Nous avons déjà publié dans l'article précédent nos 2 tableaux (arabe et français) récapitulatifs des différents degrés de divergences existant entre tous ceux qui se réclament de l'islam :
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Voici maintenant des Hadîths (du Prophète, que Dieu le bénisse et le salue) et des Athâr (de Compagnons, que Dieu les agrée), où l'on peut apercevoir ces 7 (plus 1) catégories de divergences d'avis et d'interprétations :
1) A : "الاختلاف لفظي فقط" : "La divergence est dans la formulation seulement" :
Quel sera le premier signe de la fin du monde ?
– Dans un hadîth, le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) a dit : "إن أول الآيات خروجا طلوع الشمس من مغربها وخروج الدابة على الناس ضحى وأيهما ما كانت قبل صاحبتها فالأخرى على إثرها قريبا" : "Le premier signe à apparaître sera le lever du soleil à l'ouest et l'arrivée de la bête devant les hommes une matinée ; celui d'entre ces deux qui apparaîtra avant l'autre, l'autre la suivra de près" (Muslim, 2941, relaté par Abdullâh ibn 'Amr ibn il-'Âs).
– Or, dans un autre hadîth, le Prophète a dit : "أما أول أشراط الساعة فنار تحشر الناس من المشرق إلى المغرب" : "Quant au premier signe de la fin du monde, ce sera un feu qui rassemblera les hommes de l'est vers l'ouest" (al-Bukhârî 3151, relaté par Anas ibn Mâlik).
En fait, malgré l'apparente contradiction entre ces deux hadîths, le second hadîth ne contredit pas réellement le premier, car la primauté est relative :
– le lever du soleil de l'ouest sera le premier parmi les signes annonçant l'entrée dans la phase de bouleversement des choses de l'univers ("طلوع الشمس من المغرب هو أول الآيات العظام المؤذنة بتغير أحوال العالم العلوي؛ وينتهي ذلك بقيام الساعة" : Fat'h ul-bârî 11/429) ;
– tandis que le feu qui rassemblera les hommes à Shâm sera le premier des signes annonçant l'imminence de la fin du monde ("وأول الآيات المؤذنة بقيام الساعة: النار التي تحشر الناس" : Fat'h ul-bârî 11/429 ; voir aussi Fat'h ul-bârî 13/103).
Lire notre article : Quel est le premier signe de la Fin du monde ?.
Nous avons donc ici un cas où la divergence existant entre le contenu de 2 hadîths du Prophète n'est pas une divergence réelle, elle est seulement de formulation ("الاختلاف في اللفظ فقط، وليس حقيقيًّا").
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2) B.A : "الاختلاف حقيقي، ولكن الكل صواب، لأن في السنة وسعة" : "La divergence est réelle, mais chaque propos est correct, car la Sunna offre une pluralité de façons de faire" :
– "عن عبد الله، قال: سمعت رجلا قرأ آية، سمعت من النبي صلى الله عليه وسلم خلافها، فأخذت بيده، فأتيت به رسول الله صلى الله عليه وسلم فقال: "كلاكما محسن"، قال شعبة: أظنه قال: "لا تختلفوا، فإن من كان قبلكم اختلفوا فهلكوا" (al-Bukhârî, 2279). "عن عبد الله، أنه سمع رجلا يقرأ آية سمع النبي صلى الله عليه وسلم خلافها، فأخذت بيده، فانطلقت به إلى النبي صلى الله عليه وسلم فقال: "كلاكما محسن، فاقرآ"؛ أكبر علمي قال: "فإن من كان قبلكم اختلفوا فأهلكوا" (al-Bukhârî, 4775).
Abdullâh ibn Mas'ûd raconte avoir entendu quelqu'un réciter un verset d'une façon divergente de celle dont il avait entendu le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) le faire. "Je pris alors sa main et le conduisis auprès du Prophète. Celui-ci dit : "Chacun de vous deux récite bien. Continuez donc à réciter (ainsi). Et ne vous divisez pas. Car ceux qui étaient avant vous se sont divisés et ont alors été détruits" (al-Bukhârî, 2279, 4775).
– Ubayy ibn Ka'b relate (ce qu'il a entendu du Prophète, à savoir) que l'ange Gabriel, après avoir transmis à Dieu les demandes répétées du Prophète d'accorder la possibilité de plusieurs catégories de variantes de récitation, dit à la fin au Messager de Dieu : "إن الله يأمرك أن تقرأ أمتك القرآن على سبعة أحرف، فأيما حرف قرءوا عليه فقد أصابوا" : "Dieu t'ordonne que ta Umma récite le Coran selon 7 harf. Quelle que soit la harf selon laquelle ils réciteront, ils seront dans le juste (swawâb)" (Muslim, 821). De là est extraite la formule applicable à cette catégorie B.A : "Kullun swawâb" : "Chacun est correct".
