Abû Hurayra rapporte que le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) a dit :
"Il y avait deux femmes, chacune avec son enfant. Un loup survint et emporta l'enfant de l'une d'elles. L'une [des deux femmes] dit alors : "C'est ton enfant qu'il a emporté !" ; et l'autre dit : "C'est ton enfant qu'il a emporté !".
Elles portèrent leur litige devant David. Celui-ci rendit comme jugement que l'(enfant restant) était celui de la plus âgée.
Comme elles sortaient [d'auprès de David], passant près de Salomon fils de David, elles l'informèrent [de ce qui s'était passé et du jugement qui avait été rendu]. Il dit alors : "Apportez-moi un couteau, je vais couper l'(enfant) [et le partager] entre les deux (femmes)." La plus jeune femme dit alors : "Ne fais pas cela, que Dieu te fasse miséricorde ! C'est son enfant à elle !" (Salomon) rendit alors comme jugement que l'(enfant restant) était celui de la plus jeune" (al-Bukhârî 3244, Muslim 1720, an-Nassâ'ï 5402).
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A) Remarques :
Ni David ni Salomon (sur eux soit la paix) ne se sont fondés sur le témoignage d'une ou plusieurs tierces personnes pouvant certifier avoir vu auparavant cet enfant avec telle femme et non telle autre :
– soit qu'aucune des deux femmes n'avait de parent susceptible d'apporter un tel témoignage ;
– soit que de tels témoignages ont bien été apportés, mais en faveur de chacune des deux femmes, ce qui fait que le flou demeurait entier.
S'il n'est pas relaté dans ce hadîth que David a eu recours aux services d'un qâ'ïf (cet expert des sociétés traditionnelles capable de pister un homme en retrouvant les traces de ses pas dans le sable, et de reconnaître la parenté entre deux personnes en considérant certains signes morphologiques subtils), c'est :
– soit qu'effectivement David n'a pas eu recours aux services d'un tel expert, et ce parce que le recours à ce genre d'expertise est institué pour déterminer le père mais non pas la mère de l'enfant ; ou parce que le recours à cela est institué dans la Shar' de Muhammad – d'après certaines écoles –, mais pas dans la Shar' que David et Salomon suivaient (cf. At-Turuq ul-hukmiyya, Ibn ul-Qayyim, pp. 274-275) ;
– soit qu'il a pu avoir recours aux services d'un qâ'ïf, ou a pu considérer lui-même les choses, mais aucune ressemblance particulière ne lui est apparue (cf. At-Turuq ul-hukmiyya, pp. 274-275) ;
– soit David a lui-même considéré les choses, et il a cru déceler une certaine ressemblance de l'enfant restant avec la plus âgée des deux femmes, et c'est ce qui l'a conduit à décréter que c'était elle qui en était la maman (Shar'h Muslim, an-Nawawî, 12/18).
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B) Sur quel fondement David (sur lui soit la paix) avait-il rendu le jugement en faveur de la plus âgée ?
Nous venons de voir sous la plume de an-Nawawî qu'il évoque comme possibilité que David ait cru déceler une certaine ressemblance de l'enfant restant avec la plus âgée des deux femmes (Shar'h Muslim 12/18).
Al-Qurtubî dit qu'aucune des deux n'avait de preuve pour démontrer que l'enfant restant était le sien ; et que David s'était appuyé sur quelque chose pour rendre le jugement en faveur de la femme plus âgée : il s'agissait probablement du fait que l'enfant était en "sa possession" (kâna fî yadihâ) ; l'autre ayant été incapable de fournir une preuve venant montrer que cette "possession" était injustifiée, le jugement était rendu contre elle (Fat'h ul-bârî 6/566). An-Nawawî a lui aussi évoqué cette autre possibilité comme fondement du jugement rendu par David (Shar'h Muslim 12/18).
-
C) Et sur quel fondement Salomon (sur lui soit la paix) a-t-il rendu le jugement qu'il a rendu ?
