– Dans un autre article, nous avons déjà parlé de la relation entre ce que la Révélation a apporté et ce que le 'Aql bi-l-Qalb pouvait trouver de lui-même. Selon cette perspective-là, il n'existe pas de points appartenant seulement à la catégorie nommée ci-après A et pas aussi aux autres.)
– Dans cet article-ci, cette fois, nous parlerons de la relation entre ce que la Révélation a apporté et ce que la 'Aql Mujarrad, Raison Pure, trouve d'elle-même.
"'Aqlî" signifie : "Rationnel".
Il existe aussi le terme "Ra'y" : il désigne : "ce que l'homme pense de lui-même", "l'avis qu'il a sur quelque chose". C'est en fait : "ce que le 'Aql voit" ("Ra-'â" signifiant "voir").
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Comme exposé dans un autre article (العلم - Ce que l'homme ne peut pas savoir - Ce qu'il peut savoir - Ce qu'il doit savoir - De quels outils dispose-t-il pour le savoir ?) :
– La faculté de Raisonnement ('Aql) n'apporte pas, à elle seule, de connaissance à l'homme. Son action ne vient que compléter ce qu'ont fourni comme matériau : les sens, le cœur et l'information reçue d'autrui.
– Par les informations qu'il reçoit venant de ses Sens (Hawâss), l'homme prend connaissance des tassawwur individuels (juz'î). Sa Raison en déduit la catégorie générale (kullî / naw').
– Par les informations qu'il reçoit venant de ses Sens, l'homme prend connaissance des tasdîqât qu'il a dûment observées. Sa Raison en déduit des règles générales, par induction (istiqrâ').
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I) Le qualificatif "Aqlî" a en fait plusieurs significations :
En effet, est "'Aqlî" ("Rationnel") :
– A) Ce qui ne contredit pas les données de la 'Aql (ما ليس معارضًا للعقل).
– B) Ce dont la 'Aql peut reconnaître la pertinence ou la non-pertinence (ما يعترف العقل بحقانيته أوعدله):
–--- 1) mais que la 'Aql ne pouvait pas établir d'elle-même, ayant eu besoin de l'apprendre par information tenue d'autrui (ما يحتاج العقل أن يعرفه بالقلب أو بالسمع).
–--- 2) et que la 'Aql peut établir d'elle-même :
–----- 2.1) mais après beaucoup d'expériences et, éventuellement, d'erreurs (ما يثبته العقل ولكن بعد الأخطاء والتجارب).
–----- 2.2) mais après de la réflexion (ما يرشد إليه العقل).
–----- 2.3) facilement, de façon formelle (ما يثبته العقل مع القطع به).
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II) Récapitulatif :
Est "'Aqlî", "Rationnel" :
– B.2.3) Ce que la 'Aql Pure peut établir d'elle-même facilement, et de façon certaine (ما يثبته العقل مع القطع به) : il s'agit de ce qu'elle a déduit de ce que les sens ont simplement observé (مشاهدة) :
--- "L'eau fait pousser les plantes."
– B.2.2) Ce que la 'Aql Pure peut établir d'elle-même, mais après de la réflexion (ما يرشد إليه العقل) :
--- "Dieu existe".
– B.2.1) Ce que la 'Aql Pure peut établir d'elle-même, mais après des expériences et éventuellement des erreurs (ما يثبته العقل ولكن بعد الأخطاء أو التجارب) :
--- Certains Ahkâm Ta'abbudiyya sont ainsi, comme par exemple : "Le système à intérêt est une mauvaise chose".
– B.1) Ce dont la 'Aql Pure peut reconnaître la cohérence, même si cette 'Aql Pure ne pouvait l'établir d'elle-même, car ayant eu besoin de l'avoir apprise (du Qalb et/ou du Wah'y) (ما يحتاج العقل أن يعرفه بالقلب أو بالسمع، ولكن يعترف العقل بحقانيته أوعدله بعد أن عرفه بالقلب أو بالسمع).
--- Un certain nombre de 'Aqâ'ïd relèvent de cette catégorie : "Il y aura un Jugement Dernier, et ce afin que chaque humain soit jugé et rétribué pour ses actes" ("إِنَّ السَّاعَةَ ءاَتِيَةٌ أَكَادُ أُخْفِيهَا لِتُجْزَى كُلُّ نَفْسٍ بِمَا تَسْعَى" : Coran 20/15) : la seule venue d'un tel jour du jugement, la 'Aql Pure a besoin de l'apprendre du Cœur ; quant à la façon exacte selon laquelle le Compte et la Rétribution se dérouleront, la 'Aql ne peut le savoir que par le Wah'y (cf. Hâdi-l-arwâh, pp. 499 et 502). Cependant, elle peut reconnaître la cohérence rationnelle de l'ensemble.
