Pour l'islam, l'être humain vit sur terre un passage capital : c'est en fonction des croyances qu'il aura adoptées, des actions qu'ils aura faites et de ce qu'il aura laissé dans son coeur sur terre qu'il sera rétribué après sa mort. Cependant, les actes de bien ne relèvent pas que du spirituel et du cultuel, mais concernent toute la sphère de la vie. L'islam a donc aussi enseigné des règles relevant de ce qu'on appelle aujourd'hui l'hygiène.
Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Dix choses font partie de (ce que l'être humain fait par) prédisposition naturelle : se tailler les moustaches, garder la barbe, se brosser les dents, se rincer les narines, se tailler les ongles, se laver les articulations des doigts, s'enlever la pilosité des aisselles, se raser la pilosité du pubis, utiliser l'eau après avoir fait ses besoins, et [un des maillons de la chaîne dit qu'il ne se souvient de cette dixième chose que de façon probable] se rincer la bouche" (rapporté par Muslim, n° 261, at-Tirmidhî, Abû Dâoûd, an-Nassaï). D'après d'autres maillons de la chaîne de transmission, la dixième chose serait la circoncision (comme l'a écrit an-Nawawî, voir également ce qu'a rapporté an-Nassaï, n° 5042).
La circoncision est obligatoire d'après ash-Shâfi'î et Ahmad, fortement recommandée d'après Abû Hanîfa (Al-Fiqh ul-islâmî wa adillatuh, p. 461 et p. 2752). Ash-Shawkânî a donné préférence à l'avis disant que ce n'est pas obligatoire (Nayl ul-awtâr, tome 1 p. 135). Des savants ont bien relevé qu'en islam la circoncision a un objectif premier d'hygiène (voir Fat'h ul-bârî, tome 10 p. 420, Majmû' ul-fatâwâ, tome 21 p. 114, Al-fiqh ul-islâmî wa adillatuh, p. 2752). Certains chercheurs contemporains pensent que les personnes circoncises seraient même moins vulnérables au virus du sida.
Quant aux moustaches, on peut ne pas les garder du tout comme on peut les tailler ; dans le second cas, elles ne doivent pas – l'objectif d'hygiène est évident – dépasser le bord supérieur de la lèvre supérieure.
Le Prophète (sur lui la paix) a également enseigné que les époux, après avoir eu des relations intimes, doivent prendre un bain complet. Ce bain est obligatoire avant de pouvoir accomplir une prière (salât). En plus de cela, le Prophète a fortement recommandé que le vendredi on prenne un bain supplémentaire (rapporté par al-Bukhârî, n° 820, Muslim, n° 846).
Le Prophète (sur lui la paix) aimait que l'on se parfume. Anas ibn Mâlik, qui était au service du Prophète, raconte que celui-ci possédait un parfum précieux (sukka) qu'il utilisait (rapporté par Abû Dâoûd, n° 4162). Il raconte aussi que le Prophète ne refusait pas le parfum qu'on lui présentait (rapporté par al-Bukhârî, n° 5585). On questionna un jour Aïcha, veuve du Prophète : "Le Prophète utilisait-il du parfum ? – Oui, du parfum masculin comme le musc et l'ambre" (rapporté par an-Nassaï, n° 5116). Le Prophète (sur lui la paix) a cependant enseigné que les femmes, hors de chez elles ou en présence d'hommes qui ne sont ni son mari ni un proche parent, ne se mettent pas de parfum fort (= qui est ressenti par les gens dont on passe à proximité) : "Le parfum qu'utiliseront les hommes est ce dont l'odeur est ressentie mais qui n'a pas de couleur. Et le parfum qu'utiliseront les femmes est ce dont la couleur est visible mais dont l'odeur est discrète" (rapporté par at-Tirmidhî, n° 2238, an-Nassaï, Abû Dâoûd). "Parfum discret" signifie "parfum qui n'est pas ressenti par ceux dont on passe à proximité", comme l'explicite un autre Hadîth bien connu rapporté par at-Tirmidhî (n° 2786). Saïd, un des maillons de la chaîne de transmission du premier Hadîth, précise : "Cette prescription du Prophète à propos du parfum qu'utilisera la femme concerne le moment où celle-ci sort de chez elle [et, par extension, le moment où elle se trouve en compagnie d'hommes qui ne sont pas son mari ou ses proches parents]. Mais lorsqu'elle se trouve auprès de son mari, la femme peut utiliser le parfum qu'elle veut" (rapporté par Abû Dâoûd).
Le Prophète a aussi blâmé le fait de porter des vêtements sales. Jâbir raconte ainsi que le Prophète, voyant un jour un homme dont les cheveux étaient tout ébouriffés, remarqua : "Cet homme ne trouve-t-il donc pas de quoi arranger ses cheveux ?" Voyant un autre homme vêtu de vêtements sales, il fit : "Cet homme ne trouve-t-il donc pas de quoi laver ses vêtements ?" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 4062). De même, le Prophète a voulu que les vêtements que le musulman et la musulmane portent soient d'un niveau présentable et convenable, en adéquation avec leurs moyens. Un Compagnon, Mâlik ibn Nadhla, raconte ainsi : "J'étais assis en compagnie du Prophète. J'avais sur moi des vêtements de mauvaise qualité ("ratth"). Le Prophète me dit : "As-tu des biens ? - Oui, Messager de Dieu, je possède des biens de toutes sortes. - Eh bien, quand Dieu t'a donné des biens, l'effet doit transparaître sur toi" (rapporté par an-Nassaï, n° 5223, Abû Dâoûd, n° 4063). Si le Prophète a recommandé que l'on porte des vêtements en adéquation avec ses possibilités, il a cependant aussi recommandé que ces vêtements restent simples : "Celui qui, par humilité vis-à-vis de Dieu, délaisse le vêtement (de très haut niveau) alors qu'il a les moyens d'en porter, Dieu l'appellera le jour du jugement devant toutes les créatures et lui demandera de choisir celle des tenues de la foi qu'il désirera porter" (rapporté par at-Tirmidhî, n° 2483). Le Prophète a également dit : "N'entendez-vous pas ? N'entendez-vous pas ? La simplicité fait partie de la foi ! La simplicité fait partie de la foi !" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 4161) (le terme "badhâdha", que j'ai traduit par "simplicité", désigne en fait une réalité plus large : "at-taqahhul"). Bref, le Prophète a enseigné que l'on porte des vêtements qui, sans être clinquants, soient propres et soignés.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).