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I) Le lien entre un événement se passant devant lui, et un événement antérieur :
– Le vent qui a châtié 'Âd :
Lorsque des nuages s'amoncelaient (au loin) ou que le vent soufflait (un peu fort), le Prophète (sur lui soit la paix) changeait d'expression, et n'était pas tranquille ; quand ensuite il pleuvait, il retrouvait sa sérénité. Son épouse Aïcha (que Dieu l'agrée) lui dit : "Les gens, lorsqu'ils voient des nuages, sont contents, par espoir de pluie ; et je te vois être tel - lorsque tu les vois - qu'on reconnaît une (certaine) appréhension sur ton visage !". Il répondit alors : "Aïcha, qu'est-ce qui me rendrait sûr qu'il ne s'y trouve pas du châtiment ? Un peuple avait été châtié par le vent ; et (ce) peuple avait vu ce châtiment (arriver) et avait dit : "Voilà un nuage qui apporte la pluie"" : "عن عائشة رضي الله عنها زوج النبي صلى الله عليه وسلم قالت: ما رأيت رسول الله صلى الله عليه وسلم ضاحكا حتى أرى منه لهواته، إنما كان يتبسم. قالت: وكان إذا رأى غيما أو ريحا، عرف في وجهه، قالت: "يا رسول الله إن الناس إذا رأوا الغيم فرحوا رجاء أن يكون فيه المطر. وأراك إذا رأيته عرف في وجهك الكراهية". فقال: "يا عائشة ما يؤمني أن يكون فيه عذاب؟ عذب قوم بالريح، وقد رأى قوم العذاب فقالوا: {هذا عارض ممطرنا" (al-Bukhârî, 4551) ; "عن عائشة رضي الله عنها، قالت: كان النبي صلى الله عليه وسلم إذا رأى مخيلة في السماء، أقبل وأدبر، ودخل وخرج، وتغير وجهه؛ فإذا أمطرت السماء سري عنه. فعرفته عائشة ذلك. فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "ما أدري لعله كما قال قوم: {فلما رأوه عارضا مستقبل أوديتهم}" (al-Bukhârî, 3034, Muslim, 899/16)
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– "Comme Abraham et comme Jésus" / "comme Noé et comme Moïse" :
A la faveur de la bataille de Badr, il y eut parmi les ennemis mecquois 70 hommes tués, et 70 autres capturés (Muslim 1763). Le Prophète (sur lui soit la paix) consulta alors des Compagnons quant à savoir ce qu'il convenait de faire vis-à-vis des captifs. Abû Bakr fut d'avis de les libérer contre rançon ; Omar ibn ul-Khattâb proposa qu'il ne soit pas fait de prisonniers et qu'ils soient donc exécutés. Le Prophète opta pour la proposition de Abû Bakr. Mais Dieu fit alors descendre les versets 8/67-68, dans lesquels Il dit en substance que le moment n'était pas encore venu pour cela. Cela est relaté dans plusieurs narrations.
Or, dans une relation dha'îf, il est dit que, ayant écouté les deux avis de Abû Bakr et Omar, le Prophète aurait comparé la posture de Abû Bakr à celle des prophètes Abraham et Jésus, et celle de Omar ibn ul-Khattâb à celle des prophètes Noé et Moïse (sur eux tous soit la paix) : "أبو معاوية عن الأعمش، عن عمرو بن مرة، عن أبي عبيدة، عن عبد الله، قال: "لما كان يوم بدر، قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ما تقولون في هؤلاء الأسارى؟" قال أبو بكر: "يا رسول الله، قومك وأصلك. استبقهم واستتبهم، لعل الله أن يتوب عليهم". وقال عمر: "يا رسول الله، كذبوك وأخرجوك. قدمهم نضرب أعناقهم". وقال عبد الله بن رواحة: "يا رسول الله، أنت في واد كثير الحطب، فأضرم الوادي عليهم نارا ثم ألقهم فيه"، فقال العباس: "قطع الله رحمك". قال: فسكت رسول الله صلى الله عليه وسلم فلم يرد عليهم، ثم قام فدخل. فقال أناس: "يأخذ بقول أبي بكر"، وقال أناس: "يأخذ بقول عمر"، وقال أناس: "يأخذ بقول عبد الله بن رواحة". ثم خرج رسول الله صلى الله عليه وسلم فقال: "إن الله ليلين قلوب رجال فيه حتى تكون ألين من اللين، وإن الله ليشدد قلوب رجال فيه حتى تكون أشد من الحجارة. وإن مثلك يا أبا بكر مثل إبراهيم قال: {فمن تبعني فإنه مني ومن عصاني فإنك غفور رحيم}؛ وإن مثلك يا أبا بكر كمثل عيسى قال: {إن تعذبهم فإنهم عبادك وإن تغفر لهم فإنك أنت العزيز الحكيم}. وإن مثلك يا عمر مثل موسى قال: {ربنا اطمس على أموالهم، واشدد على قلوبهم فلا يؤمنوا حتى يروا العذاب الأليم}؛ وإن مثلك يا عمر مثل نوح قال: {رب لا تذر على الأرض من الكافرين ديارا}. أنتم عالة، فلا ينفلتن أحد منهم إلا بفداء أو ضربة عنق"، فقال ابن مسعود: "يا رسول الله، إلا سهل بن بيضاء، فإني قد سمعته يذكر الإسلام". قال: فسكت رسول الله صلى الله عليه وسلم، فما رأيتني في يوم أخوف أن تقع علي حجارة من السماء مني في ذلك اليوم، حتى قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إلا سهل بن بيضاء". فأنزل الله {ما كان لنبي أن يكون له أسرى حتى يثخن في الأرض} إلى آخر الآية" (Ibn Abî Shayba) (relaté avec ikhtissâr par at-Tirmidhî, 3084, qui a souligné le dha'f en mentionnant sa cause : "وأبو عبيدة لم يسمع من أبيه").
C'est Ahmad Shâkir qui a précisé (dans ses annotations sur Tafsîr ut-Tabarî) qu'il s'agit de Sahl ibn Baydhâ', en faveur de l'islamité duquel Ibn Mas'ûd témoigna ici, et que c'est un transmetteur qui s'est trompé en disant "Suhayl", alors que celui-ci était déjà du côté des musulmans, ayant participé à Badr à leurs côtés.
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– "Je dirai comme mon frère Joseph" :
Venant de conquérir la cité de La Mecque, le Prophète fait débarrasser la Kaaba des figurines de Abraham et Ismaël s'y trouvant, puis y entre et y accomplit une prière rituelle. Quand il rouvre la porte de la Maison de Dieu, il peut, debout sur le perron, regarder les Quraysh, qui se sont amassés devant celle-ci pour voir ce que le vainqueur va décider à leur sujet ; ces mêmes Quraysh qui avaient mis sa tête à prix, l'avaient contraint à l'émigration, et l'avaient ensuite combattu à plusieurs reprises. Le Prophète leur parle. Il commence par ces mots : "Il n'y a pas de divinité en dehors de Dieu ; Il est seul et n'a point d'associé. Dieu a réalisé Sa promesse, Il a aidé Son serviteur et a vaincu à Lui seul les armées." Le Prophète dit encore : "O Quraysh, Dieu a fait disparaître de vous l'orgueil tribal de l'ère de l'ignorance et la fierté par rapport à ses ancêtres : les humains sont issus de Adam, et Adam est issu de terre !" Il récite ensuite le verset coranique où Dieu dit : "O les hommes, Nous vous avons créés à partir d'un homme et d'une femme, et avons fait de vous des confédérations de tribus et des tribus pour que vous vous entre-connaissiez ; le plus noble d'entre vous auprès de Dieu est le plus pieux d'entre vous. Dieu est savant, informé" [Coran 49/13]. Le Prophète dit enfin : "O Quraysh, que pensez-vous que je vais maintenant faire de vous ?
– Du bien ! répondent les Quraysh. Tu es un frère noble, fils d'un frère noble !
– Eh bien je dirai comme mon frère Joseph a dit : "Aucun reproche sur vous aujourd'hui ! Dieu vous pardonnera. Et il est le plus Miséricordieux des miséricordieux" [Coran 12/92]. Allez, vous êtes libres !" : "أقول كما قال أخي يوسف عليه السلام: لَا تَثْرِيبَ عَلَيْكُمُ الْيَوْمَ يَغْفِرُ اللَّهُ لَكُمْ وَهُوَ أَرْحَمُ الرَّاحِمِينَ" (dha'îf mais renforcé par la multiplicité des chaînes : islamqa.info).
