semblable à qui auront agi selon cette voie, cela ne diminuant rien de leur récompense à eux..." : "عن جرير بن عبد الله، قال: جاء ناس من الأعراب إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم عليهم الصوف فرأى سوء حالهم قد أصابتهم حاجة، فحث الناس على الصدقة، فأبطئوا عنه حتى رئي ذلك في وجهه. قال: ثم إن رجلا من الأنصار جاء بصرة من ورق، ثم جاء آخر، ثم تتابعوا حتى عرف السرور في وجهه، فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "من سن في الإسلام سنة حسنة، فعمل بها بعده، كتب له مثل أجر من عمل بها، ولا ينقص من أجورهم شيء. ومن سن في الإسلام سنة سيئة، فعمل بها بعده، كتب عليه مثل وزر من عمل بها، ولا ينقص من أوزارهم شيء" (Muslim, 1017/15). Une version plus longue existe aussi, avec plus de détails, mais la même conclusion : ici il a voulu dire que cet ansârî a ouvert la voie, en montrant l'exemple : ceux qui l'ont suivi auront donc la même récompense que lui. Seulement, il ne s'agit pas d'une action innovée : donner l'aumône est action mashrû'.
Il s'agit donc d'une voie qu'un musulman a tracée par son exemple, mais une voie déjà instituée en islam, par Coran et Hadîths.
Cela revient à ce que la première partie de ce autre hadîth évoque par le terme "guidance" (cet autre hadîth parlant, pour sa part, d'inviter - ce qui peut se faire par son exemple ou par sa parole - verbale ou écrite -) : "عن أبي هريرة، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم، قال: "من دعا إلى هدى، كان له من الأجر مثل أجور من تبعه، لا ينقص ذلك من أجورهم شيئا. ومن دعا إلى ضلالة، كان عليه من الإثم مثل آثام من تبعه، لا ينقص ذلك من آثامهم شيئا" : "Celui qui invite à une guidance aura, en récompense, chose semblable à la récompense de qui le suivront, cela ne diminuant rien de leur récompense à eux. Et celui qui invite à un égarement aura, en péché, chose semblable au péché de qui le suivront, cela ne diminuant rien de leur péché à eux" (Muslim, 2674).
Quant à la seconde partie de ce dernier hadîth, le terme "égarement" y évoque :
--- soit un péché d'abandon d'un acte obligatoire, ou de commission d'un acte interdit ;
--- soit de nouveau une innovation.
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Un autre hadîth lui aussi parfois mal compris :
Bilal (que Dieu l'agrée) a pris l'initiative d'accomplir deux rak'ahs de prière après avoir donné l'adhân, de renouveler ses petites ablutions chaque fois qu'elle sont rompues, et d'accomplir ensuite 2 rak'ahs de prière rituelle : "عن بريدة قال: أصبح رسول الله صلى الله عليه وسلم، فدعا بلالا فقال: "يا بلال بم سبقتني إلى الجنة؟ ما دخلت الجنة قط إلا سمعت خشخشتك أمامي. دخلت البارحة الجنة فسمعت خشخشتك أمامي؛ فأتيت على قصر مربع مشرف من ذهب، فقلت "لمن هذا القصر"، فقالوا "لرجل من العرب"، فقلت "أنا عربي، لمن هذا القصر"، قالوا "لرجل من قريش"، قلت "أنا قرشي، لمن هذا القصر"، قالوا "لرجل من أمة محمد"، قلت "أنا محمد، لمن هذا القصر"، قالوا "لعمر بن الخطاب". فقال بلال: "يا رسول الله ما أذنت قط إلا صليت ركعتين، وما أصابني حدث قط إلا توضأت عندها ورأيت أن لله علي ركعتين". فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "بهما" (at-Tirmidhî, 3689).
Certains coreligionnaires disent ici : "C'était donc un iltizâm que Bilal faisait de lui-même, et c'est ensuite que le Prophète l'a approuvé. Bilal a donc pu faire de façon continue, de lui-même, ces actions. Dès lors, la bid'a idhâfiyya n'existe pas."
Or tout ce que Bilal (que Dieu l'agrée) a dit ici faire de façon continue, il ne l'a en réalité pas fait de lui-même : cela a été institué par le Prophète (sur lui soit la paix) en personne.
