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Introduction :
– I) L'homme emploie des mots pour communiquer. Mais quel est donc le sens de chaque mot qu'il emploie ?
- Il y a des termes que l'homme emploie dont le sens est évident : il s'agit du seul sens que l'usage a conféré à ce terme ;
- et puis il est d'autres termes ou d'autres formules dont le sens voulu n'est pas aussi évident, car plusieurs sens sont possibles :
--- soit un sens prédomine ;
--- soit il n'y a pas un sens qui prédomine.
Le sens voulu (al-ma'na-l-murâd min al-lafz) est déterminé par :
--- 1) l'usage (ما وضع هذا اللفظ للدلالة عليه) ; c'est-à-dire qu'on retient de ce terme :
------ soit son sens originel (أصل الوضع) ;
------ soit le sens que l'usage général lui a conféré par la suite, déplaçant ainsi son sens (الوضع العرفي العام) ;
------ soit le sens qu'un usage particulier lui a conféré (il faut alors se référer à l'identité des locuteurs) ; il s'agit de :
--------- soit un usage régional (الوضع العرفي الخاصّ) ;
--------- soit l'usage islamique (الوضع الشرعيّ) : le terme "salât" n'a pas le même sens premier selon qu'il est employé par des arabes chrétiens, ou par des musulmans (vu que le Coran et la Sunna ont conféré à ce terme un sens nuancé) ;
--------- soit l'usage de la profession (الوضع الاصطلاحي) : le terme "opération" n'a pas le même sens premier selon qu'il est employé par un mathématicien, un chirurgien ou un trader.
At-Taftâzânî écrit ainsi : "والمراد بوضع اللفظ: تعيينه للمعنى بحيث يدل عليه من غير قرينة؛ أي يكون العلم بالتعيين كافيا في ذلك. فإن كان ذلك التعيين من جهة واضع اللغة فوضع لغوي، وإلا فإن كان من الشارع فوضع شرعي، وإلا فإن كان من قوم مخصوص كأهل الصناعات من العلماء وغيرهم فوضع عرفي خاص، ويسمى اصطلاحيا، وإلا فوضع عرفي عام. وقد غلب العرف عند الإطلاق على العرف العام. فالمعتبر في الحقيقة هو الوضع بشيء من الأوضاع المذكورة، وفي المجاز عدم الوضع في الجملة [اي عدم وضع اللفظ لهذا المعنى كمدلول أوّليّ]" (At-Talwîh, pp. 153-154) ;
--- 2) l'intention du locuteur :
------ 2.1) soit que le locuteur précise lui-même le sens qu'il dit avoir eu l'intention de signifier en prononçant ce terme (إبداء المتكلم ما قصده بهذا اللفظ) ;
------ 2.2) soit que la situation d'énonciation constitue un indice du, et est parfois présomption du, sens le locuteur a conféré à ce terme (دلالة الحال على ما قصده المتكلم بهذا اللفظ).
Le locuteur ne peut pas prétendre avoir eu l'intention de conférer n'importe quel sens de son choix à n'importe quel mot qu'il a déjà prononcé ou qu'il prononce.
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- En effet, déjà, son choix ne peut se faire qu'à l'intérieur du champ sémantique que l'usage (الوضع) a conféré au mot en question.
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- Ensuite, lorsque le terme possède effectivement un sens premier et un sens secondaire :
--- la règle première est qu'on en retiendra le sens propre,
--- sauf si le locuteur prétend avoir eu l'intention d'en signifier le sens secondaire :
----- cela sera alors accepté de lui,
----- sauf s'il y a un indice montrant (دلالة الحال, Dalâlat ul-hâl) que c'était bien le sens premier qu'il voulait signifier.
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– II) Ce que nous venons de voir au sujet des mots, cela est également valable pour certains signes gestuels : quel est leur sens ?
Ainsi, qu'a voulu dire Untel par son geste d'avoir passé son index sur sa gorge, devant telle personne :
--- a-t-il adressé à cette personne une menace de mort (comme c'est le sens de ce geste en France) ?
--- ou bien lui a-t-il seulement signifié qu'il fait serment de ce qu'il vient de dire (comme c'est le cas par exemple aux Comores) ?
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– III) Cela est également valable pour certaines actions que l'homme fait : quel est leur sens ?
Quel est par exemple le sens de la prosternation qu'Untel effectue devant quelqu'un :
--- est-ce systématiquement l'expression d'un culte qu'il lui rend ainsi ?
--- ou bien est-ce que parfois cela est seulement l'expression d'un grand respect (comme ce fut le cas quand le prophète Jacob, son épouse et ses fils se prosternèrent devant Joseph, sur eux soit la paix) ?
Et quel est le sens d'allumer une bougie en un lieu :
--- est-ce systématiquement pour faire de la lumière dans le monde matériel (afin de pouvoir voir les choses de ses yeux corporels, ou afin de créer une lumière d'ambiance) ?
--- ou bien est-ce que parfois cela est une action cultuelle ?
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– IV) Cela est encore valable pour certains objets que l'homme arbore : quel est donc leur sens ?
- Quel est le sens du crucifix que certains hommes et femmes portent au cou ?