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– "Moïse, on lui a fait plus de tort que cela, et il a fait preuve de patience" :
Lors du partage de biens matériels (ghanâ'ïm) à al-Ji'râna, en l'an 8 de l'hégire, lors duquel le Prophète donna une part particulièrement importante de la quinte (khums) (c'est l'un des avis à ce sujet) à al-Aqra' ibn Hâbis et à d'autres personnages dont il voulait gagner les cœurs à l'islam ; il en avait parfaitement le droit, car la règle instituée par l'islam est que le dirigeant peut distribuer la quinte selon les nécessités du moment (As-Sârim, p. 195).
Mais un homme dit alors : "C'est là un partage où la justice n'a pas été observée et qui n'a pas été fait avec sincérité vis-à-vis de Dieu !"
Ibn Mas'ûd entendit ce propos et vint le relater au Prophète. Ce dernier dit seulement : "Qui donc ferait preuve de justice si Dieu et Son Messager font preuve d'injustice ? Que Dieu fasse miséricorde à Moïse : on lui a fait plus de tort que ceci, il a fait preuve de patience" :
"عن عبد الله رضي الله عنه، قال: لما كان يوم حنين، آثر النبي صلى الله عليه وسلم أناسا في القسمة، فأعطى الأقرع بن حابس مائة من الإبل، وأعطى عيينة مثل ذلك، وأعطى أناسا من أشراف العرب، فآثرهم يومئذ في القسمة. قال رجل: "والله إن هذه القسمة ما عدل فيها، وما أريد بها وجه الله". فقلت: "والله لأخبرن النبي صلى الله عليه وسلم". فأتيته، فأخبرته، فقال: "فمن يعدل إذا لم يعدل الله ورسوله! رحم الله موسى، قد أوذي بأكثر من هذا فصبر" (al-Bukhârî, n° 2981, etc., Muslim, n° 1062) ; "فقال رجل من الأنصار: "والله ما أراد محمد بهذا وجه الله" (al-Bukhârî, n° 5712).
Cet homme fut-il Mu'attib ibn Qushayr ? Bien que al-Wâqidî ait dit Oui et ait décrit cet homme comme Hypocrite (Fat'h ul-bârî, 8/69 ; As-Sârim, p. 232), Ibn Hazm a dit que cela est faux, car il est un Bad'rî (Jawâmi' us-sîra an-nabawiyya, p. 75) ; Ibn ul-Athîr aussi a relaté qu'il est Bad'rî (Ussud ul-Ghâba fî ma'rifat is-Sahâba).
Ce que cet homme (qui peut très bien avoir été autre que Mu'attib ibn Qushayr) dit là fut-il une parole de kufr ?
--- Oui d'après Ibn Taymiyya (As-Sârim, p. 199, pp. 232-233, p. 528) ;
--- cependant, d'autres ulémas auraient-ils répondu à cela : "Non" ?
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– "Comme Aaron par rapport à Moïse, sauf qu'il n'y a pas de prophète après moi" :
Devant se rendre loin dans le nord (lors de la campagne de Tabûk), le Prophète nomma 'Alî ibn Abî Tâlib pour diriger Médine en son absence.
Or ceci impliquait que 'Alî ne pourrait pas se joindre à la campagne. Il dit donc au Prophète : "Tu ne gardes en arrière parmi les femmes et les enfants ?
- N'es-tu pas content d'être par rapport à moi comme le fut Aaron par rapport à Moïse ? Sauf qu'il n'y a pas de prophète après moi" :
"عن مصعب بن سعد، عن أبيه، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم خرج إلى تبوك، واستخلف عليا، فقال: "أتخلفني في الصبيان والنساء؟" قال: "ألا ترضى أن تكون مني بمنزلة هارون من موسى؟ إلا أنه ليس نبي بعدي" (al-Bukhârî, 4154, Muslim, 2404/31).
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– "Je me suis souvenu alors de la parole de mon frère Salomon" :
Le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) raconta un matin à ses disciples ce qui lui était arrivé durant la nuit. Il dit : "Un djinn redoutable s'en est pris à moi hier soir, afin d'interrompre ma prière. Dieu me donna la dessus sur lui. J'eus alors l'intention de l'attacher à l'un des poteaux de la mosquée, de sorte que chacun de vous, ce matin, le voie. Puis je me souvins de la parole de mon frère Salomon : "Seigneur [...] accorde-moi un royaume qui ne conviendra à personne après moi" ; je le renvoyai alors humilié" : "عن أبي هريرة، عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "إن عفريتا من الجن تفلت علي البارحة - أو كلمة نحوها - ليقطع علي الصلاة. فأمكنني الله منه. فأردت أن أربطه إلى سارية من سواري المسجد حتى تصبحوا وتنظروا إليه كلكم. فذكرت قول أخي سليمان: "رب هب لي ملكا لا ينبغي لأحد من بعدي". قال روح: "فرده خاسئا" (al-Bukhârî 449 etc., Muslim 541).
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– "Je dirai alors comme dit le pieux serviteur Jésus fils de Marie" :
Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit que le Jour de la Résurrection, alors qu'il sera en train de donner à boire à des personnes de sa Umma de l'eau de son Bassin, il verra certaines autres personnes en être écartées, qu'il avait connues musulmanes de son vivant terrestre. A sa question, des anges répondront : "Tu ne sais pas ce qu'ils ont fait après toi". Le Prophète dit : "Je dirai alors comme l'a dit le pieux serviteur Jésus fils de Marie : "وَكُنتُ عَلَيْهِمْ شَهِيدًا مَّا دُمْتُ فِيهِمْ فَلَمَّا تَوَفَّيْتَنِي كُنتَ أَنتَ الرَّقِيبَ عَلَيْهِمْ وَأَنتَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ شَهِيدٌ إِن تُعَذِّبْهُمْ فَإِنَّهُمْ عِبَادُكَ وَإِن تَغْفِرْ لَهُمْ فَإِنَّكَ أَنتَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ " : "Et j'étais témoin sur eux tant que j'étais parmi eux ; puis, lorsque Tu me repris, Tu fus, Toi, le Surveillant sur eux. Et Tu es Témoin de toute chose. Si Tu les châties, alors ce sont Tes esclaves. Et si Tu leur pardonnes, alors Tu es, Toi, le Puissant, le Sage" (Coran 5/117-118) :
"عن ابن عباس رضي الله عنهما، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "تحشرون حفاة، عراة، غرلا"، ثم قرأ: {كما بدأنا أول خلق نعيده وعدا علينا إنا كنا فاعلين}. "فأول من يكسى إبراهيم. ثم يؤخذ برجال من أصحابي ذات اليمين وذات الشمال، فأقول: "أصحابي"، فيقال: "إنهم لم يزالوا مرتدين على أعقابهم منذ فارقتهم"، فأقول كما قال العبد الصالح عيسى ابن مريم: {وكنت عليهم شهيدا ما دمت فيهم، فلما توفيتني كنت أنت الرقيب عليهم، وأنت على كل شيء شهيد، إن تعذبهم فإنهم عبادك، وإن تغفر لهم فإنك أنت العزيز الحكيم}. قال محمد بن يوسف الفربري: ذكر عن أبي عبد الله، عن قبيصة، قال: "هم المرتدون الذين ارتدوا على عهد أبي بكر فقاتلهم أبو بكر رضي الله عنه" (al-Bukhârî, 3263) (Muslim, 2860).
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– "Vous êtes comme les femmes (ayant dit ce qu'elles ont dit vis-à-vis de) Joseph" :
Lors de sa dernière maladie (en l'an 11), le Prophète dit que ce devait être Abû Bakr qui dirigerait les prières dans sa mosquée à Médine. Mais Aïcha dit au Prophète : "Abû Bakr est un homme au coeur tellement tendre que lorsqu'il se tiendra debout à ta place, il pleurera tellement que les fidèles ne pourront même pas entendre sa voix récitant le Coran. Dis (plutôt) à Omar de diriger la prière pour les gens."
Cependant, le Prophète réitéra son ordre que ce soit Abû Bakr qui dirige les prières.
Mais Aïcha insista elle aussi. Elle dit également à Hafsa de dire la même chose.
