Il faut tout d'abord être sur la voie qui mène vraiment à Dieu, et qui est celle que Dieu agrée. Il s'agit pour cela d'avoir la croyance qu'il n'est de divinité que Dieu et que Muhammad (sur lui soit la paix) est le dernier de Ses Messagers, et d'accepter et d'adhérer (iltizâm) à la voie communiquée par Dieu par le biais de ce dernier messager en date (cliquez ici et ici). Ce qui revient à l'acceptation, par la raison et le cœur, d'une voie. Tout ceci constitue les croyances essentielles par lesquelles on entre dans une religion ou on en sort, et qui constituent le minimum de la foi que Dieu agrée (asl ul-îmân). Qui remplit cette condition a acquis, par la permission de Dieu, le minimum de proximité avec Lui (asl ul-qurb). (Certaines de ces croyances essentielles sont telles que, certes, le fait de ne pas les avoir acquis, cela fait sortir de la religion en théorie, cependant, en pratique l'ignorance peut être une circonstance atténuante : cliquez ici.)
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Et puis il est d'autres croyances, autres que les dharûriyyât ud-dîn, que Dieu agrée de la part de l'homme.
Et il s'agit d'agir en conformité avec ce que la voie enseigne : ce sont les actions : ce que l'on fait au quotidien d'actions visibles, ce que l'on prononce avec sa langue (et qui forme "les actions" de celle-ci), mais aussi ce que l'on pense volontairement et ce que l'on a dans son cœur de penchants, qui sont autant d'"actions de l'intérieur".
Ceci confère l'augmentation dans la proximité avec Dieu (az-ziyâda fi-l-qurb), proximité ce qui n'a pas de limite : nul humain n'aura jamais suffisamment de proximité spirituelle avec Dieu.
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C'est par rapport à ce qui confère donc az-ziyâda fi-l-qurb que se pose une question :
Sachant que Dieu a rendu obligatoire par exemple d'accomplir cinq fois par jour la prière rituelle, mais aussi de se nourrir (selon les besoins de son corps et ses moyens matériels, sans tomber dans le gaspillage) et de subvenir aux besoins de ses enfants, est-ce que seules les actions comparables à la prière rituelle rapprochent de Dieu, ou est-ce que le fait de s'acquitter de ses autres devoirs aussi rapproche de Lui ?
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Réponse :
Dieu Lui-même dit : "وَمَا أَمْوَالُكُمْ وَلَا أَوْلَادُكُم بِالَّتِي تُقَرِّبُكُمْ عِندَنَا زُلْفَى إِلَّا مَنْ آمَنَ وَعَمِلَ صَالِحًا" : "Et ce ne sont pas vos biens matériels ni vos enfants qui vous rapprocheraient de Nous en proximité ; mais [se rapproche de Nous] celui qui a apporté foi et fait bien" (Coran 34/37). Ce sont donc toutes les actions de bien, en d'autres termes le fait de vivre toute règle ta'abbudî qui est applicable par rapport à la situation dans laquelle on se trouve (cliquez ici, ici, ici et ici pour en savoir plus), qui rapproche de Dieu ; par ailleurs, certaines règles ta'abbudî peuvent faire l'objet de fatwas différentes en fonction du contexte dans lequel on se trouve (cliquez ici et ici pour en savoir plus).
De même, en commentaire de la parole divine : "يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ اتَّقُواْ اللّهَ وَابْتَغُواْ إِلَيهِ الْوَسِيلَةَ" : "O vous qui avez apporté foi, ayez la piété par rapport à Dieu, et recherchez jusqu'à Lui le moyen (...)" (Coran 5/35), Qatâda a dit que cela signifie : "Rapprochez-vous de Lui par le fait de Lui obéir et de faire ce qu'Il agrée" (Tafsîr Ibn Kathîr). Dans ce verset, à ceux qui ont au moins le minimum de la foi, il est donc demandé, pour se rapprocher davantage de Dieu, de faire toutes les actions qu'Il agrée et de s'abstenir de tout ce qu'Il n'aime pas qu'on le fasse. Certains de ceux qui se réclament du soufisme ont déclaré que le moyen évoqué dans ce verset pour se rapprocher de Dieu est le maître spirituel. Cheikh Thânwî répond qu'il s'agit là d'un commentaire infondé et erroné (Imdâd ul-fatâwâ, 5/237-238).
En fait :
--- l'adoption de toute croyance dînî et l'accomplissement de toute règle ta'abbudî,
--- faits avec l'intention de plaire à Dieu,
cela rapproche de Dieu, que cette règle concerne une action du domaine des 'ibâdât, une action du domaine de khidmat ud-dîn, ou bien une action du domaine des 'âdât (d'après Al-I'tissâm, ash-Shâtibî, 1/336).
Lire notre article exposant le sens de ces termes "ta'abbudî", "'âdât" et "'ibâdât".
