A partir de quel lieu doit-on être en sacralisation lors du pèlerinage ?

Une question qui revient fréquemment :

Peut-on attendre d'atterrir à Djedda pour entrer en état de sacralisation alors qu'on doit se rendre ensuite à la Mecque ?

A partir de quel lieu doit-on être en état de sacralisation quand on part en pèlerinage ?

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La réponse ci-après inshâ Allâh, en huit points...

A) Présentation générale :

Par rapport à certains actes rituels liés au pèlerinage, la Kaaba est virtuellement entourée d'aires concentriques de plus en plus grandes, avec elle pour centre…

1) Tout autour de la Kaaba s'étend tout d'abord l'aire de al-Masjid ul-harâm : il s'agit de la mosquée qui entoure la Kaaba.

2) Au-delà de l'aire de al-Masjid ul-harâm s'étend celle de la ville de La Mecque.

3) Au-delà de l'aire de la ville de La Mecque s'étend celle de al-Haram (à ne pas confondre avec al-Masjid ul-Harâm) ; c'est un territoire sacré, où la chasse des animaux sauvages de même que la coupe des plantes sauvages sont en tout temps interdites. L'aire de al-Haram est délimitée par plusieurs bornes, dont la distance à la ville de La Mecque n'est pas pour chacune la même ; l'une de ces bornes est "Tan'îm", encore appelée "Masjidu Aïcha" (c'est le lieu où aujourd'hui de nombreux pèlerins se rendent afin de s'y mettre en état de sacralisation rituelle lorsque, après avoir séjourné à La Mecque, ils veulent de nouveau accomplir le petit pèlerinage - 'umra).

4) Au-delà de l'aire de al-Haram s'étend celle de al-Hill us-Saghîr. Al-Hill us-Saghîr est lui aussi délimité par des bornes, au total au nombre de 5, qui sont disposées dans des directions diverses par rapport à La Mecque ; c'est ce type de borne, qui délimite l'aire de al-Hill us-Saghîr, que l'on appelle le mîqât (pluriel : mawâqît). La distance qui le sépare de La Mecque varie d'un mîqât à l'autre.

5) Au delà de al-Hill us-saghîr, c'est al-Hill ul-Kabîr, encore appelé : al-Afâq, duquel relève le reste du monde par rapport à ces règles du pèlerinage.

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B) Les règles concernant la nécessité d'être en état de sacralisation avant d'accomplir le pèlerinage :

Avant d'accomplir le pèlerinage, on doit être en état de sacralisation (ihrâm) ; c'est un état durant lequel, pour bien exprimer que l'on va accomplir des rites de pèlerinage auprès de la Maison de Dieu, on s'abstient de faire certains actes autorisés dans la vie courante. C'est à cause de cet état que les pèlerins hommes se vêtissent de deux pièces de tissu seulement.

A partir de quel point doit-on impérativement être en état de sacralisation ?

1) Si on habite al-Afâq, alors :

1.A) Si on entre dans al-Hill as-saghîr avec l'intention de se rendre dans un lieu de cette aire qui ne fait pas partie de al-Haram, alors à l'unanimité il n'est pas nécessaire d'être en état de sacralisation.

1.B) Et si on entre dans al-Hill as-saghîr avec l'intention de se rendre à la Mecque ou dans un autre lieu de al-Haram, alors :
1.B.A) si on s'y rend avec l'intention d'y accomplir le pèlerinage, alors à l'unanimité il est nécessaire d'être en état de sacralisation avant d'entrer dans al-Hill us-saghîr ;
1.B.B) et si on s'y rend pour une objectif autre que le pèlerinage, et qu'on est amené à le faire souvent (par exemple qu'on est conducteur de taxi et qu'on y conduit des pèlerins, ou qu'on habite hors de al-Hill ul-saghîr et qu'on travaille dans al-Haram), alors d'après l'école hanafite, il faut quand même se mettre en état de sacralisation avant d'entrer dans al-Hill us-saghîr ; par contre, d'après les écoles shafi'ite et hanbalite, il n'est pas nécessaire d'être alors en état de sacralisation ;
1.B.C) et si on s'y rend pour une raison autre que le pèlerinage, mais qui ne se répète pas souvent, alors d'après l'école hanafite et certains savants shafi'ites, il faut se mettre en état de sacralisation avant d'entrer dans al-Hill us-saghîr ; et d'après certains autres savants shafi'ites, il n'est pas nécessaire d'être alors en état de sacralisation (Al-Mughnî, 4/404-407) ; l'avis qui est en vigueur chez les shafi'ites est que cela n'est pas nécessaire mais néanmoins recommandé (Al-Fiqh ul-islâmî, p. 2130).