Lire nos articles :
– Que signifie le Hadîth : "Ce Coran a été descendu selon 7 harf" ? – Les variantes de récitations dans le texte coranique
– Une libre permutation de certains mots du texte coranique ?
La division contre laquelle le Prophète (sur lui soit la paix) met ici en garde, ici dans ce cas de figure relevant de la catégorie B.A, cela consiste à ne pas accepter la diversité, à ne pas accepter que l'autre récite de la façon qui est elle aussi entièrement correcte.
Il est erroné de dire que Uthmân a abrogé les différentes qirâ'ât, dans le souci de mettre fin aux incompréhensions qui voyaient alors le jour entre des musulmans. Lire : Les copies de Uthmân ont-elles délaissé 6 des 7 harf, et conservé seulement le dialecte quraysh ?
C'est la même chose qui vaut pour tous les autres cas où il est établi qu'il y a une pluralité de façons de faire qui a été exposée dans la Sunna. Alors attention, ne refusons pas à l'autre le droit de pratiquer quelque chose de différent sur des points de ce genre (B.A) !
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3) B.B.A : "الاختلاف حقيقي، والصواب واحد فقط، ولكن الاختلاف مبنيّ على اختلاف الواقع، سبَّب في جريان أو عدم جريان الحكم الشرعي الواحد عليه" : "La divergence est réelle, et un seul des avis est correct, mais la divergence est due à une différence de réels qui a entraîné l'application / la non-application du même hukm ; c'est donc seulement par rapport à chacun de ces deux réels que chacun de ces deux avis est correct" :
– "عن عبد الله بن عمرو بن العاصي قال: كنا عند النبي صلى الله عليه وسلم، فجاء شاب فقال: يا رسول الله، أقبل وأنا صائم؟ قال: "لا". فجاء شيخ فقال: أقبل وأنا صائم؟ قال: "نعم". قال: فنظر بعضنا إلى بعض، فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "قد علمت لم نظر بعضكم إلى بعض. إن الشيخ يملك نفسه"
Un jeune homme vint un jour questionner le Prophète (sur lui la paix) au sujet du baiser entre époux pendant le jeûne (est-il alors autorisé, ou pas) : "Messager de Dieu, puis-je embrasser alors que je jeûne ?". Le Prophète lui dit : "Non."
Plus tard un autre âgé vint lui demander la même chose : "Puis-je embrasser alors que je jeûne ?". Le Prophète lui dit : "Oui."
Abdullâh ibn 'Amr relate : "Nous nous regardâmes alors [tout étonnés]". Le Prophète dit : "Je sais pourquoi vous vous regardez l'un l'autre ! (Mais l'explication à la différence de mes deux réponses est que) l'homme âgé (parvient à) se maîtriser (plus facilement que l'homme jeune) !" (Ahmad, 6700, 7014 : authentifié par Ahmad Shâkir, comme exposé dans Madkhal li dirâssat ish-sharî'a al-islâmiyya, p. 205).
– Un hadîth voisin existe qui se lit ainsi :
"عن أبي هريرة أن رجل سأل النبي صلى الله عليه وسلم عن المباشرة للصائم، فرخص له. وأتاه آخر، فسأله، فنهاه. فإذا الذي رخص له شيخ، والذي نهاه شاب"
Ici, après un échange de contenu voisin de celui de la version précédente (mais parlant cette fois d'étreinte), on lit que Abû Hurayra, présent lors de ces deux réponses du Prophète, affirme : "C'est alors que (je me suis aperçu que) l'homme auquel le Prophète avait donné l'autorisation (de faire l'étreinte) était âgé, et celui auquel il (l')avait défendue était jeune" (Abû Dâoûd, 2387).
– Et puis il y a ces 2 fatwas de Abdullâh ibn Omar :
"عن وبرة قال: جاء رجل إلى ابن عمر قال: "أباشر امرأتي وأنا صائم؟" فقال: "لا". ثم جاءه آخر فقال: "أباشر امرأتي وأنا صائم؟" قال: "نعم". فقيل له: يا أبا عبد الرحمن، قلت لهذا: نعم، وقلت لهذا: لا!؟ فقال: "إن هذا شيخ، وهذا شاب".
Un homme vint trouver Abdullâh ibn Omar et lui demanda : "Puis-je étreindre ma femme alors que je jeûne ?" Il lui répondit : "Non."
Plus tard un autre homme vint et lui demanda : "Puis-je étreindre ma femme alors que je jeûne ?" Il lui répondit : "Oui."
Quelqu'un lui dit alors : "Abû 'Abd ir-Rahmân, tu as dit à celui-ci : "Oui", et à l'autre : "Non" !?" Il fit : "Celui-ci est âgé, et l'autre est jeune" (Mussanaf Ibn Abî Shayba, n° 9527).
