Quelques causes de bénédiction particulière, dans l'autre monde, liée à la personne du Messager de Dieu (que la paix soit sur lui) ou au lien de parenté ou de mariage avec lui

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A lire avant cet article :

--- Rechercher la bénédiction (tabarruk) liée à de l'eau ou à des objets que le Prophète a utilisés, est-ce institué (mashrû') ?

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Rappel :

La tabarruk par des traces du Prophète (par exemple un cheveu de lui) – baraka dunyawiyya ou baraka dîniyyane constitue pas l'essentiel de la relation au Prophète.

L'essentiel de la relation des Compagnons avec le Prophète a été de suivre ses directives (itâ'a) et son modèle (ittibâ') – en termes aussi bien de croyances, de dispositions spirituelles du cœur, d'actions cultuelles vis-à-vis de Dieu, d'actions de bienfaisance vis-à-vis d'autrui et de respect des normes éthiques pour chaque action de la vie. On ne peut prétendre avoir recours à la tabarruk par des cheveux du Prophète par amour pour celui-ci, tout en minimisant - quand ce n'est pas : justifiant - ses perpétuels manquements aux normes enseignées par ce même Prophète !

Un hadîth – dont l'authenticité fait certes débat – est cité sur le sujet… Ayant vu des Compagnons pratiquer le tabarruk avec l'eau de ses ablutions et autres choses du même genre, le Prophète leur demanda : "Pourquoi faites-vous ceci ?" Ils répondirent : "Nous recherchons par cela la pureté et la bénédiction" (dans une autre version : "(Nous faisons ainsi) par amour pour toi"). Le Prophète leur dit alors : "Celui d'entre vous qui aime que Dieu l'aime ainsi que Son Messager, eh bien qu'il soit véridique, qu'il s'acquitte du dépôt [= qu'il soit honnête], et qu'il ne fasse pas du tort à son voisin" : "عن ابن شهاب قال: حدثني رجل من الأنصار أن رسول الله صلى الله عليه وسلم كان إذا توضأ أو تنخم ابتدر من حوله من المسلمين وضوءه ونخامته، فشربوه، ومسحوا به جلودهم، فلما رآهم يصنعون ذلك سألهم: "لم تفعلون هذا؟" قالوا: "نلتمس الطهور والبركة بذلك"، فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "من كان منكم يحب أن يحبه الله ورسوله، فليصدق الحديث وليؤد الأمانة ولا يؤذ جاره" (Mussanaf Abd ir-Razzâq, hadîth hassan d'après al-Albânî : Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, hadîth n° 2998, tome 6 pp. 1264-1266).
Certes, cet avis de al-Albânî a été discuté, d'autres que lui affirmant que ceci est plutôt un "hadîth dha'îf" (cliquez ici).

Cependant, il est malgré tout certain que la tabarruk par ces éléments ne constitue pas l'essence de la relation du musulman au Prophète (sur lui soit la paix) : il existe des choses beaucoup plus accentuées, qui sont les croyances, la spiritualité et les actions qu'il a enseignées que l'on doit les adopter.

C'est ce que ash-Shâtibî veut faire comprendre après avoir cité ce hadîth, en écrivant ceci : "فإن صح هذا النقل، فهو مشعر بأن الأولى تركه، وأن يتحرى ما هو الآكد والأحرى من وظائف التكليف، وما* يلزم الإنسان في خاصة نفسه. ولم يثبت من ذلك كله إلا ما كان من قبيل الرقية وما يتبعها، أو دعاء الرجل لغيره، على وجه سيأتي بحول الله" (Al-I'tissâm, tome 2 p. 11) * dans l'originel ce terme est "لا" ; mais j'ai cru comprendre qu'il s'agirait plutôt de "ما" (wallâhu A'lam).

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Ce rappel effectué, voici, ci-après, 3 aspects de bénédiction dans l'autre monde :
--- les 2 derniers sont liés non pas à une action pratiquée en conformité avec le message du dernier Prophète (sur lui soit la paix), mais à des choses liées à sa personne ;
--- quant au 1er, il constitue certes une action de bien (qui est recommandée
ta'abbudan), mais se restreint à avoir rendu des services dunyawî au Prophète (sur lui soit la paix).

