Les 12 Munâfiq ayant cherché, lors du retour de la campagne de Tabûk, à faire chuter le Prophète (صلى الله عليه وسلّم) dans le fond d'un ravin, événement possiblement évoqué en Coran 9/74

I) Il y a la phrase suivante, à l'intérieur du verset Coran 9/74 : "وَهَمُّواْ بِمَا لَمْ يَنَالُواْ" : "Et ils ont eu l'intention de faire ce qu'ils n'ont pas obtenu", qui fait (d'après l'un des commentaires) allusion à l'affaire dite des "gens de la 'Aqaba" (أصحاب العقبة) :

Attention : Comme an-Nawawî l'a rappelé, il ne faut pas confondre :
--- cette appellation "gens de la 'Aqaba" (أصحاب العقبة), qui parle de 15 personnes ayant, lors du retour de la campagne de Tabûk (année 9 de l'hégire), emprunté un passage difficile sur le flanc d'une vallée, 12 d'entre ces personnes étant Munâfiqûn et n'ayant emprunté ce passage que pour essayer d'attenter à la vie du Prophète (sur lui soit la paix), qui s'y trouvait ;
--- avec celle plus connue de "gens de la 'Aqaba" (أصحاب العقبة), ou, plus exactement : "gens de la Première et de la Seconde Allégeances faites à al-'Aqaba" (أصحاب بيعة العقبة الأولى / أصحاب بيعة العقبة الثانية) : cette appellation-ci évoque ceux des Ansâr qui firent allégeance au Prophète (que Dieu le rapproche de Lui et le salue) à Minâ, près de Jamrat ul-'Aqaba, en les années 11 et 12 du prophétat : eux furent 12 et 73 sincères Compagnons respectivement. Lors de la Seconde de ces Allégeances, ils s'étaient engagés à accueillir le Prophète (sur lui soit la paix) dans leur ville, Yathrib (qui deviendra Médine), et à l'y défendre. Voici quelques relations évoquant les Gens de la seconde de ces deux Allégeances : "قال جابر: "أنا وأبي وخالي من أصحاب العقبة" (al-Bukhârî, 3678) ; "عن معاذ بن رفاعة بن رافع - وكان رفاعة من أهل بدر، وكان رافع من أهل العقبة، فكان يقول لابنه: "ما يسرني أني شهدت بدرا بالعقبة" (al-Bukhârî, 3772) ; "عن كعب بن مالك، أنه قال: "ولقد شهدت مع النبي صلى الله عليه وسلم ليلة العقبة، حين تواثقنا على الإسلام؛ وما أحب أن لي بها مشهد بدر وإن كانت بدر أذكر في الناس منها" (al-Bukhârî, 3676, etc., Muslim, 2769) ; "عن عمه، قال: أخبرني أبو إدريس عائذ الله، أن عبادة بن الصامت - من الذين شهدوا بدرا مع رسول الله صلى الله عليه وسلم، ومن أصحابه ليلة العقبة - أخبره" (al-Bukhârî, 3679).

Voici l'écrit de an-Nawawî : "وهذه العقبة ليست العقبة المشهورة بمنى التي كانت بها بيعة الأنصار - رضي الله عنهم. وإنما هذه عقبة على طريق تبوك، اجتمع المنافقون فيها للغدر برسول الله صلى الله عليه وسلم في غزوة تبوك؛ فعصمه الله منهم" (Shar'h Muslim, 17/125-126).

Le terme "'Aqaba" ne désigne pas le même lieu dans ces deux appellations.
Le fait est que "
'Aqaba " est un nom commun désignant : un chemin difficile en montagne : "المرقى الصعب من الجبال" (Al-Mu'jam ul-wassît).

-

II) Voici l'affaire des أصحاب العقبة :

Sur le chemin du retour de l'expédition de Tabûk (an 9 de l'hégire), en un lieu donné, le Prophète (sur lui soit la paix), devant franchir une vallée dont un flanc était assez abrupt, passa par un chemin difficile, en ce flanc ; il fit alors annoncer qu'il passait par là et que les autres personnes devaient passer par le bas de la vallée, plus facile ; 'Ammâr ibn Yâssir et Hudhayfa ibn ul-Yamân conduisaient sa monture (Hudhayfa à l'avant, et 'Ammâr à l'arrière).

Malgré l'annonce faite, un groupe de 15 personnes s'engagèrent dans ce chemin, alors que l'obscurité de la nuit tombait. Parmi elles :
--- 12 personnes étaient des hypocrites qui s'y étaient engagés avec l'objectif d'arriver jusqu'au Prophète - lequel se trouvait ainsi en situation vulnérable - et de le faire tomber dans le précipice. Ces personnes s'avancèrent sur ce chemin derrière le Prophète ;
--- 3 autres personnes étaient des Compagnons sincères, lesquels s'étaient pour leur part engagés dans ce passage sans penser à mal : en fait ils n'avaient pas entendu l'annonce de ne pas l'emprunter et de lui préférer le fond de la vallée, et ils ne savaient pas ce que le groupe des 12 qui les précédaient sur le chemin projetaient de faire.

Or le Prophète vit ces 12 s'avancer, et cria. 'Ammâr s'avança alors vers eux et, d'un bâton qu'il tenait, infligea des coups aux faces des montures arrivées les premières ; l'alerte lancée par le Prophète ainsi que la réaction de 'Ammâr obligèrent les malfaiteurs à s'en retourner sur leurs pas.
Pendant ce temps, le Prophète dit à Hudhayfa : "Fais-(la) avancer, fais-(la) avancer", et celui-ci tira sa monture vers l'avant, jusqu'à descendre du flanc de la vallée. Là, le Prophète descendit de sa monture.

'Ammâr l'ayant rejoint, le Prophète lui demanda s'il avait reconnu les protagonistes ; le fils de Yâssir répondit par la négative, vu qu'ils avaient tous le visage recouvert, mais dit avoir reconnu la plupart des montures. Alors le Prophète informa 'Ammâr du funeste dessein que ces 12 personnes avaient eu. Il le dit ensuite à d'autres personnes aussi. Ayant appris ce qui s'était passé, les 3 Compagnons s'étant engagés dans la même voie vinrent lui présenter leurs excuses (qu'il accepta) : eux ne savaient pas ce que ces 12 personnes avaient projeté de faire en s'engageant dans ce chemin, et ils n'avaient pas entendu l'annonce faite de ne pas s'y engager.

Par ailleurs, le lendemain matin (Shar'h ut-Tîbî), devant Hudhayfa uniquement, le Prophète nomma un à un ces 12 Hypocrites.
Hudhayfa lui ayant alors demandé pourquoi il ne les faisait pas exécuter, il répondit : "Je crains que les Arabes disent : "Une fois qu'il eut obtenu la victoire par le moyen de ses Compagnons, il se mit à les faire exécuter"".