Ici, c'est une même règle (hukm) qui s'applique ("L'action qui est en soi autorisée pendant le jeûne, si elle est très susceptible de conduire à l'action qui annule le jeûne, elle en devient fortement déconseillée ; sinon elle reste autorisée"). Mais, justement, à cause de cette nuance dans le hukm, l'applicabilité de cette règle unique a conduit à 2 réponses différentes, selon les 2 réalités concrètes que le savant a eues devant lui.
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3') B.B.A' : "الاختلاف حقيقي، والصواب واحد فقط، ولكن الاختلاف مبنيّ على اختلاف في العلم بالواقع، سبَّب في جريان أو عدم جريان الحكم الشرعي الواحد عليه" : "La divergence est réelle, et un seul des avis est correct (swawâb), mais la divergence est due à une différence dans la connaissance du réel, ce qui a entraîné l'application / la non-application du même hukm" :
– "عن عائشة، عن جدامة بنت وهب الأسدية، أنها سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول: "لقد هممت أن أنهى عن الغيلة. حتى ذكرت أن الروم وفارس يصنعون ذلك، فلا يضر أولادهم"
Le Prophète a dit ici qu'il a pensé interdire al-ghîla*. Mais ensuite, relate-t-il lui-même, il s'est souvenu que d'autres peuples (les Byzantins et les Perses) le faisaient sans que leurs nourrissons en soient affectés, et il ne formula donc pas l'interdiction (Muslim, 1442, Abû Dâoûd, 3882). (* Al-ghîla : le fait que la femme allaite un nourrisson alors qu'elle est enceinte ; ou le fait que, pendant les mois où elle allaite un nourrisson, le mari ait des relations intimes avec sa femme, ce qui est susceptible de la rendre enceinte. En fait les deux reviennent au même : le lait de la femme qui est enceinte parfois diminue, parfois perd de sa valeur nutritive.)
Il s'agit là d'une réflexion, d'un ijtihad, par rapport au réel :
– la règle (hukm) est unique : "Ce dont on sait que cela rend l'homme faible physiquement (ou en mauvaise santé physique), il est interdit de le faire" ;
– cependant, l'application de ce principe à des cas concrets dépend pour partie de la connaissance du réel ;
– si le Prophète avait pensé interdire le ghîla, c'est parce qu'il a pensé que cela produit des hommes faibles physiquement. Cependant, s'étant ensuite souvenu d'un autre élément dans ce réel, qui montre que cela n'est pas vérifié, il se ravisa et n'interdit pas le ghîla.
Il s'agit bien ici, souligne an-Nawawî, d'une réflexion sur la base d'un principe (ijtihâd) (Shar'h Muslim sur ce hadîth). Lire notre article exposant les articulations de la Sunna par rapport au Coran.
(Certains ulémas pensent que le ghîla n'a certes pas été interdit, mais il est néanmoins déconseillé, et ce parce que cet autre hadîth montre que cela entraîne malgré tout un certain affaiblissement physique : "عن أسماء بنت يزيد بن السكن، قالت: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول: "لا تقتلوا أولادكم سرا، فإن الغيل يدرك الفارس فيدعثره عن فرسه" : Abû Dâoûd, 3881. L'authenticité de ce hadîth fait cependant débat.)
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– "عن محمد بن المنكدر قال: رأيت جابر بن عبد الله يحلف بالله أن ابن الصائد الدجال. قلت: تحلف بالله؟ قال: إنى سمعت عمر يحلف على ذلك عند النبى صلى الله عليه وسلم، فلم ينكره النبى صلى الله عليه وسلم" :
Omar ibn ul-Khattâb fit serment par Dieu que Ibn Sayyâd était bien le Dajjâl. Le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) l'entendit faire ce serment et ne le désapprouva pas (al-Bukhârî, 6922).
Si le Prophète n'a ici rien dit en entendant cette affirmation avec serment faite par Omar ibn ul-Khattâb, cela ne prouve pas, écrit en substance Ibn Daqîq il-'Îd dans Shar'h ul-Ilmâm, qu'il était du même avis que Omar sur ce point et qu'il approuvait donc le contenu de son affirmation ; cela prouve que le contenu de l'affirmation de Omar était une possibilité ; le Prophète avait déjà lui-même exprimé son hésitation sur le sujet, parce que les qualificatifs dont Dieu avait révélé au Prophète qu'ils seraient présents en Dajjâl, certains de ces qualificatifs étaient présents en Ibn Sayyâd. Le Prophète savait donc que la question n'était pas tranchée. Lire notre article sur le sujet.