--- De même en est-il des 'Aqâ'ïd liés à certains Attributs de Dieu (je parle ici des Attributs qui ne sont pas des Sifât 'Aqliyya, justement) : ces Attributs-là, la 'Aql Pure n'aurait pas pu les établir d'elle-même, mais l'ensemble de ce que le Coran et la Sunna enseigne d'Attributs de Dieu, la 'Aql Pure en reconnaît la cohérence.
--- Certains Ahkâm Ta'abbudiyya Mah'dha sont également ainsi : "Le Mas'h aurait pu se faire sur le dessous des chaussettes, car c'est ce dessous qui est en contact avec le sol, et lui qui mérite donc plus d'être essuyé. Mais en fait non, le Mas'h se fait sur le dessus des chaussettes, car le Mas'h est la symbolique du lavage, or passer la main sur le dessous des chaussettes aurait sali la main."
– A) Ce qui ne contredit pas les données de la 'Aql (ما ليس معارضًا للعقل), même si la 'Aql ne peut pas confirmer ni infirmer sa pertinence rationnelle (et a fortiori ne pouvait pas l'établir d'elle-même).
--- Certaines 'Aqâ'ïd liées au Ghayb sont ainsi : "(Certaines) étoiles filantes sont en fait des projectiles lancés par des Anges sur des Djinns."
--- Certains Ahkâm Ta'abbudiyya Mah'dha sont également ainsi : "Il y a 5 prières quotidiennes qui sont obligatoires." Mais pourquoi pas 4, ou encore 8 ?
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III) Quelques explications supplémentaires :
– A) De :
- ce que les textes établis (sahîh) disent,
- et dont le sens est établi de façon formelle (qat'î) (à cause par exemple du Ijmâ' sur ce sens),
rien ne contredit la 'Aql Pure.
Ceci englobe autant toutes les règles ta'abbudî relatives aux 'âdât que toutes les règles qui sont ta'abbudî mah'dh, autant que toutes les croyances relatives à ce monde et toutes celles qui sont relatives à l'Invisible.
Tout ce que le Dîn dit est donc 'Aqlî en ce sens général A (ليس معارضًا للعقل).
Simplement il y a des éléments Dînî qui relèvent de cette catégorie A seulement (et pas aussi de la B). Et ces points du Dîn qui sont dans le A sans être aussi dans le B.1 ne sont pas 'Aqlî au sens B.1, mais sont 'Aqlî seulement au sens A (ليس معارضًا للعقل).
Ainsi en est-il de la croyance en le fait que certaines étoiles filantes sont en fait des projectiles lancés sur des djinns venus écouter des paroles des anges aux portes du Ciel. Cela est 'Aqlî, Rationnel, au sens où cela ne contredit rien de rationnel. Cependant, la Raison Pure, la 'Aql ne peut pas confirmer ni infirmer la pertinence rationnelle de ce propos.
Et pourquoi 5 prières quotidiennes obligatoires, et pas 4 (1 seule par 1/4 de jour) ? et pourquoi pas 8 (2 prières obligatoires par 1/4 de jour) ?
Le fait est que si on partage les 24 heures que dure un jour en 4 périodes liées aux positions du soleil (coucher du soleil jusqu'à la moitié de la nuit ; moitié de la nuit jusqu'au lever du soleil ; lever du soleil jusqu'au zénith ; zénith jusqu'au coucher du soleil), on s'aperçoit que pour chacun de ces 1/4, il existe 2 prières : respectivement : maghrib et 'ishâ ; tahajjud et sub'h ; ishrâq et dhuhâ ; zuhr et 'asr (avec quelques "débordements" pour certaines de ces prières). Ce qui donne un total de 8 prières quotidiennes.
Or 5 ont été rendues obligatoires, et 3 facultatives.
Et pourquoi pas 4 seulement obligatoires ? ou toutes les 8 obligatoires ?
Et pourquoi seulement 2 cycles (rak'a) de prière obligatoire pour la prière de sub'h ? et 4 cycles pour celle de zuhr ?
Les sagesses de ce genre d'éléments "ta'abbudî mahdh" ne sont accessibles à la Raison que de façon sommaire : "وبالجملة فللشارع في أحكام العبادات أسرار لا تهتدي العقول إلى إدراكها على وجه التفصيل، وإن أدركتها جملة" (A'lâm ul-muwaqqi'în, 2/67).
Au sujet de ce genre de points, la Révélation est venue enseigner à la 'Aql. Dieu veut du croyant qu'il conforme sa 'Aql à ce qu'Il lui enseigne ainsi, bien que cette 'Aql ne puisse pas saisir tout le pourquoi de ce genre de choses.
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– B.1) Pour certains points, de façon plus particulière : Ce que le Coeur dit, ou que les textes établis (sahîh) de la Révélation disent, et dont le sens est établi de façon formelle (qat'iyy ud-dalâla), la 'Aql en approuve la pertinence.