Lorsque cela se fut répété 2 ou 3 fois, le Prophète s'exclama : "Vous êtes (comme) les femmes (ayant dit ce qu'elles ont dit vis-à-vis de) Joseph ! Dites à Abû Bakr qu'il dirige la prière pour les gens !" :
"عن الأسود، قال: كنا عند عائشة رضي الله عنها، فذكرنا المواظبة على الصلاة والتعظيم لها، قالت: لما مرض رسول الله صلى الله عليه وسلم مرضه الذي مات فيه، فحضرت الصلاة، فأذن؛ فقال: "مروا أبا بكر فليصل بالناس". فقيل له: "إن أبا بكر رجل أسيف؛ إذا قام في مقامك، لم يستطع أن يصلي بالناس"، وأعاد فأعادوا له. فأعاد الثالثة، فقال: "إنكن صواحب يوسف! مروا أبا بكر فليصل بالناس" (al-Bukhârî, 633, Muslim, 418) ; "عن عائشة أم المؤمنين رضي الله عنها، أنها قالت: إن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال في مرضه: "مروا أبا بكر يصلي بالناس". قالت عائشة: قلت: "إن أبا بكر إذا قام في مقامك لم يسمع الناس من البكاء، فمر عمر فليصل للناس". فقالت عائشة: فقلت لحفصة: "قولي له: إن أبا بكر إذا قام في مقامك لم يسمع الناس من البكاء، فمر عمر فليصل للناس"، ففعلت حفصة. فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "مه إنكن لأنتن صواحب يوسف! مروا أبا بكر فليصل للناس". فقالت حفصة لعائشة: "ما كنت لأصيب منك خيرا" (al-Bukhârî, 679).
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– "Comme le propos tenu par des fils d'Israël à Moïse..." :
Lors du voyage vers Hunayn (en l'an 8 de l'hégire), passant près d'un arbre auquel des Polycultistes avaient suspendu leurs armes par Tabarruk, certains Compagnons nouvellement convertis, tels que Abû Wâqid al-Laythî, demandèrent au Prophète de leur désigner un arbre du même genre, afin que, par Maslaha de Tabarruk (retirer la Baraka Dîniyya), ayant alors comme croyance que cet arbre conférera une bénédiction aux armes y ayant été suspendues. Le Prophète leur répondit : "Sub'hân'Allah ! Ceci est comparable à ce que des gens du peuple de Moïse dirent : "Désigne-nous une divinité comme eux ont des divinités"" [Coran 7/138]. Ce que ces Compagnons demandèrent là était un acte de shirk saghîr (et pas de shirk akbar), car c'était du tabarruk ghayr mashrû' qu'ils voulaient faire. De plus, ces Compagnons ne firent pas cet acte, ils en demandèrent seulement l'autorisation au Prophète. Enfin, c'étaient des Compagnons nouvellement convertis à l'islam, et manquant alors de connaissances.
"عن أبي واقد الليثي، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم لما خرج إلى حنين مر بشجرة للمشركين يقال لها: ذات أنواط، يعلقون عليها أسلحتهم، فقالوا: يا رسول الله، اجعل لنا ذات أنواط كما لهم ذات أنواط، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "سبحان الله! هذا كما قال قوم موسى: {اجعل لنا إلها كما لهم آلهة}. والذي نفسي بيده لتركبن سنة من كان قبلكم" (at-Tirmidhî, 2180). "عن أبي واقد الليثي، قال: خرجنا مع رسول الله صلى الله عليه وسلم قبل حنين، فمررنا بسدرة، فقلت: يا نبي الله، اجعل لنا هذه ذات أنواط كما للكفار ذات أنواط، وكان الكفار ينوطون سلاحهم بسدرة، ويعكفون حولها، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "الله أكبر! هذا كما قالت بنو إسرائيل لموسى: {اجعل لنا إلها كما لهم آلهة}! إنكم تركبون سنن الذين من قبلكم" (Ahmad, 21900).
Voici le passage : "وَجَاوَزْنَا بِبَنِي إِسْرَائِيلَ الْبَحْرَ فَأَتَوْا عَلَى قَوْمٍ يَعْكُفُونَ عَلَى أَصْنَامٍ لَهُمْ قَالُوا يَا مُوسَى اجْعَلْ لَنَا إِلَهًا كَمَا لَهُمْ آلِهَةٌ قَالَ إِنَّكُمْ قَوْمٌ تَجْهَلُونَ إِنَّ هَؤُلَاءِ مُتَبَّرٌ مَا هُمْ فِيهِ وَبَاطِلٌ مَا كَانُوا يَعْمَلُونَ قَالَ أَغَيْرَ اللَّهِ أَبْغِيكُمْ إِلَهًا وَهُوَ فَضَّلَكُمْ عَلَى الْعَالَمِينَ". Ici, Dieu nous raconte que, passant près d'un peuple idolâtre, les fils d'Israël demandèrent au prophète Moïse (sur lui soit la paix) : "Désigne-nous une divinité comme eux ont des divinités". Moïse leur répondit : "Vous êtes des gens qui ignorez ! Ces gens, est caduc ce dans quoi ils se trouvent, et est vain ce qu'ils faisaient", avant d'ajouter : "Autre que Dieu chercherai-je pour vous comme divinité, alors qu'Il vous a donné préférence sur le monde entier ?" (Coran 7/138-140). Il s'agissait, écrit ar-Râzî, d'un groupe parmi les fils d'Israël, et pas de leur totalité.
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II) Le fait de demander de faire, ou au contraire, de ne pas faire, comme un événement antérieur :
– Au sujet des Kharijites, qui n'étaient pas encore apparus à son époque :
Alors que le Prophète avait procédé au partage, entre 4 personnes, d'un morceau d'or envoyé par 'Alî du Yémen, Dhu-l-Khuwayssira dit : "Muhammad, crains Dieu" [al-Bukhârî 6995], "tu n'as pas fait preuve de justice" [al-Bukhârî 4390].
Le Prophète lui répondit : "Ne suis-je pas celui qui mérite le plus de craindre Dieu ? [al-Bukhârî 4094] Et qui ferait preuve de justice si je n'en fais pas ? Si je ne suis pas juste, tu es perdu [puisque tu me suis, croyant que je suis Messager de Dieu]" [al-Bukhârî 3414].
Ensuite, alors que l'homme s'était éloigné, le Prophète dit : "Dans les (traces) de celui-ci il y aura des gens, ils réciteront le Coran (mais) celui-ci ne dépassera pas leur gorge ; ils ressortiront du Dîn comme la flèche ressort de la proie [= sans en avoir pris d'effet] ; ils tueront les musulmans et laisseront (tranquilles) les idolâtres. Si j'atteins (la période où) ils (apparaîtront et assassineront), je les anéantirai comme 'Âd / Thamûd ont été anéantis" : "فلما ولى قال: "إن من ضئضئ هذا، أو: في عقب هذا قوما يقرءون القرآن لا يجاوز حناجرهم، يمرقون من الدين مروق السهم من الرمية، يقتلون أهل الإسلام ويدعون أهل الأوثان. لئن أنا أدركتهم لأقتلنهم قتل عاد" (al-Bukhârî, 3166, 6995, Muslim, 1064/143). "لئن أدركتهم لأقتلنهم قتل ثمود" (al-Bukhârî, 4094, Muslim, 1064/144, 145, 146).
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– "Aide-moi contre eux par 7 années semblables aux 7 années de (l'époque de) Joseph" :
D'après l'une des 2 interprétations, c'était alors que le Prophète avait déjà émigré à Médine et que les Mecquois refusaient d'adhérer à son message et retenaient des musulmans contre leur gré à la Mecque (Fat'h ul-bârî 2/635-636) qu'il demanda à Dieu de l'aider contre ces Mecquois en leur infligeant 7 années de sécheresse comme celles de l'époque du prophète Joseph.
Mais par la suite, quand ces Mecquois connurent véritablement une sévère sécheresse, Abû Sufyân vint à Médine parler au Prophète de la famine dont les Mecquois souffraient, et, évoquant le fait qu'il ordonnait d'entretenir le lien de parenté, lui demanda de prier Dieu qu'Il accorde la pluie.
Suite à l'intercession de Kab' ibn Murra, le Prophète invoqua alors Dieu qu'Il leur accorde la pluie ; et la pluie revint (Fat'h ul-bârî 2/657-660). Cependant, après cela les Mecquois persistèrent dans leur entêtement.