Le Prophète dit aussi de ces "12 Hypocrites" qu'"ils n'entreront pas dans le Paradis jusqu'à ce que le chameau passe par le chas de l'aiguille" [cela fut l'annonce qu'ils demeureraient dans leur Hypocrisie, mourraient avec, et se présenteraient avec lors du Jugement Dernier] ; et que "8 d'entre eux, le pustule te sera suffisant pour (s'occuper d')eux : une mèche de feu qui apparaîtra dans leur épaule jusqu'à ressortir de leur poitrine. Et 4..." [le transmetteur Aswad ibn 'Âmir ne se souvient pas de la suite].

-
Parmi les 3 Compagnons sincères qui n'avaient nullement participé au complot et ne s'étaient pour leur part engagés sur ce chemin que parce que n'ayant pas entendu l'annonce d'interdiction de le faire, il y avait Abû Mûssâ al-ash'arî.

Or, plus tard, ce dernier eut une petite mésentente avec 'Ammâr ibn Yâssir.

En fait Abû Mûssâ al-ash'arî reconnaissait le califat de 'Alî, et il avait été maintenu par celui-ci comme gouverneur de la ville de Kûfa (FB 13/73). Mais quand 'Alî lui fit demander de mobiliser les gens pour que ceux-ci l'accompagnent dans sa marche vers Bassora, où se trouvaient le groupe de Aïcha, Tal'ha et az-Zubayr, Abû Mûssâ répondit qu'il ne considérait pas cela autorisé, et se mit à déconseiller aux habitants de la ville de se joindre au mouvement armé initié par le calife (FB 13/73). Mis au courant de ce fait, 'Alî ibn Abî Tâlib dépêcha 'Ammâr ibn Yâssir ainsi que al-Hassan (propre fils de 'Alî), pour mobiliser les habitants de Kûfa.

Echangeant avec 'Ammâr, Abû Mûssâ al-ash'arî ainsi qu'un autre Compagnon présent, Abû Mas'ûd al-bad'rî, lui dirent qu'ils trouvaient qu'il s'était engagé trop rapidement dans cette affaire (rapporté par al-Bukhârî).

Abû Mûssâ dit également à al-Hassan ibn 'Alî et 'Ammâr que ces groupes refusant de reconnaître l'autorité de 'Alî jusqu'à ce que celui-ci applique le talion aux meurtriers de 'Uthmân, ou exigeant cela de lui de façon organisée, entreprendre de les amener par la force à entrer dans le rang, cela risquait de constituer la qitâlu fitna qu'il avait entendu le Prophète annoncer comme devant se produire dans le futur (Al-Bidâya wa-n-Nihâya, 7/255).
Entendant cela, 'Ammâr se fâcha alors et tint à Abû Mûssâ des mots durs : "فغضب عمّار وسبّه" (BN 7/255) (voir aussi BN 7/256).

C'est peut-être à cette occasion de tension verbale que l'échange suivant (rapporté par Ahmad et d'autres) eut lieu entre eux deux.

'Ammâr demanda à Abû Mûssâ al-asha'rî : "Je te demande au nom de Dieu : Combien étaient les Gens de la 'Aqaba ?". Les personnes présentes l'ayant pressé de répondre, Abû Mûssâ dit : "On nous a informés qu'ils étaient 14." 'Ammâr lui rétorqua alors : "Si tu étais avec eux, alors ils étaient au nombre de 15 ! Le Messager de Dieu a excusé 3 d'entre eux, ceux qui dirent : "Nous n'avions pas entendu l'annonceur du Messager, et nous ne savions pas ce que ces gens avaient voulu faire". Je témoigne que les 12 restants sont en guerre contre Dieu et Son Messager dans ce monde ainsi que le jour où les témoins se lèveront" (rapporté par Ahmad).

Par ailleurs, en une tout autre occasion, ce même 'Ammâr fut questionné, cette fois par Qays ibn 'Abbâd, au sujet du fait qu'il s'était joint à 'Alî pour aller combattre ceux qui, à la tête d'un groupe, refusaient de reconnaître l'autorité de 'Alî jusqu'à ce que celui-ci applique la talion aux meurtriers de 'Uthmân, et ce en ces termes : "Votre combat que voilà, est-ce un avis que vous avez développé - or l'avis personnel est parfois correct, parfois erroné -, ou est-ce le Messager de Dieu qui le vous avait enjoint ?". 'Ammâr répondit alors : "Le Messager de Dieu ne nous avait rien enjoint qu'il n'ait enjoint à tous les hommes. Mais Hudhayfa m'a rapporté que le Messager de Dieu - que Dieu le rapproche de Lui et le salue - a dit : ""Dans ma Umma il y a 12 Hypocrites qui n'entreront pas dans le Paradis jusqu'à ce que le chameau passe par le chas de l'aiguille. 8 d'entre eux, le pustule te sera suffisant pour (s'occuper d')eux : une mèche de feu qui apparaîtra dans leur épaule jusqu'à ressortir de leur poitrine. Et 4..."" (rapporté par Muslim).