- Quel est le sens du fait de cacher des œufs dans le jardin, au mois de Mars, tel qu'on le fait en Europe ? Et quel est le sens d'arborer un sapin dans son salon au mois de Décembre, tel qu'on le fait en Europe ?
- Et quel est le sens du foulard par lequel certaines femmes se recouvrent la chevelure ?
Quelqu'un peut-il porter / arborer l'un de ces objets en lui conférant un sens autre que :
--- celui qui est son sens d'origine ?
--- celui qui est son sens généralement admis actuellement dans la société ?
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– I) Pour ce qui est des mots :
– Chez les Ussûliyyûn hanafites, le nom "Sarîh" signifie : le terme/ la formule dont le sens voulu est clair pour celui qui l'entend (que ce soit un terme Haqîqa ou un terme Majâz).
Et, chez eux, c'est le nom "Kinâya" qui renvoie au terme / à la formule qui est sujet(te) à plusieurs interprétations possibles, et dont la probabilité qu'il /elle désigne tel sens et la probabilité qu'il / telle désigne tel autre sens sont égales. Sad'r ush-Sharî'a écrit ainsi : "ثم كل واحد من الحقيقة والمجاز، إن كان في نفسه بحيث لا يستتر المراد، فصريح؛ وإلا، فكناية" (At-Tawdhîh, pp. 158-159) (voir aussi Nûr ul-anwâr, p. 147).
– Cependant, chez les spécialistes de la Rhétorique arabe, ce même terme "Kinâya" désigne une tout autre chose.
– Afin de ne pas embrouiller les choses, j'emploierai donc ci-après, dans cet article, le terme : "Muhtamal" (plutôt que celui de "Kinâya" au sens hanafite).
J'évoquerai donc ci-après : d'un côté le "Sarîh", et de l'autre le "Muhtamal".
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Lire tout d'abord notre article : Le déplacement (نقل) du sens du mot (sans modification de sa forme).
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Lire également notre autre article : Le terme "'Urf" / "Ma'rûf" désigne à la fois : "Ce qui est Bien", et : "Ce qui est d'usage /bienséant" - المعروف المعيّن بالشرع، والمعروف المفوَّض تفصيله إلى عادة الناس.
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En fait il existe :
--- 1) à un extrême : le Sarîh pur, dont le sens est extrêmement clair (100%) ;
--- 2) ce dont il est très probable que cela ait tel sens (90%), bien que la possibilité (ihtimâl) que cela signifie l'autre sens demeure (10%) ; cela est lui aussi un Sarîh, mais de second ordre ;
--- 3) ce dont il est plus probable que cela ait tel sens (75%) plutôt que tel autre (25%) ; cela est toujours un Sarîh, mais de troisième ordre ;
--- 4) à exacte équidistance des deux extrêmes : ce qui est Muhtamal (50%, ou un pourcentage approchant) ;
--- 5) ce qui est Khafiyy ul-murâd : ce dont le sens (ou bien le sens véritable) n'est pas évident à cerner (25%) : soit le terme est gharîb et son sens n'est pas évident à cerner ; soit il y a un majâz dont le sens véritable n'est pas évident à cerner, car on aurait plus tendance, lors d'une lecture non-avertie, à en comprendre le sens propre ;
--- 6) ce dont le sens véritable est très difficile à cerner (10%) ;
--- 7) à un autre extrême : le Mutashâbih (d'après l'un des sens que possède ce terme coranique), tel que les Hurûf Muqatta'ât : on n'en connaît pas le sens : certains ulémas ont explicitement affirmé cette impossibilité ; d'autres ulémas ont seulement proposé un sens, sans nier qu'ils ne sont certains de rien.
Qu'il existe une plus ou moins grande évidence dans le sens d'un terme pourtant Sarîh, cela se vérifie dans la distinction suivante, présente pour partie dans la Sunna, et pour partie dans les Kutub ul-Fiqh :
--- "جامعتَ فلانة" ou : "وطئتَها" : celui qui dit cela à une personne ne s'expose pas au hadd ul-qadhf (Radd ul-muhtâr 6/83-84) ; "قوله: ولاستتارها" أي لخفاء المراد بالكناية وقصورها في البيان لا يثبت بها ما يندفع بالشبهات؛ فلا يجب حد القذف إلا إذا صرح بنسبته إلى الزنا مثل "زنيت" أو "أنت زان"، بخلاف "جامعت فلانة" أو "واقعتها" أو "وطئتها"؛ وكذا إذا أقر على نفسه بما يوجب الحد لا يجب الحد ما لم يصرح به" (At-Talwîh, p. 261).