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4) B.B.B.1 : "الاختلاف حقيقي، والصواب واحد فقط، والاختلاف واقع في الحكم المستنبط من النصوص نفسه؛ ولكن تعيين القول الصواب والقول الخطأ: ظنّيّ فقط" : "La divergence est réelle, un seul des avis est correct (swawâb), la divergence concerne le hukm lui-même, mais la détermination de l'avis correct n'est possible qu'à un niveau zannî (supposé)" :
– "قال النبى صلى الله عليه وسلم يوم الأحزاب: "لا يصلين أحد العصر إلا فى بنى قريظة." فأدرك بعضهم العصر فى الطريق؛ فقال بعضهم: "لا نصلى حتى نأتيها"، وقال بعضهم: "بل نصلى! لم يُرِدْ منا ذلك". فذكر ذلك للنبى صلى الله عليه وسلم، فلم يعنف واحدا منهم" ((al-Bukhârî, 904, 3893) (également rapporté par Muslim, 1770, mais celui-ci évoque la prière de zuhr au lieu de celle de 'asr) (voir aussi Fat'h ul-bârî, 7/510-511) (dans la version de Muslim on lit que l'argumentation du groupe cité ici en premier fut : "وقال آخرون: "لا نصلى إلا حيث أمرنا رسول الله صلى الله عليه وسلم، وإن فاتنا الوقت").
Après la bataille du Fossé, le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) déclara : "Que personne n'accomplisse la prière de al-'asr si ce n'est chez les Banû Qurayza". Les Compagnons se mirent donc en route vers le lieu indiqué. L'heure de la prière de al-'asr survint cependant tandis qu'un certain nombre d'entre ces Compagnons n'étaient pas encore arrivés à ce lieu. Alors, parmi ce nombre de Compagnons :
– certains dirent : "Nous n'accomplirons cette prière que là où le Prophète nous a ordonné de le faire, (et donc) qu'une fois que nous serons parvenus là-bas [= chez les Banû Qurayza], l'heure légale dût-elle se terminer pour nous" ;
– mais d'autres déclarèrent : "Nous allons plutôt accomplir cette prière (tout de suite et ici même), le Prophète n'a pas voulu cela de nous" [ils voulaient dire que d'après eux, le sens de sa parole était seulement : "Que chacun s'efforce d'arriver chez les Banû Qurayza au moins à l'heure de la salât ul-'asr"].
Lorsque ces deux groupes de Compagnons rejoignirent le Prophète, on relata à ce dernier qu'il y avait eu deux interprétations différentes de sa parole et qu'il s'en était ensuivi une divergence, les uns ayant accompli la salât ul-'asr en chemin, les autres ayant attendu pour cela d'arriver chez les Banû Qurayza. Le Prophète ne fit alors de reproche à aucun des deux groupes (al-Bukhârî, 904, 3893).
Si le Prophète (sur lui soit la paix) n'a ici rien dit, ce n'est pas parce que chacun de ces 2 avis serait correct (d'autant plus que lui il savait bien ce qu'il avait voulu réellement signifier quand il avait dit : "Que personne n'accomplisse la prière de al-'asr si ce n'est chez les Banû Qurayza"). S'il n'a ici rien dit, c'est parce qu'il a immédiatement vu que celui des deux avis qui est erroné (khata') repose malgré tout sur une argumentation qui "tient tout à fait la route", cette divergence étant dès lors de niveau zannî.
Lire nos deux articles :
– Lorsqu'il y a divergence d'interprétations ou d'opinions entre les mujtahidûn, chaque avis est-il juste (swawâb) ?
– Quand il y a divergence d'interprétations ou d'avis entre les mujtahidûn, l'avis qui est juste (swawâb) peut-il toujours être déterminé de façon qat'î (tranchée, certaine) ?
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5) B.B.B.2.1 : "الاختلاف حقيقي، والصواب واحد فقط، والاختلاف واقع في الحكم المستنبط من النصوص نفسه؛ وتعيين القول الصواب والقول الخطأ: يمكن بالقطع؛ ولكن القول الخطأ: مبنيّ على اجتهاد سائغ؛ فيكون هذا القول الخطأ: خطأ اجتهاديًّا قطعيا" : "La divergence est réelle, un seul des avis est correct (swawâb), la divergence concerne le hukm lui-même, et la détermination de l'avis correct est possible à un niveau qat'î (certain), mais l'avis erroné (khata') repose malgré tout sur un ijtihâd digne de ce nom" :
– "عن أبى سعيد الخدرى قال: خرج رجلان فى سفر فحضرت الصلاة وليس معهما ماء؛ فتيمما صعيدا طيبا فصليا ثم وجدا الماء فى الوقت؛ فأعاد أحدهما الصلاة والوضوء، ولم يعد الآخر. ثم أتيا رسول الله صلى الله عليه وسلم فذكرا ذلك له. فقال للذى لم يعد: "أصبت السنة وأجزأتك صلاتك." وقال للذى توضأ وأعاد: "لك الأجر مرتين" :
Abû Sa'ïd relate ainsi que deux hommes étaient en voyage et, n'ayant pas d'eau, eurent recours au tayammum puis accomplirent la prière. Puis, l'horaire de cette prière n'était pas encore terminée qu'ils trouvèrent de l'eau.