Dans son échange sus-cité avec Abû Mûssâ al-ash'arî, comme dans la réponse qu'il fit ici à Qays ibn 'Abbâd, 'Ammâr ibn Yâssir voulut leur exposer que l'offensive de 'Alî ibn Abî Tâlib contre les groupes ne reconnaissant pas son califat ou appelant - de façon organisée - à lui désobéir quant à l'application du talion aux assassins de 'Uthmân, cela était justifié et nécessaire, et il y participait d'ailleurs activement : 'Ammâr pensait en fait que c'étaient quelques-uns des 12 Munâfiq de al-'Aqaba (Munâfiq dont Hudhayfa avait entendu du Prophète les noms, mais pas lui, cependant qu'il avait reconnu la plupart de leurs montures), alors encore vivants, qui étaient à l'œuvre pour jeter le trouble entre différents Compagnons - Aïcha, Talh'a, az-Zubayr, Mu'âwiya, 'Amr ibn u-Âs - et Alî ibn Abî Tâlib : ils voulaient briser la cohésion de la Umma Muslima. Il ne fallait donc pas laisser leur objectif se réaliser, fût-ce par le biais de Compagnons sincères mais ne comprenant pas ce qui se tramait ; il fallait plutôt convaincre ces Compagnons de reconnaître immédiatement le califat de 'Alî et de se rallier à ses décisions quant à la remise à plus tard de l'application du talion ; et, s'ils ne comprenaient toujours pas, il fallait les y amener par la force, pour éviter la réalisation de l'objectif de ces Munâfiqûn : le morcellement de la Dâr ul-islâm en régions indépendantes l'une de l'autre, et, partant, son affaiblissement. "وحاصل جواب عمار رضي الله عنه أن النبي صلى الله عليه وسلم أخبر بأن بعض المنافقين يبقون بعده صلى الله عليه وسلم فيثيرون الفتن بين أصحاب النبي صلى الله عليه وسلم. فكأن عمارًا رضي الله عنه أشار إلى أن من قام حربًا على علي رضي الله عنه إنما فعل ذلك بتدسيس من هؤلاء المنافقين، وكان علي رضي الله عنه على حق، فوجب علينا مؤازرته ونصره. والله أعلم" (Al-Kawkab ul-wahhâj).
Car ce même 'Ammâr, une fois à Siffîn, parlant des gens de Shâm qu'ils combattaient - cette appellation "gens de Shâm" désignant à l'époque, en tout premier lieu, Mu'âwiya ibn Abî Suf'yân, qui était à leur tête -, a bien dit qu'ils n'étaient pas Kâfir mais "induits en erreur" : "J'étais, dit Ziyâd ibn ul-Hârith, à côté de 'Ammâr ibn Yâssir à Siffîn, mon genou touchant le sien. Quelqu'un dit alors : "Les gens de Shâm ont fait kufr !" 'Ammâr dit alors : "Ne dites pas cela ! Notre prophète et leur prophète est le même, notre Qib'la et leur Qib'la est la même. Ce sont des gens qui ont été induits en erreur, ayant dévié du vrai**. C'est donc un devoir pour nous de les combattre jusqu'à ce qu'ils reviennent au vrai**" (rapporté par Ibn Abî Shayba) [** il s'agit de la reconnaissance de l'autorité du calife, 'Alî ibn Abî Tâlib, sur également la région à la tête de laquelle ils se trouvaient].

-
Pour en revenir à l'occasion où 'Ammâr était à Kûfa, y ayant été dépêché par 'Alî avec le fils de celui-ci, al-Hassan... En chaire, le fils de Yâssir tint ce célèbre propos : "Aïcha s'est dirigée vers Bassora. Par Dieu, elle est épouse de votre Prophète dans (cette) vie basse et dans la vie dernière. Mais Dieu - Béni et Elevé - vous a mis à l'épreuve afin de savoir si c'est à Son (Ordre) que vous obéissez ou à (celui de) Aïcha" (rapporté par al-Bukhârî). Se mobiliser de la sorte, de façon organisée, pour exiger l'application du talion aux assassins de 'Uthmân, alors que cette application relève des prérogatives du calife, et que celui-ci, Alî, avait décidé, à cause de la situation dans laquelle il se trouve, de remettre cela à plus tard, cela était contraire à l'obéissance à Dieu. Cependant, vu que Aïcha, Tal'ha et az-Zubayr (que Dieu les agrée) étaient sincères et avaient fait cela par ijtihâd, ils n'ont pas acquis cela en tant que désobéissance à Dieu.

-
Hudhayfa ibn ul-Yamân avait pour sa part quitté ce monde en Safar de l'an 36 (une quarantaine de jours après l'assassinat de 'Uthmân), donc avant la bataille dite du Chameau (Jumâdâ al-âkhira 36) et celle de Siffîn (Safar 37).
Quant à 'Ammâr ibn Yâssir, il fut tué lors de cette seconde bataille.

Que Dieu agrée tous les Compagnons du Messager de Dieu.

At-Tôrpeshtî écrit : "ومنه حديث حذيفة رضي الله عنه عن النبي - صلى الله عليه وسلم -: "في أصحابي" أو قال: "في أمتي اثنا عشر منافقا" الحديث. قلت: صحبة النبي صلى الله عليه وسلم المعتد بها هي المقترنة بالإيمان. ولا يصح أن تطلق إلا على من صدق في إيمانه وظهر منه أمارته، دون من أغمض عليهم بالنفاق. وإضافتها إليهم لا تجوز إلا على المجاز، لتشبههم بالصحابة، وتسترهم بالكلمة، وإدخالهم أنفسهم في غمارهم. ولهذا قال: "في أصحابي"، ولم يقل: "من أصحابي"، وذلك مثل قولنا: "إبليس كان في الملائكة" أي: في زمرتهم؛ ولا يصح أن يقال: "كان من الملائكة"، فإن الله سبحانه وتعالى يقول: {كان من الجن}. وقد أسر إلى خاصته وذوي المنزلة من أصحابه أمْر هذه الفئة المشئومة المتلبسة، لئلا يقبلوا منهم الإيمان ولا يأمنوا من قبلهم المكر والخداع. ولم يكن يخفى على المحفوظين شأنهم لاشتهارهم بذلك في الصحابة؛ إلا أنهم كانوا لا يواجهونهم بصريح المقال أسوة برسول الله صلى الله عليه وسلم. وكان حذيفة أعلمهم بأسمائهم؛ وذلك لأنه كان ليلة العقبة مع النبي صلى الله عليه وسلم مرجعه من غزوة تبوك" (Shar'h ut-Tôrpeshtî 'alâ Mishkât il-massâbîh, n° 5917).

-

Sources du récit des "Gens de la 'Aqaba" ainsi que de ces dialogues :

--- "عن أبي وائل، قال: دخل أبو موسى وأبو مسعود على عمار، حيث بعثه علي إلى أهل الكوفة يستنفرهم، فقالا: "ما رأيناك أتيت أمرا أكره عندنا من إسراعك في هذا الأمر منذ أسلمت". فقال عمار: "ما رأيت منكما منذ أسلمتما أمرا أكره عندي من إبطائكما عن هذا الأمر". وكساهما حلة حلة، ثم راحوا إلى المسجد" (al-Bukhârî, 6689).

--- "عن شقيق بن سلمة، كنت جالسا مع أبي مسعود وأبي موسى وعمار، فقال أبو مسعود: "ما من أصحابك أحد إلا لو شئت لقلت فيه، غيرك. وما رأيت منك شيئا منذ صحبت النبي صلى الله عليه وسلم أعيب عندي من استسراعك في هذا الأمر". قال عمار: "يا أبا مسعود، وما رأيت منك ولا من صاحبك هذا شيئا منذ صحبتما النبي صلى الله عليه وسلم أعيب عندي من إبطائكما في هذا الأمر". فقال أبو مسعود - وكان موسرا -: "يا غلام هات حلتين"، فأعطى إحداهما أبا موسى والأخرى عمارا، وقال: "روحا فيه إلى الجمعة" (al-Bukhârî, 6690).