Et lire notre article exposant l'intention qu'il faut avoir pour que l'action des 'Ibâdât et l'intention qu'il faut avoir pour que l'action des 'Âdât rapprochent de Dieu.
Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit qu'un homme (et dans un autre hadîth : une femme de mauvaise vie) a vu tous ses péchés être pardonnés par Dieu pour avoir simplement donné à boire à un chien assoiffé : "عن أبي هريرة رضي الله عنه: أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "بينا رجل يمشي، فاشتد عليه العطش، فنزل بئرا، فشرب منها، ثم خرج فإذا هو بكلب يلهث يأكل الثرى من العطش، فقال: لقد بلغ هذا مثل الذي بلغ بي، فملأ خفه، ثم أمسكه بفيه، ثم رقي، فسقى الكلب، فشكر الله له، فغفر له." قالوا: يا رسول الله، وإن لنا في البهائم أجرا؟ قال: "في كل كبد رطبة أجر" (al-Bukhârî, 2234, Muslim 2244). "عن أبي هريرة رضي الله عنه، عن رسول الله صلى الله عليه وسلم، قال: "غفر لامرأة مومسة، مرت بكلب على رأس ركي يلهث، قال: كاد يقتله العطش، فنزعت خفها، فأوثقته بخمارها، فنزعت له من الماء، فغفر لها بذلك" (al-Bukhârî, 3413). Il s'agit là d'une action temporelle mais faisant l'objet d'une règle ta'abbudî. L'accomplissement de cette action est une cause de rapprochement avec Dieu. Il faut rappeler ici que donner à boire à un chien tellement assoiffé qu'il en est à laper la terre / qu'il est presque mourant de soif, cela n'est pas une action ta'abbudî mustahabb, mais bien une action ta'abbudî wâjib !
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- Dès lors, si un musulman pratique toutes les actions relevant des 'ibâdât avec soin et présence du cœur mais, parallèlement, néglige sciemment le respect de règles ta'abbudî obligatoires dans sa vie quotidienne, et désobéit donc sciemment à Dieu dans les choses temporelles (à propos par exemple de ses aliments, de ses vêtements, ou à propos de ses relations avec autrui, ou encore par rapport à ses devoirs vis-à-vis de ses père et mère, son conjoint(e) ou ses enfants), celui-là ne pourra se rapprocher de Dieu de la façon obligatoire voulue.
Le fait est que le rapprochement réel avec Dieu est celui où Dieu aussi se rapproche de Son adorateur ; or Il ne se rapproche pas de celui qui sciemment Lui désobéit et fait ce qu'Il n'aime pas.
--- Jâbir relate : "Le Messager de Dieu, que Dieu le bénisse et le salue a dit : "Dieu a révélé à Gabriel : "Retourne telle cité avec ses habitants !" (Gabriel) dit : "Seigneur, il y a parmi eux Ton serviteur Untel, qui ne T'a jamais désobéi, ne serait-ce que l'instant d'un clin d'œil." (Dieu) dit : "Retourne-la sur lui et sur eux, car son visage ne s'est jamais froncé pour Moi [en voyant le mal autour de lui], fût-ce un instant"" (rapporté par al-Bayhaqî, cité dans Mishkât, 5152). Ne jamais se soucier du mal qui est commis ouvertement autour de soi, cela aussi constitue une désobéissance à Dieu. Si donc l'ange Gabriel a dit à Dieu que cet homme ne Lui a jamais désobéi, c'est uniquement par rapport aux actions de portée individuelle.
Sur le même sujet il y a également le hadîth relaté par 'Amîra al-Kindî, rapporté par al-Baghawî et cité dans Mishkât, 5147.
--- "عن أبي هريرة، قال: قال رجل: "يا رسول الله، إن فلانة يذكر من كثرة صلاتها، وصيامها، وصدقتها، غير أنها تؤذي جيرانها بلسانها." قال: "هي في النار." قال: "يا رسول الله، فإن فلانة يذكر من قلة صيامها، وصدقتها، وصلاتها، وإنها تصدق بالأثوار من الأقط، ولا تؤذي جيرانها بلسانها." قال: "هي في الجنة""
Quelqu'un vint trouver le Prophète et lui dit : "O Messager de Dieu, telle dame, on parle de la quantité de ses prières [surérogatoires], de ses jeûnes [surérogatoires] et de ses aumônes [surérogatoires], sauf qu'elle fait du tort à ses voisins par sa langue." Le Prophète fit : "Elle sera dans le feu."
L'homme poursuivit : "Et telle dame, on parle de la petite quantité de ses jeûnes [surérogatoires], de ses aumônes [surérogatoires] et de ses prières [surérogatoires] ; [mais] elle donne en aumône des morceaux de aqit [= sorte de caillé] et ne fait pas de tort à ses voisins par sa langue." Le Prophète fit : "Elle sera dans le paradis" (Ahmad, 9675 ; également cité dans Mishkât ul-massâbîh, 4992).