L'un (fit les ablutions puis) accomplit de nouveau la prière qu'il avait accomplie après avoir fait le tayammum.
L'autre ne l'accomplit pas une seconde fois.
Par la suite ils se rendirent auprès du Prophète et évoquèrent devant lui ce qui s'était passé.
A celui qui n'avait pas accompli la prière une seconde fois, le Prophète dit alors : "Tu es parvenu à la sunna, et la prière que tu (avais accomplie) suffit."
Et à celui qui avait accompli une seconde fois sa prière il dit : "Tu auras la récompense [de l'accomplissement de la prière] deux fois" (Abû Dâoûd 338, an-Nassâ'ï, 431).
En commentaire, as-Sindî écrit :
"أصبْتَ السنة": أي "وافقْتَ الحكم المشروع". وهذا تصويب لاجتهاده وتخطئة لاجتهاد الآخر. وفيه أن الخطأ في الاجتهاد لا ينافي الأجر في العمل المبني عليه. والظاهر ثبوت الأجر له ولمن قلده على وجه يصح" :
""Tu es parvenu à la sunna" : c'est-à-dire tu as trouvé le hukm qui est réellement institué. Ceci a consisté à qualifier de "correct" (swawâb) son ijtihâd, et d'"erroné" (khata') l'ijtihâd de l'autre. Ceci montre que l'erreur (khata') dans l'ijtihâd n'empêche pas qu'il y ait récompense dans l'action qui a été bâtie sur cet (ijtihâd). Apparemment une telle récompense est établie pour lui ainsi que pour la personne qui a fait son taqlîd d'une façon qui est correcte" (Hâshiyat us-Sindî 'alâ Sunan in-Nassâ'ï).
On retrouve ici, dans ce commentaire de ce hadîth par as-Sindî, le fait qu'un seul des deux avis soit correct (swawâb) et l'autre erroné (khata'), mais étant quand même fondé sur un ijtihâd digne de ce nom.
Par ailleurs, on voit ici la différence avec la catégorie précédente (B.B.B.1) :
–--- ici (B.B.B.2.1) la détermination de l'avis erroné est possible de façon certaine (qat'î), et c'est pourquoi le Prophète (sur lui soit la paix) l'a exposé ;
–--- là-bas (B.B.B.1) la détermination de l'avis erroné n'est possible que de façon supposée (zannî), et le Prophète n'a donc pas tranché entre les deux (bien qu'il savait lequel est correct).
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– "جاء رجل إلى عمر بن الخطاب، فقال: إني أجنبت فلم أصب الماء، فقال عمار بن ياسر لعمر بن الخطاب: "أما تذكر أنا كنا في سفر أنا وأنت، فأما أنت فلم تصل، وأما أنا فتمعكت فصليت. فذكرت للنبي صلى الله عليه وسلم، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "إنما كان يكفيك هكذا." فضرب النبي صلى الله عليه وسلم بكفيه الأرض، ونفخ فيهما، ثم مسح بهما وجهه وكفيه"
'Ammâr ibn Yâssir et Omar ibn ul-Khattâb, en voyage, se retrouvèrent, avant la prière de l'aube (fajr), devant la nécessité d'accomplir les grandes ablutions (ghusl) pour cause de pollution nocturne. Mais ils n'avaient pas d'eau. Omar, lui, décida d'attendre d'avoir de l'eau pour faire ses grandes ablutions et accomplir la prière de fajr.
'Ammâr, lui, [raisonnant par analogie et se disant que si, en cas d'absence d'eau, le passage des mains, après qu'elles aient touché la terre, sur le visage et les mains (tayammum), cela remplaçait les petites ablutions (wudhû), alors le fait de rouler tout son corps dans la terre remplacerait les grandes ablutions (ghusl),] se roula dans la terre.
'Ammâr ayant rapporté ce fait au Prophète (sur lui la paix), celui-ci lui dit : "Il te suffisait de faire ainsi" ; il frappa de ses mains la terre, souffla dessus, puis les passa sur son visage et ses mains (al-Bukhârî, 331, 332, 336, 338).
On voit ici le Prophète montrer clairement qui a raison et qui a fait une erreur de raisonnement quant à la question (mas'alah) d'avoir recours au tayammum en remplacement du ghusl et d'accomplir ensuite la salât ul-fajr.
On le voit également montrer de façon tout aussi claire que avoir pensé qu'il était alors nécessaire de rouler tout son corps dans la terre était aussi une erreur, et qu'il suffit alors de procéder de la même façon que lorsque le tayammum remplace le wudhû.