--- "عن أبي مريم عبد الله بن زياد الأسدي، قال: لما سار طلحة والزبير وعائشة إلى البصرة، بعث علي عمار بن ياسر وحسن بن علي، فقدما علينا الكوفة، فصعدا المنبر، فكان الحسن بن علي فوق المنبر في أعلاه، وقام عمار أسفل من الحسن، فاجتمعنا إليه، فسمعت عمارا، يقول: "إن عائشة قد سارت إلى البصرة. ووالله إنها لزوجة نبيكم صلى الله عليه وسلم في الدنيا والآخرة، ولكن الله تبارك وتعالى ابتلاكم، ليعلم إياه تطيعون أم هي" (al-Bukhârî, 6687).

--- "حدثنا أبو بكر بن أبي شيبة، حدثنا أسود بن عامر، حدثنا شعبة بن الحجاج، عن قتادة، عن أبي نضرة عن قيس، قال: قلت لعمار: "أرأيتم صنيعكم هذا الذي صنعتم في أمر علي، أرأيا رأيتموه أو شيئا عهده إليكم رسول الله صلى الله عليه وسلم؟" فقال: "ما عهد إلينا رسول الله صلى الله عليه وسلم شيئا لم يعهده إلى الناس كافة، ولكن حذيفة أخبرني عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "في أصحابي اثنا عشر منافقا؛ فيهم ثمانية لا يدخلون الجنة حتى يلج الجمل في سم الخياط، ثمانية منهم تكفيكهم الدبيلة؛ وأربعة" لم أحفظ ما قال شعبة فيهم" (Muslim, 2779/9).
--- "حدثنا محمد بن المثنى، ومحمد بن بشار - واللفظ لابن المثنى -، قالا: حدثنا محمد بن جعفر، حدثنا شعبة، عن قتادة، عن أبي نضرة، عن قيس بن عباد، قال: قلنا لعمار: "أرأيت قتالكم، أرأيا رأيتموه - فإن الرأي يخطئ ويصيب -؟ أو عهدا عهده إليكم رسول الله صلى الله عليه وسلم؟" فقال: "ما عهد إلينا رسول الله صلى الله عليه وسلم شيئا لم يعهده إلى الناس كافة"، وقال: "إن رسول الله صلى الله عليه وسلم، قال: "إن في أمتي" قال شعبة: وأحسبه قال: "حدثني حذيفة"، وقال غندر: أراه قال: "في أمتي اثنا عشر منافقا لا يدخلون الجنة ولا يجدون ريحها حتى يلج الجمل في سم الخياط؛ ثمانية منهم تكفيكهم الدبيلة، سراج من النار يظهر في أكتافهم، حتى ينجم من صدورهم" (Muslim, 2779/10).

--- "عن زياد بن الحارث، قال: كنت إلى جنب عمار بن ياسر بصفين، وركبتي تمس ركبته؛ فقال رجل: "كفر أهل الشام". فقال عمار: "لا تقولوا ذلك! نبينا ونبيهم واحد، وقبلتنا وقبلتهم واحدة. ولكنهم قوم مفتونون جاروا عن الحق؛ فحق علينا أن نقاتلهم حتى يرجعوا إليه" (Ibn Abî Shayba, 37841).

-
--- "حدثنا محمد بن عبد الله بن الزبير، وأبو نعيم، قالا: حدثنا الوليد يعني ابن جميع، قال أبو نعيم: عن أبي الطفيل، وقال محمد بن عبد الله: حدثنا أبو الطفيل، قال: لما أقبل رسول الله صلى الله عليه وسلم من غزوة تبوك، أمر مناديا فنادى: "إن رسول الله أخذ العقبة، فلا يأخذها أحد". فبينما رسول الله صلى الله عليه وسلم يقوده حذيفة ويسوق به عمار، إذ أقبل رهط متلثمون على الرواحل، غشوا عمارا وهو يسوق برسول الله صلى الله عليه وسلم. وأقبل عمار يضرب وجوه الرواحل. فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم لحذيفة: "قد، قد"، حتى هبط رسول الله صلى الله عليه وسلم. فلما هبط رسول الله صلى الله عليه وسلم، نزل. ورجع عمار، فقال: "يا عمار، هل عرفت القوم؟" فقال: "قد عرفت عامة الرواحل، والقوم متلثمون". قال: "هل تدري ما أرادوا؟" قال: "الله ورسوله أعلم". قال: "أرادوا أن ينفروا برسول الله صلى الله عليه وسلم فيطرحوه". قال: فسأل عمارٌ رجلًا** من أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم فقال: "نشدتك بالله، كم تعلم كان أصحاب العقبة؟"، فقال: "أربعة عشرفقال: "إن كنت فيهم فقد كانوا خمسة عشر". فعذر رسول الله صلى الله عليه وسلم منهم ثلاثة قالوا: "والله ما سمعنا منادي رسول الله، وما علمنا ما أراد القوم". فقال عمار: "أشهد أن الاثني عشر الباقين حرب لله ولرسوله في الحياة الدنيا ويوم يقوم الأشهاد". قال الوليد: وذكر أبو الطفيل في تلك الغزوة أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال للناس - وذكر له أن في الماء قلة -، فأمر رسول الله صلى الله عليه وسلم مناديا فنادى أن: "لا يرد الماء أحد قبل رسول الله". فورده رسول الله صلى الله عليه وسلم، فوجد رهطا قد وردوه قبله، فلعنهم رسول الله صلى الله عليه وسلم يومئذ" (Ahmad, 23792)
(** هو أبو موسى الأشعريّ، كما صرح به في رواية ابن أبي شيبة الآتية بعد).