2) Si on se trouve à l'intérieur de l'aire de al-Hill us-Saghîr, alors :

2.A) si on entre dans al-Haram avec l'intention d'y accomplir le pèlerinage, alors à l'unanimité on se mettra en état de sacralisation ; et on le fera de l'endroit où on se trouve ;

2.B) et si on entre dans al-Haram sans avoir l'intention d'y accomplir le pèlerinage, alors à l'unanimité il n'est pas nécessaire de se mettre en état de sacralisation avant de franchir les bornes du Haram.

3) Et si on se trouve à l'intérieur de l'aire de al-Haram :

3.A) si on désire accomplir le grand pèlerinage, on se met en état de sacralisation dans le lieu où l'on se trouve ;

3.B) et si on désire accomplir le petit pèlerinage, on devra d'abord sortir du Haram et se rendre dans al-Hill us-saghîr, s'y mettre en état de sacralisation, puis venir à la Mecque accomplir le petit pèlerinage.

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C) Les mîqâts en question :

Nous avons parlé plus haut des mîqâts : ce sont les lieux qui servent en quelque sorte de bornes marquant l'entrée dans al-Hill us-saghîr.
Ils sont au nombre de 5 (ou de 4) :
1- Dhu-l-Hulayfa, situé dans la direction nord par rapport à la Mecque ;
2- Juhfa, situé dans la direction nord-ouest ;
3- Yalamlam, situé dans la direction sud ;
4- Qarn ul-Manâzil, situé dans la direction est ;
5- Dhât-u-'Irq, situé dans la direction nord-est.

Il est certain que les quatre premiers mîqât ont été fixés par le Prophète (sur lui la paix). Ibn Abbâs relate ainsi : "Le Prophète (sur lui la paix) a fixé pour les gens de Médine : Dhu-l-Hulayfa ; pour les gens de Shâm : Juhfa ; pour les gens du Najd : Qarn ul-Manâzil ; et pour les gens du Yémen : Yalamlam. Ces (mîqâts) sont pour (les gens de) ces (régions), ainsi que pour ceux qui passent par ces (lieux) parmi ceux qui n'y résident pas, pour tous ceux qui ont l'intention d'accomplir le grand ou le petit pèlerinage. Et quant à celui qui réside en deçà de ces (lieux), le lieu où il se mettra en état de sacralisation est le lieu où il réside ; ceux qui résident à la Mecque se mettront donc en état de sacralisation à la Mecque" : "عن ابن عباس رضي الله عنهما، قال: "وقت رسول الله صلى الله عليه وسلم لأهل المدينة ذا الحليفة، ولأهل الشأم الجحفة، ولأهل نجد قرن المنازل، ولأهل اليمن يلملم. فهن لهن، ولمن أتى عليهن من غير أهلهن لمن كان يريد الحج والعمرة. فمن كان دونهن، فمهله من أهله، وكذاك حتى أهل مكة يهلون منها" (rapporté par al-Bukhâri, 1454, Muslim, 1181).

Quant à Dhât-u-'Irq, la détermination de qui l'a institué comme lieu où l'on doit être en état de sacralisation fait l'objet d'avis divergents, nous y reviendrons plus bas.

Dhu-l-Hulayfa, situé aux portes de la ville de Médine, est toujours connu, quoique souvent nommé aujourd'hui Ab'yâr-u 'Ali.
Yalamlam s'appelle maintenant Sa'diyya.
Qarn ul-manâzil : Sayl.
Quant à Juhfa et Dhât-u-'Irq, ils sont aujourd'hui inhabités. On sait que Juhfa se trouve dans la région de la ville de Râbigh.

Voici ce que cela donne sur une carte approximative :

miqat1

Je remercie Sharif B. d'avoir reproduit au format informatique voulu le dessin que je lui ai donné. On notera que bien qu'il ait été réalisé à partir de cartes exactes (l'une éditée par Farsi Maps, Djedda, l'autre imprimée à partir d'un CD de Encarta), le dessin n'avait comme objectif, lui, que de donner un aperçu des choses et non de servir de carte (c'est d'ailleurs pourquoi il ne s'y trouvait pas d'échelle). La même chose est valable pour le second dessin, visible plus bas.

