Le principal désaccord théologique entre judaïsme et islam

Question :

N'est-ce pas contradictoire que vous musulmans d'une part croyiez que dans la Torah Dieu ait dit aux fils d'Israël qu'Il les a choisis, et que d'autre part disiez que ceux qui ne croient pas au Coran ne sont pas dans la foi que Dieu agrée ? N'est-ce pas contradictoire que vous disiez bien que la Torah contient des paroles de Dieu auxquelles Dieu a demandé de rester fidèles, et que vous disiez aussi que le Coran est la Parole de Dieu, alors qu'il contient des règles différentes de celles de la Torah ?

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Réponse :

En fait il y a désaccord théologique entre le judaïsme (ce terme étant utilisé ici pour désigner la forme que le fait de se référer à la Loi mosaïque a prise au cours du temps), le christianisme nicéen et l'islam : c'est sur un ou quelques points principaux que chacune de ces trois religions est en désaccord théologique avec les deux autres.

Le principal désaccord entre le christianisme nicéen et l'islam porte sur la nature de Jésus :
dans la croyance chrétienne, Jésus n'est pas créé mais engendré, et n'est pas en dehors de Dieu ;
l'islam reconnaît Jésus comme un des plus grands prophètes de Dieu, mais il est une créature de Dieu, et pas Dieu fait chair (cliquez ici).

Et le principal désaccord théologique existant entre le judaïsme (selon la forme qu'il a prise au cours du temps) et l'islam porte sur l'héritage des promesses faites à Abraham, ainsi que sur le statut de la Torah (la Loi de celle-ci étant-elle abrogeable, ou pas) :
Pour le judaïsme, les fils d'Israël sont les seuls dépositaires de ces promesses ; de plus, selon cette religion, il n'y a plus eu de prophète authentique après Malachie. Quant à la Torah, c'est la Loi de Dieu qui vaut pour toujours, et rien ne peut en abroger ne serait-ce qu'un iota.
Par contre, pour l'islam, si l'Alliance a effectivement été conclue d'abord avec les fils d'Israël, elle a ensuite, après que la mission de Jésus n'a pas été reconnue par la majorité de ceux-ci, été conclue avec les fils d'Ismaël, de sorte que c'est chez eux qu'est apparu le prophète ultime, Muhammad, dont le message - présent dans le Coran et la Sunna - s'adresse à l'humanité tout entière. On peut comparer son message à un upgrade par rapport aux messages et lois révélés précédemment.

Le désaccord théologique entre islam et judaïsme ne porte pas sur une croyance juive selon laquelle ils se croiraient être seuls agréés par Dieu (vu que les juifs croient au contraire que le non-juif respectant les 7 lois noahides ira lui aussi au Paradis, et ce alors même que les musulmans croient pour leur part que toute personne à qui le message du Coran parvient mais choisit de ne pas y croire, cette personne demeurera perpétuellement dans la Géhenne) ; le désaccord théologique porte sur la croyance juive selon laquelle, pour toujours, les fils d'Israël ont une centralité de destination de la Voie (Shar') révélée par Dieu, ce qui les a conduits à ne pas faire de prosélytisme dans le monde entier.

Le Coran dit à ceux qui adhèrent à sa voie : "Vous êtes la meilleure communauté qui ait été suscitée pour les hommes : vous exhortez au bien, vous dissuadez du mal et vous croyez en Dieu" : "كُنتُمْ خَيْرَ أُمَّةٍ أُخْرِجَتْ لِلنَّاسِ تَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَتَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنكَرِ وَتُؤْمِنُونَ بِاللّهِ" (Coran 3/110), c'est à toute la Umma muhammadiyya qu'Il s'adresse (c'est l'un des deux avis : celui de at-Tabarî, Ibn Kathîr et Ibn Hajar : cf. Tafsîr Ibn Kathîr 1/336, Fat'h ul-bârî 7/283). Cette Communauté est la meilleure qui soit pour l'humanité à condition, justement, qu'elle invite le monde à reconnaître Dieu et Son Unicité, et à délaisser le Shirk vis-à-vis du Créateur, et l'Injustice vis-à-vis des autres créatures :
- "وقال آخرون: معنى ذلك: كنتم خير أمة أخرجت للناس إذا كنتم بهذه الشروط التي وصفهم - جل ثناؤه - بها. فكان تأويل ذلك عندهم: كنتم خير أمة تأمرون بالمعروف وتنهون عن المنكر وتؤمنون بالله، أخرجوا للناس، في زمانكم. (...) عن مجاهد قوله: {كنتم خير أمة أخرجت للناس}، قال: يقول: "كنتم خير الناس للناس على هذا الشرط: أن تأمروا بالمعروف وتنهوا عن المنكر وتؤمنوا بالله؛ يقول: لمن بين ظهريه، كقوله: {ولقد اخترناهم على علم على العالمين" (Tafsîr ut-Tabarî) ;
- "قوله تعالى: {تَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ} أي بالتوحيد واتباع الشريعة {وَتَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ} أي عن الشرك والظلم" (At-Tafsîr ul-kabîr attribué à at-Tabarânî) ;
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"كنتم خير أمة أخرجت للناس في زمانكم كما فضل بني إسرائيل في زمانهم: {تأمرون} الناس {بالمعروف} يعني بالإيمان {وتنهون عن المنكر} {وتؤمنون} بتوحيد الله وتنهوهم عن الظلم. وأنتم خير الناس للناس؛ وغيركم من أهل الأديان لا يأمرون أنفسهم ولا غيرهم بالمعروف ولا ينهونهم عن المنكر" (Tafsîru Muqatil ibn Sulaymân).