--- "أخبرنا أبو عبد الله الحسين بن أبي نصر بن أبي حنيفة الحريمي بالحريم أن هبة الله أخبرهم أبنا الحسن أبنا أحمد ثنا عبد الله حدثني أبي ثنا يزيد أبنا الوليد يعني ابن عبد الله بن جميع عن أبي الطفيل قال: لما أقبل رسول الله صلى الله عليه وسلم من غزوة تبوك أمر مناديا فنادى: "إن رسول الله صلى الله عليه وسلم أخذ العقبة فلا يأخذها أحد". فبينا رسول الله صلى الله عليه وسلم يقوده حذيفة ويسوقه عمار، إذ أقبل رهط متلثمون على الرواحل غشوا عمارا وهو يسوق برسول الله صلى الله عليه وسلم. وأقبل عمار يضرب وجوه الرواحل. فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم لحذيفة: "قد قد" حتى هبط رسول الله صلى الله عليه وسلم نزل. ورجع عمار فقال: "يا عمار هل عرفت القوم؟" فقال: "قد عرفت عامة الرواحل والقوم متلثمون". قال: "هل تدري ما أرادوا؟" قال: "الله ورسوله أعلم". قال: "أرادوا أن ينفروا برسول الله صلى الله عليه وسلم فيطرحوه". قال: فسابّ عمار رجلا** من أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم فقال: "نشدتك بالله كم تعلم كان أصحاب العقبة؟" فقال: "أربعة عشر". فقال: "إن كنت فيهم فقد كانوا خمسة عشر. فعذر رسول الله صلى الله عليه وسلم منهم ثلاثة قالوا: "والله ما سمعنا منادي رسول الله صلى الله عليه وسلم وما علمنا ما أراد القوم". فقال عمار: "أشهد أن الاثني عشر الباقين حرب لله ورسوله في الحياة الدنيا ويوم يقوم الأشهاد". قال الوليد: وذكر أبو الطفيل في تلك الغزوة أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال للناس وذكر له أن في الماء قلة، فأمر رسول الله صلى الله عليه وسلم مناديا فنادى أن "لا يرد الماء أحد قبل رسول الله صلى الله عليه وسلم"؛ فورده رسول الله صلى الله عليه وسلم، فوجد رهطا قد وردوه قبله، فلعنهم رسول الله صلى الله عليه وسلم يومئذ. إسناده صحيح" (Al-Ahâdîth ul-mukhtâra, Dhiyâ' ud-dîn al-maqdissî, 260).
(** هو أبو موسى الأشعريّ، كما صرح به في رواية ابن أبي شيبة الآتية بعد).

--- "وأخبرنا أبو جعفر محمد بن أحمد أن فاطمة أخبرتهم أبنا محمد أبنا سليمان بن أحمد الطبراني ثنا عبد الله بن محمد بن العباس الأصفهاني ثنا أبو مسعود أحمد بن الفرات ثنا عبيد الله بن موسى ثنا الوليد بن عبد الله بن جميع عن أبي الطفيل قال: خرج رسول الله صلى الله عليه وسلم في غزوة تبوك، فانتهى إلى عقبة، فأمر مناديه فنادى: "لا يأخذن العقبة أحد، فإن رسول الله صلى الله عليه وسلم يأخذها". فكان رسول الله صلى الله عليه وسلم يسير وحذيفة يقوده وعمار يسوقه. فأقبل رهط متلثمين على الرواحل حتى غشوا النبي صلى الله عليه وسلم، فرجع عمار فضرب وجوه الرواحل؛ فقال النبي صلى الله عليه وسلم لحذيفة: "قد قد". فلحقه عمار فقال: "سق سق"، حتى أناخ. فقال لعمار: "هل تعرف القوم؟" فقال: "لا، كانوا متلثمين، وقد عرفت عامة الرواحل". فقال: "أتدري ما أرادوا برسول الله صلى الله عليه وسلم فيطرحوه من العقبة". فلما كان بعد ذلك، نزع بين عمار وبين رجل منهم** شيء مما يكون بين الناس؛ فقال****: "أنشدك بالله كم أصحاب العقبة الذين أرادوا أن يمكروا برسول الله صلى الله عليه وسلم؟" فقال*****: "ترى أنهم أربعة عشر. فإن****** كنت فيهم فقد كانوا خمسة عشر. ويشهد عمار أن منهم اثني عشر حربا لله ورسوله في الحياة الدنيا ويوم يقوم الأشهاد" (Al-Ahâdîth ul-mukhtâra, Dhiyâ' ud-dîn al-maqdissî, 261).
(** هو أبو موسى الأشعريّ، كما صرح به في رواية ابن أبي شيبة الآتية بعد)
(**** هذا القائل هو عمّار)
(***** وهذا القائل هو أبو موسى)
(****** الصواب أنّ هذه ليست مقولة أبي موسى بل مقولة مُخاطَبِه عمّارٍ، كما جاء في روايتي ابن أبي شيبة وأحمد، وكما يظهر من الجملة التي أتت بعد: "ويشهد عمار أن منهم اثني عشر").
-

--- Abu-t-Tufayl est lui-même un Sahâbî ; son nom est 'Âmir ibn Wâthila al-kinânî. Il s'était rangé aux côtés de 'Alî dans les campagnes de celui-ci. D'après la relation de al-Bazzâr, c'est de Hudhayfa qu'il tient le récit de cet événement s'étant déroulé lors du retour de la campagne de Tabûk (Musnad ul-Bazzâr, n° 2800).
Al-Bazzâr écrit ensuite : "وقد روي عن حذيفة من غير هذا الوجه، وهذا الوجه أحسنها اتصالا وأصلحها إسنادا؛ إلا أن أبا الطفيل قد روى عن النبي صلى الله عليه وسلم أحاديث. والوليد بن جميع هذا فمعروف، إلا أنه كانت فيه شيعية شديدة، وقد احتمل أهل العلم حديثه وحدثوا عنه" (
Musnad ul-Bazzâr, après la relation n° 2800).

-
--- "أخبرنا أبو الحسن: علي بن أحمد بن عبدان، أخبرنا أحمد بن عبيد الصفار، حدثنا أبو عمرو الحراني، حدثنا أبو الأصبع عبد العزيز بن يحيى الحراني، حدثنا محمد بن سلمة، عن محمد بن إسحاق، عن الأعمش، عن عمرو بن مرة، عن أبي البختري، عن حذيفة بن اليمان، قال: "كنت آخذا بخطام ناقة رسول الله صلى الله عليه وسلم أقود به، وعمار يسوقه"، أو: "أنا أسوقه، وعمار يقوده. حتى إذا كنا بالعقبة فإذا أنا باثنى عشر راكبا، قد اعترضوه فيها، قال: فأنبهت رسول الله صلى الله عليه وسلم بهم، فصرخ بهم، فولوا مدبرين. فقال لنا رسول الله صلى الله عليه وسلم: "هل عرفتم القوم؟" قلنا: "لا، يا رسول الله، كانوا متلثمين، ولكنا قد عرفنا الركاب"، قال: "هؤلاء المنافقون إلى يوم القيامة، وهل تدرون ما أرادوا؟" قلنا: "لا"، قال: "أرادوا أن يزحموا رسول الله صلى الله عليه وسلم في العقبة، فيلقوه منها". قلنا: "يا رسول الله أو لا تبعث إلى عشائرهم حتى يبعث إليك كل قوم برأس صاحبهم؟" قال: "لا، أكره أن تحدث العرب بينها أن محمدا قاتل بقوم، حتى إذا أظهره الله بهم أقبل عليهم يقتلهم"، ثم قال: اللهم ارمهم بالدبيلة". قلنا: "يا رسول الله، وما الدبيلة؟" قال: "شهاب من نار يقع على نياط قلب أحدهم فيهلك" (Dalâ'ïl un-nubuwwa, al-Bayhaqî : il s'y trouve la 'an'ana de Ibn Is'hâq).