Ainsi en est-il des deux rak'ahs qu'il faisait après chaque adhân : "عن عبد الله بن مغفل المزني: أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "بين كل أذانين صلاة" ثلاثا "لمن شاء" (al-Bukhârî, 598, Muslim, 838).
De même en est-il de renouveler ses petites ablutions chaque fois qu'elles se rompent : "عن ثوبان، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "استقيموا، ولن تحصوا. واعلموا أن خير أعمالكم الصلاة. ولا يحافظ على الوضوء إلا مؤمن" (Ibn Mâja, 777). Al-'Irâqî écrit en commentaire du hadîth avec Bilal : "فيه استحباب دوام الطهارة، وأنه يستحب الوضوء عقب الحدث، وإن لم يكن وقت صلاة ولم يرد الصلاة. وهو المراد بقوله صلى الله عليه وسلم "ولا يحافظ على الوضوء إلا مؤمن"، فالظاهر أن المراد منه دوام الوضوء لا الوضوء الواجب فقط عند الصلاة. والله أعلم" (Tar'h ut-tathrîb).
C'est encore la même chose pour l'accomplissement de deux rak'ahs de prière chaque fois qu'on a fait les petites ablutions ; cela est appelé : "sunnat ul-wudhû'", ou parfois : "tahiyyat ul-wudhû'" : "عن عثمان بن عفان أنه دعا بإناء، فأفرغ على كفيه ثلاث مرار، فغسلهما، ثم أدخل يمينه في الإناء، فمضمض، واستنشق، ثم غسل وجهه ثلاثا، ويديه إلى المرفقين ثلاث مرار، ثم مسح برأسه، ثم غسل رجليه ثلاث مرار إلى الكعبين، ثم قال: "قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "من توضأ نحو وضوئي هذا، ثم صلى ركعتين لا يحدث فيهما نفسه، غفر له ما تقدم من ذنبه" (al-Bukhârî, 158, Muslim, 226) ; Ibn Hajar écrit : "قوله "ثم صلى ركعتين" فيه استحباب صلاة ركعتين عقب الوضوء؛ ويأتي فيهما ما يأتي في تحية المسجد" (Fat'h ul-bârî). "عن عقبة بن عامر، قال: "كانت علينا رعاية الإبل، فجاءت نوبتي فروحتها بعشي، فأدركت رسول الله صلى الله عليه وسلم قائما يحدث الناس، فأدركت من قوله: "ما من مسلم يتوضأ فيحسن وضوءه، ثم يقوم فيصلي ركعتين مقبل عليهما بقلبه ووجهه، إلا وجبت له الجنة" (Muslim, 234). An-Nawawî écrit : "يستحب ركعتان عقب الوضوء للأحاديث الصحيحة فيها" (Al-Majmû').
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Un troisième hadîth de ce genre :
Avant d'être exécuté par la famille de al-Hârith ibn 'Âmir (qui l'avaient acheté, alors qu'il était prisonnier de guerre, pour le tuer et venger ainsi la mort de leur père mort dans la bataille de Badr), Khubayb ibn 'Adî (que Dieu soit satisfait de lui) accomplit deux rak'ahs de prière. Celui qui raconte cela dit alors : "Ce fut Khubayb qui institua (l'accomplissement de) 2 rak'ahs pour chaque musulman qui va être exécuté" : "فلما خرجوا من الحرم ليقتلوه في الحل، قال لهم خبيب: ذروني أركع ركعتين، فتركوه، فركع ركعتين، ثم قال: لولا أن تظنوا أن ما بي جزع لطولتها، اللهم أحصهم عددا
ما أبالي حين أقتل مسلما ... على أي شق كان لله مصرعي
وذلك في ذات الإله وإن يشأ ... يبارك على أوصال شلو ممزع
فقتله ابن الحارث. فكان خبيب هو سنّ الركعتين لكل امرئ مسلم قتل صبرا" (al-Bukhârî, 2880).
Certains en ont déduit que la Bid'a Idhâfiyya n'existe pas (en tous cas n'est pas mauvaise), puisqu'on voit ici un Compagnon du Prophète instituer, à lui seul, l'accomplissement d'une prière à un moment précis, lequel se répète pour différents musulmans.