--- "عن أبي هريرة، قال: خرجنا مع رسول الله صلى الله عليه وسلم يوم خيبر، فلم نغنم ذهبا ولا فضة، إلا الأموال والثياب والمتاع، فأهدى رجل من بني الضبيب، يقال له رفاعة بن زيد، لرسول الله صلى الله عليه وسلم غلاما، يقال له مدعم. فوجه رسول الله صلى الله عليه وسلم إلى وادي القرى. حتى إذا كان بوادي القرى، بينما مدعم يحط رحلا لرسول الله صلى الله عليه وسلم، إذا سهم عائر فقتله، فقال الناس: هنيئا له الجنة، فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "كلا، والذي نفسي بيده، إن الشملة التي أخذها يوم خيبر من المغانم، لم تصبها المقاسم، لتشتعل عليه نارا." فلما سمع ذلك الناس جاء رجل بشراك - أو شراكين - إلى النبي صلى الله عليه وسلم، فقال: " شراك من نار - أو: شراكان من نار" : Mid'am fut touché par une flèche lancée au hasard par l'ennemi alors même qu'il n'était pas combattant et qu'il s'occupait de la monture du Prophète. Alors même que des Compagnons dirent : "Que lui soit agréable le Paradis / le Martyre !", le Prophète (sur lui soit la paix) dit : "Absolument pas ! Le manteau qu'il a pris le jour de Khaybar du butin sans que cela ait été partagé est en train de s'enflammer sur lui" (al-Bukhârî, 6329).
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- Cependant, à l'inverse, si un musulman pratique toutes les règles ta'abbudî (celles concernant les actions du domaine des 'âdât, celles relatives aux actions de khidmat ud-dîn ainsi que celles relatives aux actions des 'ibâdât), mais se cantonne à l'observance extérieure et juridique de ces règles, et ne pratique pas les actions des 'ibâdât avec suffisamment de dévotion et de présence du cœur, alors son rapprochement avec Dieu reste insuffisant et n'atteint pas le minimum obligatoire voulu.
Le fait est que les actions des 'ibâdât ont justement comme fonction de créer et d'augmenter le lien du cœur avec Dieu (le dhikr qalbî au sens particulier du terme) (cela est vrai au point que faire, avoir l'objectif qu'elle crée, entretienne ou augmente le lien du cœur avec Dieu, une action qui n'a pas été instituée par les sources à cette fin, c'est tomber dans l'innovation (bid'a) : cliquez ici et ici pour en savoir plus). Dès lors, pour que ces actions des 'ibâdât créent et augmentent réellement le lien spirituel avec Dieu, il faut justement qu'elles soient faites non seulement avec respect des règles juridiques les concernant, mais aussi avec présence du cœur, avec passion et dévotion.
En fait, étant donné que dans la réalité il n'existe pas la possibilité de ne pratiquer que les règles ta'abbudî, sans pratiquer aussi avec soin et présence du cœur les 'ibâdât, il est impossible de dire quel manquement il y aurait dans le rapprochement, avec Dieu, de l'homme qui ne pratique pas les 'ibâdât avec présence du cœur, mais se limite à obéir de façon extérieure, dans une perspective purement juridique, aux règles voulues par Dieu.
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En résumé, l'ensemble des actions suivantes rapprochent de Dieu :
--- l'accomplissement des actions des 'Ibâdât, et ce avec présence du cœur ;
--- l'accomplissement des actions de Khidmat ud-dîn, et ce avec sincérité vis-à-vis de Dieu ;
--- le respect des règles Ta'abbudî relatives aux actions des 'Âdât, et ce avec la volonté de se conformer à ce que Dieu veut ;
--- avoir l'intention, lorsqu'on pratique quelque chose de mubâh, de réaliser telle action ta'abbudî plus globale, ou bien de réaliser tel objectif shar'î ;
--- avoir l'intention, lorsqu'on pratique quelque chose de mubâh, de s'aider de cela pour ensuite pouvoir mieux pratiquer telle action ta'abbudî.
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Ce sont les 3 domaines suivants dans lesquels Dieu veut que l'homme fasse le bien pour se rapprocher de Lui : celui des 'ibâdât, également celui de khidmat ut-dîn, mais aussi celui des 'âdât / mu'âmalât :
En fait Dieu veut de l'homme qu'il relie son cœur et son âme avec Lui ("at-tahâra" et "al-ikhbât" pour reprendre la formule de Shâh Waliyyullâh), ce qui ne peut se faire que par la pratique des actions relevant des 'ibâdât, avec présence du cœur, avec passion et dévotion. Le Prophète a dit : "Dieu a dit : "Celui qui a de l'inimitié pour un ami à Moi, Je lui déclare la guerre. Le serviteur ne peut se rapprocher de Moi par quelque chose qui Me soit plus aimé que ce que J'ai rendu obligatoire sur lui. Et le serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par les (actions) surérogatoires, jusqu'à ce que Je l'aime. Alors, lorsque Je l'aime, Je deviens son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il attrape et son pied par lequel il marche ; s'il Me demande quelque chose, Je le lui accorderai, et s'il Me demande Ma protection, Je la lui donnerai"" (rapporté par al-Bukhârî, n° 6137) (cliquez ici pour lire le commentaire de ce hadîth).
