I) L'action qu'un Ange a faite, peut-on l'attribuer à Dieu ?
Le principe premier est : Non.
L'ange est l'ange, et Dieu est Dieu.
L'action de l'ange est une créature de Dieu, mais elle n'est pas l'action de Dieu. Le principe premier est donc que l'action d'un Ange n'est pas attribuée à Dieu.
Ainsi, les propos que les Anges ont tenus à Dieu quand Il leur a dit qu'Il allait susciter sur Terre un lieutenant, ce sont les propos des Anges et pas les propos de Dieu.
Quand il est dit que des Anges sont prosternés devant Dieu, c'est là leur action, et on n'attribue (bien évidemment) pas à Dieu de se prosterner devant Lui-même !
70000 Anges entrent chaque jour dans al-Bayt ul-Ma'mûr, au 7ème ciel : cette action ne peut bien évidemment pas être attribuée à Dieu, et on ne dira bien sûr pas : "Dieu entre à al-Bayt ul-Ma'mûr" !
Cependant (et bien que l'action d'un ange reste la sienne), parfois Dieu attribue l'action de l'ange à Sa Personne.
Cela se fait uniquement à propos des actions que l'Ange fait "sur" une autre créature (et pas des actions que l'ange fait par lui-même, comme se tenir debout, ni les actions que l'ange fait par rapport à Dieu, comme le fait de se prosterner devant Lui, ou de dire à Dieu quelque chose), et ce dans la mesure où l'Ange ne fait qu'exécuter alors ce que Dieu lui a ordonné de faire vis-à-vis de cette créature.
Alors, par majâz 'aqlî, Dieu attribue cette action à Lui.
Ceci à l'instar de la célèbre formulation : "بَنَى الأميرُ المدينة" : "L'émir a batî cette ville" (alors que ce sont les exécutants de l'émir qui l'ont bâtie, mais ils l'ont fait d'après ses ordres).
Les versets suivants en sont quelques exemples...
– "فَإِذَا قَرَأْنَاهُ فَاتَّبِعْ قُرْآنَهُ ثُمَّ إِنَّ عَلَيْنَا بَيَانَهُ" : "Aussi lorsque Nous récitons le (passage révélé), alors suis sa récitation, puis à Nous incombera son exposition" (Coran 75/18-19). Cela signifie : "Aussi, lorsque l'ange Gabriel récite le passage nouvellement révélé, alors écoute-le attentivement en silence. A Nous incombe ensuite de faire que tu puisses le réciter sans l'avoir oublié" (Shar'h ul-qawâ'ïd il-muthlâ, p. 206) (voir al-Bukhârî, n° 5).
– "فَلَمَّا ذَهَبَ عَنْ إِبْرَاهِيمَ الرَّوْعُ وَجَاءتْهُ الْبُشْرَى يُجَادِلُنَا فِي قَوْمِ لُوطٍ" : "Lorsque l'effroi eut quitté Abraham et que la bonne nouvelle lui parvint, il discute avec Nous au sujet du peuple de Lot" (Coran 11/74). Or c'est avec les Anges envoyés pour détruire Sodome et Gomorrhe que Abraham se mit à discuter au sujet du peuple de Loth, pas avec Dieu Lui-même. Mais en fait ces Anges étaient en mission, envoyés par Dieu, pour exécuter Sa décision de détruire ces cités.
– Toujours au sujet du peuple de Loth : "فَطَمَسْنَا أَعْيُنَهُمْ" : "Nous effaçâmes leurs yeux" (Coran 54/37). Ce furent ces Anges qui le firent, par ordre de Dieu.
– "فَلَوْلَا إِذَا بَلَغَتِ الْحُلْقُومَ وَأَنتُمْ حِينَئِذٍ تَنظُرُونَ وَنَحْنُ أَقْرَبُ إِلَيْهِ مِنكُمْ وَلَكِن لَّا تُبْصِرُونَ فَلَوْلَا إِن كُنتُمْ غَيْرَ مَدِينِينَ تَرْجِعُونَهَا إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ" (Coran 56/83-87). Dans ce passage, qui parle du moment où l'homme est à l'agonie, Dieu dit : "Nous sommes (alors) plus proche de lui que vous (ne l'êtes), mais vous ne voyez pas" (56/85). Mais ce passage signifie en fait : "L'ange est alors plus proche de l'homme mourant que ses parents et amis le sont de lui" (Shar'h ul-qawâ'ïd il-muthlâ, pp. 203-206).