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C'était sur la venue d'une nouvelle Loi, celle du Coran, se présentant comme abrogeant celle de la Torah, que le désaccord portait
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--- "أَمْ يَحْسُدُونَ النَّاسَ عَلَى مَا آتَاهُمُ اللّهُ مِن فَضْلِهِ فَقَدْ آتَيْنَآ آلَ إِبْرَاهِيمَ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَآتَيْنَاهُم مُّلْكًا عَظِيمًا فَمِنْهُم مَّنْ آمَنَ بِهِ وَمِنْهُم مَّن صَدَّ عَنْهُ وَكَفَى بِجَهَنَّمَ سَعِيرًا" (Coran 4/54-55) : "قوله تعالى: {أم يحسدون} يعني اليهود {الناس} يعني النبي صلى الله عليه وسلم خاصة؛ عن ابن عباس ومجاهد وغيرهما: "حسدوه على النبوة، وأصحابه على الإيمان به" (Tafsîr ul-Qurtubî) ;

--- "وَقَالَت طَّآئِفَةٌ مِّنْ أَهْلِ الْكِتَابِ آمِنُواْ بِالَّذِيَ أُنزِلَ عَلَى الَّذِينَ آمَنُواْ وَجْهَ النَّهَارِ وَاكْفُرُواْ آخِرَهُ لَعَلَّهُمْ يَرْجِعُونَ وَلاَ تُؤْمِنُواْ إِلاَّ لِمَن تَبِعَ دِينَكُمْ قُلْ إِنَّ الْهُدَى هُدَى اللّهِ أَن يُؤْتَى أَحَدٌ مِّثْلَ مَا أُوتِيتُمْ أَوْ يُحَآجُّوكُمْ عِندَ رَبِّكُمْ قُلْ إِنَّ الْفَضْلَ بِيَدِ اللّهِ يُؤْتِيهِ مَن يَشَاء وَاللّهُ وَاسِعٌ عَلِيمٌ يَخْتَصُّ بِرَحْمَتِهِ مَن يَشَاء وَاللّهُ ذُو الْفَضْلِ الْعَظِيمِ" (Coran 3/72-74) ; après avoir cité le commentaire de as-Suddî : "عن السدي: قال الله عز وجل لمحمد صلى الله عليه وسلم: {قل إنّ الهدى هُدَى الله أن يؤتى أحدٌ مثل ما أوتيتم}، يقول: مثل ما أوتيتم يا أمة محمد، {أو يحاجوكم عند ربكن}، تقول اليهود: فعل الله بنا كذا وكذا من الكرامة، حتى أنـزل علينا المن والسلوى", at-Tabarî écrit : "فعلى هذا التأويل، جميع هذا الكلام أمرٌ من الله نبيَّه محمدًا صلى الله عليه وسلم أن يقوله لليهود، وهو متلاصق بعضه ببعض لا اعتراض فيه. و "الهدى" الثاني ردّ على "الهدى" الأول، و "أن" في موضع رفع على أنه خبر عن "الهدى" (Tafsîr ut-Tabarî) ;