--- "زنيتَ بها" ; celui qui dit cela à une personne s'expose au hadd ul-qadhf ; pourtant ce terme possède également un sens secondaire, n'exposant pas au hadd ul-qadhf : "zinâ bi-l-ghamz / bi-l-batsh" ;
--- "نِكتها" : le terme précédent ("zanâ") est déjà très clair. Cependant, vu qu'il se trouvait dans un cas où il a cherché, exceptionnellement, à être certain que le locuteur voulait bel et bien, du terme "zanâ", signifier son sens propre, et a cherché à bannir toute éventualité que ce locuteur en avait signifié un sens figuré ("zinâ bi-l-ghamz / bi-l-batsh"), le Prophète a, après avoir suggéré que le locuteur revienne sur ses déclarations (Al-Mughnî, 12/265), cherché à certifier le sens en employant à la fin le terme beaucoup plus Sarîh en ce sens. Il a donc questionné en employant ce terme-ci ("nâka") : "عن أبي هريرة، أنه قال: أتى رجل من المسلمين رسول الله صلى الله عليه وسلم وهو في المسجد، فناداه، فقال: "يا رسول الله، إني زنيت" فأعرض عنه. فتنحى تلقاء وجهه، فقال له: "يا رسول الله، إني زنيت" فأعرض عنه" (Muslim, 1691 ; voir aussi al-Bukhârî 4970). "عن ابن عباس رضي الله عنهما، قال: لما أتى ماعز بن مالك النبي صلى الله عليه وسلم قال له: "لعلك قبلت، أو غمزت، أو نظرت!" قال: لا يا رسول الله. قال: "أنكتها؟" لا يكني" (al-Bukhârî 6438) ; "فقال أنكتها لا يكني بفتح التحتانية وسكون الكاف من الكناية أي أنه ذكر هذا اللفظ صريحا ولم يكن عنه بلفظ آخر كالجماع" (Fat'h ul-bârî, tome 12).
C'est pourquoi j'ai proposé de distinguer les 3 degrés suivants dans le Sarîh :
--- "Sarîh de premier ordre" (100%) : "نِكتها" ;
--- "Sarîh de second ordre" (90%) : "زنيتَ بها" ;
--- et "Sarîh de troisième ordre" (75%) : "جامعتَ فلانة" ou : "وطئتَها".
--- Quant à "لست أنا بزان", cela ne constitue pas un Sarîh mais un Muhtamal (55%-45%).
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----- Primo) Le Sarîh de premier ordre (100%) :
Il s'agit du terme / de la formule dont le sens voulu est extrêmement clair pour celui qui l'entend. Cela car le terme/ la formule :
------------ ne possède en tout qu'un seul sens (il s'agit du mot de type A dans notre article suscité) ;
------------ ou bien n'est plus jamais utilisé dans son sens originel (Manqûl au degré de Mansî fi-l-ma'na-l-aslî : B.B.B.D dans notre article suscité).
--- C'est le cas du terme "ناك".
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----- Secundo) Le Sarîh de second ordre (90%) :
Il s'agit du terme/ de la formule dont le sens voulu est clair pour celui qui l'entend (que ce soit un terme Haqîqa ou un terme Majâz). Et ce car le terme/ la formule possède un sens premier ainsi que un ou plusieurs sens secondaire(s) (reconnus dans l'Usage), mais la primauté du sens premier est forte. Il faut alors qu'il y ait un indice (Qarîna Lafziyya) empêchant d'en comprendre le sens premier pour qu'on puisse avoir recours au sens second ; en l'absence d'un tel indice, c'est le sens premier qui est signifié.
C'est le cas :
------------ du terme utilisé pour désigner son sens premier, lequel est demeuré son sens originel (B.B.A dans notre article suscité). C'est le cas de "زنًا" ;
------------ et du terme qui est Manqûl au degré de Mat'rûk fi-l-ma'na-l-aslî / Haqîqa mahjûra (B.B.B.C dans notre article suscité).
---------------- C'est le cas de "صلاة" : "salât".
---------------- C'est aussi le cas de : "حلف (لا يضع قدمه في دار فلان: حنث بدخولها مطلقا) ولو حافيا أو راكبا، لما تقرر أن الحقيقة متى كانت متعذرة أو مهجورة صير إلى المجاز؛ حتى لو اضطجع ووضع قدميه لم يحنث" (Ad-Durr ul-mukhtâr) (Muntakhab al-Hussâmî, p. 16).
---------------- C'est encore le cas des formules telles que : "تربت يداك" ; "رغم أنف فلان" ; "عقرى حلقى" ; "ويحك" ; "ثكلتك أمّك" ; "لا أمّ لك" ; etc., que l'on trouve dans les hadîths.
Comme nous l'avions vu plus haut : "والمراد بوضع اللفظ: تعيينه للمعنى بحيث يدل عليه من غير قرينة؛ أي يكون العلم بالتعيين كافيا في ذلك. فإن كان ذلك التعيين من جهة واضع اللغة فوضع لغوي، وإلا فإن كان من الشارع فوضع شرعي، وإلا فإن كان من قوم مخصوص كأهل الصناعات من العلماء وغيرهم فوضع عرفي خاص، ويسمى اصطلاحيا، وإلا فوضع عرفي عام. وقد غلب العرف عند الإطلاق على العرف العام. فالمعتبر في الحقيقة هو الوضع بشيء من الأوضاع المذكورة، وفي المجاز عدم الوضع في الجملة [اي عدم وضع اللفظ لهذا المعنى كمدلول أوّليّ]" (At-Talwîh, pp. 153-154). De plus : "وأما المنقول فمنه ما غلب في معنى مجازي للموضوع الأول، حتى هجر الأول [اي المعنى الأول كمدلول أوّليّ]. وهو حقيقة في الأول مجاز في الثاني من حيث اللغة؛ وبالعكس} أي حقيقة في الثاني مجاز في الأول {من حيث الناقل، وهو إما الشرع أو العرف أو الاصطلاح" (At-Tawdhîh, pp. 155-156).