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I) Le fait d'avoir protégé la personne du Prophète (sur lui soit la paix) ou de lui avoir rendu des services dunyawî, cela peut être la cause d'une intercession particulière de la part de celui-ci dans l'autre monde, mais ce à condition que la personne soit morte avec Asl ul-îmân (la Décision finale de donner préférence à cette cause du Pardon, ou à la cause du Châtiment temporaire, appartenant à Dieu et à Lui Seul) :

--- A Anas ibn Mâlik (que Dieu l'agrée) lui ayant demandé d'intercéder pour lui le Jour du Jugement, il répondit : "Je le ferai" : "عن أنس بن مالك، قال: "سألت النبي صلى الله عليه وسلم أن يشفع لي يوم القيامة، فقال: "أنا فاعل". قال: قلت: "يا رسول الله فأين أطلبك؟" قال: "اطلبني أول ما تطلبني على الصراط". قال: قلت: "فإن لم ألقك على الصراط؟" قال: "فاطلبني عند الميزان". قلت: "فإن لم ألقك عند الميزان؟" قال: "فاطلبني عند الحوض. فإني لا أخطئ هذه الثلاث المواطن" (at-Tirmidhî, 2433).
Cette promesse de la part du Prophète (sur lui soit la paix) constitue la bonne nouvelle que Anas ibn Mâlik mourra avec Asl ul-îmân, pouvant alors bénéficier, le Jour du Jugement, de l'intercession dont tous les croyants bénéficieront : "أسعد الناس بشفاعتي يوم القيامة: من قال "لا إله إلا الله" خالصا من قلبه - أو: نفسه" (al-Bukhârî, 99, 6201). Et dans le cadre de ce que Dieu a fait savoir ainsi au Prophète concernant Anas (qu'il mourra avec Asl ul-îmân), il s'agira d'une intercession particulière en sa faveur, dans la mesure où il a servi le Prophète. "سألت النبي صلى الله عليه وسلم أن يشفع لي يوم القيامة" أي الشفاعة الخاصة من بين هذه الأمة، دون الشفاعة العامة" (Tuhfat ul-ahwadhî).

--- "عن ربيعة بن كعب الأسلمي، قال: كنت أبيت مع رسول الله صلى الله عليه وسلم فأتيته بوضوئه وحاجته فقال لي: "سل" فقلت: "أسألك مرافقتك في الجنة". قال: "أو غير ذلك؟" قلت: "هو ذاك". قال: "فأعني على نفسك بكثرة السجود" : Rabî'a ibn Ka'b que Dieu l'agrée) apportait au Prophète (sur lui soit la paix) l'eau pour ses ablutions, ainsi que ce dont il avait besoin. Un jour, le Prophète lui dit : "Demande(-moi quelque chose dont tu as besoin)" ["سل" أي: اطلب مني حاجة" : Mirqât ul-mafâtîh ; cela peut-être pour le récompenser pour ses services : "أو في مقام المكافأة للخدمة" : Ibid.]. Rabî'a lui répondit : "Je te demande ta compagnie au Paradis" (Muslim, 489). La réponse de Rabî'a signifie : "Je te demande d'intercéder auprès de Dieu pour qu'il m'épargne du Feu et m'accorde le Paradis. Ensuite, si Dieu décide de m'y admettre, je te demande, ô Prophète, de m'accorder la chance d'y bénéficier de ta compagnie" ; le fait est que dans d'autres relations de ce même dialogue, onlit bien : "أسألك أن تشفع لي إلى ربك فيعتقني من النار" (Ahmad). Suite à cette demande, le Prophète resta un long moment silencieux, puis répondit : "Je le ferai ; aide-moi quant à ta personne par quantité de prosternations" : "إني فاعل، فأعني على نفسك بكثرة السجود" (lire mon article exposant cela). Durant ce moment de silence, le Prophète reçut probablement la révélation lui assurant que Rabî'a ibn Ka'b mourrait avec Asl ul-îmân.