--- "وَدَّ كَثِيرٌ مِّنْ أَهْلِ الْكِتَابِ لَوْ يَرُدُّونَكُم مِّن بَعْدِ إِيمَانِكُمْ كُفَّاراً حَسَدًا مِّنْ عِندِ أَنفُسِهِم مِّن بَعْدِ مَا تَبَيَّنَ لَهُمُ الْحَقُّ فَاعْفُواْ وَاصْفَحُواْ حَتَّى يَأْتِيَ اللّهُ بِأَمْرِهِ إِنَّ اللّهَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ" (Coran 2/109) ; ce verset parle entre autres de Ka'b ibn ul-Ashraf (voir les Tafâssîr) : ils préféraient voir le groupe de musulmans qu'ils connaissaient redevenir polythéistes comme ils l'étaient auparavant, plutôt qu'adhérant à un message se présentant comme abrogeant le leur. At-Tabarî écrit : "فعلى هذا نصب "الحسد"، لأن في قوله: {ود كثير من أهل الكتاب لو يردونكم من بعد إيمانكم كفارا}، معني: "حسدكم أهل الكتاب على ما أعطاكم الله من التوفيق، ووهب لكم من الرشاد لدينه والإيمان برسوله، وخصكم به من أن جعل رسوله إليكم رجلا منكم رءوفا بكم رحيماط ولم يجعله منهم، فتكونوا لهم تبعا. فكان قوله: {حسدا} مصدرا من ذلك المعنى" (Tafsîr ut-Tabarî).

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Je reproduis ci-après un passage extrait d'un écrit d'un érudit en sciences de l'islam, Shâh Waliyyullâh.

Il parle des 3 messages reçus de Dieu par Moïse, Jésus et Muhammad respectivement (que Dieu les bénisse et les salue), et de ce que certaines personnes adhérant jusqu'alors au contenu d'un message antérieur ont pu penser lorsqu'elle se sont retrouvées confrontées à un message ultérieur.

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Shâh Waliyyullâh écrit :

"ومنها أن الأحكام ذكرت في كل ملة من الملل السابقة حسب مصالح عصرها ودورها، وروعيت في التشريع عادات الناس الصالحة، وأكد الحكم بالأخذ بها والمداومة عليها، واعتقادها، وانحصار الحق فيها، والمراد أن الحق منحصر فيها في ذلك العصر، وأن المداومة عليها إضافية وليست مداومة حقيقة، اي أنها صالحة للعمل إلى أن يأتي نبي جديد ويكشف الستار عن رسالة جديدة. ولكن اليهود حملوا ذلك على استحالة النسخ.
وكانت الوصاة بالتمسك بتلك الملة والعض عليها تعني التمسك بالإيمان والأعمال الصالحة، ولا اعتبار لخصوص ملة من الملل ولا دخل لها فيها، ولكن هؤلاء اعتقدوا أن الخصوص معتبر، وأن يعقوب عليه السلام إنما وصى بنيه بالتمسك باليهودية" :
"Dans chaque Voie parmi les Voies antérieures, des règles ont été édictées en conformité avec les usages du peuple destinataire, et en conformité avec la situation prédominante du moment ; dans la législation (de chacune de ces Voies), les coutumes correctes des gens ont été prises en considération. Et (en chacune de ces Voies) l'emphase a été mise sur le fait d'y adhérer, de demeurer toujours (attachés) à lui et d'y croire, ainsi que sur le fait que la vérité y est restreinte.

Ce que cela signifie c'est que la vérité s'y trouve restreinte pour cette époque, et que (la nécessité d'y) demeurer toujours (attachés) est relative et non pas absolue, c'est-à-dire : jusqu'à ce que vienne un nouveau messager, porteur d'un nouveau message.

Mais les juifs se sont mis à croire que cela signifie qu'il est impossible que Dieu abroge certaines règles [de la Torah] (par l'intermédiaire d'un Messager postérieur). (...)" (Al-Fawz ul-kabîr, pp. 29-30).

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Pourtant quelques exemples de telle abrogations dans la Loi révélée par Dieu existent bel et bien dans les textes auxquels les juifs se réfèrent. L'un de ces exemples est le fait que Jacob a été marié à deux sœurs en même temps : Léa l'aînée, à laquelle il a ajouté 7 années plus tard Rachel, la cadette et préférée. Or être marié en même temps à deux sœurs a été interdit dans la Torah.
Les juifs justifient cela en disant que c'est suite au don de la Torah aux fils d'Israël que Dieu n'abroge plus celle-ci pour eux.
Pourtant on peut se demander pourquoi, si on reconnaît qu'il est acceptable que la même action, faite par un humain de telle descendance (non-israélite), Dieu l'accepte, mais, faite par un humain de telle autre descendance (israélite), Dieu en est courroucé, si on reconnaît cela acceptable, comment ne serait-il pas acceptable que, la même action (de statut secondaire), Dieu puisse en changer le statut selon l'époque (à l'époque de Moïse, ou à l'époque de Muhammad), et ce pour tous les humains...