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----- Tertio) Le Sarîh de troisième ordre (75%) :
--- C'est le cas des termes : "جامع", et de : "وطئ".
--- C'est aussi le cas de certains Kinâya, tels que : "وَإِن كُنتُم مَّرْضَى أَوْ عَلَى سَفَرٍ أَوْ جَاء أَحَدٌ مِّنكُم مِّن الْغَآئِطِ أَوْ لَمَسْتُمُ النِّسَاء فَلَمْ تَجِدُواْ مَاء فَتَيَمَّمُواْ صَعِيدًا طَيِّبًا فَامْسَحُواْ بِوُجُوهِكُمْ وَأَيْدِيكُمْ" : "(...) ou que vous avez touché une femme (...)" (Coran 4/43). Ce verset évoque-t-il le fait de toucher de la main par exemple la main d'une femme, fût-elle son épouse (cette interprétation impliquant que cela annulerait les petites ablutions) ? ou bien évoque-t-il seulement les relations intimes avec son épouse (cette seconde interprétation impliquant que cette formule évoque quelque chose qui annule les grandes ablutions) ? Ibn Abbâs a affirmé que c'est la seconde interprétation qui est correcte : "toucher une femme" signifie alors, ici, non pas seulement la toucher de la main, mais : "avoir des relations intimes avec elle" (Tafsîr ut-Tabarî, 9587, 9581). Ce dit de Ibn Abbâs en fait une interprétation de niveau "zannî zannan ghâliban", où on ne peut faire que le tarjîh, et pas le jazm" .
--- C'est encore le cas de tout Majâz muta'âraf (dans l'Usage le terme est plus utilisé pour désigner ce qui en est le sens figuré : al-ma'na-l-majâzî : muta'âraf : B.B.B.B dans notre article suscité) : il relève lui aussi du Sarîh, car la primauté d'un sens sur l'autre est forte ("والمجاز الغالب الاستعمال: صريح" : At-Tawdhîh, pp. 158-159 ; Muntakhab al-Hussâmî, p. 19) (voir aussi Nûr ul-anwâr, p. 147).
Le fait que ce Mâjâz relève du Sarîh, cela est particulièrement vérifié chez Abû Yûssuf et Muhammad ibn ul-Hassan, qui sont d'avis que l'on en retiendra le sens figuré, car c'est le sens dominant dans l'Usage.
Voici 2 exemples de Majâz Muta'âraf : Celui qui a fait serment qu'il ne boirait plus de tel fleuve (حلف لا يشرب من دجلة) :
- son serment sera-t-il rompu seulement s'il boit en mettant la bouche directement dans le fleuve ?
- ou bien également s'il boit l'eau de ce fleuve qui a été versée dans un verre ?
"قال: "ومن حلف لا يشرب من دجلة: فشرب منها بإناء، لم يحنث؛ حتى يكرع منها كرعا عند أبي حنيفة رحمه الله". وقالا: إذا شرب منها بإناء يحنث، لأنه المتعارف المفهوم. وله أن كلمة من للتبعيض، وحقيقته في الكرع، وهي مستعملة، ولهذا يحنث بالكرع إجماعا، فمنعت المسير إلى المجاز وإن كان متعارفا" (Al-Hidâya, 1/471).
Mêmes questions par rapport à celui qui a fait serment qu'il ne mangera plus de ce blé (حلف لا يأكل من هذه الحنطة) :
- son serment sera-t-il rompu seulement s'il mange des grains de blé après les avoir fait griller ?
- ou bien également s'il mange le pain fabriqué à partir de ce blé ?
" ومن حلف لا يأكل من هذه الحنطة: لم يحنث حتى يقضمها؛ ولو أكل من خبزها، لم يحنث عند أبي حنيفة رحمه الله؛ وقالا: إن أكل من خبزها حنث أيضا" لأنه مفهوم منه عرفا. ولأبي حنيفة رحمه الله أن له حقيقة مستعملة فإنها تقلى وتغلى وتؤكل قضما وهي قاضية على المجاز المتعارف على ما هو الأصل عنده. ولو قضمها حنث عندهما - هو الصحيح - لعموم المجاز؛ كما إذا حلف لا يضع قدمه في دار فلان؛ وإليه الإشارة بقوله في الخبز: "حنث أيضا" (Ibid. 1/469). ("حلف (لا يضع قدمه في دار فلان: حنث بدخولها مطلقا) ولو حافيا أو راكبا لما تقرر أن الحقيقة متى كانت متعذرة أو مهجورة صير إلى المجاز، حتى لو اضطجع ووضع قدميه لم يحنث" : Ad-Durr ul-mukhtâr.)
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----- Et que dire du terme possédant un sens propre et un sens figuré, étant davantage utilisé en son sens propre qu'en son sens figuré, mais alors qu'il existe dans la phrase un indice (Qarîna Lafziyya) montrant que ce n'est pas le sens propre qui est signifié, et que le terme a donc été employé en son sens figuré : un tel terme est-il un Sarîh, ou bien un Muhtamal ?