--- C'est - والله أعلم - dans ce cadre que j'ai compris cette autre parole : A Uhud, à un moment donné le Prophète (sur lui soit la paix) se retrouva isolé parmi seulement 9 de ces Compagnons ; il dit alors à ceux-ci, désignant les ennemis qui étaient arrivés tout près : "Qui les repoussera de nous, et aura (alors) le Paradis ?" : "عن أنس بن مالك، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم أفرد يوم أحد في سبعة من الأنصار ورجلين من قريش، فلما رهقوه، قال: "من يردهم عنا وله الجنة؟" - أو: "هو رفيقي في الجنة؟" -. فتقدم رجل من الأنصار، فقاتل حتى قتل. ثم رهقوه أيضا، فقال: "من يردهم عنا وله الجنة؟" - أو: "هو رفيقي في الجنة؟" -. فتقدم رجل من الأنصار، فقاتل حتى قتل. فلم يزل كذلك حتى قتل السبعة. فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم لصاحبيه: "ما أنصفَْنا أصحابَُنا" (Muslim, 1789). Il voulait dire que l'action de protéger la personne du Prophète est acte conduisant au Paradis, et aussi qu'il intercéderait personnellement en faveur de celui qui ferait ainsi.

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--- Cependant, l'intercession en faveur d'une personne donnée, pour le Pardon et l'Admission au Paradis de celle-ci, ne sera possible que si cette personne meurt avec Asl ul-îmân.

----- Ainsi comprend-on le cas de Abû Tâlib : malgré toute la protection qu'il a apportée au Prophète, il sera dans le châtiment perpétuel, car étant mort sans Asl ul-îmân ; cela même si son châtiment sera allégé, à cause de quelque intercession de la part du Prophète : "عن العباس بن عبد المطلب رضي الله عنه، قال للنبي صلى الله عليه وسلم: "ما أغنيت عن عمك؟ فإنه كان يحوطك ويغضب لك!" قال: "هو في ضحضاح من نار، ولولا أنا لكان في الدرك الأسفل من النار" (al-Bukhârî, 3671, Muslim, 209) ; "عن أبي سعيد الخدري رضي الله عنه أنه سمع رسول الله صلى الله عليه وسلم، وذكر عنده عمه أبو طالب، فقال: "لعله تنفعه شفاعتي يوم القيامة، فيجعل في ضحضاح من النار يبلغ كعبيه، يغلي منه أم دماغه" (al-Bukhârî, 6196, Muslim, 210) ; cela exceptionnellement, à cause de la protection qu'il a apportée au Prophète bien que n'ayant pas adhéré à son message.

----- C'est aussi pourquoi un garçon jusqu'alors non-musulman qui servait lui aussi le Prophète, se convertit un jour à l'islam sur invitation du Prophète et après acquiescement de son père ; le Prophète dit alors à son sujet : "Louange à Dieu qui l'a sauvé du Feu (de la Géhenne)" : "عن أنس رضي الله عنه، قال: كان غلام يهودي يخدم النبي صلى الله عليه وسلم. فمرض، فأتاه النبي صلى الله عليه وسلم يعوده، فقعد عند رأسه، فقال له: "أسلم"، فنظر إلى أبيه وهو عنده فقال له: "أطع أبا القاسم" - صلى الله عليه وسلم. فأسلم، فخرج النبي صلى الله عليه وسلم وهو يقول: "الحمد لله الذي أنقذه من النار" (al-Bukhârî, 1290, 5333).
------- Soit ce garçon était déjà pubère ("ghulâm" signifiant "jeune garçon", mais pouvant parfois inclure le jeune qui est pubère mais paraît encore enfant) (Ibn Bâz a fait allusion à cela).
------- Soit ce garçon était alors impubère, et ce hadîth signifie : "S'il était demeuré jusqu'à sa puberté dans la non-reconnaissance de mon prophétat, alors même que celui-ci lui est parvenu, puis était mort plus tard ainsi, sans Asl ul-îmân, il aurait fait partie des gens de la Géhenne. Aussi, louange à Dieu qui l'a sauvé de cette fin, possible du point de vue de notre non-connaissance humaine de la destinée de chacun".

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II) L'affiliation d'une personne, par le sang ou par le mariage, avec le Prophète, cela peut être une cause parmi d'autres (sabab) d'intercession de la part du Prophète en faveur d'une levée de sanction dans l'autre monde, et ce à condition que la personne soit morte avec Asl ul-îmân (la Décision finale appartenant à Dieu et à Lui Seul) :

Cette communauté de sang ou ce lien par le mariage, avec le Prophète, cela peut être une cause supplémentaire (soit systématiquement accordée par Dieu, soit ponctuellement décidée par Dieu), du droit à bénéficier d'une intercession particulière de la part du Prophète le jour de la Résurrection ; cela conformément à ce hadîth : "كل سبب ونسب منقطع يوم القيامة، إلا سببي ونسبي" (Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, n° 2036 ; al-Albânî pense que ce hadîth est sahîh li ghayri-hî ; d'autres spécialistes pensent cependant qu'il est dha'îf) ; "سببي" veut ici dire : "صهري".