"قالا: وقال أبو هريرة رضي الله عنه: "وكان رسول الله صلى الله عليه وسلم حين يرفع رأسه يقول: "سمع الله لمن حمده، ربنا ولك الحمد"، يدعو لرجال فيسميهم بأسمائهم، فيقول: "اللهم أنج الوليد بن الوليد، وسلمة بن هشام، وعياش بن أبي ربيعة والمستضعفين من المؤمنين؛ اللهم اشدد وطأتك على مضر، واجعلها عليهم سنين كسني يوسف". وأهل المشرق يومئذ من مضر مخالفون له" (al-Bukhârî, 771 ; Muslim, 675).
"عن مسروق، قال: كنا عند عبد الله فقال: إن النبي صلى الله عليه وسلم لما رأى من الناس إدبارا، قال: "اللهم سبع كسبع يوسف." فأخذتهم سنة حصت كل شيء، حتى أكلوا الجلود والميتة والجيف، وينظر أحدهم إلى السماء، فيرى الدخان من الجوع. فأتاه أبو سفيان، فقال: "يا محمد، إنك تأمر بطاعة الله، وبصلة الرحم، وإن قومك قد هلكوا، فادع الله لهم" (al-Bukhârî, 962 ; voir aussi 4496).
"عن مسروق، قال: قال عبد الله: إن الله بعث محمدا صلى الله عليه وسلم، وقال: {قل ما أسألكم عليه من أجر وما أنا من المتكلفين} فإن رسول الله صلى الله عليه وسلم لما رأى قريشا استعصوا عليه، فقال: "اللهم أعني عليهم بسبع كسبع يوسف." فأخذتهم السنة حتى حصت كل شيء، حتى أكلوا العظام والجلود، فقال أحدهم: حتى أكلوا الجلود والميتة، وجعل يخرج من الأرض كهيئة الدخان. فأتاه أبو سفيان، فقال: "أي محمد، إن قومك قد هلكوا، فادع الله أن يكشف عنهم." فدعا، ثم قال: تعودون بعد هذا" (al-Bukhârî, 4824).
"عن مسروق، قال: قال عبد الله: إنما كان هذا لأن قريشا لما استعصوا على النبي صلى الله عليه وسلم دعا عليهم بسنين كسني يوسف، فأصابهم قحط وجهد حتى أكلوا العظام، فجعل الرجل ينظر إلى السماء فيرى ما بينه وبينها كهيئة الدخان من الجهد، فأنزل الله تعالى: {فارتقب يوم تأتي السماء بدخان مبين. يغشى الناس هذا عذاب أليم}. قال: فأتي رسول الله صلى الله عليه وسلم فقيل له: "يا رسول الله، استسق الله لمضر، فإنها قد هلكت." قال: "لمضر؟ إنك لجريء!" فاستسقى لهم فسقوا..." (al-Bukhârî, 4544 ; voir aussi 4545).
"قال كعب بن مرة: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول، وجاءه رجل، فقال: "استسق الله لمضر." قال: فقال: "إنك لجريء، ألمضر؟" قال: "يا رسول الله، استنصرت الله فنصرك، ودعوت الله، فأجابك!" قال: فرفع رسول الله صلى الله عليه وسلم يديه، يقول: "اللهم اسقنا غيثا مغيثا، مريعا، مريئا، طبقا غدقا، عاجلا غير رائث، نافعا غير ضار." قال: فأحيوا. قال: فما لبثوا أن أتوه، فشكوا إليه كثرة المطر، فقالوا: قد تهدمت البيوت. قال: فرفع يديه، وقال: "اللهم حوالينا، ولا علينا " قال: فجعل السحاب يتقطع يمينا وشمالا" (Ahmad, 18066).
"قال كعب بن مرة: ودعا رسول الله صلى الله عليه وسلم على مضر، قال: فأتيته، فقلت: "يا رسول الله، إن الله قد نصرك وأعطاك، واستجاب لك، وإن قومك قد هلكوا، فادع الله لهم." فأعرض عنه، قال: فقلت له: "يا رسول الله، إن الله قد نصرك وأعطاك واستجاب لك، وإن قومك قد هلكوا، فادع الله لهم." فقال: "اللهم اسقنا غيثا مغيثا، مريعا طبقا غدقا غير رائث، نافعا غير ضار" فما كانت..." (Ahmad, 18062).
"عن مسروق، عن ابن مسعود، قال: لما رأى رسول الله صلى الله عليه وآله وسلم من الناس إدبارا، قال: "اللهم سبع كسبع يوسف." فأخذتهم سنة، حتى أكلوا الميتة والجلود والعظام. فجاءه أبو سفيان وناس من أهل مكة، فقالوا: "يا محمد! إنك تزعم أنك بعثت رحمة وإن قومك قد هلكوا، فادع الله لهم." فدعا رسول الله صلى الله عليه وآله وسلم فسقوا الغيث فأطبقت عليهم سبعا فشكا الناس كثرة المطر فقال: "اللهم حوالينا ولا علينا"، فانحدرت السحابة عن رأسه فسقي الناس حولهم. قال: لقد مضت آية الدخان وهو الجوع الذي أصابهم، وهو قوله عز وجل: {إنا كاشفوا العذاب قليلا إنكم عائدون" (al-Bayhaqî dans Dalâ'ïl un-nubuwwa).
Ibn Hajar dit que la partie de la relation disant que cela s'est passé avant Badr est ardue à expliquer, car il n'est pas relaté que Abû Sufyân se soit rendu à Médine entre l'émigration du Prophète et Badr (Fat'h ul-bârî 2/658).
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– A 'Abdullâh ibn 'Amr ibn il-'Âs, qui accomplissaient de très nombreux jeûnes facultatifs : "Eh biens jeûne un jour et ne jeûne pas le second jour : c'est le jeûne de David" :
"عن أبي العباس المكي - وكان شاعرا وكان لا يتهم في حديثه - قال: سمعت عبد الله بن عمرو بن العاص رضي الله عنهما، قال: قال النبي صلى الله عليه وسلم: "إنك لتصوم الدهر، وتقوم الليل؟"، فقلت: "نعم"، قال: "إنك إذا فعلت ذلك، هجمت له العين، ونفهت له النفس. لا صام من صام الدهر. صوم ثلاثة أيام صوم الدهر كله"، قلت: فإني أطيق أكثر من ذلك، قال: "فصم صوم داود عليه السلام، كان يصوم يوما ويفطر يوما، ولا يفر إذا لاقى" (al-Bukhârî, 1878 etc., Muslim, 1159/187). "عن الزهري، قال: أخبرني سعيد بن المسيب، وأبو سلمة بن عبد الرحمن، أن عبد الله بن عمرو، قال: أخبر رسول الله صلى الله عليه وسلم أني أقول: والله لأصومن النهار، ولأقومن الليل ما عشت، فقلت له: "قد قلته بأبي أنت وأمي"، قال: "فإنك لا تستطيع ذلك، فصم وأفطر، وقم ونم، وصم من الشهر ثلاثة أيام، فإن الحسنة بعشر أمثالها، وذلك مثل صيام الدهر"، قلت: "إني أطيق أفضل من ذلك"، قال: "فصم يوما وأفطر يومين"، قلت: "إني أطيق أفضل من ذلك"، قال: "فصم يوما وأفطر يوما، فذلك صيام داود عليه السلام، وهو أفضل الصيام"، فقلت: "إني أطيق أفضل من ذلك"، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "لا أفضل من ذلك" (al-Bukhârî, 1875, Muslim, 1159/181).
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– D'autres propos :
– "N'exagérez pas à mon égard, comme les chrétiens ont exagéré à l'égard de Jésus fils de Marie ; car je ne suis qu'esclave de (Dieu) ; aussi, dites : "esclave de Dieu, et messager de Dieu" : "عن ابن عباس، سمع عمر رضي الله عنه، يقول على المنبر: سمعت النبي صلى الله عليه وسلم يقول: "لا تطروني كما أطرت النصارى ابن مريم؛ فإنما أنا عبده، فقولوا: عبد الله ورسوله" (al-Bukhârî, 3261).