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D) Comment appliquait-on les règles citées en B à l'époque du Prophète (sur lui la paix) ? Pourquoi y a-t-il une nouvelle question aujourd'hui ?

L'application des règles concernant l'entrée en sacralisation était très simple à l'époque du Prophète : le voyage en Arabie se faisait alors à dos de chameau, et, la plupart du temps, on suivait les pistes caravanières. C'est d'ailleurs pourquoi le Prophète et Abû Bakr durent louer les services d'un guide lorsque, émigrant de la Mecque, ils durent s'écarter de la piste pour échapper à leurs poursuivants (al-Bukhârî, 2144). Or chacun des mîqâts se trouve sur une des pistes les plus connues qui, à l'époque du Prophète, étaient empruntées par les musulmans se rendant en pèlerinage à la Mecque. Ceux qui voyageaient du Afâq pour la Mecque entraient donc dans al-Hill us-saghîr en passant de façon quasi-systématique par un des mîqâts indiqués par le Prophète, et, ainsi, savaient évidemment où ils devaient se mettre en état de sacralisation.

Le problème qui s'est posé ensuite, et qui, aujourd'hui, se pose encore, concerne les pèlerins qui ne passent pas précisément par l'un de ces mîqâts, mais qui se rendent à la Mecque par une voie terrestre autre que celle des anciennes pistes caravanières, ou qui s'approchent du territoire de al-Hill us-saghîr par voie maritime ou aérienne. A partir de quel lieu devront-ils nécessairement être en état de sacralisation ?

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E) Comment résoudre ce problème ?

Il nous faut revenir à ce sujet au cas du 5ème mîqât existant à l'époque des Compagnons, Dhât-u-'Irq.

Qui a fixé ce lieu comme étant un mîqât ?

- Certaines versions relatent explicitement que, à l'instar des 4 points suscités, Dhât-u-'Irq fut fixé lui aussi par le Prophète comme mîqât. C'est ce qu'on peut lire dans le Hadîth rapporté par Abû Dâoûd (1739, 1742), an-Nassâ'ï (2653) et Ibn Mâja (2915).

- Il y a par ailleurs un propos authentique où on lit que Abu-z-Zubayr relate que Jâbir ibn Abdillâh, un Compagnon du Prophète, questionné au sujet du lieu à partir duquel il fallait être en état de sacralisation, cita les noms des mîqâts, et on lit cette phrase : "Et le lieu de sacralisation des gens d'Irak est Dhât-u-'Irq" ; cependant, Abu-z-Zubayr n'est pas formel à dire que ce jour-là Jâbir relata bien cela du Prophète et ne le dit pas en son nom propre (Muslim 1183).

- Enfin il y a un propos authentique qui montre que ce fut Omar ibn al-Khattâb qui fixa Dhât-u-'Irq comme lieu où les pèlerins devaient être en état de sacralisation. Abdullâh ibn Omar raconte : "Des gens des deux villes [Bassora et Kufa, en Irak,] fondées [sur avis de Omar], vinrent un jour trouver celui-ci et lui dirent : "Chef des croyants, le Messager de Dieu a fixé Qarn ul-manâzil [comme mîqât] pour les gens du Nadjd. Or ce lieu est à l'écart du chemin que nous suivons [pour aller à la Mecque]. Et il nous serait difficile de faire un détour par Qarn ul-manâzil." Omar leur dit alors : "Considérez le lieu qui, sur votre chemin, se trouve au niveau de Qarn ul-manâzil ("hadh'wahâ")." C'est ainsi qu'il fixa Dhât-u-'Irq [comme lieu] pour eux" (al-Bukhârî, 1458).

Il y a eu dès lors des avis différents...

- Certains ulémas ont dit que le Prophète avait lui-même fixé Dhât-u-'Irq comme mîqât (c'est l'avis de al-'Aynî : 'Awn ul-ma'bûd sur 1739), mais n'en ayant pas parlé aussi fréquemment que les quatre autres mîqâts, Omar n'en eut pas connaissance ; lorsque les gens d'Irak lui adressèrent leur demande, il eut recours à un effort d'interprétation (ijtihâd), qui le mena au même résultat que ce que le Prophète avait déterminé. (Il est établi qu'il a pu y avoir occasionnellement de telles coïncidences entre l'effort d'interprétation d'un Compagnon et le Hadîth du Prophète que ce Compagnon ignorait : cela est relaté de façon explicite à propos par exemple de Abdullâh ibn Mas'ûd : voir ce qu'ont rapporté at-Tirmidhî, 1145, et an-Nassâ'ï, 3355.)