Salomon a eu recours à une astuce pour faire apparaître la vérité. En effet, face à sa proposition – prononcée le plus sereinement du monde, sans laisser deviner que ce n'était qu'une astuce –, face donc à sa proposition de partager l'enfant restant en deux moitiés égales entre les deux femmes, seule celle d'entre elles qui savait au fond d'elle-même que cet enfant n'était pas le sien pouvait ne pas avoir immédiatement la réaction d'une maman et pouvait ne pas pousser immédiatement ce cri du cœur : "Par pitié, abandonne cette solution, s'il le faut je laisse pour toujours mon fils à l'autre femme, mais pourvu qu'il reste en vie !" C'est ainsi qu'apparut qui était la vraie mère de l'enfant restant.
Si on retient l'avis selon lequel David s'était fondé sur la ressemblance qu'il a cru déceler entre l'enfant restant et la plus âgée des deux femmes, le fait que Salomon ait quand même utilisé cette astuce montre qu'il a considéré que ce que son subterfuge ferait apparaître serait d'une plus grande force qu'une impression de ressemblance physique.
Ibn Hajar relate de al-Qurtubî que le hadîth est elliptique, et il faut en comprendre que, ayant compris trop tard l'astuce de Salomon qui a fait apparaître qui était la vraie mère, la plus âgée, confondue, a fini par reconnaître verbalement (i'tirâf) qu'en effet elle avait menti et qu'elle savait que le loup avait emporté son enfant à elle. C'est donc bien sur la base de cette reconnaissance verbale (iqrâr) de la part d'une des deux parties que Salomon a rendu le jugement qu'il a rendu (Fat'h ul-bârî 6/966). An-Nawawî émet lui aussi cette possibilité (Shar'h Muslim 12/18).
Pour Ibn ul-Qayyim, il n'est même pas nécessaire d'avoir recours à cette ta'wîl, et on peut dire que Salomon a considéré la réaction de la plus jeune des deux femmes et du silence de la plus âgée comme étant l'indice de l'identité de la vraie mère ; et c'est sur la seule base de cet indice que Salomon a rendu le jugement qu'il a rendu (At-Turuq ul-hukmiyya, p. 9). Ibn ul-Qayyim écrit que Salomon a considéré cet indice comme étant de plus grande force que la reconnaissance (iqrâr) que prononça alors la vraie mère, puisqu'il a décrété que l'enfant était le sien bien qu'elle venait de dire : "C'est son enfant à elle !". An-Nassâ'ï a déduit de ce hadîth que le juge peut dire qu'il va faire telle chose – alors qu'il n'en a nullement l'intention –, avec l'objectif d'amener les deux parties à faire apparaître la vérité (Sunan un-Nassâ'ï, kitâbu âdâb il-qudhât, bâb 15).
Il faut savoir ici que Ibn ul-Qayyim est d'avis que la "bayyina" – ce qui est requis dans le cas d'un litige ou d'un acte criminel pour montrer la vérité – ne se limite pas au témoignage du nombre de personnes requis : il peut s'agir de bien d'autres choses (op. cit., pp. 16-17, p. 122, pp. 22-23 ; pp. 125-127 ; pp. 137 et suivantes).
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D) Salomon a-t-il cassé le jugement rendu par son père David ?
Selon an-Nassâ'ï il s'est bien agi de la cassation de l'ancien jugement : an-Nassâ'ï a écrit sur ce hadîth le titre (tarjama) suivant : "Le fait qu'un juge casse le jugement qu'avait rendu un autre que lui, qui est du même niveau que lui, ou de plus grande valeur que lui" ("Naqdh ul-hâkimi mâ yahkumu bihî ghayruhû, min man huwa mithluhû aw ajallu minh") (Sunan un-Nassâ'ï, kitâbu âdâb il-qudhât, bâb 16).
Est-il possible pour un juge de casser ainsi le jugement rendu avant lui par un autre juge ?
Plusieurs cas existent...