Or il faut distinguer ici 2 choses :
--- accomplir une prière (quel qu'en soit le nombre de rak'ahs) à un moment difficile ou délicat, c'est le Prophète (sur lui soit la paix) qui a institué cela : "عن حذيفة، قال: "كان النبي صلى الله عليه وسلم إذا حزبه أمر، صلى" (Abû Dâoûd, 1319). On peut donc faire cela quelle que soit cette difficulté ou ce moment important (même si celui-ci n'a pas été spécifié dans un hadîth individuel). Et c'est ce que Khubayb ibn 'Adî a pris, de lui-même, l'initiative de faire pour cette occasion-là : cela s'intègre à la généralité que les Compagnons avaient observée chez le Prophète (sur lui soit paix) ;
--- instituer l'accomplissement de cette prière pour tout musulman qui va connaître une occasion semblable, et ce jusqu'à la fin des temps : cela Khubayb ne l'a pas fait ; c'est l'approbation (taqrîr) du Prophète sur son fait qui a institué cela : celui-ci a été informé de ce qui s'est passé, et l'a relaté aux Compagnons ; ce faisant, il a approuvé (taqrîr) l'accomplissement d'une prière de 2 rak'ahs suite à cette cause précise (être sur le point d'être exécuté), pour tout individu de sa Umma, jusqu'à la fin des temps, qui connaîtra cette cause. "وفي رواية بريدة بن سفيان: فقال خبيب: "اللهم إني لا أجد من يبلغ رسولك مني السلام، فبلغه" (Fat'h ul-bârî, 7) ; "وعنده أيضا: "فجاء جبريل إلى النبي صلى الله عليه وسلم فأخبره؛ فأخبر أصحابه بذلك". وعند موسى بن عقبة: "فزعموا أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال ذلك اليوم وهو جالس: "وعليك السلام يا خبيب. قتلته قريش" (Ibid.) ; "فأخبر النبي صلى الله عليه وسلم أصحابه خبرهم، وما أصيبوا" (al-Bukhârî, 2880). Al-Qastalânî écrit : "واستشكل قوله "أول من سنّ"، إذ السُنّة إنما هي أقوال رسول الله صلى الله عليه وسلم وأفعاله وأحواله. وأجيب بأنه فعلهما في حياته صلى الله عليه وسلم واستحسنهما" ; et : "وإنما صار ذلك سُنّة لأنه فُعل في حياته صلى الله عليه وسلم فاستحسنه وأقرّه" ; et encore : "وإنما صار فِعل خبيب سُنّة لأنه فَعل ذلك في حياة الشارع صلى الله عليه وسلم واستحسنه" (Irshâd us-sârî : cité par Abd ul-Fattâh Abû Ghudda dans son livret As-Sunnat un-nabawiyya wa bayânu madlûli-hâ ash-shar'î, pp. 16-17).
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Pourquoi un tel accent mis sur l'interdiction d'innover quoi que ce soit dans ce qui est Dînî (l'innovation n'étant possible que dans les éléments Dunyawî) ?
Al-Qaradhâwî répond que c'est là le secret du réel maintien, en islam, de l'orthodoxie. Car celui qui étudie l'histoire des autres religions monothéistes constate comment ce sont les innovations d'ordre Dînî qui ont conduit la Voie présentée comme représentant ces religions à dévier plus ou moins grandement de la Voie sur laquelle leur prophète-messager fondateur respectif les avaient laissées : cette déviance fut par la suite perçue comme "le message du messager fondateur" (cf. Al-'Ibâda fi-l-islâm, pp. 174-175).
En effet, comme chacun peut le constater :
- La Bid'a 'Amaliyya Tarkiyya est la fenêtre d'entrée de la Bid'a du Tahrîm ul-halâl, puis de l'exagération (Ghuluww).
- La Bid'a 'Amaliyya Idhâfiyya est le sas d'entrée de la Bid'a 'Amaliyya Asliyya.
- La Bid'a 'Amaliyya Asliyya est la porte d'entrée de la Bid'a I'tiqâdiyya.
- La Bid'a I'tiqâdiyya est pour sa part le sas d'entrée du Kufr et du Shirk Akbar (car dans la nuit des âges, ce fut l'intention de se rapprocher de Dieu l'Unique qui conduisit des hommes à rendre le culte à des rapprochés de Lui : le Shirk était dès lors apparu dans l'humanité).
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).