– "Voudriez-vous dire comme les gens des Deux Ecritures ont dit avant vous : (...) ?" :
"عن أبي هريرة قال: لما نزلت على رسول الله صلى الله عليه وسلم {لله ما في السماوات وما في الأرض وإن تبدوا ما في أنفسكم أو تخفوه يحاسبكم به الله فيغفر لمن يشاء ويعذب من يشاء والله على كل شيء قدير}، قال: فاشتد ذلك على أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم، فأتوا رسول الله صلى الله عليه وسلم ثم بركوا على الركب، فقالوا: "أي رسول الله، كلفنا من الأعمال ما نطيق: الصلاة والصيام والجهاد والصدقة. وقد انزلت عليك هذه الآية، ولا نطيقها". قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أتريدون أن تقولوا كما قال أهل الكتابين من قبلكم: "سمعنا وعصينا"؟ بل قولوا: "سمعنا وأطعنا غفرانك ربنا وإليك المصير"". قالوا: "سمعنا وأطعنا غفرانك ربنا وإليك المصير". فلما اقترأها القوم، ذلت بها ألسنتهم، فأنزل الله في إثرها: {آمن الرسول بما أنزل إليه من ربه والمؤمنون كل آمن بالله وملائكته وكتبه ورسله لا نفرق بين أحد من رسله وقالوا سمعنا وأطعنا غفرانك ربنا وإليك المصير}. فلما فعلوا ذلك، نسخها الله تعالى، فأنزل الله عز وجل: {لا يكلف الله نفسا إلا وسعها لها ما كسبت وعليها ما اكتسبت ربنا لا تؤاخذنا إن نسينا أو أخطأنا}، قال: نعم. {ربنا ولا تحمل علينا إصرا كما حملته على الذين من قبلنا} " قال: نعم" {ربنا ولا تحملنا ما لا طاقة لنا به}، قال: نعم. {واعف عنا واغفر لنا وارحمنا أنت مولانا فانصرنا على القوم الكافرين}، قال: نعم" (Muslim, 125).
– Une fois le Prophète dit à propos de quelque chose : "Cela se passera au moment où disparaîtra la connaissance". Ziyâd ibn Labîd lui dit alors : "Comment la connaissance pourrait-elle disparaître alors que lisons le Coran et l'enseignons à nos enfants qui, à leur tour l'enseigneront à leurs enfants, et ainsi de suite jusqu'avant la fin du monde ?" Le Prophète lui dit : "Ziyâd, je te considérais comme un des hommes de Médine ayant le plus de compréhension" ; puis il lui dit qu'il y avait bien des Gens du Livre qui lisaient la Torah et l'Evangile mais ne pratiquaient rien de ce qui s'y trouve : "عن زياد بن لبيد، قال: ذكر النبي صلى الله عليه وسلم شيئا، فقال: "ذاك عند أوان ذهاب العلم!" قلت: "يا رسول الله وكيف يذهب العلم، ونحن نقرأ القرآن، ونقرئه أبناءنا، ويقرئه أبناؤنا أبناءهم إلى يوم القيامة؟" قال: "ثكلتك أمك زياد! إن كنت لأراك من أفقه رجل بالمدينة! أوليس هذه اليهود والنصارى يقرءون التوراة والإنجيل، لا يعملون بشيء مما فيهما؟" (Ibn Mâja, 4048, et Ahmad, authentifié par al-Albânî). "عن جبير بن نفير، عن أبي الدرداء، قال: كنا مع رسول الله صلى الله عليه وسلم، فشخص ببصره إلى السماء، ثم قال: "هذا أوان يختلس العلم من الناس حتى لا يقدروا منه على شيء". فقال زياد بن لبيد الأنصاري: "كيف يختلس منا وقد قرأنا القرآن فوالله لنقرأنه ولنقرئنه نساءنا وأبناءنا". فقال: "ثكلتك أمك يا زياد! إن كنت لأعدّك من فقهاء أهل المدينة! هذه التوراة والإنجيل عند اليهود والنصارى، فماذا تغني عنهم؟". قال جبير: فلقيت عبادة بن الصامت، قلت: "ألا تسمع إلى ما يقول أخوك أبو الدرداء؟" فأخبرته بالذي قال أبو الدرداء. قال: "صدق أبو الدرداء. إن شئت لأحدثنك بأول علم يرفع من الناس؟ الخشوع. يوشك أن تدخل مسجد جماعة فلا ترى فيه رجلا خاشعا" (at-Tirmidhî, 2653). Pour le Prophète, la "disparition de la connaissance" voulait donc désigner la connaissance qui n'est pas intériorisée, et en conformité avec laquelle son porteur n'agit pas.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
Quand le prophète Muhammad (صلى الله عليه وسلم) faisait le lien entre un événement se produisant devant lui, et un événement étant arrivé à un prophète antérieur. Ou bien formulait un impératif, et le reliait avec ce qui s'était passé avec le peuple d'un prophète antérieur
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I) Le lien entre un événement se passant devant lui, et un événement antérieur :
– Le vent qui a châtié 'Âd :
Lorsque des nuages s'amoncelaient (au loin) ou que le vent soufflait (un peu fort), le Prophète (sur lui soit la paix) changeait d'expression, et n'était pas tranquille ; quand ensuite il pleuvait, il retrouvait sa sérénité. Son épouse Aïcha (que Dieu l'agrée) lui dit : "Les gens, lorsqu'ils voient des nuages, sont contents, par espoir de pluie ; et je te vois être tel - lorsque tu les vois - qu'on reconnaît une (certaine) appréhension sur ton visage !". Il répondit alors : "Aïcha, qu'est-ce qui me rendrait sûr qu'il ne s'y trouve pas du châtiment ? Un peuple avait été châtié par le vent ; et (ce) peuple avait vu ce châtiment (arriver) et avait dit : "Voilà un nuage qui apporte la pluie"" : "عن عائشة رضي الله عنها زوج النبي صلى الله عليه وسلم قالت: ما رأيت رسول الله صلى الله عليه وسلم ضاحكا حتى أرى منه لهواته، إنما كان يتبسم. قالت: وكان إذا رأى غيما أو ريحا، عرف في وجهه، قالت: "يا رسول الله إن الناس إذا رأوا الغيم فرحوا رجاء أن يكون فيه المطر. وأراك إذا رأيته عرف في وجهك الكراهية". فقال: "يا عائشة ما يؤمني أن يكون فيه عذاب؟ عذب قوم بالريح، وقد رأى قوم العذاب فقالوا: {هذا عارض ممطرنا" (al-Bukhârî, 4551) ; "عن عائشة رضي الله عنها، قالت: كان النبي صلى الله عليه وسلم إذا رأى مخيلة في السماء، أقبل وأدبر، ودخل وخرج، وتغير وجهه؛ فإذا أمطرت السماء سري عنه. فعرفته عائشة ذلك. فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "ما أدري لعله كما قال قوم: {فلما رأوه عارضا مستقبل أوديتهم}" (al-Bukhârî, 3034, Muslim, 899/16)
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– "Comme Abraham et comme Jésus" / "comme Noé et comme Moïse" :
A la faveur de la bataille de Badr, il y eut parmi les ennemis mecquois 70 hommes tués, et 70 autres capturés (Muslim 1763). Le Prophète (sur lui soit la paix) consulta alors des Compagnons quant à savoir ce qu'il convenait de faire vis-à-vis des captifs. Abû Bakr fut d'avis de les libérer contre rançon ; Omar ibn ul-Khattâb proposa qu'il ne soit pas fait de prisonniers et qu'ils soient donc exécutés. Le Prophète opta pour la proposition de Abû Bakr. Mais Dieu fit alors descendre les versets 8/67-68, dans lesquels Il dit en substance que le moment n'était pas encore venu pour cela. Cela est relaté dans plusieurs narrations.