Mais Dieu veut aussi que l'homme crée en lui des qualités telles que l'humilité parmi ses semblables, la bonté, la générosité, et la responsabilité vis-à-vis de ses semblables et des autres créatures, en termes d'entraide matérielle et psychologique comme d'entraide spirituelle (c'est ce qui explique le devoir de amr bi-l-ma'rûf et de nah'y 'an il-munkar et, plus généralement, de tamkîn ud-dîn). C'est pourquoi Dieu a institué pour l'homme, en sus des actions relevant du domaine des 'ibâdât, d'autres actions relevant d'autres domaines, lesquelles actions visent à créer, à augmenter et à protéger, chez l'individu et la société, d'autres choses que le lien spirituel (cliquez ici pour découvrir ces choses qui sont à créer ou à protégér). C'est cette double obligation de chercher à créer un lien avec Dieu et de se plier à l'ordre qu'Il a mis en place pour les affaires terrestres qui crée quelque chose de spécifique à l'être humain, que les anges ne peuvent pas faire (cliquez ici).
C'est la raison pour laquelle Dieu n'a ni institué ni autorisé pour l'homme la vie monacale ou érémitique, mais a voulu au contraire pour lui la vie en famille et la vie en société (cf. Al-I'tissâm 1/336) : c'est cela qui permet le développement des qualités "éthico-sociales" ; c'est cela qui, d'une part, met l'homme face à l'épreuve de ses semblables (faire preuve de patience face aux gens de sa famille et de son entourage, supporter les tiraillements, et aussi accepter qu'on n'est ni seul sur Terre ni supérieur aux autres) et à l'épreuve de la vie sur Terre – avec les différents besoins, les difficultés et, de façon plus fatale, le vieillissement du corps et l'affaiblissement de ses aptitudes – (le fait de vivre ses besoins tout en sachant raison et recul garder face aux tentations de la vie terrestre a été nommé "as-samâha" par Shâh Waliyyullâh) ; et c'est cela qui, d'autre part, permet le développement, en l'homme, du sentiment de la responsabilité et celui de la nécessité d'agir pour améliorer la société ("al-'adâla" d'après Shâh Waliyyullâh).
Ce sont donc d'une part le fait de rester fidèle aux normes divines pour satisfaire chaque besoin personnel et pour faire face aux malheurs occasionnels supplémentaires de l'existence, et, d'autre part, le fait de pratiquer, malgré cela, les actions purement cultuelles avec constance et profondeur, qui font avancer l'homme dans son cheminement vers Dieu ; lors de ce cheminement, fait avec persévérance, l'homme développe des qualités, au fur et à mesure de l'établissement du lien spirituel avec Dieu (maqâmât).
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Deux choses qu'il faut donc éviter pour pouvoir se rapprocher réellement de Dieu : - faire les 'ibâdât de façon bâclée ou sans profondeur ; - faire les 'ibâdât avec dévotion, mais tout en agissant mal ou en gardant un cœur dur vis-à-vis de ses semblables :
L'homme qui pratique consciencieusement ses devoirs liés aux 'âdât et a réussi à développer en lui les qualités humaines – familiales et sociales – voulues, mais n'a pas pratiqué avec soin et présence du cœur les actions des 'ibâdât, et n'a donc pas pu développer suffisamment en lui le lien spirituel avec Dieu, celui-là ne s'est pas rapproché de Dieu de façon suffisante. Le fait est que le Prophète (sur lui soit la paix) a parlé du degré de ihsân, qui consiste à "ce que tu fasses la 'ibâda de Dieu comme si tu Le voyais" (rapporté par al-Bukhârî, Muslim, etc.). Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "Cela est la prière de l'hypocrite : il reste assis à regarder le soleil [décliner], puis, lorsque celui-ci se trouve entre les deux cornes du diable [= n'est pas loin de se coucher], il se lève et becquette en quatre fois [= fait rapidement les quatre cycles de la salât ul-'asr], pendant lesquelles il ne pense (yadhkuru) que peu à Dieu" (Muslim 622, at-Tirmidhî 160) : on voit ici cet état d'esprit et de cœur qu'ont certaines personnes, qui n'ont aucune envie (shawq) de faire la prière mais la font à contrecœur (istithqâl), l'accomplissant à l'heure mak'rûh, bâclant ses postures, et ne pensant que peu à Dieu pendant qu'elles font cela.