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– "عن أسامة بن زيد قال: بعثنا رسول الله صلى الله عليه وسلم في سرية، فصبحنا الحرقات من جهينة، فأدركت رجلا فقال: "لا إله إلا الله." فطعنته فوقع في نفسي من ذلك، فذكرته للنبي صلى الله عليه وسلم، فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أقال لا إله إلا الله وقتلته؟" قال: قلت: "يا رسول الله، إنما قالها خوفا من السلاح!" قال: "أفلا شققت عن قلبه حتى تعلم أقالها أم لا؟" فما زال يكررها علي حتى تمنيت أني أسلمت يومئذ"
Ussâma ibn Zayd s'est retrouvé devant le cas suivant : sur la champ de bataille, un homme parmi l'ennemi avait fait des ravages dans les rangs des musulmans (Muslim 97). Ussâma et un ansarite le suivirent. Au moment où Ussâma et l'ansarite allaient le tuer, il prononça la formule d'adhésion à l'islam.
Le ansarite retint alors son bras, mais Ussâma, pensant qu'une telle adhésion est nulle, le tua quand même.
Mis au courant de ce fait, le Prophète demanda à Ussâma, après son retour à Médine, les raisons de son geste, il dit : "Il ne l'a dit que pour se protéger !" Le Prophète lui fit alors des reproches : "Pourquoi n'as-tu pas fendu son cœur, afin de voir s'il l'avait dit pour se protéger ou non ? Comment feras-tu avec "Lâ ilâha illa-llâh" lorsqu'elle viendra le jour du jugement ?" Le Prophète répéta cette dernière phrase plusieurs fois. Ussâma dit : "Messager de Dieu demande pardon pour moi" (al-Bukhârî, Muslim 95-97).
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6) B.B.B.2.2.1 : "الاختلاف حقيقي، والصواب واحد فقط، والاختلاف واقع في الحكم المستنبط من النصوص نفسه؛ وتعيين القول الصواب والقول الخطأ: يمكن بالقطع؛ والقول الخطأ: مبنيّ على غير اجتهاد سائغ؛ وهذا القول الخطأ: ضلال" : "La divergence est réelle, un seul des avis est correct (swawâb), la divergence concerne le hukm lui-même, et la détermination de l'avis correct est possible à un niveau qat'î (certain), et l'avis erroné repose sur autre chose qu'un ijtihâd digne de ce nom : en fait, cet avis erroné constitue une déviance (dhalâl)" :
– "عن معاوية بن أبي سفيان، أنه قام فينا فقال: ألا إن رسول الله صلى الله عليه وسلم قام فينا فقال: "ألا إن من قبلكم من أهل الكتاب افترقوا على ثنتين وسبعين ملة، وإن هذه الملة ستفترق على ثلاث وسبعين: ثنتان وسبعون في النار، وواحدة في الجنة، وهي الجماعة." زاد ابن يحيى وعمرو في حديثيهما: "وإنه سيخرج من أمتي أقوام تجارى بهم تلك الأهواء، كما يتجارى الكلب لصاحبه" : "… Et cette Umma se divisera en 73 groupes. 72 seront dans le Feu. Et 1 dans le Paradis ; il s'agit de la Jamâ'ah…" (Abû Dâoûd, 4597).
– "عن عبد الله بن عمرو، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ليأتين على أمتي ما أتى على بني إسرائيل حذو النعل بالنعل، حتى إن كان منهم من أتى أمه علانية لكان في أمتي من يصنع ذلك، وإن بني إسرائيل تفرقت على ثنتين وسبعين ملة، وتفترق أمتي على ثلاث وسبعين ملة، كلهم في النار إلا ملة واحدة." قالوا: ومن هي يا رسول الله؟ قال: "ما أنا عليه وأصحابي" : "… Et ma Umma se divisera en 73 groupes : tous seront dans le Feu, sauf 1. – Quel est-il ? demanda-t-on. – (C'est celui qui suivra) ce sur quoi moi et mes Compagnons nous sommes" répondit-il (at-Tirmidhî, 2641).
– "عن العرباض بن سارية قال: قام فينا رسول الله صلى الله عليه وسلم ذات يوم، فوعظنا موعظة بليغة وجلت منها القلوب، وذرفت منها العيون، فقيل: "يا رسول الله، وعظتنا موعظة مودع! فاعهد إلينا بعهد." فقال: "عليكم بتقوى الله، والسمع والطاعة وإن عبدا حبشيا. وسترون من بعدي اختلافا شديدا؛ فـعليكم بسنتي وسنة الخلفاء الراشدين المهديين، عضوا عليها بالنواجذ؛ وإياكم والأمور المحدثات، فإن كل بدعة ضلالة" :
Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit :
"Adoptez la taqwâ de Dieu. Ainsi que "écouter et obéir" (au dirigeant), ce dernier fût-il un esclave abyssinien.