Cependant, de nouveau, cette intercession sera méritée à condition que la personne soit morte avec Asl ul-îmân. Sinon, cela n'aura pas d'incidence sur la perpétuité du châtiment.
--- Ce fut le cas de Âmina, mère du Prophète : même le droit d'intercéder pour elle en ce monde ne fut pas accordé au Prophète (sur lui soit la paix).
--- Et c'est ce qui est exposé dans ce célèbre verset coranique au sujet de l'épouse de Noé et de celle de Loth (sur eux soit la paix), qui dit : "Dieu a cité, comme exemple des gens qui ont mécru : la femme de Noé et la femme de Lot. Elles étaient mariées à deux serviteurs pieux parmi Nos serviteurs. Ceux-ci ne leur ont servi à rien par rapport au (la Décret de) Dieu, et il leur fut dit : "Entrez dans le Feu avec ceux qui (y) entrent" : "ضَرَبَ اللَّهُ مَثَلًا لِّلَّذِينَ كَفَرُوا اِمْرَأَةَ نُوحٍ وَاِمْرَأَةَ لُوطٍ كَانَتَا تَحْتَ عَبْدَيْنِ مِنْ عِبَادِنَا صَالِحَيْنِ فَخَانَتَاهُمَا فَلَمْ يُغْنِيَا عَنْهُمَا مِنَ اللَّهِ شَيْئًا وَقِيلَ ادْخُلَا النَّارَ مَعَ الدَّاخِلِينَ" (Coran 66/10) : le fait est que toutes deux demeurèrent kâfir en le message de leur mari.

Quant au célèbre hadîth où le Prophète s'est adressé à différents clans de la tribu des Quraysh (l'un d'eux étant son propre clan, Banû Hâshim, et même Banû 'Abd il-Muttalib), ainsi qu'à sa propre tante Safiyya et sa fille Fâtima, pour leur dire : "Sauvez vos personnes du Feu, car je ne suis maître de rien en votre faveur par rapport à Dieu. Je n'ai à votre égard qu'un lien de parenté que j'entretiendrai [en ce monde]" :
--- ce hadîth semble justement parler d'acquérir Asl ul-îmân (vu qu'il a été prononcé juste après la révélation du verset ordonnant au Prophète : "Et avertis ta famille proche") : le Prophète voulait dire qu'une personne qui meurt dans le Kufr Akbar, il ne pourra même pas intercéder pour elle le Jour du Jugement ;
--- par ailleurs, ne pas être maître de quoi que ce soit au sujet de ses proches, par rapport à Dieu, cela veut aussi dire : "ne pas pouvoir imposer quoi que ce soit face à la Décision de Dieu" ; même ceux qui seront morts avec Asl ul-îmân, le Prophète ne fera qu'intercéder pour eux auprès de Dieu : ; d'une part, la Décision Finale n'appartiendra qu'au Créateur ; en sus, le Messager ne pourra procéder à une intercession qu'après que le Créateur lui en aura donné l'autorisation (c'est ce qui explique ce hadîth : "لا ألفين أحدكم يوم القيامة على رقبته شاة لها ثغاء، على رقبته فرس له حمحمة، يقول: "يا رسول الله أغثني"، فأقول: "لا أملك لك شيئا، قد أبلغتك" : al-Bukhârî 2908, Muslim 1831 : cet échange aura lieu avant l'autorisation d'intercéder en faveur des gens ayant commis des péchés moindres que le Kufr Akbar : "أي: لا أملك لك مغفرة ولا شفاعة إلا إذا أذن الله له في الشفاعة. (...) ثم إنه صلى الله عليه وسلم بما قد جبله الله تعالى عليه من الرأفة والرحمة والخلق الكريم لا يزال يدعو الله تعالى ويرغب إليه في الشفاعة حتى يأذن الله تعالى له في الشفاعة، فيشفع في جميع أهل الكبائر من أمته" : Al-Muf'him).