Un autre problème que connaissent d'autres personnes est que, si elles ne font pas les 'ibâdât à contrecœur comme décrit dans le hadîth que nous venons de voir, elles les font en revanche trop rapidement (croyant que le tout est dans la quantité) et ne parviennent alors pas à prendre le temps d'en retirer un effet en leur cœur. Un homme vint ainsi relater à Ibn Mas'ûd qu'il avait lu toutes les sourates de la catégorie "mufassal" en une nuit ; Ibn Mas'ûd lui dit : "En les récitant rapidement comme on récite des vers ? Des gens réciteront le Coran, cela ne dépassera pas leur clavicule ; mais c'est lorsque cela tombe dans le cœur puis s'y enracine que cela est profitable (...)" (Muslim 822 ; une partie de ce propos est rapporté par al-Bukhârî, 742) : ici il s'est agi du fait de faire de la quantité par le biais de la rapidité.
A l'inverse, l'homme qui fait du tort aux autres ; ou qui garde un cœur malsain vis-à-vis de ses semblables humains, refusant de reconnaître ce qui est pourtant vrai et qu'un de ses semblables a affirmé devant lui (batar ul-haqq) (il attendra quelque temps avant de présenter cela comme étant sa trouvaille à lui), et/ou méprisant ceux qui n'ont pas eu la chance de lui plaire (ghamt un-nâs) ; celui-là n'est pas en train de réussir l'épreuve de la vie : il n'a pas su développer en lui l'humilité et s'est au contraire complu dans son orgueil ; il peut bien faire avec soin et dévotion des milliers de prières, de jeûnes et de récitations du Coran, il ne se rapproche pas réellement de Dieu (certes, Dieu peut lui accorder Son Pardon, après avoir dédommagé ses victimes ; cependant, nous parlons de l'acquisition de la proximité suffisante avec Dieu). Quand le cœur de l'homme est encroûté, il peut bien faire avec constance les actions qui normalement relient le cœur avec Dieu, la croûte est trop épaisse pour qu'elles produisent un effet sur son cœur. Quelqu'un vint trouver le Prophète et lui dit : "O Messager de Dieu, telle dame, on parle de la quantité de ses prières [surérogatoires], de ses jeûnes [surérogatoires] et de ses aumônes [surérogatoires], sauf qu'elle fait du tort à ses voisins par sa langue." Le Prophète fit : "Elle sera dans le feu." L'homme poursuivit : "Et telle dame, on parle de la petite quantité de ses jeûnes [surérogatoires], de ses aumônes [surérogatoires] et de ses prières [surérogatoires] ; [mais] elle donne en aumône des morceaux de aqit [= sorte de caillé] et ne fait pas de tort à ses voisins par sa langue." Le Prophète fit : "Elle sera dans le paradis" (Ahmad 9298, également cité dans Mishkât ul-massâbîh, n° 4992). Causer par sa langue du tort à autrui, et particulièrement son voisin, est chose interdite ; on ne peut faire de longues prières surérogatoires tout en se laissant aller perpétuellement (isrâr) à des violations des droits d'autrui : d'une part c'est la preuve de l'absence d'effet de ces prières sur son cœur ; d'autre part les récompenses de ces actions iront aux victimes (cliquez ici)... Iblîs avait fait beaucoup d'adoration de Dieu, jusqu'à parvenir à avoir sa place dans l'assemblée la plus élevée des anges (al-mala' ul-a'lâ), mais ensuite, face à Adam, façonné à partir de boue malodorante mais devant qui Dieu demandait de faire une prosternation de respect, l'expression brutale et incontrôlée de l'orgueil qui se trouvait en son intérieur, ce qui le conduisit alors, lui, à du kufr akbar (cliquez ici).