Et vous verrez après moi des divergences fortes :
- attachez-vous alors fermement, en y mordant, à ma Sunna et la Sunna des califes bien guidés après moi ;
- et préservez-vous des choses innovées (Muhdath), car toute innovation (Bid'a) est un égarement" (at-Tirmidhî, 2676, Ibn Mâja, 42, et c'est sa version qui a été reproduite ici).
Ici il s'agit des divergences où :
- d'un côté il y a la croyance, la pratique cultuelle ou encore le hukm qui correspond à ce qui figure dans la Sunna,
- alors que de l'autre côté il y a une croyance, une pratique cultuelle ou l'émission d'un hukm qui est une Bid'a (cela pouvant être remarqué par le fait que cet amr ta'abbudî, dans les croyances ou les actions, n'a pas été adopté par les Compagnons, et surtout par les califes bien guidés).
Bien que ce hadîth demande de se préserver de toute Bid'a et que s'en préserver est bien entendu nécessaire, ce sont certaines Bid'a qui sont de ce niveau B.B.B.2.2.1, et c'est par rapport à elles seulement que ce hadîth est cité ici.
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C'est de ces 2 hadîths que provient l'appellation "Ahl us-Sunna wa-l-Jamâ'ah" qui qualifie ceux qui sont attachés à l'orthodoxie sunnite.
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7) B.B.B.2.2.2 : "الاختلاف حقيقي، والصواب واحد فقط، والاختلاف واقع في الحكم المستنبط من النصوص نفسه، وتعيين القول الصواب والقول الخطأ: يمكن بالقطع؛ والقول الخطأ: مبنيّ على غير اجتهاد سائغ؛ وهذا القول الخطأ: كفر أكبر" : "La divergence est réelle, un seul des avis est correct, la divergence concerne le hukm lui-même, et la détermination de l'avis correct est possible à un niveau qat'î (certain), et l'avis erroné repose sur autre chose qu'un ijtihâd digne de ce nom : en fait, cet avis erroné constitue du kufr akbar" :
– "عن أبي هريرة رضي الله عنه، قال: لما توفي رسول الله صلى الله عليه وسلم وكان أبو بكر رضي الله عنه، وكفر من كفر من العرب،
فقال عمر رضي الله عنه: "كيف تقاتل الناس وقد قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أمرت أن أقاتل الناس حتى يقولوا: لا إله إلا الله، فمن قالها فقد عصم مني ماله ونفسه إلا بحقه، وحسابه على الله"؟"
فقال [أبو بكر]: "والله لأقاتلن من فرق بين الصلاة والزكاة، فإن الزكاة حق المال! والله لو منعوني عناقا كانوا يؤدونها إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم لقاتلتهم على منعها."
قال عمر رضي الله عنه: "فوالله ما هو إلا أن قد شرح الله صدر أبي بكر رضي الله عنه، فعرفت أنه الحق" (al-Bukhârî, 1335, Muslim, 20).
Après le décès du Prophète (sur lui soit la paix), sous le califat de Abû Bakr, certains musulmans se mirent à refuser de payer la zakât et à dire que le paiement de la zakât n'était plus du tout une obligation [ils étaient dans le cas 4.1 selon la classification adoptée dans notre article traitant des Mâni'u-z-zakât].
Ils avaient fondé leur avis sur l'interprétation suivante : Dieu avait dit dans le Coran (9/103) que le Prophète ferait des invocations en leur faveur quand ils apporteraient leur zakât ; maintenant qu'il n'était plus de ce monde, il ne ferait plus d'invocations pour eux ; donc ils ne paieraient plus la zakât : "وصنف منعوا الزكاة وتأولوا قوله تعالى "خذ من أموالهم صدقة تطهرهم وتزكيهم بها وصل عليهم إن صلاتك سكن لهم" فزعموا أن دفع الزكاة خاص به صلى الله عليه وسلم، لأن غيره لا يطهرهم ولا يصلي عليهم، فكيف تكون صلاته سكنا لهم. وإنما أراد عمر بقوله "(كيف) تقاتل الناس": [هذا] الصنف" (Fat'h ul-bârî 12/347).
Ils adoptèrent là une interprétation constituant du kufr akbar.
Ibn Hajar écrit : "والمراد بــ"الفرق": من أقر بالصلاة وأنكر الزكاة جاحدا أو مانعا مع الاعتراف. وإنما أطلق في أول القصة "الكفر" ليشمل الصنفين، فهو في حق من جحد: حقيقة؛ وفي حق الآخرين: مجاز تغليبا" :
"Par "(ceux qui font) la différence (entre la prière et la zakât)", (Abû Bakr) voulait désigner :
– ceux qui acceptent la prière (mais) refusent le caractère obligatoire de la zakât [soit le cas 4.1],
– ou bien qui refusent de s'en acquitter tout en reconnaissant son caractère obligatoire [soit le cas 4.2].