- D'autres ulémas pensent que les Hadîths attribuant au Prophète (raf') la détermination de Dhât-u-'Irq comme mîqât ne sont pas authentiques (les recherches de Ibn Khuzayma et de Ibn ul-Mundhir vont dans ce sens : Fat'h ul-bârî 3/491). La parole authentique mentionne, elle, que c'est Omar qui a fixé ce lieu comme mîqât. Semble étayer cet avis le fait que Abdullâh ibn Omar relata un jour les noms des quatre premiers mîqâts comme ayant été spécifiés par le Prophète ; quelqu'un le questionna au sujet de l'Irak. Ibn Omar répondit : "Il n'y avait alors pas d'Irak" (al-Bukhârî 6912), c'est-à-dire qu'à l'époque où le Prophète citait les noms des mîqâts, il n'y avait pas de musulmans dans cette région, donc pas de musulmans susceptibles de venir en pèlerinage de cette région, contrairement aux autres régions mentionnées par le Prophète (Fat'h ul-bârî 3/491).

En tout état de cause, il est intéressant de relever la nature du problème qui se posait aux habitants de Bassora et de Kufa : ils dirent à Omar : "Le Messager de Dieu a fixé Qarn ul-manâzil [comme mîqât) pour les gens du Nadjd. Or ce lieu est à l'écart du chemin que nous suivons [pour aller à la Mecque]. Et il nous serait difficile de faire un détour par Qarn ul-manâzil." Il s'agit du même problème que celui qui se pose aujourd'hui. Le chemin qu'ils empruntaient pour se rendre à la Mecque ne passait pas par le lieu spécifié (mansûs 'alayh) par le Prophète comme étant un mîqât ; la question qu'ils posèrent à Omar fut donc en substance : "Etant donné que nous ne pouvons pas passer par le mîqât spécifié, quel est le point à partir duquel nous devons être en état de sacralisation ?"

Et il est tout aussi intéressant de relever la démarche préconisée par Omar pour déterminer ce point : il leur dit : "Considérez le lieu qui, sur votre chemin, se trouve au niveau de Qarn ul-manâzil ("hadh'wahâ")." C'est par ce procédé qu'il fixa Dhât-u-'irq comme mîqât pour eux

Omar a énoncé un principe qui tracera la voie pour les juristes des temps suivants : lorsqu'on se rend à la Mecque sans passer par un des lieux spécifiés comme mîqât dans les Hadîths, on doit considérer le lieu qui est au même niveau que le mîqât le plus proche. C'est le principe de "muhâdhâh", qui signifie : "être au même niveau, en face, à la hauteur de quelque chose".

Muftî Muhammad Shafî' cite des écrits de juristes qui énoncent ce principe : "Celui qui, lors de son voyage, passe par un point autre qu'un des mîqâts (…) doit se mettre en état de sacralisation dès qu'il se trouve au niveau d'un des mîqâts connus" (Al-Yawâqît fî ahkâm il-mawâqît, in Jawâhir ul-fiqh, 1/469). Ibn Qudâma a lui aussi énoncé ce principe dans Al-Mughnî (4/399).

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F) Que signifie "être au même niveau qu'un mîqât ("muhâdhâtu mîqâtin")" ?

Mufti Shafî' écrit : "Ceux qui, pour se rendre à la Mecque, ne passent pas par un des 5 mîqâts mais par un chemin se trouvant entre (deux mîqâts) doivent se mettre en état de sacralisation à partir du point qui, dans le chemin qu'ils empruntent pour pénétrer dans al-Hill as-saghîr, se trouve à la même distance de la Mecque que le mîqât [le plus proche]. Et si le chemin qu'ils empruntent est tel qu'ils se trouvent à hauteur de 2 mîqâts à la fois, alors il est mieux qu'ils se mettent en état de sacralisation quand ils sont au niveau du mîqât le plus éloigné ; mais s'ils attendent d'être au niveau du mîqât le plus proche, c'est permis aussi" (op. cit., p. 470).

Muftî Shafî' cite les écrits de juristes : "Lorsque le voyageur passe à droite ou à gauche d'un mîqât donné, (…) il doit se mettre en état de sacralisation dès que la distance qui le sépare de la Mecque est égale à la distance qui sépare ce mîqât d'elle" (op. cit. p. 471). Muftî Shafî' explique : "Si, par exemple, quelqu'un voyage dans la région qui se trouve au niveau de Yalamlam et se dirige vers Djedda avec l'intention de partir à la Mecque depuis Djedda, il devra se mettre en état de sacralisation à partir du point où la distance jusqu'à la Mecque est égale à la distance qui existe entre Yalamlam et la Mecque" (op. cit. p. 472).