--- C'est le cas du terme "cristaux" / "bouteilles" dans le hadîth : "عن أنس بن مالك رضي الله عنه، قال: أتى النبي صلى الله عليه وسلم على بعض نسائه ومعهن أم سليم، فقال: "ويحك يا أنجشة، رويدك سوقا بالقوارير." قال أبو قلابة: "فتكلم النبي صلى الله عليه وسلم بكلمة لو تكلم بها بعضكم لعبتموها عليه، قوله: سوقك بالقوارير" : "Attention, Anjasha. Doucement, ta conduite des cristaux" (al-Bukhârî, 5797, Muslim, 2323).
Je penche vers le fait qu'il s'agit d'un Sarîh du second ordre, ou du troisième ordre.
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----- Ces deux cas évoqués ici, en Tertio, sont des Sarîh parce que le sens Voulu en est clair ; mais ce sont des Sarîh de second / troisième ordre.
Et si l'interlocuteur n'a pas eu connaissance du sens (auparavant secondaire et ensuite devenu premier) que l'Usage a donné à ce terme, ou n'a pas relevé l'Indice montrant qu'il s'agit d'en comprendre le sens figuré, cela relève de son manquement à lui, mais cela n'enlève rien au caractère en soi Sarîh du terme ou de la formule :
"يعني أن الصريح والكناية أيضا من أقسام الحقيقة والمجاز، وليست الأربعة أقساما متباينة. أما عند علماء الأصول فلأن الصريح ما انكشف المراد منه في نفسه أي بالنظر إلى كونه لفظا مستعملا؛ والكناية ما استتر المراد منه في نفسه؛ سواء كان المراد فيهما معنى حقيقة أو معنى مجازيا. واحترز بقوله "في نفسه" عن استتار المراد في الصريح بواسطة غرابة اللفظ أو ذهول السامع عن الوضع أو عن القرينة أو نحو ذلك، وعن انكشاف المراد في الكناية بواسطة التفسير والبيان. فمثل المفسر والمحكم داخل في الصريح؛ ومثل المشكل والمجمل في الكناية" (At-Talwîh, p. 158).
Al-Jurjânî définit le Sarîh ainsi : "الصريح: اسم الكلام مكشوف المراد منه بسبب كثرة الاستعمال، حقيقة كان أو مجازًا. وبالقيد الأخير خرج أقسام البيان، مثل: بعت واشتريت. وحكمه: ثبوت موجبه من غير حاجة إلى النية" (At-Ta'rîfât).
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----- Quarto) Qu'est-ce que le terme Muhtamal (50%) ?
C'est le terme / la formule qui est sujet à plusieurs interprétations possibles, et dont la probabilité qu'il désigne tel sens et la probabilité qu'il désigne tel autre sens sont égales.
C'est le cas :
------------ du Mushtarak (B.A) ; par exemple le terme "قَرْء", présent dans le Coran ;
------------ du terme / de la formule qui présente deux égales possibilités quant à sa signification (B.B.B.A) ("وغير الغالب: كناية" : At-Tawdhîh, pp. 158-159).
Par exemple : "الحقي بأهلك" ; cette formule a été employée en son sens littéral ("Rejoins ta famille") par Ka'b ibn Mâlik : "فقال: إن رسول الله صلى الله عليه وسلم يأمرك أن تعتزل امرأتك، فقلت: أطلقها، أم ماذا أفعل؟ قال: لا، بل اعتزلها ولا تقربها. وأرسل إلى صاحبي مثل ذلك. فقلت لامرأتي: الحقي بأهلك، فتكوني عندهم، حتى يقضي الله في هذا الأمر" (al-Bukhârî, 4156), mais en son sens kinâ'ï ("Nous sommes maintenant divorcés") par le prophète Ismaël (que la paix soit sur lui) : "ذاك أبي، وقد أمرني أن أفارقك، الحقي بأهلك" (al-Bukhârî, 3184) et par le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) : "عن عائشة، رضي الله عنها: أن ابنة الجون لما أدخلت على رسول الله صلى الله عليه وسلم ودنا منها، قالت: أعوذ بالله منك. فقال لها: "لقد عذت بعظيم، الحقي بأهلك" (al-Bukhârî, 4955). Cette formule est appelée "kinâya" d'après l'acception évoquée ici, celle des spécialistes du fiqh - car en soi pouvant signifier, à égales probabilités, deux choses différentes -, mais aussi d'après celle des spécialistes de la rhétorique : "nul besoin d'avoir recours à ce que certains ulémas hanafites ont cru devoir élaborer d'explication sur le sujet", affirme Sadr ush-Sharî'a : At-Tawdhîh, pp. 262-263) ;
-------------- de la Ta'rîdh relative à la personne : comme : "لست أنا بزان" ; Sad'r ush-sharî'a écrit : "فصل) في الصريح والكناية (الصريح لا يحتاج إلى النية. والكناية تحتاج إليها؛ ولاستتارها لا يثبت بها ما يندرئ بالشبهات، فلا يحد بالتعريض نحو: "لست أنا بزان" (At-Tawdhîh, p. 261). "قوله: ولاستتارها" أي لخفاء المراد بالكناية وقصورها في البيان لا يثبت بها ما يندفع بالشبهات؛ فلا يجب حد القذف إلا إذا صرح بنسبته إلى الزنا مثل "زنيت" أو "أنت زان"؛ بخلاف "جامعت فلانة" أو "واقعتها" أو "وطئتها"؛ وكذا إذا أقر على نفسه بما يوجب الحد لا يجب الحد ما لم يصرح به؛ فلا يجب بالتعريض - وهو أن يذكر شيئا ليدل به على شيء لم يذكره، كما يقول المحتاج للمحتاج إليه: "جئتك لأسلم عليك وأنظر إلى وجهك الكريم"؛ وحقيقته إمالة الكلام إلى عرض، أي جانب يدل على المقصود -. فإذا قال: "لست أنا بزان" تعريضا بأن المخاطب زان، لا يجب الحد، لأن التعريض نوع من الكناية يكون مسبوقا بموصوف غير مذكور، كما تقول في عرض من يؤذي المسلمين: "المسلم من سلم المسلمون من يده ولسانه"، توصلا بذلك إلى نفي الإسلام عن المؤذي" (At-Talwîh, p. 261).