– Cas 1) Si c'est parce que le juge a rendu un jugement en n'ayant pas respecté la procédure ou l'impartialité, alors :
son jugement doit être cassé.
– Cas 2) S'il s'agit de nouveaux éléments apportés dans le dossier (comme un témoignage n'ayant pas pu être produit lors du premier jugement), alors :
certains ulémas sont d'avis que le jugement rendu sera effectivement modifié en fonction (Al-Mughnî 14/143-146).
– Cas 3) S'il s'agit d'une divergence dans l'interprétation des textes de loi (nussûs) déterminant la norme à appliquer en pareil cas de figure, alors :
--- 3.a) si le premier jugement à avoir été rendu l'a été par rapport à une norme fondée sur une interprétation complètement erronée des textes (khata' qat'î), alors ce jugement peut – et doit – être cassé et remplacé par un jugement correct ;
--- 3.b) par contre si chacune des deux interprétations "tient la route" (li-l-ikhtilâf fi-l-mas'alati massâgh : cliquez ici), alors on ne peut remplacer un jugement fondé sur l'une d'elles par un jugement fondée sur l'autre (c'est un principe reconnu et bien connu : Al-Mughnî 13/531).
Et ce que Salomon a fait ici relève du cas 2 : il a eu recours à un autre moyen que celui employé par son père pour faire apparaître la vérité, et un nouvel élément est donc apparu dans le dossier (Shar'h Muslim 12/18, Fat'h ul-bârî 6/566) :
--- soit cet élément a conduit à l'aveu d'un des deux disputeurs,
--- soit cet élément fut lui-même un indice (comme nous l'avons vu plus haut).
Cela est tout à fait comparable au fait que la personne en faveur de qui le jugement a été rendu (al-maqdhî lahû) reconnaît, quelques jours plus tard, que c'est son adversaire qui est dans son droit : le jugement sera alors annulé et révisé, pour cause d'arrivée d'un nouvel élément (Shar'h Muslim 12/18).
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
Les jugements différents, rendus par les prophètes-rois David et Salomon, à propos des deux femmes et l'enfant
Abû Hurayra rapporte que le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) a dit :
"Il y avait deux femmes, chacune avec son enfant. Un loup survint et emporta l'enfant de l'une d'elles. L'une [des deux femmes] dit alors : "C'est ton enfant qu'il a emporté !" ; et l'autre dit : "C'est ton enfant qu'il a emporté !".
Elles portèrent leur litige devant David. Celui-ci rendit comme jugement que l'(enfant restant) était celui de la plus âgée.
Comme elles sortaient [d'auprès de David], passant près de Salomon fils de David, elles l'informèrent [de ce qui s'était passé et du jugement qui avait été rendu]. Il dit alors : "Apportez-moi un couteau, je vais couper l'(enfant) [et le partager] entre les deux (femmes)." La plus jeune femme dit alors : "Ne fais pas cela, que Dieu te fasse miséricorde ! C'est son enfant à elle !" (Salomon) rendit alors comme jugement que l'(enfant restant) était celui de la plus jeune" (al-Bukhârî 3244, Muslim 1720, an-Nassâ'ï 5402).
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A) Remarques :
Ni David ni Salomon (sur eux soit la paix) ne se sont fondés sur le témoignage d'une ou plusieurs tierces personnes pouvant certifier avoir vu auparavant cet enfant avec telle femme et non telle autre :
– soit qu'aucune des deux femmes n'avait de parent susceptible d'apporter un tel témoignage ;
– soit que de tels témoignages ont bien été apportés, mais en faveur de chacune des deux femmes, ce qui fait que le flou demeurait entier.