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G) Application de ce principe :

Il ne reste donc plus qu'à établir, pour la région de chacun des mîqâts (les 5 connus depuis l'époque des Compagnons), l'ensemble des points qui sont "à la même distance par rapport à la Mecque que l'est le mîqât de la région".

On suit pour ce faire les étapes suivantes :

1) Sur une carte, on trace une demi-droite allant de la Mecque et passant par chacun des mîqât. On obtient alors autant d'angles qu'il y a de miqâts, chacun ayant comme origine le point représentant la Mecque sur la carte, et comme côtés les demi-droites qui passent par les mîqâts.

2) Il s'agit maintenant de délimiter, pour chaque mîqât, la région qui se trouve "dans la région du mîqât". On le fait en traçant la bissectrice de chacun des angles cités en 1.

3) On peut maintenant obtenir l'ensemble des points qui, dans la région de chaque mîqât, sont à la même distance que celui-ci par rapport à la Mecque. Pour ce faire, on utilise un compas : on en place la pointe sur le point représentant la Mecque et on trace un arc de cercle qui passe par le point représentant le mîqât et qui se termine de chaque côté à l'intersection avec les deux bissectrices.

Voici la carte que l'on obtient, où on voit l'ensemble des points (en pointillés verts) qui, dans la région de chaque mîqât, sont à la même distance que lui de la Mecque :

miqat2

Ceci si l'on se fonde sur l'interprétation selon laquelle ce fut le Prophète lui-même qui détermina Dhât-u-'Irq comme mîqât pour les gens d'Irak.

Par contre, si l'on retient l'avis selon lequel ce fut Omar et non le Prophète qui fixa ce lieu comme limite pour que les gens d'Irak soient en état de sacralisation, alors il ne reste à proprement parler que 4 mîqât, et donc 4 angles au lieu de 5. Le dernier angle a comme côtés la demi-droite qui passe par Abyâr Alî (Dhu-l-Hulayfa) et celle qui passe par as-Sayl (Qarn ul-manâzil). Et Dhât-u-'Irq tombe "dans la région de as-Sayl", et ne constitue plus que l'un de l'ensemble de tous "les points qui sont à la même distance, par rapport à la Mecque, que as-Sayl" ; et c'est pourquoi Omar l'a fixé comme lieu de sacralisation. Dès lors, la carte devient comme suit :

miqat3

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H) Conclusion :

Si on arrive de l'extérieur de la zone définie par les pointillés verts dessinés sur la carte ci-dessus avec l'intention de se rendre à la Mecque (ou dans al-Haram) dans l'objectif – d'après un des deux avis suscités – d'y accomplir le grand ou le petit pèlerinage, on doit être en état de sacralisation avant de franchir la ligne en pointillés verts.

On note que Djedda et son aéroport sont à l'intérieur de la zone et qu'il faudrait donc, si on atterrit avec l'intention de se rendre après à la Mecque, être en état de sacralisation bien avant l'atterrissage. Wallâhu A'lam.

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I) Avertissement :

Les avis au sujet de cette question sont tels qu'y distinguer l'avis correct n'est possible qu'à un niveau zannî, vu que li-l-ikhtilafi fi-l-mas'alati massagh (cliquez ici). Ce qui précède n'est donc qu'une humble recherche réalisée au travers des références textuelles suscitées, et en tenant compte des avis de nos prédécesseurs. J'ai coutume de dire que, pour ce qui est de ce genre de points, il est tout à fait possible que d'autres recherches soient présentées par d'autres personnes. Nous aurions alors un cas de diversité.

Notez également que cette recherche ne peut avoir d'effet rétroactif : imaginez que l'on suivait une autre recherche et que, ce faisant, on avait accompli le pèlerinage sans être en état de sacralisation avant d'atterrir à Djedda, et que maintenant on a été convaincu par la présente recherche ; on n'aura alors inshâ Allâh pas de compensation (dam) à donner, puisqu'on suivait alors une autre interprétation qui, elle aussi, "tient la route" (li-l-ikhtilafi fi-l-mas'alati massagh) (cliquez ici pour en savoir plus).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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