– Au verset suivant c'est Dieu qui parle à la Première Personne, S'adressant au prophète Muhammad (sur lui soit la paix), pour adresser à celui-ci une réponse de la part de l'Ange : "وَمَا نَتَنَزَّلُ إِلَّا بِأَمْرِ رَبِّكَ لَهُ مَا بَيْنَ أَيْدِينَا وَمَا خَلْفَنَا وَمَا بَيْنَ ذَلِكَ وَمَا كَانَ رَبُّكَ نَسِيًّا" : "Et nous ne descendons que par ordre de ton Seigneur. A Lui appartient ce qui se trouve devant nous et ce qui se trouve derrière nous, et ce qu'il y a entre cela. Et ton Seigneur n'est pas oublieux" (Coran 19/46) (voir le commentaire de cela in Bayân ul-qur'ân, note de bas de page).
Il faut cependant garder à l'esprit que ce sont là des paroles de Dieu Lui-même. Et que, par contre, chez nous humains, par respect pour Dieu, la personne qui parle n'attribue pas à Dieu un fait qui constitue un tort (tawkînî) pour elle, sauf par nécessité.
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II) Et l'action qu'un homme a faite, peut-elle être attribuée à Dieu ?
Le principe premier est : Non.
L'homme est l'homme, et Dieu est Dieu.
L'action de l'homme est une créature de Dieu, mais elle n'est pas l'action de Dieu. Le principe premier est donc que l'action d'un homme n'est pas attribuée à Dieu.
Pourtant, dans le Coran on lit, à propos du prophète Muhammad (sur lui soit la paix) : "وَمَا رَمَيْتَ إِذْ رَمَيْتَ وَلَكِنَّ اللّهَ رَمَى" : "Et tu n'as pas lancé lorsque tu as lancé, mais Dieu a lancé" (Coran 8/17). Ce verset fait allusion à un épisode de la bataille de Badr (toute la sourate 8 est d'ailleurs consacrée à l'évocation de cette bataille), quand le Prophète lança en direction de l'ennemi une poignée de terre, laquelle atteignit miraculeusement les yeux de tous les soldats de l'armée adverse, pourtant assez éloignés et en nombre important. Dans ce verset, l'action est tout à la fois attribuée au Prophète ("lorsque tu as lancé"), et niée de lui pour être attribuée à Dieu ("tu n'as pas lancé", "mais Dieu a lancé").
De même, Dieu a dit, toujours en relation avec la bataille de Badr, à propos de personnages importants d'entre les Quraysh qui furent tués ce jour-là : "فَلَمْ تَقْتُلُوهُمْ وَلَكِنَّ اللّهَ قَتَلَهُمْ" : "Vous ne les avez pas tués, mais Dieu les a tués" (Coran 8/17).
Mais en fait (et nous le verrons plus bas, en II.2), cette attribution à Dieu a été possible uniquement parce qu'il s'agissait là d'actions humaines dont le résultat a été, miraculeusement, hors du cadre existentiel habituel.
Car tout résultat d'une action humaine (mâ yatawalladu min al-fi'l) qui sort du cadre existentiel (takwînî) normal (mu'tâd), fait que cela est attribué à Dieu.
Par contre, une action (fi'l) humaine, ou tout résultat d'action humaine (mâ yatawalladu min al-fi'l), qui se produit en demeurant à l'intérieur du cadre existentiel (takwînî) normal (mu'tâd), ne peut pas être attribué(e) tel(le) quel(le) à Dieu.
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II.I) Une action qu'un homme a dûment faite, peut-on la nier de lui et l'attribuer à Dieu ?
Dans le Coran on lit, à propos du prophète Muhammad (sur lui soit la paix) : "وَمَا رَمَيْتَ إِذْ رَمَيْتَ وَلَكِنَّ اللّهَ رَمَى" : "Et tu n'as pas lancé lorsque tu as lancé, mais Dieu a lancé" (Coran 8/17). Ce verset fait allusion à un épisode de la bataille de Badr (toute la sourate 8 est d'ailleurs consacrée à l'évocation de cette bataille), quand le Prophète lança en direction de l'ennemi une poignée de terre, laquelle atteignit miraculeusement les yeux de tous les soldats de l'armée adverse, pourtant assez éloignés et en nombre important.