Questionné quant au fait qu'il ne touchait que 2 des 4 coins de la Kaaba lors de la circumambulation (tawâf), Abdullâh ibn Omar dit : "أما الأركان، فإني لم أر رسول الله صلى الله عليه وسلم يمس إلا اليمانيين" : "Quant aux coins, je n'ai vu le Messager de Dieu, que Dieu le bénisse et le salue, toucher que les deux coins "yéménites" [= se trouvant dans la direction du sud]" (al-Bukhârî 164, 5513, Muslim 1187).
Or, ayant par ailleurs entendu être relaté du Prophète sur la foi de Aïcha que seuls deux des quatre angles de la Kaaba correspondaient aux positions de l'édifice bâti sur Abraham, les deux autres étant en deçà des angles originels, Abdullâh ibn Omar fit le lien entre ce qu'il avait vu le Prophète faire et ce propos du Prophète qu'il entendit de Aïcha et en exprima la cohérence rationnelle : "عن سالم بن عبد الله، أن عبد الله بن محمد بن أبي بكر أخبر عبد الله بن عمر، عن عائشة رضي الله عنهم زوج النبي صلى الله عليه وسلم: أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال لها: "ألم تري أن قومك لما بنوا الكعبة اقتصروا عن قواعد إبراهيم؟" فقلت: يا رسول الله، ألا تردها على قواعد إبراهيم؟ قال: "لولا حدثان قومك بالكفر لفعلت!" فقال عبد الله رضي الله عنه: لئن كانت عائشة رضي الله عنها سمعت هذا من رسول الله صلى الله عليه وسلم، ما أرى رسول الله صلى الله عليه وسلم ترك استلام الركنين اللذين يليان الحجر، إلا أن البيت لم يتمم على قواعد إبراهيم" : "Si Aïcha a entendu cela du Messager de Dieu, alors je ne pense pas que celui-ci délaissait (le fait de toucher) les deux coins qui suivent (celui de) la Pierre (noire) [= les deux coins se trouvant dans la direction du nord] (pour un autre motif) que parce que la Maison n'avait pas été complètement (reconstruite) selon les fondations de Abraham" (al-Bukhârî 1506, 3188, 4214, Muslim 1333).
Les points du Dîn qui sont dans le B.1 sans être aussi dans le B.2.2 (cité ci-après), ces points-là sont 'Aqlî seulement au sens A (ليس معارضًا للعقل) et au sens B.1 (يحتاج العقل أن يعرفه بالقلب أو بالسمع، ولكن يعترف العقل بحقانيته أوعدله بعد أن عرفه بالقلب أو بالسمع) ; mais ils ne sont pas 'Aqlî au sens B.2.2.
A leur sujet, la Révélation est venue enseigner à la 'Aql. Dieu veut du croyant qu'il conforme sa 'Aql à ce qu'Il lui enseigne ainsi, et cette 'Aql en saisira la pertinence pour peu qu'elle soit dans une posture de "réception".
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– B.2.1) D'autres points, plus particuliers, la 'Aql peut les trouver d'elle-même, mais après beaucoup de réflexion et éventuellement des erreurs. La Révélation est donc venue l'éclairer. Dieu veut du croyant qu'il conforme sa 'Aql à ce qu'Il lui enseigne ainsi, et cette 'Aql en saisira la pertinence pour peu qu'elle soit dans une posture de "réception".
Que l'on pense seulement à ce que John Gray dit de l'existence de certaines différences psychiques et comportementales entre hommes et femmes, qu'il a trouvé par expérience et qui rejoint ce que les textes de l'islam disent sur le sujet.
L'existence de Dieu relève aussi de ce type de points : évidente pour le 'Aql bi-l-Qalb, elle peut aussi être trouvée par la 'Aql Pure (Raison Pure), par considération pour l'harmonie et l'extrême précision des lois régissant l'univers ; cependant, la Raison Pure est ainsi faite qu'elle peut ensuite échafauder une autre hypothèse - certes beaucoup moins probable - pour justifier cette harmonie. Nous avons expliqué cela dans notre article : Si la foi en Dieu l'Unique est rationnelle, pourquoi de nombreux scientifiques ne croient-ils pas ?.
Les points du Dîn qui sont dans ce B.2.1 sans être aussi dans le B.2.2 ni B.2.3 (cités ci-après), ces points-là sont 'Aqlî seulement au sens A (ليس معارضًا للعقل), au sens B.1 (يحتاج العقل أن يعرفه بالقلب أو بالسمع، ولكن يعترف العقل بحقانيته أوعدله بعد أن عرفه بالقلب أو بالسمع) et au sens B.2.1 (يثبته العقل ولكن بعد الأخطاء أوالتجارب) ; ils ne sont pas 'Aqlî au sens B.2.3 (يثبته العقل مع القطع به).