Lire notre article : Est-il vraiment impossible que Dieu abroge une règle une règle qu'Il avait Lui-même communiquée auparavant à un autre Messager ?".

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Shâh Waliyyullâh écrit également :

"ومنها أن الله تبارك وتعالى شرف الأنبياء والتابعين لهم بإحسان في كل ملة بوصفهم مقربين، محبوبين مؤضين، ووصف أعدائهم والجاحدين لملتهم بالمغضوب عليهم، الملعونين والممقوتين، وجاءت هذه الصفات فيكل ملة في قوالب الألفاظ والكلمات المعروفة السائدة فيهم لهذه المعاني، فما الغرابة إذن، لو ذكرت كلمة "الأبناء" بدل المحبوبين! ؟
ولكن اليهود ظنوا أن هذا التشريف يدور على اسم اليهودي والعبري والإسلرائيلي، ولم يعرفوا أن هذا التشريف ليس لاسم دون اسم، إنما هو لأجل الانقياد والطاعة والخضوع والسير على طريق الأنبياء والمرسلين ليس غير" :
"Dans chaque Voie, Dieu a honoré les prophètes ainsi que ceux qui les suivent dans le bien, en les qualifiant de : "rapprochés", "bien-aimés" et "dont Dieu est satisfait". Et Il a qualifié leurs ennemis et ceux qui réfutent le message de "gens dont Dieu est en Colère", "éloignés de la miséricorde divine", "réprouvés".
Cette réalité a été exprimée dans chaque message selon les expressions en usage chez ce peuple à son époque – qu'y aurait-il donc d'étonnant si (avant le message donné à Muhammad), les termes "fils de Dieu" aient été employés (par Dieu) pour signifier : "les bien-aimés de Dieu" ?.

Mais les juifs se sont mis à croire que cette appellation honorifique (de "groupe choisi") est liée au peuple "israélite", "hébreu", "juif" (en tant que tel). Ils n'ont pas compris qu'elle n'est pas liée à l'affiliation à un nom, mais à l'adhésion (à la Voie du Messager de l'époque qui a cours), et rien d'autre" (Al-Fawz ul-kabîr, pp. 30-31).

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En fait, comme nous l'avons écrit dans un autre article :

Auparavant, lors des temps où le Choix s'était manifesté en faveur des fils d'Israël (c'est-à-dire à l'époque de Moïse, établie d'après une hypothèse au XIIIè siècle avant Jésus), la situation mondiale était telle que le Pacte (4.b) avait été conclu avec un peuple particulier, de sorte que la priorité pour les prophètes de ce peuple restait la guidance de ce peuple.
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--- Certes, la foi en Dieu l'Unique n'était même alors pas destinée à être gardée par un peuple particulier mais avait vocation à être diffusée aux autres humains aussi (c'est d'ailleurs pourquoi Moïse devait prêcher à Pharaon aussi et l'inviter à croire en Dieu l'Unique : il devait le guider vers Dieu : "إِذْ نَادَاهُ رَبُّهُ بِالْوَادِ الْمُقَدَّسِ طُوًى اذْهَبْ إِلَى فِرْعَوْنَ إِنَّهُ طَغَى فَقُلْ هَل لَّكَ إِلَى أَن تَزَكَّى وَأَهْدِيَكَ إِلَى رَبِّكَ فَتَخْشَى فَأَرَاهُ الْآيَةَ الْكُبْرَى" : Coran 79/16-20). Cela concernait la foi en Dieu l'Unique. Quant à l'adhésion à la Torah précisément, et donc à toutes les lois qu'elle contient, des membres étrangers à ce peuple pouvaient également le faire.