Dans ce verset, l'action est tout à la fois attribuée au Prophète ("lorsque tu as lancé"), et niée de lui pour être attribuée à Dieu ("tu n'as pas lancé", "mais Dieu a lancé").
Mais cela ne veut pas dire que Dieu aurait pris la place de Muhammad quand celui-ci a fait le geste de lancer la poignée de terre, ni que Dieu se serait incarné en lui.
Cela ne veut pas dire non plus que les actions qu'un homme fait peuvent être attribuées à Dieu.
Cela veut seulement dire que le résultat de l'action que Muhammad a faite est miraculeuse : il a bien fait le geste de lancer la terre, avec l'objectif qu'elle atteigne l'ennemi – et c'est pourquoi l'action lui est attribuée ("lorsque tu as lancé") –, mais le geste qu'il a fait est incapable de faire parvenir la terre jusqu'à l'ennemi – et c'est pourquoi l'action est niée de lui pour être attribuée à Dieu ("tu n'as pas lancé", "mais Dieu a lancé").
Tout résultat d'une action humaine (mâ yatawalladu min al-fi'l) qui sort du cadre existentiel (takwînî) normal (mu'tâd), fait que cela est attribué à Dieu.
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Par contre, une action (fi'l) humaine, ou tout résultat d'action humaine (mâ yatawalladu min al-fi'l) qui se produit en demeurant à l'intérieur du cadre existentiel (takwînî) normal (mu'tâd), ne peut pas être niée de l'homme pour être attribué(e) tel(le) quel(le) à Dieu.
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Dieu a dit, toujours en relation avec la bataille de Badr, à propos de personnages importants d'entre les Quraysh qui furent tués ce jour-là : "فَلَمْ تَقْتُلُوهُمْ وَلَكِنَّ اللّهَ قَتَلَهُمْ" : "Vous ne les avez pas tués, mais Dieu les a tués" (Coran 8/17).
De nouveau, ceci s'explique par la première règle que nous venons de voir. En effet, à Badr, ce sont en fait, de façon miraculeuse, des Anges qui ont tué certains ennemis. Or ce que des Anges font à une autre créature, cela est attribué à Dieu (comme nous l'avons vu en début d'article).
Abdullâh ibn Abbâs a relaté ce fait (l'intervention d'Anges) d'un Ansârite ayant personnellement été témoin de cela :
"حدثني أبو زميل هو سماك الحنفي، حدثني عبد الله بن عباس، قال: حدثني عمر بن الخطاب، قال: لما كان يوم بدر نظر رسول الله صلى الله عليه وسلم إلى المشركين وهم ألف، وأصحابه ثلاث مائة وتسعة عشر رجلا، فاستقبل نبي الله صلى الله عليه وسلم القبلة، ثم مد يديه، فجعل يهتف بربه: "اللهم أنجز لي ما وعدتني، اللهم آت ما وعدتني، اللهم إن تهلك هذه العصابة من أهل الإسلام لا تعبد في الأرض." فما زال يهتف بربه، مادا يديه مستقبل القبلة، حتى سقط رداؤه عن منكبيه، فأتاه أبو بكر فأخذ رداءه، فألقاه على منكبيه، ثم التزمه من ورائه، وقال: "يا نبي الله، كفاك مناشدتك ربك، فإنه سينجز لك ما وعدك!" فأنزل الله عز وجل: {إذ تستغيثون ربكم فاستجاب لكم أني ممدكم بألف من الملائكة مردفين}، فأمده الله بالملائكة.
قال أبو زميل: فحدثني ابن عباس، قال: بينما رجل من المسلمين يومئذ يشتد في أثر رجل من المشركين أمامه، إذ سمع ضربة بالسوط فوقه، وصوت الفارس يقول: "أقدم حيزوم!"؛ فنظر إلى المشرك أمامه فخر مستلقيا، فنظر إليه فإذا هو قد خطم أنفه، وشق وجهه، كضربة السوط فاخضر ذلك أجمع. فجاء الأنصاري، فحدث بذلك رسول الله صلى الله عليه وسلم، فقال: "صدقت، ذلك من مدد السماء الثالثة."
فقتلوا يومئذ سبعين، وأسروا سبعين" (Muslim, 1763).