--- "عن عروة، قال: ورجع رسول الله صلى الله عليه وسلم قافلا من تبوك إلى المدينة، حتى إذا كان ببعض الطريق، مكر برسول الله صلى الله عليه وسلم ناس من أصحابه فتآمروا عليه أن يطرحوه في عقبة في الطريق. فلما بلغوا العقبة أرادوا أن يسلكوها معه، فلما غشيهم رسول الله صلى الله عليه وسلم أخبر خبرهم، فقال: "من شاء منكم أن يأخذ بطن الوادي فإنه أوسع لكم"، وأخذ النبي صلى الله عليه وسلم العقبة، وأخذ الناس بطن الوادي إلا النفر الذين مكروا برسول الله صلى الله عليه وسلم لما سمعوا بذلك، استعدوا وتلثموا، وقد هموا بأمر عظيم. وأمر رسول الله صلى الله عليه وسلم حذيفة بن اليمان وعمار بن ياسر، فمشيا معه مشيا، وأمر عمارا أن يأخذ بزمام الناقة، وأمر حذيفة أن يسوقها. فبينا هم يسيرون إذ سمعوا بالقوم من ورائهم قد غشوهم، فغضب رسول الله صلى الله عليه وسلم، وأمر حذيفة أن يردهم، وأبصر حذيفة غضب رسول الله صلى الله عليه وسلم. فرجع ومعه محجن، فاستقبل وجوه رواحلهم، فضربها ضربا بالمحجن، وأبصر القوم وهم متلثمون، لا يشعر إنما ذلك فعل المسافر، فرعبهم الله عز وجل حين أبصروا حذيفة، وظنوا أن مكرهم قد ظهر عليه، فأسرعوا حتى خالطوا الناس. وأقبل حذيفة حتى أدرك رسول الله صلى الله عليه وسلم، فلما أدركه، قال: "اضرب الراحلة يا حذيفة، وامش أنت يا عمار"، فأسرعوا حتى استوى بأعلاها فخرجوا من العقبة ينتظرون الناس، فقال النبي صلى الله عليه وسلم لحذيفة: "هل عرفت يا حذيفة من هؤلاء الرهط أو الركب، أو أحدا منهم؟" قال حذيفة: "عرفت راحلة فلان وفلان"، وقال: "كانت ظلمة الليل، وغشيتُهم وهم متلثمون"، فقال صلى الله عليه وسلم: "هل علمتم ما كان شأن الركب وما أرادوا؟" قالوا: "لا والله يا رسول الله"، قال: "فإنهم مكروا ليسيروا معي حتى إذا أظلمت في العقبة طرحوني منها"، قالوا: "أفلا تأمر بهم يا رسول الله إذا جاءك الناس فتضرب أعناقهم؟" قال: "أكره أن يتحدث الناس ويقولوا إن محمدا قد وضع يده في أصحابه". فسماهم لهما، وقال: "اكتماهم" (Dalâ'ïl un-nubuwwa, al-Bayhaqî, mursal).

--- "قوله تعالى: {وهموا بما لم ينالوا} يعني: المنافقين من قتل النبي صلى الله عليه وسلم ليلة العقبة في غزوة تبوك. وكانوا اثني عشر رجلا. قال حذيفة: "سماهم رسول الله صلى الله عليه وسلم حتى عدهم كلهم. فقلت: "ألا تبعث إليهم فتقتلهم؟" فقال: "أكره أن تقول العرب: "لما ظفر بأصحابه، أقبل يقتلهم". بل يكفيهم لله بالدبيلة." قيل: "يا رسول الله وما الدبيلة؟" قال: "شهاب من جهنم يجعله على نياط فؤاد أحدهم حتى تزهق نفسه." فكان كذلك" (Tafsîr ul-Qurtubî, au sujet de Coran 9/74) (la même relation figure dans Tafsîr ul-Baghawî, mais cette fois en commentaire de Coran 9/65).

-
--- "حدثنا زهير بن حرب، حدثنا أبو أحمد الكوفي، حدثنا الوليد بن جُمَيع، حدثنا أبو الطفيل، قال: كان بين رجل من أهل العقبة** وبين حذيفة*** بعض ما يكون بين الناس، فقال****: "أنشدك بالله كم كان أصحاب العقبة؟" قال فقال له القوم: "أخبره إذ سألك." قال*****: "كنا نخبر أنهم أربعة عشر. فإن****** كنت منهم فقد كان القوم خمسة عشر. وأشهد بالله أن اثني عشر منهم حرب لله ولرسوله في الحياة الدنيا ويوم يقوم الأشهاد. وعذر ثلاثة، قالوا: "ما سمعنا منادي رسول الله صلى الله عليه وسلم ولا علمنا بما أراد القوم." وقد كان في حرة فمشى فقال: "إن الماء قليل، فلا يسبقني إليه أحد"، فوجد قوما قد سبقوه، فلعنهم يومئذ" (Muslim, 2779/11)
(** هو أبو موسى الأشعريّ، كما صرح به في رواية ابن أبي شيبة التالية)
(*** لعل الصواب: عمّار بن ياسر، كما جاء في روايات أحمد والضياء المذكورة فوق)
(**** هذا القائل هو عمّار)
(***** وهذا القائل هو أبو موسى)
(****** الصواب أنّ هذه ليست مقولة أبي موسى بل مقولة مُخاطَبِه عمّارٍ، كما جاء في روايات ابن أبي شيبة وأحمد والضياء).

--- "الفضل بن دكين، عن الوليد بن جميع، عن أبي الطفيل، قال: كان بين حذيفة*** وبين رجل منهم** من أهل العقبة بعض ما يكون بين الناس، فقال: "أنشدك بالله، كم كان أصحاب العقبة؟" فقال القوم: "فأخبره فقد سألك". فقال أبو موسى الأشعري: "قد كنا نخبر أنهم أربعة عشر"، فقال حذيفة***: "وإن كنت فيهم فقد كانوا خمسة عشر. أشهد بالله أن اثني عشر منهم حرب الله ورسوله في الحياة الدنيا ويوم يقوم الأشهاد. وعذر ثلاثة قالوا: "ما سمعنا منادي رسول الله صلى الله عليه وسلم، ولا علمنا ما يريد القوم" (Ibn Abî Shayba, 38259)
(*** لعل الصواب: عمّار بن ياسر، كما جاء في رواية أحمد وروايتي الضياء المذكورة فوق)
(** هو أبو موسى الأشعريّ نفسه، كما جاء في روايتي أحمد والضياء المذكورتين فوق: "رجلًا من أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم")
.