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Tous les points évoqués jusqu'à présent ('Aqlî de type A seulement, de type B.1 seulement, et de type B.2.1 seulement) sont concernés par ce propos de Ibn Taymiyya :
"والرسل جاءت بما يعجز العقل عن دركه. لم تأت بما يعلم بالعقل امتناعه" :
"Les messagers (de Dieu) ont apporté ce que la raison était incapable d'atteindre (seule) [soit ce qui relève du A, ou du B.1 ou, pour bien des hommes, du B.2.1].
Ils n'ont pas apporté ce qui est connu "impossible" par la raison [soit ce qui ne relève même pas du A]" (MF 3/338-33).
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– B.2.2) Pour certains points, plus particuliers (et que la Révélation a également mentionnés) : la 'Aql peut les établir d'elle-même, mais après de la réflexion. Ainsi en est-il de la croyance en l'Existence de Dieu. La Révélation est venue rappeler cela.
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– B.2.3) Pour certains points, très particuliers (et que la Révélation a également mentionnés) : la 'Aql peut les établir d'elle-même, la Révélation étant venue rappeler ce qui relève de la simple observation.
Par exemple : "C'est par le moyen de l'eau que les plantes poussent" (également mentionné dans le Coran : "ونزلنا من السماء ماء مباركا فأنبتنا به جنات وحب الحصيد").
"On se doit d'entretenir son corps" (présent dans la Sunna).
C'est pour cela que, contredisant ces Mutakallimûn qui affirment qu'il n'existe pas vraiment de lien de causalité entre les choses, et qu'il faudrait donc dire "Dieu crée au moment de..." et pas : "Dieu crée par...", contredisant ces Mutakkalimûn, Ibn Taymiyya relate que, affirmant cela, "ils ont fait rire les "'Uqalâ'"" : les gens se fondant sur ce que la 'Aql Pure a prouvé :
"قال بعض الفضلاء: تكلم قوم من الناس في إبطال الأسباب والقوى والطبائع فأضحكوا العقلاء على عقولهم. ثم إن هؤلاء يقولون لا ينبغي للإنسان أن يقول إنه شبع بالخبز وروي بالماء، بل يقول شبعت عنده ورويت عنده؛ فإن الله يخلق الشبع والري ونحو ذلك من الحوادث عند هذه المقترنات بها عادة، لا بها. وهذا خلاف الكتاب والسنة فإن الله تعالى يقول: {وهو الذي يرسل الرياح بشرا بين يدي رحمته حتى إذا أقلت سحابا ثقالا سقناه لبلد ميت فأنزلنا به الماء فأخرجنا به من كل الثمرات} الآية وقال تعالى {وما أنزل الله من السماء من ماء فأحيا به الأرض بعد موتها وبث فيها من كل دابة} (...)، وقال {ونزلنا من السماء ماء مباركا فأنبتنا به جنات وحب الحصيد}، وقال تعالى {وهو الذي أنزل من السماء ماء فأخرجنا به نبات كل شيء}، وقال تعالى {ألم تر أن الله أنزل من السماء ماء فأخرجنا به ثمرات مختلفا ألوانها}" (MF 8/137).
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Concernant les Ahkâm liées aux Mu'âmalât, Ibn Taymiyya écrit :
"فمن العدل فيها ما هو ظاهر، يعرفه كل أحد بعقله، كوجوب تسليم الثمن على المشتري، وتسليم المبيع على البائع للمشتري، وتحريم تطفيف المكيال والميزان، ووجوب الصدق والبيان، وتحريم الكذب والخيانة والغش، وأن جزاء القرض الوفاء والحمد.
ومنه ما هو خفي، جاءت به الشرائع أو شريعتنا أهل الإسلام. فإن عامة ما نهى عنه الكتاب والسنة من المعاملات يعود إلى تحقيق العدل والنهي عن الظلم دقه وجله. مثل أكل المال بالباطل وجنسه من الربا والميسر، وأنواع الربا والميسر التي نهى عنها النبي صلى الله عليه وسلم مثل: بيع الغرر، وبيع حبل الحبلة، وبيع الطير في الهواء، والسمك في الماء، والبيع إلى أجل غير مسمى، وبيع المصراة، وبيع المدلس، والملامسة، والمنابذة، والمزابنة والمحاقلة والنجش، وبيع الثمر قبل بدو صلاحه، وما نهي عنه من أنواع المشاركات الفاسدة، كالمخابرة بزرع بقعة بعينها من الأرض" (MF 28/385 : As-siyâssa ash-shar'iyya, p. 134).
--- Ce qu'il a écrit ici comme étant "zâhir", "évident, chacun pouvant le trouver par sa 'Aql", rejoint les Ahkâm du type B.2.3 et B.2.2.
--- Et ce qu'il a écrit comme "khafî", "subtil, que les ou la Révélation a apporté", rejoint les Ahkâm du type B.2.1 et ceux du type B.1. Quant aux Ahkâm du type A, ils sont différents de cela, quoique voisins.