Or, dans une relation dha'îf, il est dit que, ayant écouté les deux avis de Abû Bakr et Omar, le Prophète aurait comparé la posture de Abû Bakr à celle des prophètes Abraham et Jésus, et celle de Omar ibn ul-Khattâb à celle des prophètes Noé et Moïse (sur eux tous soit la paix) : "أبو معاوية عن الأعمش، عن عمرو بن مرة، عن أبي عبيدة، عن عبد الله، قال: "لما كان يوم بدر، قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ما تقولون في هؤلاء الأسارى؟" قال أبو بكر: "يا رسول الله، قومك وأصلك. استبقهم واستتبهم، لعل الله أن يتوب عليهم". وقال عمر: "يا رسول الله، كذبوك وأخرجوك. قدمهم نضرب أعناقهم". وقال عبد الله بن رواحة: "يا رسول الله، أنت في واد كثير الحطب، فأضرم الوادي عليهم نارا ثم ألقهم فيه"، فقال العباس: "قطع الله رحمك". قال: فسكت رسول الله صلى الله عليه وسلم فلم يرد عليهم، ثم قام فدخل. فقال أناس: "يأخذ بقول أبي بكر"، وقال أناس: "يأخذ بقول عمر"، وقال أناس: "يأخذ بقول عبد الله بن رواحة". ثم خرج رسول الله صلى الله عليه وسلم فقال: "إن الله ليلين قلوب رجال فيه حتى تكون ألين من اللين، وإن الله ليشدد قلوب رجال فيه حتى تكون أشد من الحجارة. وإن مثلك يا أبا بكر مثل إبراهيم قال: {فمن تبعني فإنه مني ومن عصاني فإنك غفور رحيم}؛ وإن مثلك يا أبا بكر كمثل عيسى قال: {إن تعذبهم فإنهم عبادك وإن تغفر لهم فإنك أنت العزيز الحكيم}. وإن مثلك يا عمر مثل موسى قال: {ربنا اطمس على أموالهم، واشدد على قلوبهم فلا يؤمنوا حتى يروا العذاب الأليم}؛ وإن مثلك يا عمر مثل نوح قال: {رب لا تذر على الأرض من الكافرين ديارا}. أنتم عالة، فلا ينفلتن أحد منهم إلا بفداء أو ضربة عنق"، فقال ابن مسعود: "يا رسول الله، إلا سهل بن بيضاء، فإني قد سمعته يذكر الإسلام". قال: فسكت رسول الله صلى الله عليه وسلم، فما رأيتني في يوم أخوف أن تقع علي حجارة من السماء مني في ذلك اليوم، حتى قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إلا سهل بن بيضاء". فأنزل الله {ما كان لنبي أن يكون له أسرى حتى يثخن في الأرض} إلى آخر الآية" (Ibn Abî Shayba) (relaté avec ikhtissâr par at-Tirmidhî, 3084, qui a souligné le dha'f en mentionnant sa cause : "وأبو عبيدة لم يسمع من أبيه").
C'est Ahmad Shâkir qui a précisé (dans ses annotations sur Tafsîr ut-Tabarî) qu'il s'agit de Sahl ibn Baydhâ', en faveur de l'islamité duquel Ibn Mas'ûd témoigna ici, et que c'est un transmetteur qui s'est trompé en disant "Suhayl", alors que celui-ci était déjà du côté des musulmans, ayant participé à Badr à leurs côtés.
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– "Je dirai comme mon frère Joseph" :
Venant de conquérir la cité de La Mecque, le Prophète fait débarrasser la Kaaba des figurines de Abraham et Ismaël s'y trouvant, puis y entre et y accomplit une prière rituelle. Quand il rouvre la porte de la Maison de Dieu, il peut, debout sur le perron, regarder les Quraysh, qui se sont amassés devant celle-ci pour voir ce que le vainqueur va décider à leur sujet ; ces mêmes Quraysh qui avaient mis sa tête à prix, l'avaient contraint à l'émigration, et l'avaient ensuite combattu à plusieurs reprises. Le Prophète leur parle. Il commence par ces mots : "Il n'y a pas de divinité en dehors de Dieu ; Il est seul et n'a point d'associé. Dieu a réalisé Sa promesse, Il a aidé Son serviteur et a vaincu à Lui seul les armées." Le Prophète dit encore : "O Quraysh, Dieu a fait disparaître de vous l'orgueil tribal de l'ère de l'ignorance et la fierté par rapport à ses ancêtres : les humains sont issus de Adam, et Adam est issu de terre !" Il récite ensuite le verset coranique où Dieu dit : "O les hommes, Nous vous avons créés à partir d'un homme et d'une femme, et avons fait de vous des confédérations de tribus et des tribus pour que vous vous entre-connaissiez ; le plus noble d'entre vous auprès de Dieu est le plus pieux d'entre vous. Dieu est savant, informé" [Coran 49/13]. Le Prophète dit enfin : "O Quraysh, que pensez-vous que je vais maintenant faire de vous ?
– Du bien ! répondent les Quraysh. Tu es un frère noble, fils d'un frère noble !
– Eh bien je dirai comme mon frère Joseph a dit : "Aucun reproche sur vous aujourd'hui ! Dieu vous pardonnera. Et il est le plus Miséricordieux des miséricordieux" [Coran 12/92]. Allez, vous êtes libres !" : "أقول كما قال أخي يوسف عليه السلام: لَا تَثْرِيبَ عَلَيْكُمُ الْيَوْمَ يَغْفِرُ اللَّهُ لَكُمْ وَهُوَ أَرْحَمُ الرَّاحِمِينَ" (dha'îf mais renforcé par la multiplicité des chaînes : islamqa.info).
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– "Moïse, on lui a fait plus de tort que cela, et il a fait preuve de patience" :
Lors du partage de biens matériels (ghanâ'ïm) à al-Ji'râna, en l'an 8 de l'hégire, lors duquel le Prophète donna une part particulièrement importante de la quinte (khums) (c'est l'un des avis à ce sujet) à al-Aqra' ibn Hâbis et à d'autres personnages dont il voulait gagner les cœurs à l'islam ; il en avait parfaitement le droit, car la règle instituée par l'islam est que le dirigeant peut distribuer la quinte selon les nécessités du moment (As-Sârim, p. 195).
Mais un homme dit alors : "C'est là un partage où la justice n'a pas été observée et qui n'a pas été fait avec sincérité vis-à-vis de Dieu !"
Ibn Mas'ûd entendit ce propos et vint le relater au Prophète. Ce dernier dit seulement : "Qui donc ferait preuve de justice si Dieu et Son Messager font preuve d'injustice ? Que Dieu fasse miséricorde à Moïse : on lui a fait plus de tort que ceci, il a fait preuve de patience" :
"عن عبد الله رضي الله عنه، قال: لما كان يوم حنين، آثر النبي صلى الله عليه وسلم أناسا في القسمة، فأعطى الأقرع بن حابس مائة من الإبل، وأعطى عيينة مثل ذلك، وأعطى أناسا من أشراف العرب، فآثرهم يومئذ في القسمة. قال رجل: "والله إن هذه القسمة ما عدل فيها، وما أريد بها وجه الله". فقلت: "والله لأخبرن النبي صلى الله عليه وسلم". فأتيته، فأخبرته، فقال: "فمن يعدل إذا لم يعدل الله ورسوله! رحم الله موسى، قد أوذي بأكثر من هذا فصبر" (al-Bukhârî, n° 2981, etc., Muslim, n° 1062) ; "فقال رجل من الأنصار: "والله ما أراد محمد بهذا وجه الله" (al-Bukhârî, n° 5712).
Cet homme fut-il Mu'attib ibn Qushayr ? Bien que al-Wâqidî ait dit Oui et ait décrit cet homme comme Hypocrite (Fat'h ul-bârî, 8/69 ; As-Sârim, p. 232), Ibn Hazm a dit que cela est faux, car il est un Bad'rî (Jawâmi' us-sîra an-nabawiyya, p. 75) ; Ibn ul-Athîr aussi a relaté qu'il est Bad'rî (Ussud ul-Ghâba fî ma'rifat is-Sahâba).
Ce que cet homme (qui peut très bien avoir été autre que Mu'attib ibn Qushayr) dit là fut-il une parole de kufr ?
--- Oui d'après Ibn Taymiyya (As-Sârim, p. 199, pp. 232-233, p. 528) ;
--- cependant, d'autres ulémas auraient-ils répondu à cela : "Non" ?
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– "Comme Aaron par rapport à Moïse, sauf qu'il n'y a pas de prophète après moi" :
Devant se rendre loin dans le nord (lors de la campagne de Tabûk), le Prophète nomma 'Alî ibn Abî Tâlib pour diriger Médine en son absence.
Or ceci impliquait que 'Alî ne pourrait pas se joindre à la campagne. Il dit donc au Prophète : "Tu ne gardes en arrière parmi les femmes et les enfants ?
- N'es-tu pas content d'être par rapport à moi comme le fut Aaron par rapport à Moïse ? Sauf qu'il n'y a pas de prophète après moi" :
"عن مصعب بن سعد، عن أبيه، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم خرج إلى تبوك، واستخلف عليا، فقال: "أتخلفني في الصبيان والنساء؟" قال: "ألا ترضى أن تكون مني بمنزلة هارون من موسى؟ إلا أنه ليس نبي بعدي" (al-Bukhârî, 4154, Muslim, 2404/31).