Au début du récit, le (terme) "kufr" a été appliqué de façon qu'il englobe les 2 catégories ;
– cela est au sens propre à propos de ceux qui réfutèrent (le caractère obligatoire de la zakât) [cas 4.1],
– et au sens figuré, par extension, à propos des autres [cas 4.2]" (Fat'h ul-bârî 12/347).
Ceux qui se trouvaient dans le cas 4.1 avaient donc une interprétation constituant du kufr akbar.
Cependant, ils étaient ignorants, et Abû Bakr ne les a donc pas considérés kafir bi-l-'ayn tant que iqâmat ul-hujja n'eut pas lieu. Ibn Hajar écrit ainsi : "والذين تمسكوا بأصل الإسلام ومنعوا الزكاة بالشبهة التي ذكروها، لم يحكم عليهم بالكفر قبل إقامة الحجة" (Fat'h ul-bârî 12/350).
Lire notre article : Les Mâni'u-z-zakât de l'époque de Abû Bakr : que refusaient-ils réellement ?
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– " عن علي، قال: شرب قوم من أهل الشام الخمر وعليهم يزيد بن أبي سفيان، وقالوا: هي لنا حلال، وتأولوا هذه الآية: {ليس على الذين آمنوا وعملوا الصالحات جناح فيما طعموا}، قال: وكتب فيهم إلى عمر. فكتب أن "ابعث بهم إلي قبل أن يفسدوا من قبلك." فلما قدموا على عمر استشار فيهم الناس، فقالوا: "يا أمير المؤمنين، نرى أنهم قد كذبوا على الله وشرعوا في دينهم ما لم يأذن به الله، فاضرب رقابهم"؛ وعلِيّ ساكت، فقال: "ما تقول يا أبا الحسن فيهم"، قال: "أرى أن تستتيبه؛ فإن تابوا، جلدتهم ثمانين لشرب الخمر؛ وإن لم يتوبوا، ضربتَ رقابهم، قد كذبوا على الله وشرعوا في دينهم ما لم يأذن به الله." فاستتابهم فتابوا، فضربهم ثمانين ثمانين"
Lors du califat de Omar, un groupe de musulmans de Shâm s'étaient mis à consommer du vin. Quand on leur rappela que le vin était interdit, ils se mirent à affirmer que, bien au contraire, il était autorisé.
Ils avaient fondé leur interprétation sur le verset suivant : "لَيْسَ عَلَى الَّذِينَ آمَنُواْ وَعَمِلُواْ الصَّالِحَاتِ جُنَاحٌ فِيمَا طَعِمُواْ إِذَا مَا اتَّقَواْ وَّآمَنُواْ وَعَمِلُواْ الصَّالِحَاتِ ثُمَّ اتَّقَواْ وَّآمَنُواْ ثُمَّ اتَّقَواْ وَّأَحْسَنُواْ وَاللّهُ يُحِبُّ الْمُحْسِنِينَ" : "A ceux qui ont apporté foi et fait les bonnes actions, il n'y a pas de problème dans ce qu'ils ont consommé, pourvu qu'ils aient été pieux, aient apporté foi et aient fait les bonnes actions, puis qu'ils aient (continué à) être pieux, à avoir foi et à agir de façon excellente (ihsân). Dieu aime ceux qui agissent de façon excellente" (Coran 5/93)
Alors qu'en fait ce verset fut révélé, comme l'a rapporté Anas ibn Mâlik, quand, à la suite de l'interdiction de l'alcool par Dieu, des musulmans s'interrogèrent sur ceux de leurs frères qui étaient morts avant cette interdiction, avec de l'alcool dans le ventre : qu'adviendrait-il d'eux ? Dieu fit alors descendre (فأنزل الله) ce verset (al-Bukhârî, 2332, 4344, Muslim, 1980). Ce verset voulait donc faire la négation de tout péché pour tous ceux qui avaient été pieux en évitant ce qui avait à leur époque déjà été révélé.
Omar ibn ul-Khattâb consulta des Compagnons au sujet de ce qu'ils devaient faire par rapport aux tenants de cette fausse interprétation. Alî proposa qu'on devait les faire revenir sur ce point, et que s'ils persistaient dans leur affirmation, ils seraient considérés comme ayant quitté l'islam par le fait d'avoir légiféré dans le Dîn ce que Dieu n'a pas autorisé qu'on le fasse. Omar retint le conseil de Alî et agi selon celui-ci (Mussannaf Ibn Abî Shayba, n° 28409. Egalement : Fat'h ul-bârî, 12/85 ; Hâshiya 'alâ Shar'h il-'aqîda at-tahâwiyya, 2/446-447).
Lire notre article : Le musulman qui tient un propos de kufr akbar en devient-il systématiquement kâfir ? – La nécessité de Iqâmat ul-hujja : dans quels cas ? combien de temps doit durer l'explication ?
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Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).