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– Avertissement à propos des points B.1 ("ce dont la 'Aql approuve la pertinence") et des points B.2.1 ("ce que la 'Aql peut trouver d'elle-même, mais après de la réflexion et de la recherche") :
Il faut, au sujet de ces points, impérativement rappeler que la 'Aql est différente d'un homme à un autre. Dès lors, établir une Pertinence Rationnelle universelle pour tous les points, cela n'est pas possible !
Oui, bien sûr, la Raison de chacun doit se conformer à ce que la Révélation enseigne.
Mais je parle d'établir une universelle Rationalité pré-existante à tous les points de la Révélation, pour montrer que presque tout ce que la Révélation a dit, cela est exactement "ce que la Raison enseigne" : cela est impossible !
Il est au contraire bien des points sur lesquels ce que la Révélation enseigne oriente la Raison, laquelle aurait pu opter pour autre chose, elle aussi rationnelle.Par contre, ce qui est possible c'est de démontrer que ce que la Révélation enseigne, "cela n'est pas contraire à ce que la Raison enseigne", voire parfois : "la Raison en reconnaît la pertinence, à condition qu'elle soit dans une posture de réception".
Voyez plutôt :
--- Ce que John Gray a trouvé de par son expérience, d'autres ne l'ont pas trouvé. Et parmi ceux qui ont pris connaissance de ses travaux, certains ont approuvé ceux-ci, mais d'autres en ont fait la critique, se fondant eux aussi sur l'expérience.
--- Ce que Abdullâh ibn Omar a trouvé, d'autres ne l'ont pas trouvé : Mu'âwiya, lorsqu'il pratiquait la circumambulation autour de la Kaaba, touchait les 4 coins de celle-ci par ta'abbud. Abdullâh ibn Abbâs lui rappela alors que le Prophète n'en avait touché que 2. Mais Mu'âwiya fit alors valoir un autre raisonnement : "كنت مع ابن عباس، ومعاوية لا يمر بركن إلا استلمه، فقال له ابن عباس: "إن النبي صلى الله عليه وسلم لم يكن يستلم إلا الحجر الأسود والركن اليماني." فقال معاوية: ليس شيء من البيت مهجورا" (at-Tirmidhî, 858 ; voir aussi Ahmad 1781, 2100 ; brièvement par Muslim 1269).
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Dès lors, pour en revenir aux enseignements détaillés (Tafsîlî) du Coran et de la Sunna de ces deux types B.1 et B.2.1, CERTES, je suis de ceux qui sont convaincus qu'une partie des textes du Coran et de la Sunna est à comprendre suite à une recherche, à un effort à faire par la Raison (car ces textes-là offrent une latitude à la pluralité d'interprétations), voire est liée au Contexte de l'époque, et nous avons à tenir compte du changement de contexte.
J'ai, je crois, suffisamment écrit d'articles à ce sujet sur ce site (au point d'en être critiqué par certains coreligionnaires) :
--- La raison : aller-retour entre connaissance des textes et savoirs temporels ;
--- Suivre une école juridique de référence (Madh'hab), et adopter l'avis d'une autre école (Madh'hab) sur quelques questions précises, par égard pour le Contexte : par Maslaha ;
--- Pour les choses de l'Invisible (الغيب), le principe de base est de s'en tenir à ce qui est dit dans les textes (التوقيف). Par contre, pour les considérations relatives à l'Observable (الشهادة), le principe de base est l'autorisation d'affirmer (الجواز) ; par ailleurs, il existe une certaine latitude à l'interprétation des textes (التأويل) ;
--- Pour les actions du Culte de Dieu (العبادات), le principe de base est de s'en tenir à ce qui est dit dans les textes (التوقيف). Par contre, pour les actions temporelles (العادات), le principe de base est la permission originelle (الإباحة) ; par ailleurs, il existe une certaine latitude à établir le principe motivant et à vérifier s'il est présent dans le réel (الالتفات إلى المعنى / التعليل) ;
--- Quelques passages du Coran où ce qui est dit (hukm, حكم) au sujet d'une chose X (mahkûm 'alayh, محكوم عليه) est en réalité dû à la présence d'un principe motivant (manât /'illa) (مَناط/ عِلّة) dans la réalité de cette chose X. Ce qui fait que le propos (حكم) concerne en réalité un thème (mahkûm 'alayh, محكوم عليه) plus restreint (أَخَصّ) que ce que la littéralité du texte (ظاهر اللفظ) laissait croire (1/5) (تخصيص) ;