Par ailleurs, il faut détester le péché, et il faut appeler son auteur à cesser (c'est le nah'y 'an il-munkar, déjà évoqué plus haut). Mais un autre problème est que certains musulmans pratiquants se permettent de considérer que les musulmans ayant des manquements dans leur pratique sont comme "voués à l'enfer", tandis que eux auraient en quelque sorte une place réservée à leur nom dans le paradis... Ce sont là des considérations totalement déplacées. "عن عكرمة بن عمار، قال: حدثني ضمضم بن جوس، قال: قال أبو هريرة سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول: "كان رجلان في بني إسرائيل متواخيين، فكان أحدهما يذنب، والآخر مجتهد في العبادة، فكان لا يزال المجتهد يرى الآخر على الذنب فيقول: أقصر. فوجده يوما على ذنب فقال له: أقصر. فقال: خلني وربي! أبعثت علي رقيبا؟ فقال: والله لا يغفر الله لك، أو لا يدخلك الله الجنة! فقبض أرواحهما، فاجتمعا عند رب العالمين فقال لهذا المجتهد: أكنت بي عالما، أو كنت على ما في يدي قادرا؟ وقال للمذنب: اذهب فادخل الجنة برحمتي، وقال للآخر: اذهبوا به إلى النار". قال أبو هريرة: والذي نفسي بيده لتكلم بكلمة أوبقت دنياه وآخرته" : Abû Hurayra relate que le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "Il y avait parmi les fils d'Israël deux hommes qui étaient proches amis : l'un faisait des péchés et l'autre faisait des efforts dans la 'ibâda. Celui qui faisait des efforts voyait l'autre faire le péché et n'arrêtait pas de lui dire : "Cesse." Jusqu'à ce qu'un jour il le vit faire un péché qu'il considéra très grave ; il lui dit alors : "Cesse." L'autre lui dit : "Laisse-moi (cela est entre moi) et mon Seigneur ; aurais-tu été suscité comme surveillant pour moi ?" L'autre lui dit : "Par Dieu, Dieu ne te pardonnera jamais" ou "ne te fera jamais entrer dans le paradis." Dieu reprit leur âme. Ils se retrouvèrent alors auprès du Seigneur des mondes. Il dit alors à celui qui faisait des efforts : "Savais-tu ce que Je ferai, ou avais-tu puissance sur ce qui se trouve en Ma Main ?" Il dit au pécheur : "Entre au paradis par Ma Miséricorde", et Il dit au sujet de l'autre : "Emmenez-le dans le feu"" (Abû Dâoûd, 4901, Ahmad, 7942). Cette histoire se passa chez les fils d'Israël avant l'abrogation du message de Moïse (donc avant la venue de Jésus et de Muhammad), et aucun de ces deux hommes n'était donc kâfir ; or les péchés qui ne constituent pas du kufr akbar et qui coexistent avec le minimum de foi voulue (asl ul-îmân), Dieu peut les pardonner, comme Il peut infliger à celui qui les a fait un séjour temporaire dans le feu, avant de les admettre au paradis (cliquez ici et ici). Jundub relate que le Prophète a raconté qu'un homme a dit : "Par Dieu, Dieu n'accordera pas Son Pardon à Untel !" et que Dieu Elevé soit-Il a dit : "Qui fait serment par Moi que Je n'accorderai pas le Pardon à Untel ? J'ai accordé le Pardon à Untel et ai annulé tes (bonnes) actions !" (Muslim, 2621).
Quant à la dureté du cœur malgré la pratique régulière et abondante d'actions des 'ibâdât, l'exemple des Kharijites est là, eux au sujet de qui le Prophète avait dit à ses Compagnons : "L'un de vous déconsidérera (yahqiru) ses prières [surérogatoires] face aux leurs, et ses jeûnes [surérogatoires] face aux leurs. Ils réciteront le Coran, cela ne dépassera pas leurs clavicules. Ils ressortiront du dîn comme la flèche ressort de la proie : on regarde la pointe, on n'y voit rien ; on regarde le bois, on n'y voit rien ; on regarde l'empennage, on n'y voit rien : la (flèche) a traversé matières et sang (…)" (al-Bukhârî, Muslim, etc.) ; ceci signifie que leur pratique du dîn ne laissera aucune trace en eux. Les Kharijites ne faisaient pourtant pas des prières bâclées, ne faisaient pas non plus des jeûnes à contrecœur, ni des récitations du Coran parce qu'ils y étaient obligés : ils faisaient tout cela avec beaucoup de ferveur ; mais ce qui leur manquait c'était d'arriver à retirer de ces actions un effet en leur cœur, car ils gardaient ce dernier dur ; par ailleurs, ils ne se référaient (tahkîm) pas complètement aux paroles et actes du Prophète (sur lui soit la paix) (le reproche de Dhu-l-Khuwayssira fait au Prophète : "Sois juste, car tu n'as pas été juste" est bien connu : cliquez ici et ici) ; enfin, il leur manquait de la compréhension (ils étaient "sufahâ' ul-ahlâm" : leurs simplifications par rapport à "Lâ hukma illâ lillâh" – "L'arbitrage ne revient qu'à Dieu" – et à d'autres points, à l'époque de 'Alî, sont bien connues : cliquez ici), et ils voulaient l'application une et immédiate de toutes les règles de l'islam, sans compréhension pour les impossibilités momentanées, dues aux circonstances extérieures.
Quand on voit aujourd'hui que certains sont prêts à aller jusqu'à faire jeter des sorts (sihr), par personne interposée, à qui risquerait de nuire à leurs parts sur le marché commercial ou à leurs parts sur le marché de la gloire et du pouvoir, alors même qu'ils font en abondance prières surérogatoires, récitations du Coran et actions visibles (s'asseoir consciencieusement avant de boire de l'eau, porter tel vêtement ressemblant à celui du Prophète, se laisser pousser une grande barbe), on comprend mieux la portée de ces paroles du Prophète... N'est-ce pas là une tashabbuh (imitation) de Pharaon, lui qui n'hésita pas à essayer de faire tuer (par personnes interposées) tous les nouveaux-nés des fils d'Israël simplement parce qu'on lui avait dit qu'un garçon naîtrait chez ce peuple qui serait la cause de son déclin ?