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Que comprendre d'un terme / d'une formule Sarîh, et d'un terme ou formule Muhtamal ?
"الصريح لا يحتاج إلى النية، والكناية تحتاج إليها" (At-Tawdhîh, p. 261).
"فالصريح لا يحتاج إلى النية؛ يعني أن الحكم الشرعي يتعلق بنفس الكلام، أراده أو لم يرده؛ حتى لو أراد أن يقول: "سبحان الله" فجرى على لسانه "أنت طالق" أو "أنت حر"، يقع الطلاق أو العتاق؛ نعم لو أراد في "أنت طالق" رفع حقيقة القيد يصدق ديانة لا قضاء.
والكناية تحتاج إلى النية أو ما يقوم مقامها من دلالة الحال ليزول ما فيها من استتار المراد والتردد فيه" (At-Talwîh, p. 261).
----- Le terme Sarîh de premier ordre ayant été prononcé induit son sens unique.
----- Et qu'en est-il des termes "Sarîh de second ordre" : ceux qui possèdent un sens premier et un sens secondaire ?
----- C'est l'Usage général qui détermine si tel sens (autre que le sens premier) est en soi possible, ou pas.
----- Ensuite, parfois c'est l'identité du locuteur et de l'interlocuteur qui constitue un indice qui va déterminer quel est le sens premier et quel est le sens second du terme ayant été employé. Cela est vrai pour les termes de type B.B.B.C, tels que le terme "Salât". En effet :
--- ce terme possède, à l'origine en langue arabe, pour sens premier (et donc pour sens propre), celui de "Du'â" (simple prière) ;
--- or, dans l'usage du Dîn ul-islâm, son sens propre y est : "prière rituelle" (At-Talwîh, p. 156), et le sens de "simple prière" est devenu son sens figuré. Ce terme est donc un Manqûl Shar'î. Et quand ce sont deux musulmans qui conversent, ce terme "Salât" est haqîqa lorsqu'il signifie : "prière rituelle", et est majâz lorsqu'il signifie : "simple prière".
"وأما المنقول فمنه ما غلب في [ما كان] معنى مجازي للموضوع الأول، حتى هجر [المعنى] الأول. وهو حقيقة في الأول مجاز في الثاني من حيث اللغة؛ وبالعكس) أي حقيقة في الثاني مجاز في الأول (من حيث الناقل، وهو إما الشرع أو العرف أو الاصطلاح" (At-Tawdhîh, pp. 155-156).
----- Enfin, la règle est que c'est le sens premier qui sera retenu, sans besoin aucun de demander au locuteur ce qu'il voulait en signifier (sauf indice détournant le terme de ce sens premier). C'est-à-dire qu'en soi il désigne le sens premier qu'il a, et ce sans besoin que le locuteur précise l'intention qu'il avait, ni qu'on vérifie si un indice détournant le sens du mot n'était pas présent.
- La règle de base est donc que ce mot indique son sens premier.
- Cependant, si le locuteur certifie qu'il a utilisé ce terme dans son sens secondaire (sens présent dans l'usage, mais connu comme étant secondaire) :
----- le mot revêt alors son sens secondaire ;
----- sauf si un indice est présent dans la situation d'énonciation (دلالة الحال, Dalâlat ul-hâl) qui montre que le locuteur avait bien voulu en signifier le sens premier, et qu'il ment donc en affirmant avoir voulu en signifier le sens second : le mot revêt alors son sens premier.
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----- Par contre, du terme Muhtamal qu'un locuteur a prononcé, il faudra, avant même d'attribuer à ce terme tel sens plutôt que tel autre sens, vérifier l'intention du locuteur :
--------- soit le locuteur exprime (par un indice présent durant sa locution, ou par un propos clair, ultérieur à la locution) quelle signification il lui avait conférée,
--------- soit la situation d'énonciation est l'indice (دلالة الحال) déterminant la signification du terme.