--- Cependant, vu la situation des différentes sociétés à l'époque, les fils d'Israël avaient une centralité de destination : le judaïsme ne s'est jamais présenté comme ayant vocation à être la religion de toute l'humanité, même s'il y a possibilité de s'y convertir sans être descendant d'Israël, et de devenir alors "prosélyte" (cliquez ici). Le peuple d'Israël devait seulement servir de peuple-témoin de Dieu, de sorte d'avant-garde, de "lumière pour les nations". Dieu dit d'ailleurs qu'Il avait pris avec les fils d'Israël un autre Engagement : ils devaient ne pas dissimuler aux hommes ce qui leur avait été enseigné de Dieu : "وَإِذَ أَخَذَ اللّهُ مِيثَاقَ الَّذِينَ أُوتُواْ الْكِتَابَ لَتُبَيِّنُنَّهُ لِلنَّاسِ وَلاَ تَكْتُمُونَهُ" (Coran 3/187) lorsque quelqu'un les questionnait.
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----- Si Dieu avait voulu cela, c'est parce que en ces temps-là, chaque nation vivait très fortement son identité propre, et les grands empires qui allaient fédérer de nombreuses nations sous leur bannière n'avaient pas encore vu le jour. Le mouvement de mondialisation n'était pas encore lancé ; il était à la veille de l'être. Une conséquence de cet état des choses était que chaque peuple se considérait distinct de l'autre.
----- D'autre part, des pans entiers du peuple d'Israël se laissèrent séduire, une fois installés à Canaan, par le culte de Baal et de Ashéra (voir les deux Livres des Rois), et les prophètes israélites n'eurent d'autres possibilités que de concentrer leurs efforts sur le fait de ramener le peuple dans le droit chemin : c'était la priorité d'alors, et ils n'eurent pas la possibilité de se tourner vers les peuples voisins.

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Shâh Waliyyullâh écrit encore :

"منها أن الفرق بين المتدين الفاسق والكافر الجاحد معتبر في كل ملة من الملل، وتوعد الكافر بالخلود في النار والعذاب الأليم وأثبت للفاسق خروجه من النار بشفاعة الأنبياء والمرسلين. وجاء التصريح في كل ديانة بذلك باسم التدين بتلك الديانة، فأثبت ذلك في التوراة لليهودوالعبريين، وفي الإنجيل للنصرانيين، وفي القرآن العظيم للمسلمين.
والحقيقة أن مناط الحكم هو الإيمان بالله تعالى وباليوم الآخر، والإيمان بالنبي الذي بعث لهم، والنقياد له والعمل بشريعته، والاجتناب عن نواهيه، لا خصوص الديانة وخصوص الطائفة المسماة باليهود والنصرانيين وغيرهم. ولكن اليهود بدأوا يظنون أن كل من كان يهودياً أو عبريا، فهو من أهل الجنة، ولابد أن تناله شفاعة الأنبياء وتخلصه من العذاب، وأنه لا يمكث في النار إلا أياماً معدودات، ولو لم يكن مناط الحكم - الذي قد سبق بيانه - متحققاً ولم يكن إيمانه بالله تعالى على الوجه الصحيح ولا يملك شيئاً من الإدراك الصحيح لمعنى الرسالة والآخرة" :
"Dans chaque Voie il y a une différence observée [quant ce qu'il adviendra dans l'au-delà] entre :
--- le Mutadayyin Fâssiq [= celui qui aura adhéré à la Voie voulue en croyances, mais, en actes, n'aura pas pratiqué certaines choses obligatoires, ou aura commis certaines choses interdites, d'après cette Voie],
--- et le Kâfir [= celui qui aura catégoriquement refusé d'adhérer à la Voie : soit qu'il aura refusé d'adhérer au concept de l'Unicité de Dieu, soit d'adhérer en croyance à ce que Dieu agrée qu'il fasse et agrée qu'il s'en abstienne]
.

--- Celui qui sera [mort en étant] Kâfir est promis à la perpétuité dans le Feu et au châtiment douloureux (dans un pareil Feu).
--- Alors que celui qui sera [mort en étant] Mutadayyin Fâssiq, il y a pour lui [la menace d'un séjour temporaire dans le Feu, puis] la sortie par l'intercession des prophètes et l'admission au Paradis
.

Or cela a été exprimé dans chaque message en désignant celui qui y adhère par : le nom lié à ce message :
– dans la Torah cela a été établi pour : "les Hébreux" ;
– dans l'Evangile, pour : "[ceux qu'on a appelés ensuite] les Chrétiens" ;
– et dans le Coran, pour : "les Musulmans".

En réalité le pivot de cette (promesse) est la foi en Dieu et en le jour dernier, ainsi que l'adhésion à la Voie du Messager qui a été suscité pour ces gens, le fait de pratiquer ce qui y est dit et de s'abstenir de ses interdits.
Le pivot n'en est pas le nom en soi
: cela n'est pas établi pour le groupe appelé "Hébreux", ou "Chrétiens", ou autre.

Mais les juifs se sont mis à croire que tout homme qui est juif [= adhère à la Torah, même si celle-ci est abrogée], celui-là sera dans le Paradis, bénéficiera de l'intercession des prophètes, et ne pourrait demeurer que quelques jours dans le Feu, même si cet homme ne remplit plus le pivot de cette promesse – il s'agit de ce qui a été exposé – (...)" (Al-Fawz ul-kabîr, pp. 29-30).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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