--- "حدثنا محمد بن عثمان بن أبي شيبة، ثنا مصعب بن عبد الله الزبيري، حدثنا محمد بن عمر الواقدي، عن ابن أبي حبيبة، عن داود بن الحصين، عن عبد الرحمن بن جابر، عن أبيه، قال: كان بين عمار بن ياسر ووديعة بن ثابت كلام، فقال وديعة لعمار: "إنما أنت عبد أبي حذيفة بن المغيرة، ما أعتقك بعد". قال عمار: "كم كان أصحاب العقبة؟" فقال: "الله أعلم". قال: "أخبرني عن علمك". فسكت وديعة، فقال من حضره: "أخبره عما سألك"، وإنما أراد عمار أن يخبره أنه كان فيهم، فقال: "كنا نتحدث أنهم أربعة عشر رجلا". فقال عمار: "فإن كنت فيهم فإنهم خمسة عشر". فقال وديعة: "مهلا يا أبا اليقظان أنشدك الله، أن تفضحني". فقال عمار: "والله ما سميت أحدا ولا أسميه أبدا، ولكني أشهد أن الخمسة عشر رجلا اثنا عشر منهم حرب لله ولرسوله في الحياة الدنيا ويوم يقوم الأشهاد" (at-Tabarânî, Al-Mu'jam ul-kabîr, 3016 : dha'îf à cause de al-Wâqidî).

-

III) Une autre parole de Hudhayfa :

--- "عن زيد بن وهب، قال: كنا عند حذيفة، فقال: "ما بقي من أصحاب هذه الآية إلا ثلاثة، ولا من المنافقين إلا أربعة." فقال أعرابي: "إنكم أصحاب محمد صلى الله عليه وسلم تخبرونا، فلا ندري. فما بال هؤلاء الذين يبقرون بيوتنا ويسرقون أعلاقنا؟" قال: "أولئك الفساق! أجل، لم يبق منهم إلا أربعة؛ أحدهم شيخ كبير لو شرب الماء البارد، لما وجد برده" (al-Bukhârî, 4381).

Ici il est relaté qu'un jour, Hudhayfa dit que, sur l'ensemble des Hypocrites qui vivaient à l'époque du Prophète (que Dieu le rapproche de Lui et le salue), il ne restait plus que 4 qui étaient vivants, l'un d'eux étant si vieux qu'il ne ressentait même plus la fraîcheur de l'eau qu'il buvait ; et que, sur l'ensemble des "Aïmmat ul-kufr" évoqués au verset 9/12, il ne restait plus que 3 qui étaient encore vivants.

--- Peut-être parlait-il là de 4 Hypocrites encore vivants sur seulement les 12 Hypocrites sus-évoqués, les "Gens de la 'Aqaba" (et non pas sur la totalité des Hypocrites étant présents à l'époque du Prophète, sur lui soit la paix) ?

--- Quant aux "Aïmmat ul-kufr" évoqués dans le verset "وَإِن نَّكَثُواْ أَيْمَانَهُم مِّن بَعْدِ عَهْدِهِمْ وَطَعَنُواْ فِي دِينِكُمْ فَقَاتِلُواْ أَئِمَّةَ الْكُفْرِ إِنَّهُمْ لاَ أَيْمَانَ لَهُمْ لَعَلَّهُمْ يَنتَهُونَ" (Coran 9/12) et dont Hudhayfa dit ici que seuls 3 d'entre eux étaient encore vivants au moment où il prononçait ces mots, leur cas est évoqué dans un autre article.

-

IV) Dieu peut-il pardonner à, et guider, des Munâfiq ?

Oui.

Au sujet des Hypocrites Il a dit qu'il se peut qu'un nombre d'entre eux se repentent et deviennent de sincères croyants : "إِنَّ الْمُنَافِقِينَ فِي الدَّرْكِ الأَسْفَلِ مِنَ النَّارِ وَلَن تَجِدَ لَهُمْ نَصِيرًا إِلاَّ الَّذِينَ تَابُواْ وَأَصْلَحُواْ وَاعْتَصَمُواْ بِاللّهِ وَأَخْلَصُواْ دِينَهُمْ لِلّهِ فَأُوْلَئِكَ مَعَ الْمُؤْمِنِينَ وَسَوْفَ يُؤْتِ اللّهُ الْمُؤْمِنِينَ أَجْرًا عَظِيمًا" : "Les Hypocrites seront dans l'étage le plus bas du Feu, et tu ne trouveras pour eux aucun auxiliaire. Exception faite de ceux qui se sont repentis et ont arrangé, se sont cramponnés à Dieu et ont réservé leur culte pour Dieu : eux seront avec les Croyants. Et Dieu donnera aux Croyants une récompense énorme" (Coran 4/145-146).

Hudhayfa a lui aussi dit cela : "عن الأسود، قال: كنا في حلقة عبد الله فجاء حذيفة حتى قام علينا فسلم، ثم قال: "لقد أنزل النفاق على قوم خير منكم". قال الأسود: "سبحان الله! إن الله يقول: {إن المنافقين في الدرك الأسفل من النار}"، فتبسم عبد الله. وجلس حذيفة في ناحية المسجد. فقام عبد الله، فتفرق أصحابه. فرماني بالحصا، فأتيته، فقال حذيفة: "عجبت من ضحكه، وقد عرف ما قلت؛ لقد أنزل النفاق على قوم كانوا خيرا منكم، ثم تابوا، فتاب الله عليهم" (al-Bukhârî, 4326).

-
Ce n'est qu'au sujet de certains Hypocrites précis qu'il est dit que Dieu ne les guidera pas et qu'ils mourront dans l'incroyance, avec le Nifâq : "وَمِنْهُم مَّنْ عَاهَدَ اللّهَ لَئِنْ آتَانَا مِن فَضْلِهِ لَنَصَّدَّقَنَّ وَلَنَكُونَنَّ مِنَ الصَّالِحِينَ فَلَمَّا آتَاهُم مِّن فَضْلِهِ بَخِلُواْ بِهِ وَتَوَلَّواْ وَّهُم مُّعْرِضُونَ فَأَعْقَبَهُمْ نِفَاقًا فِي قُلُوبِهِمْ إِلَى يَوْمِ يَلْقَوْنَهُ بِمَا أَخْلَفُواْ اللّهَ مَا وَعَدُوهُ وَبِمَا كَانُواْ يَكْذِبُونَ أَلَمْ يَعْلَمُواْ أَنَّ اللّهَ يَعْلَمُ سِرَّهُمْ وَنَجْوَاهُمْ وَأَنَّ اللّهَ عَلاَّمُ الْغُيُوبِ" (Coran 9/75-78).
On ne sait pas précisément de qui ce verset parle.
Quant au récit mentionné en rapport avec ce verset et présentant la personne de Tha'laba ibn Hâtib comme protagoniste, la chaîne de narration en est très faible (Silsilat ul-ahâdîth idh-dha'îfa wa-l-mawdhû'a, n° 1607), alors même que Tha'laba est un Compagnon Bad'rî reconnu (Tafsîr ul-Qurtubî ; Al-Muhallâ, 12/137).
Ce n'est donc absolument pas Tha'laba ibn Hâtib.