--- Quelques paroles du Prophète (sur lui soit la paix) où ce qu'il a dit (hukm, حكم) au sujet d'une chose X (mahkûm 'alayh, محكوم عليه) est en réalité dû à la présence d'un principe motivant (manât /'illa) (مَناط/ عِلّة) dans la réalité de cette chose X. Ce qui fait que le propos (حكم) concerne en réalité un thème (mahkûm 'alayh, محكوم عليه) plus restreint (أَخَصّ) que ce que la littéralité du texte (ظاهر اللفظ) laissait croire (3/5) (تخصيص) ;
--- Deux passages du Coran où pratiquer ce qui y a été mentionné peut se faire /se fait par le recours à un moyen autre que celui évoqué mais permettant de réaliser le même objectif (ما وجد فيه المعنى / ما وجدت فيه العلة), et ce à cause d'un contexte différent de celui du lieu /de l'époque de la révélation du Coran (2/5) (تعدية الصلاحية) ;
--- Suivre la Sunna du Prophète (sur lui soit la paix), cela se fait parfois par le recours au moyen exact qu'il a utilisé / mentionné. Mais d'autres fois, cela peut se faire par le recours à un autre moyen, permettant de réaliser le même objectif : il s'agit d'"équivalents" ou de "presque équivalents" (ما وجد فيه المعنى / ما وجدت فيه العلة) - Exemples d'équivalents ou "presque équivalents" Universels (4/5) (تعدية الصلاحية) ;
--- Suivre la Sunna du Prophète (sur lui soit la paix), cela se fait parfois par le recours au moyen exact qu'il a utilisé / mentionné. Mais d'autres fois, cela peut se faire par le recours à un autre moyen, permettant de réaliser le même objectif : il s'agit d'"équivalents" ou de "presque équivalents" (ما وجد فيه المعنى / ما وجدت فيه العلة) - Exemples d'équivalents ou "presque équivalents" liés à un contexte différent de celui de l'Arabie (5/5) (تعدية الصلاحية).
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CEPENDANT, je suis aussi convaincu qu'une autre partie de ces textes communiquent des croyances et des règles Qat'î et que tout musulman partage, où qu'il vive.
Sur ces points-là, nous musulmans devons amener notre 'Aql à se laisser guider par ce que le Coran et la Sunna disent. Cette 'Aql pourra questionner, mais elle devra se laisser orienter par ce que le Coran et la Sunna disent : elle sera dans la posture d'un homme intelligent mais voulant servir. Et pas d'un homme en révolte. Et alors, ce que le Coran et la Sunna ont dit de façon Qat'î, elle sera confiante quant à sa pertinence.
Si notre Raison Pure bute sur un point qui est pourtant Qat'î et applicable partout, souvenons-nous seulement de ce que Omar ibn ul-Khattâb dit aux musulmans, relatant la propre incompréhension qu'il avait eue sur le coup, à al-Hudaybiya, quand le Prophète avait conclu avec les Mecquois un traité de paix comportant certaines dispositions défavorables aux musulmans : "Remettez en cause (votre) façon de voir (Ra'y) par rapport à (ce que le) Dîn enseigne" : "اتهموا الرأي على الدين فلقد رأيتني أرد أمر رسول الله صلى الله عليه وسلم برأي وما آلوت عن الحق" (FB 5/424 et 13/353).
Souvenons-nous aussi de ce que, à Siffîn, juste après l'arrêt des combats, Sahl ibn Hunayf dit à ceux qui refusaient l'arrêt des hostilités, illustrant cela par le même épisode de al-Hudaybiya : "Remettez en cause votre façon de voir (Ra'y) par rapport à (ce que) votre Dîn enseigne" : "يا أيها الناس اتهموا رأيكم على دينكم، لقد رأيتني يوم أبي جندل، ولو أستطيع أن أرد أمر رسول الله صلى الله عليه وسلم عليه لرددته. وما وضعنا سيوفنا على عواتقنا إلى أمر يفظعنا إلا أسهلن بنا إلى أمر نعرفه، غير هذا الأمر" (al-Bukhârî, 3953, 3010, 3011). "فكأنه قال: اتهموا الرأي إذا خالف السنة، كما وقع لنا حيث أمرنا رسول الله صلى الله عليه وسلم بالتحلل فاحببنا الاستمرار إلى الإحرام وأردنا القتال لنكمل نسكنا ونقهر عدونا؛ وخفي عنا حينئذ ما ظهر للنبي صلى الله عليه وسلم مما حمدت عقباه" (FB 13/352).
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Regardez : Alî (que Dieu l'agrée) a dit :
"عن علي رضي الله عنه قال: لو كان الدين بالرأي، لكان أسفل الخف أولى بالمسح من أعلاه؛ وقد رأيت رسول الله صلى الله عليه وسلم يمسح على ظاهر خفيه" :
"Si les (règles du) Dîn étaient à établir d'après la Façon Personnelle de voir (Ra'y) (= la Raison seule), alors (ma Raison à moi dirait que) le dessous de la chaussette en cuir mérite, davantage que le dessus, d'être ce sur quoi on passe la main humidifiée (Mas'h) (pendant les ablutions). Or j'ai vu le Messager de Dieu (que Dieu le bénisse et le salue) passer sa main humidifiée sur le dessus de ses chaussettes en cuir" (Abû Dâoûd, 162).