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– "Je me suis souvenu alors de la parole de mon frère Salomon" :
Le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) raconta un matin à ses disciples ce qui lui était arrivé durant la nuit. Il dit : "Un djinn redoutable s'en est pris à moi hier soir, afin d'interrompre ma prière. Dieu me donna la dessus sur lui. J'eus alors l'intention de l'attacher à l'un des poteaux de la mosquée, de sorte que chacun de vous, ce matin, le voie. Puis je me souvins de la parole de mon frère Salomon : "Seigneur [...] accorde-moi un royaume qui ne conviendra à personne après moi" ; je le renvoyai alors humilié" : "عن أبي هريرة، عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "إن عفريتا من الجن تفلت علي البارحة - أو كلمة نحوها - ليقطع علي الصلاة. فأمكنني الله منه. فأردت أن أربطه إلى سارية من سواري المسجد حتى تصبحوا وتنظروا إليه كلكم. فذكرت قول أخي سليمان: "رب هب لي ملكا لا ينبغي لأحد من بعدي". قال روح: "فرده خاسئا" (al-Bukhârî 449 etc., Muslim 541).
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– "Je dirai alors comme dit le pieux serviteur Jésus fils de Marie" :
Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit que le Jour de la Résurrection, alors qu'il sera en train de donner à boire à des personnes de sa Umma de l'eau de son Bassin, il verra certaines autres personnes en être écartées, qu'il avait connues musulmanes de son vivant terrestre. A sa question, des anges répondront : "Tu ne sais pas ce qu'ils ont fait après toi". Le Prophète dit : "Je dirai alors comme l'a dit le pieux serviteur Jésus fils de Marie : "وَكُنتُ عَلَيْهِمْ شَهِيدًا مَّا دُمْتُ فِيهِمْ فَلَمَّا تَوَفَّيْتَنِي كُنتَ أَنتَ الرَّقِيبَ عَلَيْهِمْ وَأَنتَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ شَهِيدٌ إِن تُعَذِّبْهُمْ فَإِنَّهُمْ عِبَادُكَ وَإِن تَغْفِرْ لَهُمْ فَإِنَّكَ أَنتَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ " : "Et j'étais témoin sur eux tant que j'étais parmi eux ; puis, lorsque Tu me repris, Tu fus, Toi, le Surveillant sur eux. Et Tu es Témoin de toute chose. Si Tu les châties, alors ce sont Tes esclaves. Et si Tu leur pardonnes, alors Tu es, Toi, le Puissant, le Sage" (Coran 5/117-118) :
"عن ابن عباس رضي الله عنهما، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "تحشرون حفاة، عراة، غرلا"، ثم قرأ: {كما بدأنا أول خلق نعيده وعدا علينا إنا كنا فاعلين}. "فأول من يكسى إبراهيم. ثم يؤخذ برجال من أصحابي ذات اليمين وذات الشمال، فأقول: "أصحابي"، فيقال: "إنهم لم يزالوا مرتدين على أعقابهم منذ فارقتهم"، فأقول كما قال العبد الصالح عيسى ابن مريم: {وكنت عليهم شهيدا ما دمت فيهم، فلما توفيتني كنت أنت الرقيب عليهم، وأنت على كل شيء شهيد، إن تعذبهم فإنهم عبادك، وإن تغفر لهم فإنك أنت العزيز الحكيم}. قال محمد بن يوسف الفربري: ذكر عن أبي عبد الله، عن قبيصة، قال: "هم المرتدون الذين ارتدوا على عهد أبي بكر فقاتلهم أبو بكر رضي الله عنه" (al-Bukhârî, 3263) (Muslim, 2860).
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– "Vous êtes comme les femmes (ayant dit ce qu'elles ont dit vis-à-vis de) Joseph" :
Lors de sa dernière maladie (en l'an 11), le Prophète dit que ce devait être Abû Bakr qui dirigerait les prières dans sa mosquée à Médine. Mais Aïcha dit au Prophète : "Abû Bakr est un homme au coeur tellement tendre que lorsqu'il se tiendra debout à ta place, il pleurera tellement que les fidèles ne pourront même pas entendre sa voix récitant le Coran. Dis (plutôt) à Omar de diriger la prière pour les gens."
Cependant, le Prophète réitéra son ordre que ce soit Abû Bakr qui dirige les prières.
Mais Aïcha insista elle aussi. Elle dit également à Hafsa de dire la même chose.
Lorsque cela se fut répété 2 ou 3 fois, le Prophète s'exclama : "Vous êtes (comme) les femmes (ayant dit ce qu'elles ont dit vis-à-vis de) Joseph ! Dites à Abû Bakr qu'il dirige la prière pour les gens !" :
"عن الأسود، قال: كنا عند عائشة رضي الله عنها، فذكرنا المواظبة على الصلاة والتعظيم لها، قالت: لما مرض رسول الله صلى الله عليه وسلم مرضه الذي مات فيه، فحضرت الصلاة، فأذن؛ فقال: "مروا أبا بكر فليصل بالناس". فقيل له: "إن أبا بكر رجل أسيف؛ إذا قام في مقامك، لم يستطع أن يصلي بالناس"، وأعاد فأعادوا له. فأعاد الثالثة، فقال: "إنكن صواحب يوسف! مروا أبا بكر فليصل بالناس" (al-Bukhârî, 633, Muslim, 418) ; "عن عائشة أم المؤمنين رضي الله عنها، أنها قالت: إن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال في مرضه: "مروا أبا بكر يصلي بالناس". قالت عائشة: قلت: "إن أبا بكر إذا قام في مقامك لم يسمع الناس من البكاء، فمر عمر فليصل للناس". فقالت عائشة: فقلت لحفصة: "قولي له: إن أبا بكر إذا قام في مقامك لم يسمع الناس من البكاء، فمر عمر فليصل للناس"، ففعلت حفصة. فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "مه إنكن لأنتن صواحب يوسف! مروا أبا بكر فليصل للناس". فقالت حفصة لعائشة: "ما كنت لأصيب منك خيرا" (al-Bukhârî, 679).
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– "Comme le propos tenu par des fils d'Israël à Moïse..." :
Lors du voyage vers Hunayn (en l'an 8 de l'hégire), passant près d'un arbre auquel des Polycultistes avaient suspendu leurs armes par Tabarruk, certains Compagnons nouvellement convertis, tels que Abû Wâqid al-Laythî, demandèrent au Prophète de leur désigner un arbre du même genre, afin que, par Maslaha de Tabarruk (retirer la Baraka Dîniyya), ayant alors comme croyance que cet arbre conférera une bénédiction aux armes y ayant été suspendues. Le Prophète leur répondit : "Sub'hân'Allah ! Ceci est comparable à ce que des gens du peuple de Moïse dirent : "Désigne-nous une divinité comme eux ont des divinités"" [Coran 7/138]. Ce que ces Compagnons demandèrent là était un acte de shirk saghîr (et pas de shirk akbar), car c'était du tabarruk ghayr mashrû' qu'ils voulaient faire. De plus, ces Compagnons ne firent pas cet acte, ils en demandèrent seulement l'autorisation au Prophète. Enfin, c'étaient des Compagnons nouvellement convertis à l'islam, et manquant alors de connaissances.
"عن أبي واقد الليثي، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم لما خرج إلى حنين مر بشجرة للمشركين يقال لها: ذات أنواط، يعلقون عليها أسلحتهم، فقالوا: يا رسول الله، اجعل لنا ذات أنواط كما لهم ذات أنواط، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "سبحان الله! هذا كما قال قوم موسى: {اجعل لنا إلها كما لهم آلهة}. والذي نفسي بيده لتركبن سنة من كان قبلكم" (at-Tirmidhî, 2180). "عن أبي واقد الليثي، قال: خرجنا مع رسول الله صلى الله عليه وسلم قبل حنين، فمررنا بسدرة، فقلت: يا نبي الله، اجعل لنا هذه ذات أنواط كما للكفار ذات أنواط، وكان الكفار ينوطون سلاحهم بسدرة، ويعكفون حولها، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "الله أكبر! هذا كما قالت بنو إسرائيل لموسى: {اجعل لنا إلها كما لهم آلهة}! إنكم تركبون سنن الذين من قبلكم" (Ahmad, 21900).