-
Pour ce qui est du fait que quelqu'un ait eu le cœur scellé, Ibn ul-Qayyim écrit que cela ne se fait qu'après entêtement de sa part, et jamais au début : "فإن قيل: فإذًا جوزتم أن يكون الطبع والختم والقفل عقوبة وجزاء على الجرائم والإعراض والكفر السابق على فعل الجرائم. قيل: هذا موضع يغلط فيه أكثر الناس ويظنون بالله سبحانه خلاف موجب أسمائه وصفاته؛ والقرآن من أوله إلى آخره إنما يدل على أن الطبع والختم والغشاوة لم يفعلها الرب سبحانه بعبده من أول وهلة حين أمره بالإيمان أو بينه له؛ وإنما فعله بعد تكرار الدعوة منه سبحانه والتأكيد في البيان والإرشاد وتكرار الإعراض منهم والمبالغة في الكفر والعناد، فحينئذ يطبع على قلوبهم ويختم عليها، فلا تقبل الهدى بعد ذلك. والإعراض والكفر الأول لم يكن مع ختم وطبع، بل كان اختيارا؛ فلما تكرر منهم، صار طبيعة وسجية" (Shifâ' ul-'alîl, p. 244). Voilà qui relève du 'Adl (Agir par Justice) de Dieu.

Malgré tout, écrit-il encore, il se peut que, par Fadhl (Faveur), Dieu enlève le sceau qu'Il avait mis sur le cœur d'une telle personne, et le guide : "فصل: ومما ينبغي أن يعلم أنه لا يمتنع مع الطبع والختم والقفل حصول الإيمان، بأن يَفُكّ الذي خَتَم على القلب وطبع عليه وضرب عليه القفل ذلك الختْمَ والطابعَ والقفلَ، ويهديه بعد ضلاله ويعلمه بعد جهله ويرشده بعد غيه ويفتح قفل قلبه بمفاتيح توفيقه التي هي بيده" (Ibid., p. 242).

-
Le passage suivant, qui parle soit d'Hypocrites, soit d'Apostats (Tafsîr ul-Qurtubî), évoque d'abord la 'Adl ullâh, et ensuite la Fadhl ullâh : "كَيْفَ يَهْدِي اللّهُ قَوْمًا كَفَرُواْ بَعْدَ إِيمَانِهِمْ وَشَهِدُواْ أَنَّ الرَّسُولَ حَقٌّ وَجَاءهُمُ الْبَيِّنَاتُ وَاللّهُ لاَ يَهْدِي الْقَوْمَ الظَّالِمِينَ أُوْلَئِكَ جَزَآؤُهُمْ أَنَّ عَلَيْهِمْ لَعْنَةَ اللّهِ وَالْمَلآئِكَةِ وَالنَّاسِ أَجْمَعِينَ خَالِدِينَ فِيهَا لاَ يُخَفَّفُ عَنْهُمُ الْعَذَابُ وَلاَ هُمْ يُنظَرُونَ إِلاَّ الَّذِينَ تَابُواْ مِن بَعْدِ ذَلِكَ وَأَصْلَحُواْ فَإِنَّ الله غَفُورٌ رَّحِيمٌ. إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُواْ بَعْدَ إِيمَانِهِمْ ثُمَّ ازْدَادُواْ كُفْرًا لَّن تُقْبَلَ تَوْبَتُهُمْ وَأُوْلَئِكَ هُمُ الضَّآلُّونَ" (Coran 3/86-90).
--- Le premier verset de ce passage, le 3/86, évoque la 'Adl ullâh : Dieu ne guide pas de telles personnes ("كَيْفَ يَهْدِي اللّهُ قَوْمًا كَفَرُواْ بَعْدَ إِيمَانِهِمْ وَشَهِدُواْ أَنَّ الرَّسُولَ حَقٌّ وَجَاءهُمُ الْبَيِّنَاتُ وَاللّهُ لاَ يَهْدِي الْقَوْمَ الظَّالِمِينَ").
--- Les versets 3/87-88 énoncent le châtiment qui attend dans l'autre monde ces personnes Hypocrites (c'est-à-dire : si elles demeurent ainsi jusqu'à mourir avec leur Hypocrisie) ("أُوْلَئِكَ جَزَآؤُهُمْ أَنَّ عَلَيْهِمْ لَعْنَةَ اللّهِ وَالْمَلآئِكَةِ وَالنَّاسِ أَجْمَعِينَ خَالِدِينَ فِيهَا لاَ يُخَفَّفُ عَنْهُمُ الْعَذَابُ وَلاَ هُمْ يُنظَرُونَ").
--- Cependant, le verset 3/89 évoque la Fadhl ullâh : Dieu peut, par Pure Faveur de Sa part, guider de telles personnes aussi au repentir et au fait de réparer ("إِلاَّ الَّذِينَ تَابُواْ مِن بَعْدِ ذَلِكَ وَأَصْلَحُواْ فَإِنَّ الله غَفُورٌ رَّحِيمٌ") (Ibn ul-Jawzî : "وهذه الآية استثنت مَن تاب ممن لم يتب. وقد زعم قوم أنها نَسخت ما تضمنته الآيات قبلها من الوعيد. والاستثناء ليس بنسخ" : Zâd ul-massîr).
--- Enfin, le verset 3/90 parle de ceux qui ne quitteront pas l'Hypocrisie jusqu'à mourir avec : en effet, le fait d'"augmenter en kufr" ("ثُمَّ ازْدَادُواْ كُفْرًا") évoque : le fait d'être demeuré dans le kufr jusqu'à mourir ainsi (at-Thânwî reprenant l'avis de ar-Râzî).

-

V) Par contre, pour ce qui est des 12 Hypocrites sus-évoqués, les As'hâb ul-'Aqaba :

Aucun d'entre eux ne se repentit de son Nifâq Akbar, vu que le Prophète (sur lui soit la paix) avait annoncé qu'ils n'entreraient pas dans le Paradis.

-
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

Print Friendly, PDF & Email