Alî ne voulait pas dire ici que certaines règles du Dîn ne seraient pas conformes à la Raison.
Il voulait dire que, du point de vue de la Raison Pure, les 3 options étaient en soi possibles :
--- a) faire le Mas'h sur le dessus et sur le dessous des chaussettes ;
--- b) faire le Mas'h seulement sur le dessous des chaussettes ;
--- c) faire le Mas'h seulement sur le dessus des chaussettes.
Et que sa Raison à lui aurait choisi l'option a ou l'option b, toutes deux étant motivées par le fait que c'est le dessous des chaussettes qui se salit, et qui mérite donc plus d'être essuyé lors des ablutions.
Or l'option c est elle aussi rationnelle : "Etant donné que le Mas'h est le maintien de ce qui ressemble au lavage - c'est sa seule fonction -, et que le dessous est présomption de salissure des chaussettes lors de la marche par terre [et que l'essuyer aurait alors sali la main, contrairement au cas du lavage] : le fait de faire le Mas'h sur le dessus et pas le dessous est tout à fait conforme à la Rationalité" : "أقول: لما كان المسح إبقاء لنموذج الغسل لا يراد منه إلا ذلك، وكان الأسفل مظنة لتلويث الخفين عند المشي في الأرض، كان المسح على ظاهرهما دون باطنهما معقولا وموافقا بالرأي" (Hujjat ullâh il-bâligha, 1/505).
En un mot : les 3 options a, b et c sont en soi rationnelles.
Mais la Révélation a enseigné l'option c.
'Alî a donc conformé sa Raison à ce que la Révélation a ainsi enseigné.
Et on découvre alors que cette option c est plus pertinente, même si cette plus grande pertinence est très subtile.
En un mot : la Révélation a orienté la façon de voir de la Raison.
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De même devons-nous agir par rapport au fait de garder une barbe. Si garder la barbe a été ordonné dans la Sunna, c'est, pensent des ulémas, parce que la barbe fait partie de la beauté et de la plénitude de l'apparence masculine ("اللحية من جمال الفحول وتمام هيأتهم"). Or ce principe motivant, 'illa ("faire partie de la beauté et de la plénitude de l'apparence masculine") est toujours présent dans l'action (garder la barbe), car sa présence dans cette action relève elle-même d'un hukm shar'î : ce qui entraîne que nous musulmans n'avons pas comme perception que lorsque la mode dit que cela constitue de la beauté masculine, nous pensons de même, et lorsque la mode considère la barbe comme une marque de négligence, nous pensons de même ! Non. Nous musulmans avons comme croyance que la barbe fait partie de la beauté masculine, partout et toujours.
Ainsi encore, le Prophète a interdit le qaza' (le fait de se raser une partie de la tête seulement) (al-Bukhârî). Cela, d'après certains ulémas, parce que cette façon de faire constitue un enlaidissement (tashwîh ul-khilqa) (FB 10/448). Or ce principe motivant, 'illa ("constituer un enlaidissement") de la règle (l'interdiction) est toujours présent dans l'action (le qaza'), car sa présence dans cette action relève elle-même d'un hukm shar'î stipulé dans la Sunna. Ceci entraîne que nous avons comme croyance que le qaza' constitue de la laideur, partout et toujours.
La Révélation oriente ainsi notre Perception, notre Raison. Cette dernière accepte l'enseignement de la première de façon confiante, et, en même temps, ne peut que reconnaître la pertinence de ce qui lui a été ainsi enseigné.
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On le voit de façon plus évidente encore à propos des points au sujet desquels il y a latitude à une pluralité d'interprétations (car distinguer l'avis correct n'est possible qu'à un niveau Zannî) :
Je dis toujours que, par rapport aux Textes du Coran et de la Sunna, il existe des rationalités interprétatives différentes chez l'ensemble de nos Mujtahidûn.
Nous avons ainsi 3 grandes rationalités (avec, en leur sein, des dérivées) :
- i) la rationalité interprétative des Ahl uz-Zâhir ;
- ii) la rationalité interprétative des Ahl ul-Hadîth (ce qui inclut Ahmad ibn Hanbal et aussi ash-Shafi'î) ;
- iii) et la rationalité interprétative des Ahl ul-Ra'y (ce terme "Ra'y" ayant ici un sens différent de celui évoqué en début d'article).
Entre la rationalité des Ahl ul-Hadîth et celle des Ahl ur-Ray', il n'est pas sur tous les points possible de trancher (Qat'). Sur une question donnée, il n'est pas toujours possible de dire que l'argumentation ayant conduit à tel avis est plus conforme à la Raison que celle ayant donné tel autre avis !
Qu'on lise seulement les quelques exemples que j'ai cités dans cet autre article, avec leur argumentations :
--- Quand il y a 2 façons de concilier une règle générale et un hadîth particulier - Sur une question donnée, il existe un hadîth authentique ; cependant, ce hadîth peut parfois être compris selon un sens différent du seul sens littéral (ظاهر).