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Les enseignements de Cheikh Thânwî sur le sujet :
Cheikh Thânwî n'a pas cessé de mettre l'accent sur le fait que pour se rapprocher réellement de Dieu et devenir aimé par Lui, il s'agit non pas seulement de pratiquer les actions de 'ibâdât obligatoires et surérogatoires avec soin et présence du cœur (ce qui constitue le dhikr au sens particulier de ce terme), mais aussi de rectifier ses croyances ('aqâ'ïd), de ne bafouer aucun des droits d'autrui (mu'âmalât, mu'âshara) et de purifier son cœur de ce qui est interdit, fût-il relatif aux seules relations humaines (amour de la gloire voire du pouvoir, mépris pour autrui, sentiment auto-entretenu d'être supérieur aux autres musulmans et d'avoir été choisi par Dieu, souhait de voir celui qu'on n'aime pas perdre les bienfaits dont il bénéficie, volonté d'humilier quelqu'un en public, exprimer ce qui ne relève que du sû' uz-zann, etc.) ; c'est s'il y a cette purification (takhliya) et c'est s'il y a pratique des autres actions ta'abbudî aussi (notamment celles liées aux relations avec autrui) (tahliya) que la pratique constante des actions obligatoires et surérogatoires des 'ibâdât (tahliya) va conduire à un rapprochement spirituel réel avec Dieu. Sinon ce ne sera qu'un rapprochement illusoire.
Cheikh Thânwî a dit ainsi : "Le dhikr que fait le cœur est le dhikr le plus grand" (Ashraf ut-tarîqa, 266). "(Le dhikr que fait le cœur) est même la racine de toutes les actions. Mais une racine ne sert pas sans qu'il y ait des branches ; de même, le dhikr seul, sans les autres actions, ne sert pas" (Ibid., p. 261).
"Il y a toujours le contraire de la facilité dans le fait de faire les bonnes actions" (Ibid., p. 76) (cliquez ici). "L'état le plus courant est qu'il y a le contraire de la facilité dans le fait d'accomplir la prière rituelle, le jeûne, etc. Et ce contraire de la facilité peut constituer parfois un empêchement. La solution face à cet empêchement dû à l'exigence est la mujâhada. Deux choses deviennent la plupart du temps des empêchements : les moyens de confort matériel, et la faiblesse de l'âme" (Ibid., 77).
"La mujâhada est de deux sortes : celle que l'on fait par rapport à ce qu'on veut entreprendre [= c'est celle que l'on fait pour pouvoir pratiquer les actions obligatoires, recommandées ou surérogatoires], et celle que l'on fait par rapport à ce qu'on n'a pas décidé [= c'est celle que l'on fait face aux épreuves de la vie terrestre]" (Ibid., p. 78).
"On doit considérer la proximité de Dieu comme son objectif. Et on doit rester occupé à la voie qui y mène : c'est-à-dire, après la correction de ses croyances ('aqâ'ïd), accomplir les actions qui sont de son ressort (ikhtiyâr) : c'est-à-dire pratiquer l'action qui concerne le moment [et la situation dans lequel on se trouve], que cette action soit extérieure – comme la prière rituelle, l'aumône obligatoire – ou intérieure – comme la crainte et l'espoir, la reconnaissance et la patience, etc. Et on doit se préserver des causes d'éloignement : les désobéissances extérieures et intérieures" (Ibid., p. 84).
"Les choses qui sont à chercher à faire (maqsûda) sont les actions particulières faites volontairement. Une partie d'entre elles concernent les membres externes ; tous les connaissent : la prière rituelle, le jeûne, l'aumône obligatoire, le pèlerinage, et autres actions d'obéissance obligatoires et recommandées. D'autres actions concernent le cœur et l'âme : comme la sincérité, l'humilité, l'amour de Dieu, la reconnaissance, la patience, s'en remettre à Dieu, avoir confiance en Lui, la crainte et l'espoir ; et le fait de faire disparaître les contraires de ces qualités" (Ibid., 53). En de longues pages sont évoquées les propos de Cheikh Thânwî ausujet de chacun de ces "contraires de ces qualités" : il s'agit de traits liés à une façon défectueuse de se percevoir par rapport aux autres ; dans ces pages sont cités ainsi : le fait d'utiliser sa langue à tort et à travers, de détester autrui, de se croire supérieur à d'autres musulmans, de laisser la soif de gloire dans son cœur de sorte qu'elle nous pousse à entreprendre différentes sortes de choses pour que rien ni personne ne puisse jamais nous faire de l'ombre, d'aimer excessivement ce monde et ses attraits (la gloire, le pouvoir et les bienfaits physiques), la cupidité, le fait de désirer que quelqu'un perde le bienfait que Dieu lui a octroyé, le fait d'agir pour se faire remarquer et pour le renom, le fait d'être en admiration devant soi-même, etc. (pp. 170 à 120).