Voici le texte du hadîth sus-évoqué (avec plusieurs de ses versions) : "عن أبي هريرة رضي الله عنه قال: قام رسول الله صلى الله عليه وسلم حين أنزل الله عز وجل: {وأنذر عشيرتك الأقربين}، قال: "يا معشر قريش - أو كلمة نحوها - اشتروا أنفسكم، لا أغني عنكم من الله شيئا. يا بني عبد مناف لا أغني عنكم من الله شيئا. يا عباس بن عبد المطلب لا أغني عنك من الله شيئا. ويا صفية عمة رسول الله لا أغني عنك من الله شيئا. ويا فاطمة بنت محمد سليني ما شئت من مالي لا أغني عنك من الله شيئا" (al-Bukhârî, 2602) ; "عن أبي هريرة رضي الله عنه، أن النبي صلى الله عليه وسلم، قال: "يا بني عبد مناف اشتروا أنفسكم من الله. يا بني عبد المطلب اشتروا أنفسكم من الله. يا أم الزبير بن العوام عمة رسول الله، يا فاطمة بنت محمد، اشتريا أنفسكما من الله لا أملك لكما من الله شيئا، سلاني من مالي ما شئتما" (al-Bukhârî, 3336) ; "عن أبي هريرة، قال: لما أنزلت هذه الآية {وأنذر عشيرتك الأقربين}، دعا رسول الله صلى الله عليه وسلم قريشا، فاجتمعوا فعم وخص، فقال: "يا بني كعب بن لؤي، أنقذوا أنفسكم من النار. يا بني مرة بن كعب، أنقذوا أنفسكم من النار. يا بني عبد شمس، أنقذوا أنفسكم من النار. يا بني عبد مناف، أنقذوا أنفسكم من النار. يا بني هاشم، أنقذوا أنفسكم من النار. يا بني عبد المطلب، أنقذوا أنفسكم من النار. يا فاطمة، أنقذي نفسك من النار. فإني لا أملك لكم من الله شيئا. غير أن لكم رحما سأبلها ببلالها" (Muslim, 204) ; "عن أبي هريرة، قال: لما نزلت {وأنذر عشيرتك الأقربين}، جمع رسول الله صلى الله عليه وسلم قريشا فخص وعم فقال: "يا معشر قريش أنقذوا أنفسكم من النار فإني لا أملك لكم من الله ضرا ولا نفعا. يا معشر بني عبد مناف أنقذوا أنفسكم من النار فإني لا أملك لكم من الله ضرا ولا نفعا. يا معشر بني قصي أنقذوا أنفسكم من النار فإني لا أملك لكم ضرا ولا نفعا. يا معشر بني عبد المطلب أنقذوا أنفسكم من النار فإني لا أملك لكم ضرا ولا نفعا. يا فاطمة بنت محمد أنقذي نفسك من النار فإني لا أملك لك ضرا ولا نفعا، إن لك رحما سأبلها ببلالها" (at-Tirmidhî, 3185).

Al-Mubârakpûrî écrit : "فإني لا أملك لك ضرا ولا نفعا" أي من غير إذنه تعالى؛ قال ترهيبا وإنذارا. وإلا، فقد ثبت فضل بعض هؤلاء المذكورين ودخولهم الجنة وشفاعته صلى الله عليه وسلم لأهل بيته وللعرب عموما ولأمته عامة، وقبول شفاعته فيهم، بالأحاديث الصحيحة. ويمكن أن يكون ورود تلك الأحاديث: بعد هذه القضية؛ قاله الطيبي" (Tuhfat ul-ahwadhî).

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III) La présence, sur le corps de quelqu'un étant inhumé, d'éléments provenant du corps du Prophète (sur lui soit la paix), cela constitue une cause parmi d'autres (sabab) en faveur d'une levée de sanction dans l'autre monde, et ce à condition que la personne soit morte avec Asl ul-îmân (la Décision finale appartenant à Dieu et à Lui Seul) :