On voit que ce qui est à prendre en considération pour déterminer ce que sont le sens premier et le sens second d'un terme, c'est l'ensemble des 2 choses suivantes :
--- primo le moment où la conversation se fait (cela car l'Usage Général modifie, dans le temps, le sens de certains termes) ;
--- secundo la terminologie que les deux interlocuteurs partagent (cela car les terminologies confèrent des sens différents au même terme : le terme "opération" n'a pas le même sens chez les mathématiciens que chez les chirurgiens).
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– II) Pour ce qui est des Signes Gestuels :
Al-Bukhârî écrit : "باب الإشارة في الطلاق والأمور" (Al-Jâmi' us-Sahîh, Kitâb ut-talâq).
Et, sous ce titre, il a placé de nombreux hadîths où on voit le Prophète (sur lui soit la paix) faire comprendre quelque chose par un simple geste de sa part.
Il y a par ailleurs le fait de répondre à la salutation rituelle de quelqu'un ("As-salâmu 'alaykum") pendant qu'on accomplit la prière rituelle :
--- la lui rendre verbalement (I), cela est interdit ;
--- la lui rendre par signe, par un bref geste (II), cela est soit recommandé (école shafi'ite), soit autorisé (malikites et hanbalites), soit déconseillé mais n'annulant pas la prière rituelle (hanafites).
Il faut également rappeler que certains Gestes ont des sens différents, selon l'Usage régional. Il existe donc, ici aussi, le Sarîh et le Muhtamal.
Il existe encore des gestes qui sont Tawriya : ils sont faits pour faire laisser quelqu'un croire autre chose que ce qui est réel (sans que cela soit du mensonge), parce que le réel est désagréable.
--- Ainsi en est-il de ce que le hadîth suivant véhicule : "عن عائشة، قالت: قال النبي صلى الله عليه وسلم: "إذا أحدث أحدكم في صلاته، فليأخذ بأنفه، ثم لينصرف" (Abû Dâoûd, n° 1114). "قال الطيبي: أمر بالأخذ ليخيل أنه مرعوف، وليس هذا من الكذب، بل من المعاريض بالفعل، ورخص له في ذلك لئلا يسول له الشيطان عدم المضي استحياء من الناس. وقال ابن الملك: فيه نوع أخذ بالأدب وإخفاء القبح، أي: صورة، والتورية بما هو أحسن، وليس هو من الرياء أو الكذب" (Mirqât ul-mafâtîh). "قال الخطابي في المعالم (ج1: ص248): إنما أمره أن يأخذ بأنفه ليوهم القوم أن به رعافاً. وفي هذا باب من الأخذ بالأدب في ستر العورة، وإخفاء القبيح من الأمر، والتورية بما هو أحسن منه، وليس يدخل هذا في باب الرياء والكذب، وإنما هو من باب التجمل، واستعمال الحياء، وطلب السلامة من الناس -انتهى. وقال التوربشتي: أمره بأخذ الأنف ليخيل أنه مرعوف، وهذا ليس من قبيل الكذب، بل من المعاريض بالفعل، ورخص له فيها وهدى إليها لئلا يسول له الشيطان المضي أي في الصلاة استحياء من الناس. وفيه أيضاً تنبيه على إخفاء في تلك الحالة -انتهى" (Mir'ât ul-mafâtîh).
--- Ce que le prophète Abraham (sur lui soit la paix) fit en jetant un regard vers les étoiles fut de la même veine.
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– III) Pour ce qui est de certaines Actions, dont le Sens varie :
– Prenons le fait pour un musulman de se prosterner devant la statue de :
--- un être auquel personne ne rend le culte : un roi, ou un personnage respecté : si ce musulman affirme qu'il a donné à sa prosternation le sens de "respect" et pas celui de "culte", il sera cru ; car d'une part que ce sens est reconnu à cette action (d'après certains ulémas), et d'autre part cet homme a exprimé le sens qu'il lui avait donné : sa prosternation est, même alors, interdite, mais ne sera pas considérée comme étant un acte de culte, donc de shirk billâh ;
--- Par contre, le fait de se prosterner devant la statue d'un être auquel des gens rendent le culte sera considéré comme étant du culte, même si le musulman prétend qu'il a seulement voulu lui témoigner du respect. Cela est mazinna de ce sens de culte.