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Quand un groupe de musulmans d'origine yéménite vinrent demander au prophète Muhammad (que Dieu le bénisse et le salue) s'il disposait de montures à leur fournir, le Prophète leur dit : "Par Dieu, je ne vous fournirai pas de monture ! Je ne dispose pas de montures à vous fournir".
Mais, plus tard, ayant obtenu des montures, il fit appeler ces Compagnons et les leur remit.
Alors que ces musulmans yéménites emmenaient les animaux qu'ils venaient de recevoir, ils se dirent qu'ils feraient mieux de rappeler au Prophète son serment, car il l'avait peut-être oublié.
Mais celui-ci leur dit alors : "لست أنا حملتكم، ولكن الله حملكم. وإني والله - إن شاء الله - لا أحلف على يمين فأرى غيرها خيرا منها، إلا أتيت الذي هو خير وتحللتها" : "Ce n'est pas moi qui vous ai fourni des montures, c'est Dieu qui vous a fourni des montures. Et, par Dieu, inshâ Allâh chaque fois que je ferai un serment à propos de quelque chose et que je verrai ensuite quelque chose de meilleur, je donnerai la compensation et ferai ce qui est meilleur" (al-Bukhârî, Muslim, an-Nassâ'ï, etc.).
Le Prophète ne voulait pas dire ici qu'il n'a pas fait l'action de fournir ces montures à ces Compagnons (car si c'était ce qu'il voulait dire, il n'aurait pas évoqué le fait que quand il fait un serment et voit ensuite quelque chose qui est meilleur que ce au sujet de quoi il avait fait serment, il donne la compensation - kaffâra - et fait cette autre chose). Au contraire, c'est bien lui qui leur a fourni ces montures .
Mais ce qu'il voulait dire c'est qu'il n'avait aucune possibilité de leur fournir des montures, car n'en ayant pas, mais Dieu a ensuite fait en sorte que, contre toute attente et sans aucune action entreprise par le Prophète en ce sens, des montures ont été disponibles. ("Il voulait dire : "J'ai fait le serment en considérant l'apparence des causes ; et cela est venu de la part de Dieu contrairement à ces causes"" - Hâshiyat us-Sindî 'alâ Sunan in-Nassâ'ï ; "ces (chameaux) n'ont pas été (disponibles) par quelque chose entrepris par le Prophète" - Fat'h ul-bârî 11/748.)
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En voyage dans le désert, après avoir donné à boire à tous ses hommes à partir de deux outres appartenant à une femme qui passait par là, les deux outres étant demeurées aussi pleines qu'elles l'étaient, le Prophète ordonna qu'on donne des denrées à cette dame, puis dit à celle-ci : "تعلمين، ما رزئنا من مائك شيئا، ولكن الله هو الذي أسقانا" : "Sache que nous n'avons rien diminué de ton eau, mais Dieu est Celui qui nous a donné de l'eau" (al-Bukhârî, 337). Ici l'action n'a cependant pas été niée de la créature pour être attribuée au Créateur, mais seulement attribuée à Celui-ci.
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II.II) Et une action que l'homme a dûment faite, peut-on l'attribuer à Dieu AUSSI (sans pour autant la nier de l'homme) ?
A) Une chose concrète qu'on obtient en tant que bienfait, on peut toujours dire à son sujet : "Dieu nous a donné telle chose...", même si c'est un homme qui nous l'a donnée, dès lors que ce bienfait a été obtenu sans transgresser un interdit tashrî'î :
Ainsi, après avoir été sauvée des tentatives de viol du roi égyptien qui la désirait, Sarah dit à Abraham : "Dieu a repoussé la ruse de ce mauvais, et a donné Agar comme servante" (al-Bukhârî).
Or c'est ce roi égyptien qui avait, en guise de compensation, donné Agar comme servante à Sarah.
Mais Sarah a pu dire que Dieu lui a donné Agar comme servante parce que :
– recevoir "une servante" a constitué un bienfait pour Sarah ;
– et ce bienfait a été acquis sans transgresser un interdit tashrî'î.
Car c'est Dieu le Bienfaiteur véritable.
Ainsi, après avoir été sauvée des tentatives de viol du roi égyptien qui la désirait, Sarah dit à Abraham : "Dieu a repoussé la ruse de ce mauvais, et a donné Agar comme servante" (al-Bukhârî).