--- Le Prophète (sur lui soit la paix) donna son pagne (hiqw) et dit lui-même de l'inclure dans le linceul de sa fille décédée, [Zaynab] : "عن أم عطية الأنصارية رضي الله عنها، قالت: دخل علينا رسول الله صلى الله عليه وسلم حين توفيت ابنته، فقال: "اغسلنها ثلاثا، أو خمسا، أو أكثر من ذلك إن رأيتن ذلك، بماء وسدر، واجعلن في الآخرة كافورا - أو شيئا من كافور -. فإذا فرغتن فآذنني". فلما فرغنا آذناه ، فأعطانا حقوه، فقال: "أشعرنها إياه" تعني إزاره" (al-Bukhârî, 1195, Muslim, 939). Voilà un cas de Tabarruk Dînî : il s'agit d'un cas de تبرّك بالتلبّس بأجزاء أو آثار جسمانية للنبي عليه الصلاة والسلام ; ceci reste différent du Tawassul bi Dhât in-Nabî, sallallâhu 'alayhi wa sallama, lequel relève d'une demande verbale adressée "à Dieu" mais que la personne Lui demande d'"accepter au nom du Prophète, sur lui soit la paix").
Ibn Hajar écrit que si le Prophète a volontairement retardé le fait de leur remettre son pagne, ne le leur ayant pas donné dès le début, c'est peut-être afin qu'il n'y ait pas de coupure entre le fait de quitter son corps pour être placé sur le corps de sa fille, et qu'il soit "récent de contact avec son noble corps" : "قيل: الحكمة في تأخير الإزار معه إلى أن يفرغن من الغسل ولم يناولهن إياه أوّلا ليكون قريب العهد من جسده الكريم حتى لا يكون بين انتقاله من جسده إلى جسدها فاصل" (FB, 3/166).
A partir de là, on peut proposer ce qui suit : Abdullâh ibn Omar a passé sa main tabarrukan sur l'endroit de la chaire du Prophète à Médine où celui-ci s'asseyait ("ورؤى ابن عمر واضعا يده على مقعد النبي صلى الله عليه وسلم من المنبر ثم وضعها على وجهه" : Ash-Shifâ, 2/47, 73) et d'autres Compagnons l'ont fait avec le pommeau de cette chaire ("وعن ابن قسيط والعتبي: كان أصحاب النبي صلى الله عليه وسلم إذا خلا المسجد جسوا رمانة المنبر التي تلي القبر بميامنهم ثم استقبلوا القبلة يدعون" : Ibid., 2/73). Or Mâlik a désapprouvé qu'on fasse cela ("وكره مالك التمسح بالمنبر، كما كرهوا التمسح بالقبر" (Iqtidhâ' us-sirât il-mustaqîm, p. 338). C'est peut-être que Imâmu Dâr il-hijra pensait que la tabarruk faite par un objet touché par le Prophète (sur lui soit la paix), cela ne peut se faire que peu de temps après le Prophète, car il reste quelque trace de sa sueur ou autre sur l'objet. Par contre, contrairement à ses cheveux, ce genre d'objet que le Prophète avait seulement touché, on ne pouvait pas en faire tabarruk longtemps après, car entre-temps tant d'autres personnes l'avaient à leur tour touché, et il ne restait plus de trace du Prophète. Ce serait peut-être la raison pour laquelle Mâlik a dit à son époque qu'on ne pouvait plus toucher la chaire du Prophète tabarrukan (lire mon article où cela est exposé).