Cheikh al-Barrâk affirme : "سئل الشيخ عبد الرحمن البراك: هل السجود لصنم زعيم من الزعماء، أو رجل من الكبراء، أو السجود للوثن يأتي فيه التفصيل؛ بأنه إن كان سجود عبادة فكفر وشرك، وإن كان للتحية والتعظيم فحرام؟ أم هو كفر مخرج من الملة، أي شرك أكبر؟
الجواب: الحمد لله. من سجد لصنمِ ما يُعبد من دون الله، من غير إكراه، فهو مشرك بالله، وإن زعم أنه لم يقصد السجود له بقلبه، فإن الحكم على الظواهر. ومن سجد لتمثال ملك من الملوك وزعم أنه يسجد تحية له لأنه عظيم، فهذا السجود معصية، لأنه وسيلة إلى الشرك الأكبر؛ إلا إن كان هذا المعظم من رؤوس الكفر والملاحدة فإن السجود له كفر، لأن ذلك يتضمن تعظيمه والرضا بما هو عليه" (fin de citation)
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– Prenons maintenant le fait de sacrifier un animal :
--- il y a celui qui le sacrifie en prononçant le nom de Dieu, pour se rapprocher de Lui ;
--- il y a celui qui le sacrifie en prononçant le nom d'un être autre que Dieu, en tant qu'offrande pour se rapprocher de cet être-là : celui-là se trouve dans le cas évoqué dans cette parole coranique : "وَمَا أُهِلَّ بِهِ لِغَيْرِ اللّهِ" (Coran 2/173 ; Coran 5/3 ; Coran 16/115) ("أَوْ فِسْقًا أُهِلَّ لِغَيْرِ اللّهِ بِهِ" : Coran 6/145) ;
--- et il y a celui qui le sacrifie sans prononcer de nom, mais dans un lieu où se trouve au moment du sacrifice le symbole érigé d'un être (forcément autre que Dieu) (ou dans un lieu consacré au moment du sacrifice à autre que Dieu) : celui-là tombe sous le coup de cette autre parole coranique : "وَمَا ذُبِحَ عَلَى النُّصُبِ" (Coran 5/3) ; dans le passage, ont bien été distingués : "وَمَا أُهِلَّ لِغَيْرِ اللّهِ بِهِ وَالْمُنْخَنِقَةُ وَالْمَوْقُوذَةُ وَالْمُتَرَدِّيَةُ وَالنَّطِيحَةُ وَمَا أَكَلَ السَّبُعُ إِلاَّ مَا ذَكَّيْتُمْ وَمَا ذُبِحَ عَلَى النُّصُبِ") : cet animal est alors considéré comme "sacrifié pour autre que Dieu" : on le sait par la Dalâlat ul-hâl (cf. Bayân ul-qur'ân 3/4) ;
--- quant à celui qui le sacrifie en prononçant le nom de Dieu, mais dans un lieu où un tel symbole était présent dans le passé, celui-là est dans le tashabbuh madhmûm : le hadîth suivant le concerne : "عن ثابت بن الضحاك قال: نذر رجل على عهد رسول الله صلى الله عليه وسلم أن ينحر إبلا ببوانة فأتى النبي صلى الله عليه وسلم، فقال: إني نذرت أن أنحر إبلا ببوانة. فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "هل كان فيها وثن من أوثان الجاهلية يعبد؟" قالوا: لا. قال: "هل كان فيها عيد من أعيادهم؟" قالوا: لا. قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أوف بنذرك. فإنه لا وفاء لنذر في معصية الله، ولا فيما لا يملك ابن آدم" (Abû Dâoûd, 3313). "ويستفاد من الحديث: أنه لا يذبح بمكان يذبح فيه لغير الله، وهو ما ساقه المؤلف من أجله، والحكمة من ذلك ما يلي: الأول: أنه يؤدي إلى التشبه بالكفار. الثاني: أنه يؤدي إلى الاغترار بهذا الفعل، لأن من رآك تذبح بمكان يذبح فيه المشركون ظن أن فعل المشركين جائز. الثالث: أن هؤلاء المشركين سوف يقوون على فعلهم إذا رأوا من يفعل مثلهم" (Al-Qawl ul-mufîd).
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– Prenons le cas d'allumer une bougie :
--- en lieu normal, cela a le sens que la personne dit lui conférer : soit faire de la lumière, soit faire de l'ambiance, soit être une action cultuelle ;
--- si cela est fait dans une église, ou devant une statue de Jésus, de Marie ou d'un saint reconnu dans le catholicisme, alors la situation indique (Dalâlat ul-hâl) que cela est une action cultuelle.
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– IV) Pour ce qui est de certains objets :
– Il y a certains objets qui ont été façonnés avec tel sens précis. Ainsi en est-il du crucifix porté dans le cou : c'est le signe que son porteur est chrétien.
– Et puis il y a l'objet qui, de façon courante, est utilisé sans qu'il ait un sens particulier. Cependant, à tel moment précis de l'année, ce même objet revêt bel et bien un sens particulier : si on l'expose alors à cette période précise de l'année, alors la situation montre que (dalâlat ul-hâl) on lui confère ce sens particulier. Ainsi en est-il de l'œuf caché et/ou exposé au printemps de chaque année : l'œuf symbolise ici la naissance, la vie, comme une allégorie à la renaissance de la nature au printemps. Il devient alors le symbole de la fête du printemps. En Allemagne, c'est un lapin, symbole pour sa part d'une déesse.
Même si la plupart des gens n'ont plus conscience aujourd'hui du sens de ces objets exposés lors de l'arrivée du printemps, leur sens originel (Sarîh de second ordre lors de cette occasion) ne s'est pas trouvé perdu (ce n'est donc pas un Manqûl).
Dès lors, exposer cet objet pendant cette période précisément constitue un indice par situation (دلالة الحال , Dalâlat ul-hâl) que l'objet revêt tel sens. Par contre, l'exposer à un moment autre ne lui confère pas ce sens.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).