S'il n'est pas relaté dans ce hadîth que David a eu recours aux services d'un qâ'ïf (cet expert des sociétés traditionnelles capable de pister un homme en retrouvant les traces de ses pas dans le sable, et de reconnaître la parenté entre deux personnes en considérant certains signes morphologiques subtils), c'est :
– soit qu'effectivement David n'a pas eu recours aux services d'un tel expert, et ce parce que le recours à ce genre d'expertise est institué pour déterminer le père mais non pas la mère de l'enfant ; ou parce que le recours à cela est institué dans la Shar' de Muhammad – d'après certaines écoles –, mais pas dans la Shar' que David et Salomon suivaient (cf. At-Turuq ul-hukmiyya, Ibn ul-Qayyim, pp. 274-275) ;
– soit qu'il a pu avoir recours aux services d'un qâ'ïf, ou a pu considérer lui-même les choses, mais aucune ressemblance particulière ne lui est apparue (cf. At-Turuq ul-hukmiyya, pp. 274-275) ;
– soit David a lui-même considéré les choses, et il a cru déceler une certaine ressemblance de l'enfant restant avec la plus âgée des deux femmes, et c'est ce qui l'a conduit à décréter que c'était elle qui en était la maman (Shar'h Muslim, an-Nawawî, 12/18).
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B) Sur quel fondement David (sur lui soit la paix) avait-il rendu le jugement en faveur de la plus âgée ?
Nous venons de voir sous la plume de an-Nawawî qu'il évoque comme possibilité que David ait cru déceler une certaine ressemblance de l'enfant restant avec la plus âgée des deux femmes (Shar'h Muslim 12/18).
Al-Qurtubî dit qu'aucune des deux n'avait de preuve pour démontrer que l'enfant restant était le sien ; et que David s'était appuyé sur quelque chose pour rendre le jugement en faveur de la femme plus âgée : il s'agissait probablement du fait que l'enfant était en "sa possession" (kâna fî yadihâ) ; l'autre ayant été incapable de fournir une preuve venant montrer que cette "possession" était injustifiée, le jugement était rendu contre elle (Fat'h ul-bârî 6/566). An-Nawawî a lui aussi évoqué cette autre possibilité comme fondement du jugement rendu par David (Shar'h Muslim 12/18).
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C) Et sur quel fondement Salomon (sur lui soit la paix) a-t-il rendu le jugement qu'il a rendu ?
Salomon a eu recours à une astuce pour faire apparaître la vérité. En effet, face à sa proposition – prononcée le plus sereinement du monde, sans laisser deviner que ce n'était qu'une astuce –, face donc à sa proposition de partager l'enfant restant en deux moitiés égales entre les deux femmes, seule celle d'entre elles qui savait au fond d'elle-même que cet enfant n'était pas le sien pouvait ne pas avoir immédiatement la réaction d'une maman et pouvait ne pas pousser immédiatement ce cri du cœur : "Par pitié, abandonne cette solution, s'il le faut je laisse pour toujours mon fils à l'autre femme, mais pourvu qu'il reste en vie !" C'est ainsi qu'apparut qui était la vraie mère de l'enfant restant.
Si on retient l'avis selon lequel David s'était fondé sur la ressemblance qu'il a cru déceler entre l'enfant restant et la plus âgée des deux femmes, le fait que Salomon ait quand même utilisé cette astuce montre qu'il a considéré que ce que son subterfuge ferait apparaître serait d'une plus grande force qu'une impression de ressemblance physique.
Ibn Hajar relate de al-Qurtubî que le hadîth est elliptique, et il faut en comprendre que, ayant compris trop tard l'astuce de Salomon qui a fait apparaître qui était la vraie mère, la plus âgée, confondue, a fini par reconnaître verbalement (i'tirâf) qu'en effet elle avait menti et qu'elle savait que le loup avait emporté son enfant à elle. C'est donc bien sur la base de cette reconnaissance verbale (iqrâr) de la part d'une des deux parties que Salomon a rendu le jugement qu'il a rendu (Fat'h ul-bârî 6/966). An-Nawawî émet lui aussi cette possibilité (Shar'h Muslim 12/18).