--- Anas ibn Mâlik raconte : "Le Prophète (sur lui soit la paix) venait parfois dans la maison de Ummu Sulaym se reposer chez elle lorsque celle-ci ne se trouvait pas chez elle. Il vint un jour et s'endormit sur son lit. Quelqu'un vint la trouver et l'en informa. Elle vint alors, et voilà que le Prophète avait transpiré et que de la sueur se trouvait sur un morceau du lit qui était en cuir. Elle prit alors son coffret et se mit à éponger cette sueur puis à presser (le tissu employé) dans des fioles. Le Prophète sursauta. "Que fais-tu, Ummu Sulaym ? – Messager de Dieu, nous en espérons la bénédiction pour nos enfants. – Tu fais bien"" : "عن أنس بن مالك، قال: كان النبي صلى الله عليه وسلم يدخل بيت أم سليم فينام على فراشها، وليست فيه. قال: فجاء ذات يوم فنام على فراشها، فأتيت فقيل لها: هذا النبي صلى الله عليه وسلم نام في بيتك، على فراشك، قال فجاءت وقد عرق، واستنقع عرقه على قطعة أديم، على الفراش، ففتحت عتيدتها فجعلت تنشف ذلك العرق فتعصره في قواريرها، ففزع النبي صلى الله عليه وسلم فقال: "ما تصنعين، يا أم سليم؟" فقالت: "يا رسول الله نرجو بركته لصبياننا". قال: "أصبت" (Muslim 2331/84). Dans une autre version de ce récit, elle lui dit aussi qu'elle mélangeait cette sueur à du parfum à cause de sa suavité : "عن أنس بن مالك، قال: دخل علينا النبي صلى الله عليه وسلم فقال عندنا، فعرق، وجاءت أمي بقارورة، فجعلت تسلت العرق فيها، فاستيقظ النبي صلى الله عليه وسلم فقال: "يا أم سليم ما هذا الذي تصنعين؟" قالت: "هذا عرقك نجعله في طيبنا، وهو من أطيب الطيب" (Muslim 2331/83). Or, dans une des versions de ce récit, il est dit que lorsque Anas ibn Mâlik - le fils de Ummu Sulaym - fut à l'orée de la mort, il demanda qu'un peu de ce parfum (sukk) soit utilisé pour le parfum funéraire (hanût) qu'on utiliserait pour son corps : "عن أنس أن أم سليم كانت تبسط للنبي صلى الله عليه وسلم نطعا، فيقيل عندها على ذلك النطع. قال: فإذا نام النبي صلى الله عليه وسلم أخذت من عرقه وشعره، فجمعته في قارورة، ثم جمعته في سك. قال: فلما حضر أنس بن مالك الوفاة، أوصى إلي أن يجعل في حنوطه من ذلك السك، قال: فجعل في حنوطه" (al-Bukhârî 5925). De la part de Anas, ce fut là un cas de Tabarruk Dînî.

--- Sahl raconte qu'une femme apporta un manteau et dit au Prophète qu'elle l'avait tissé de ses propres mains pour lui, afin qu'il le porte. Sahl relate : "Le Messager de Dieu le prit, il en avait besoin." Il s'en revêtit et vint, quand quelqu'un lui demanda de le lui offrir. Le Prophète accepta. Comme il fit apporter le manteau à cet homme, les gens réprimandèrent celui-ci : "Tu n'as pas bien agi ! Tu le lui as demandé, alors que tu sais qu'il ne dit jamais "Non" à qui lui demande quelque chose." L'homme fit : "Je ne le lui ai demandé que pour que cela soit mon linceul le jour où je mourrai." Sahl raconte : "Cela fut effectivement le linceul de cet (homme)" : "عن سهل بن سعد، قال: جاءت امرأة ببردة، قال سهل: هل تدري ما البردة؟ قال: نعم، هي الشملة منسوج في حاشيتها. قالت: "يا رسول الله، إني نسجت هذه بيدي أكسوكها"، فأخذها رسول الله صلى الله عليه وسلم محتاجا إليها، فخرج إلينا وإنها لإزاره، فجسها رجل من القوم، فقال: "يا رسول الله، اكسنيها". قال: "نعم". فجلس ما شاء الله في المجلس، ثم رجع فطواها، ثم أرسل بها إليه. فقال له القوم: "ما أحسنت. سألتها إياه، وقد عرفت أنه لا يرد سائلا". فقال الرجل: "والله ما سألتها إلا لتكون كفني يوم أموت". قال سهل: فكانت كفنه" (al-Bukhârî 5473).

--- Cependant, de nouveau, pour que cette cause puisse produire un effet, il y a comme condition (shart) que la personne ait Asl ul-îmân.
C'est bien pourquoi, alors que Abdullâh ibn Ubayy Ibn Salûl a lui aussi bénéficié, après son décès et avant que sa tombe soit refermée, du fait que le Prophète a soufflé sur son corps avec quelques goulettes de salive, et lui a fait revêtir sa propre tunique : "فنفث فيه من ريقه، وألبسه قميصه" (al-Bukhârî 1211 etc., Muslim 2773), cela ne lui a servi à rien : Dieu a ensuite révélé à son sujet ce qu'il a révélé (lire notre article parlant de cela). La raison en est que la condition n'était pas présente en lui : il n'avait pas le minimum de foi (Asl ul-Îmân), car Hypocrite (Munâfiq bi nifâq akbar) ; or les éléments renfermant une bénédiction dînî ne confèrent pas celle-ci de façon inconditionnelle : il faut au moins avoir la foi que Dieu agrée.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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