Or c'est ce roi égyptien qui avait, en guise de compensation, donné Agar comme servante à Sarah.
Mais Sarah a pu dire que Dieu lui a donné Agar comme servante parce que :
– recevoir "une servante" a constitué un bienfait pour Sarah ;
– et ce bienfait a été acquis sans transgresser un interdit tashrî'î.
Car c'est Dieu le Bienfaiteur véritable.
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B) Mais qu'en est-il de l'action elle-même ?
--- B.A) Quand l'homme tue un animal, vu que c'est Dieu qui fait mourir cet animal suite à l'action de l'homme, on dira : "C'est tel homme qui a tué cet animal", et on dira aussi : "Dieu a fait mourir alors tel animal" ; cela est normal, c'est la "مسألة التولُّد" (mas'alat ut-tawallud).
Car il y a une différence entre :
– tuer (qatl) ;
– faire mourir (imâta).
Comme il y a une différence entre :
– manger ;
– être rassasié.
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– Etre rassasié consiste à ressentir la sensation d'apaisement qui résulte du fait d'avoir avalé des aliments.
– Manger se dit d'avaler, après les avoir portées en bouche et les avoir mastiquées, des aliments.
- L'homme mange : Dieu crée l'action de l'homme (ici : manger : l'homme mastique, déglutit), qui est une cause ;
- Dieu crée aussi les autres causes présentes chez le sujet et chez l'objet de l'action (le fait que l'estomac de la personne soit sain, que son système nerveux soit sain, etc.) ;
- Dieu crée également le résultat de ces causes (le fait d'être rassasié : ceci est mutawallid).
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De façon voisine :
– Mourir consiste à rendre l'âme.
– "Faire mourir" consiste à faire sortir l'âme du corps.
– "Tuer" se dit de l'action qui entraîne le fait de "faire mourir".
L'homme fait le geste d'appuyer un objet contondant sur les carotides d'un animal. Comme un effet de ce geste, l'animal meurt.
On dit de l'homme qu'il a "tué" cet animal, et que c'est Dieu qui a fait mourir l'animal suite à cette cause...
En fait :
- "Faire mourir", cela ressort du fait de Dieu Seul : c'est Dieu qui fait mourir un animal (soit suite à l'action de tuer faite par un homme, ou faite par un autre animal, soit suite à une maladie, ou à une grande vieillesse).
- Mais qu'en est-il du verbe "tuer" :
----- c'est l'homme qui a tué cet animal, cela est certain ;
----- mais peut-on dire aussi : "Dieu a tué cet animal" ?
Réponse ci-après...
-
--- B.B) Vu que c'est aussi Dieu qui crée l'action humaine de tuer, est-ce que cette action qu'un homme a faite, on peut l'attribuer à Dieu aussi, et dire : "Dieu a tué telle créature" ?
On trouve cette attribution dans quelques textes...
- A Awtâs, sur le champ de bataille, alors que Abû 'Amir venait d'être mortellement blessé par un ennemi, Abû Mûssa al-Ash'arî, ayant pu tuer cet ennemi, vint trouver Abû 'Amir et lui dit : "Dieu a tué ton homme" (al-Bukhârî, 4068).
- D'autres textes existent encore...
Cela semble être possible (wallâhu A'lam) seulement si les 3 conditions suivantes sont réunies :
– i) il faut que l'action en question soit quelque chose qui se produit "en" l'actant sur quelqu'un d'autre, et pas seulement "en" l'actant (impossible, dès lors, de dire : "Dieu parle", quand c'est un homme qui parle, puisque parler se produit "en" l'actant seulement : l'homme parle, ce n'est pas Dieu qui parle) ;
– ii) il faut que cette action ait consisté (de façon certaine, qat'î) en l'application d'un ordre tashrî'î de Dieu qui s'appliquait à ce cas précis ;
– iii) il faut que le résultat de cette action constitue un bienfait pour la personne qui parle.
-
Par contre, pour ce qui est de "tuer un animal", on ne peut pas attribuer cela à Dieu et on ne peut donc pas dire : "Dieu a tué le bovin", car l'action de tuer l'animal ne constitue pas en soi un bienfait de Dieu (seul le fait d'obtenir ainsi de la viande licite est un bienfait de Dieu). Alors que, même si c'est un ami qui nous offre de la viande licite à manger, on peut dire : "Dieu nous a donné de la viande à manger".
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).