Pour Ibn ul-Qayyim, il n'est même pas nécessaire d'avoir recours à cette ta'wîl, et on peut dire que Salomon a considéré la réaction de la plus jeune des deux femmes et du silence de la plus âgée comme étant l'indice de l'identité de la vraie mère ; et c'est sur la seule base de cet indice que Salomon a rendu le jugement qu'il a rendu (At-Turuq ul-hukmiyya, p. 9). Ibn ul-Qayyim écrit que Salomon a considéré cet indice comme étant de plus grande force que la reconnaissance (iqrâr) que prononça alors la vraie mère, puisqu'il a décrété que l'enfant était le sien bien qu'elle venait de dire : "C'est son enfant à elle !". An-Nassâ'ï a déduit de ce hadîth que le juge peut dire qu'il va faire telle chose – alors qu'il n'en a nullement l'intention –, avec l'objectif d'amener les deux parties à faire apparaître la vérité (Sunan un-Nassâ'ï, kitâbu âdâb il-qudhât, bâb 15).
Il faut savoir ici que Ibn ul-Qayyim est d'avis que la "bayyina" – ce qui est requis dans le cas d'un litige ou d'un acte criminel pour montrer la vérité – ne se limite pas au témoignage du nombre de personnes requis : il peut s'agir de bien d'autres choses (op. cit., pp. 16-17, p. 122, pp. 22-23 ; pp. 125-127 ; pp. 137 et suivantes).
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D) Salomon a-t-il cassé le jugement rendu par son père David ?
Selon an-Nassâ'ï il s'est bien agi de la cassation de l'ancien jugement : an-Nassâ'ï a écrit sur ce hadîth le titre (tarjama) suivant : "Le fait qu'un juge casse le jugement qu'avait rendu un autre que lui, qui est du même niveau que lui, ou de plus grande valeur que lui" ("Naqdh ul-hâkimi mâ yahkumu bihî ghayruhû, min man huwa mithluhû aw ajallu minh") (Sunan un-Nassâ'ï, kitâbu âdâb il-qudhât, bâb 16).
Est-il possible pour un juge de casser ainsi le jugement rendu avant lui par un autre juge ?
Plusieurs cas existent...
– Cas 1) Si c'est parce que le juge a rendu un jugement en n'ayant pas respecté la procédure ou l'impartialité, alors :
son jugement doit être cassé.
– Cas 2) S'il s'agit de nouveaux éléments apportés dans le dossier (comme un témoignage n'ayant pas pu être produit lors du premier jugement), alors :
certains ulémas sont d'avis que le jugement rendu sera effectivement modifié en fonction (Al-Mughnî 14/143-146).
– Cas 3) S'il s'agit d'une divergence dans l'interprétation des textes de loi (nussûs) déterminant la norme à appliquer en pareil cas de figure, alors :
--- 3.a) si le premier jugement à avoir été rendu l'a été par rapport à une norme fondée sur une interprétation complètement erronée des textes (khata' qat'î), alors ce jugement peut – et doit – être cassé et remplacé par un jugement correct ;
--- 3.b) par contre si chacune des deux interprétations "tient la route" (li-l-ikhtilâf fi-l-mas'alati massâgh : cliquez ici), alors on ne peut remplacer un jugement fondé sur l'une d'elles par un jugement fondée sur l'autre (c'est un principe reconnu et bien connu : Al-Mughnî 13/531).
Et ce que Salomon a fait ici relève du cas 2 : il a eu recours à un autre moyen que celui employé par son père pour faire apparaître la vérité, et un nouvel élément est donc apparu dans le dossier (Shar'h Muslim 12/18, Fat'h ul-bârî 6/566) :
--- soit cet élément a conduit à l'aveu d'un des deux disputeurs,
--- soit cet élément fut lui-même un indice (comme nous l'avons vu plus haut).
Cela est tout à fait comparable au fait que la personne en faveur de qui le jugement a été rendu (al-maqdhî lahû) reconnaît, quelques jours plus tard, que c'est son adversaire qui est dans son droit : le jugement sera alors annulé et révisé, pour cause d'arrivée d'un nouvel élément (Shar'h Muslim 12/18).
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).