Cheikh Thânwî a évoqué la takhliya et la tahliya (Ibid., pp. 82-83) : il s'agit respectivement : du fait de purifier son intérieur de l'attachement excessif à toute chose autre que Dieu [cliquez ici, ici, et ici], et des défauts spirituels et éthico-sociaux ; et du fait de l'embellir par l'établissement du lien avec Dieu (ce qui se fait par le biais des actions de 'ibâdât qui sont mashrû'a), l'accomplissement de toutes les autres actions de bien, et l'acquisition de toutes les qualités qui sont liées à ces deux choses. Ailleurs Cheikh Thânwî dit aussi que la takhliya a priorité sur le fait de faire des actions surérogatoires de 'ibâdât (Majâliss-é hakûm ul-ummat, pp. 44-46). Ceci car entreprendre de nombreuses actions surérogatoires (nafl) de 'ibâdât alors même qu'on est atteint d'admiration pour soi-même ('ujb), d'orgueil (takabbur) et d'ostentation (riyâ') entraîne parfois une augmentation de ces "maladies spirituelles", car la personne, faisant de longues actions surérogatoires, peut être amenée, davantage encore, à se croire importante et, plus encore, à mépriser les autres, se pensant devenue proche de Dieu (Ibid., pp. 44-46). Cheikh Thânwî voit là l'explication au fait que de nombreuses personnes font le dhikr mais ne parviennent pas à se rapprocher de Dieu ; il rappelle que ces "maladies spirituelles" sont des grands péchés (kabâ'ïr), et que l'habitude de péchés ne peut jamais coexister avec la proximité de Dieu et l'acceptation par Lui (Ibid., p. 45).
Cheikh Thânwî dit encore : "Beaucoup de personnes sont telles qu'elles ont avec Dieu, Elevé soit-Il, un lien de dhikr seulement ; un tel lien est à un seul sens. Le lien dans les deux sens naît quand il y a [en plus du dhikr du cœur] l'action et l'obéissance. Lorsque l'homme se préoccupe de l'action et de l'obéissance [en sus du dhikr du cœur], à ce moment là, Dieu, Elevé soit-Il, a Lui aussi un lien avec lui" (Ashraf ut-tarîqa, pp. 368-369).
"La voie qui mène à Dieu est constituée en tout de deux choses : l'obéissance (à Dieu) et le dhikr (de Dieu)" (Ibid., p. 267). "Le soufisme [orthodoxe] se résume à deux choses : la première est le dhikr ullâh, la seconde est la tâ'at ullâh, c'est-à-dire le fait de se conformer aux ahkâm shar'iyya (ittibâ'-é ahkâm-é shari'yya)" (Majâliss-é hakîm ul-ummat, p. 216).
"Lorsqu'on fait avec constance le dhikr ullâh et avec quantité la mujâhada [pour faire les bonnes actions et obéir ainsi à Dieu], alors les choses troubles de l'âme sont enlevées, et dans le cœur et l'âme un lien particulier avec Dieu naît" (Ashraf ut-tarîqa, p. 368).
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Le propos d'un grand savant musulman, et celui d'un historien non-musulman quant à l'objectif de la vie de l'homme sur Terre :
Ibn Taymiyya écrit : "Dieu a créé la création [= les hommes et les djinns] pour qu'ils fassent Sa 'ibâda, ce qui englobe qu'ils Le connaissent, se tournent vers Lui, L'aiment et agissent sincèrement pour Lui. Par Son évocation (dhikr) leurs cœurs s'apaisent, et par le fait de Le contempler dans l'au-delà leurs yeux se rafraîchiront. Il n'y a rien qu'Il leur donnera dans l'au-delà qui leur sera plus aimé que de Le regarder, et il n'y a rien qu'Il leur donne en ce monde qui soit plus grand que d'avoir foi en Lui (…) Sans cela ils n'auront ni bien (salâh) ni réussite, ni bonheur ni plaisir ; au contraire, celui qui s'est détourné du souvenir de son Pourvoyeur, celui-là aura une existence étroite, et (Dieu) le ressuscitera le jour de la résurrection aveugle" (MF 1/23).
L'historien Arnold Toynbee écrit quant à lui : "Dans cet univers mystérieux, il y a une chose dont l'Homme peut être sûr. L'Homme lui-même n'est certainement pas la plus grande présence de l'Univers. (...) Le but de l'Homme est de chercher la communion avec la présence cachée derrière les phénomènes, et de la rechercher dans le dessein de mettre son moi en harmonie avec cette réalité spirituelle absolue". Il écrit encore : "Le but véritable d'une religion supérieure, c'est de communiquer les enseignements spirituels et les vérités qui sont son essence à des âmes aussi nombreuses que possible, afin que chacune de ces âmes soit ensuite capable de remplir la vraie fin de l'Homme. La vraie fin de l'Homme est de glorifier Dieu et de jouir de Lui à jamais" (La Religion vue par un historien).
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).