Ainsi, à propos d'un hadîth, donc de quelque chose de la Révélation, voici l'argumentation rationnelle que Ibn Abbâs tint à Abû Hurayra. Aucun des deux ne fut convaincu par la façon d'argumenter de l'autre :
"عن أبي هريرة قال: "قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "الوضوء مما مست النار، ولو من ثور أقط.""
قال: فقال له ابن عباس: "يا أبا هريرة، أنتوضأ من الدهن؟ أنتوضأ من الحميم؟"
قال: فقال أبو هريرة: "يا ابن أخي، إذا سمعت حديثا عن رسول الله صلى الله عليه وسلم فلا تضرب له مثلا" (at-Tirmidhî, 79) (de façon concise : Ibn Mâja, 22).
Par ailleurs, il existe, dans le Fiqh, à un extrême, la Zâhiriyya de Ibn Hazm, et, à l'autre extrême de l'orthodoxie, la Maqâssidiyya de ash-Shâtibî !
Ce sont des méthodologies différentes dans l'appréhension des différents textes du Coran et de la Sunna, pour les comprendre et pour en extraire des règles.
Le matériau est le même (les textes du Coran et de la Sunna), mais les méthodologies sont différentes, et donc les résultats tout aussi différents.
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De même en est-il des choses que le Prophète (sur lui soit la paix) a faites mais dont la faisabilité est seulement liée à l'usage de son époque : par exemple son mariage avec Aïcha :
Aïcha (que Dieu l'agrée) avait alors 9 ans.
Aujourd'hui dans les pays occidentaux les rapports sexuels avec une personne n'ayant pas atteint la maturité sexuelle prévue par la loi sont considérés comme un délit, même si cette personne était consentante. Et la loi de nombreux pays a fixé à 15 ans l'âge de la présomption de cette maturité sexuelle (physique et psychique) pour les personnes de sexe féminin.
Mais on peut facilement imaginer qu'ailleurs / en d'autres temps ce qui est un délit c'est d'avoir des rapports sexuels avec une personne n'ayant concrètement pas atteint sa maturité sexuelle (physique et psychique), et qu'il n'y a en cet ailleurs pas d'âge minimal fixé par une loi et constituant une présomption de cette maturité.
Les évolutions sociales et techniques ont des répercussions sur certains aspects du psychique des hommes.
Cela alors même que dans l'ensemble de ce que le Prophète a fait, il y a :
---- certains faits qui sont particuliers au Prophète (khussûssiyya) ;
--- d'autres faits qui ont, selon notre croyance, une vocation universelle ;
--- d'autres faits encore qui sont le produit de la coutume d'alors :
------- certains d'entre eux peuvent être délaissés pour celui qui le veut (c'est le cas des Sunna 'Âdiyya) ;
------- alors que pour d'autres parmi eux le changement de coutume doit être pris en compte.
En pays musulmans, il peut ainsi y avoir une loi qui tient compte de l'état actuel et qui interdit le mariage en-deçà de tel âge, celui-ci étant établi en tant que mazinna, et cette loi étant décidée par maslaha (lire : Qu'est-ce que déclarer "illicite" ce que Dieu a déclaré "licite" (تحريم الحلال) ? - Le détenteur de l'autorité interdit (à ceux sur qui il a autorité) de faire quelque chose que Dieu a déclaré licite : est-ce du Tahrîm ul-halâl ?).
Mustafâ as-Sibâ'î citait et approuvait ainsi des pays musulmans qui, au nom des principes mêmes de l'islam, ont fait des lois interdisant le mariage avec une ghayr bâligha, se fondant sur l'avis de Ibn Shub'ruma et al-Battî (Al-Mar'a bayn al-fiqh wa-l-qânûn, pp. 57-58) (voir la mention de cet avis en Mirqât ul-mafâtîh 6/206, avis attribué là à Ibn Shub'ruma et à Abû Bakr al-Assamm), et ont fait d'autres lois accordant au responsable administratif le droit de refuser de marier un homme âgé avec une femme beaucoup plus jeune que lui si les motifs de ce mariage ne paraissent pas conformes à l'éthique musulmane (Ibid., pp. 63-64). Et Ibn ul-Uthaymîn a donné préférence à cet avis de Ibn Shub'ruma.
Ce qui m'intéresse ici c'est qu'on ne peut pas appréhender les éléments de cette dernière catégorie en se fondant sur le référentiel d'autres temps et d'autres lieux. Ce serait une erreur méthodologique grave.
Lire : Le mariage du Prophète (sur lui soit la paix) avec Aïcha (que Dieu l'agrée).
Combien de coreligionnaires eux-mêmes ne comprennent pas cela, et sont ensuite la proie de doutes quant à certaines choses que le Prophète (sur lui soit la paix) avait faites à son époque.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).