Voici le passage : "وَجَاوَزْنَا بِبَنِي إِسْرَائِيلَ الْبَحْرَ فَأَتَوْا عَلَى قَوْمٍ يَعْكُفُونَ عَلَى أَصْنَامٍ لَهُمْ قَالُوا يَا مُوسَى اجْعَلْ لَنَا إِلَهًا كَمَا لَهُمْ آلِهَةٌ قَالَ إِنَّكُمْ قَوْمٌ تَجْهَلُونَ إِنَّ هَؤُلَاءِ مُتَبَّرٌ مَا هُمْ فِيهِ وَبَاطِلٌ مَا كَانُوا يَعْمَلُونَ قَالَ أَغَيْرَ اللَّهِ أَبْغِيكُمْ إِلَهًا وَهُوَ فَضَّلَكُمْ عَلَى الْعَالَمِينَ". Ici, Dieu nous raconte que, passant près d'un peuple idolâtre, les fils d'Israël demandèrent au prophète Moïse (sur lui soit la paix) : "Désigne-nous une divinité comme eux ont des divinités". Moïse leur répondit : "Vous êtes des gens qui ignorez ! Ces gens, est caduc ce dans quoi ils se trouvent, et est vain ce qu'ils faisaient", avant d'ajouter : "Autre que Dieu chercherai-je pour vous comme divinité, alors qu'Il vous a donné préférence sur le monde entier ?" (Coran 7/138-140). Il s'agissait, écrit ar-Râzî, d'un groupe parmi les fils d'Israël, et pas de leur totalité.
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II) Le fait de demander de faire, ou au contraire, de ne pas faire, comme un événement antérieur :
– Au sujet des Kharijites, qui n'étaient pas encore apparus à son époque :
Alors que le Prophète avait procédé au partage, entre 4 personnes, d'un morceau d'or envoyé par 'Alî du Yémen, Dhu-l-Khuwayssira dit : "Muhammad, crains Dieu" [al-Bukhârî 6995], "tu n'as pas fait preuve de justice" [al-Bukhârî 4390].
Le Prophète lui répondit : "Ne suis-je pas celui qui mérite le plus de craindre Dieu ? [al-Bukhârî 4094] Et qui ferait preuve de justice si je n'en fais pas ? Si je ne suis pas juste, tu es perdu [puisque tu me suis, croyant que je suis Messager de Dieu]" [al-Bukhârî 3414].
Ensuite, alors que l'homme s'était éloigné, le Prophète dit : "Dans les (traces) de celui-ci il y aura des gens, ils réciteront le Coran (mais) celui-ci ne dépassera pas leur gorge ; ils ressortiront du Dîn comme la flèche ressort de la proie [= sans en avoir pris d'effet] ; ils tueront les musulmans et laisseront (tranquilles) les idolâtres. Si j'atteins (la période où) ils (apparaîtront et assassineront), je les anéantirai comme 'Âd / Thamûd ont été anéantis" : "فلما ولى قال: "إن من ضئضئ هذا، أو: في عقب هذا قوما يقرءون القرآن لا يجاوز حناجرهم، يمرقون من الدين مروق السهم من الرمية، يقتلون أهل الإسلام ويدعون أهل الأوثان. لئن أنا أدركتهم لأقتلنهم قتل عاد" (al-Bukhârî, 3166, 6995, Muslim, 1064/143). "لئن أدركتهم لأقتلنهم قتل ثمود" (al-Bukhârî, 4094, Muslim, 1064/144, 145, 146).
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– "Aide-moi contre eux par 7 années semblables aux 7 années de (l'époque de) Joseph" :
D'après l'une des 2 interprétations, c'était alors que le Prophète avait déjà émigré à Médine et que les Mecquois refusaient d'adhérer à son message et retenaient des musulmans contre leur gré à la Mecque (Fat'h ul-bârî 2/635-636) qu'il demanda à Dieu de l'aider contre ces Mecquois en leur infligeant 7 années de sécheresse comme celles de l'époque du prophète Joseph.
Mais par la suite, quand ces Mecquois connurent véritablement une sévère sécheresse, Abû Sufyân vint à Médine parler au Prophète de la famine dont les Mecquois souffraient, et, évoquant le fait qu'il ordonnait d'entretenir le lien de parenté, lui demanda de prier Dieu qu'Il accorde la pluie.
Suite à l'intercession de Kab' ibn Murra, le Prophète invoqua alors Dieu qu'Il leur accorde la pluie ; et la pluie revint (Fat'h ul-bârî 2/657-660). Cependant, après cela les Mecquois persistèrent dans leur entêtement.
"قالا: وقال أبو هريرة رضي الله عنه: "وكان رسول الله صلى الله عليه وسلم حين يرفع رأسه يقول: "سمع الله لمن حمده، ربنا ولك الحمد"، يدعو لرجال فيسميهم بأسمائهم، فيقول: "اللهم أنج الوليد بن الوليد، وسلمة بن هشام، وعياش بن أبي ربيعة والمستضعفين من المؤمنين؛ اللهم اشدد وطأتك على مضر، واجعلها عليهم سنين كسني يوسف". وأهل المشرق يومئذ من مضر مخالفون له" (al-Bukhârî, 771 ; Muslim, 675).
"عن مسروق، قال: كنا عند عبد الله فقال: إن النبي صلى الله عليه وسلم لما رأى من الناس إدبارا، قال: "اللهم سبع كسبع يوسف." فأخذتهم سنة حصت كل شيء، حتى أكلوا الجلود والميتة والجيف، وينظر أحدهم إلى السماء، فيرى الدخان من الجوع. فأتاه أبو سفيان، فقال: "يا محمد، إنك تأمر بطاعة الله، وبصلة الرحم، وإن قومك قد هلكوا، فادع الله لهم" (al-Bukhârî, 962 ; voir aussi 4496).
"عن مسروق، قال: قال عبد الله: إن الله بعث محمدا صلى الله عليه وسلم، وقال: {قل ما أسألكم عليه من أجر وما أنا من المتكلفين} فإن رسول الله صلى الله عليه وسلم لما رأى قريشا استعصوا عليه، فقال: "اللهم أعني عليهم بسبع كسبع يوسف." فأخذتهم السنة حتى حصت كل شيء، حتى أكلوا العظام والجلود، فقال أحدهم: حتى أكلوا الجلود والميتة، وجعل يخرج من الأرض كهيئة الدخان. فأتاه أبو سفيان، فقال: "أي محمد، إن قومك قد هلكوا، فادع الله أن يكشف عنهم." فدعا، ثم قال: تعودون بعد هذا" (al-Bukhârî, 4824).
"عن مسروق، قال: قال عبد الله: إنما كان هذا لأن قريشا لما استعصوا على النبي صلى الله عليه وسلم دعا عليهم بسنين كسني يوسف، فأصابهم قحط وجهد حتى أكلوا العظام، فجعل الرجل ينظر إلى السماء فيرى ما بينه وبينها كهيئة الدخان من الجهد، فأنزل الله تعالى: {فارتقب يوم تأتي السماء بدخان مبين. يغشى الناس هذا عذاب أليم}. قال: فأتي رسول الله صلى الله عليه وسلم فقيل له: "يا رسول الله، استسق الله لمضر، فإنها قد هلكت." قال: "لمضر؟ إنك لجريء!" فاستسقى لهم فسقوا..." (al-Bukhârî, 4544 ; voir aussi 4545).
"قال كعب بن مرة: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول، وجاءه رجل، فقال: "استسق الله لمضر." قال: فقال: "إنك لجريء، ألمضر؟" قال: "يا رسول الله، استنصرت الله فنصرك، ودعوت الله، فأجابك!" قال: فرفع رسول الله صلى الله عليه وسلم يديه، يقول: "اللهم اسقنا غيثا مغيثا، مريعا، مريئا، طبقا غدقا، عاجلا غير رائث، نافعا غير ضار." قال: فأحيوا. قال: فما لبثوا أن أتوه، فشكوا إليه كثرة المطر، فقالوا: قد تهدمت البيوت. قال: فرفع يديه، وقال: "اللهم حوالينا، ولا علينا " قال: فجعل السحاب يتقطع يمينا وشمالا" (Ahmad, 18066).
"قال كعب بن مرة: ودعا رسول الله صلى الله عليه وسلم على مضر، قال: فأتيته، فقلت: "يا رسول الله، إن الله قد نصرك وأعطاك، واستجاب لك، وإن قومك قد هلكوا، فادع الله لهم." فأعرض عنه، قال: فقلت له: "يا رسول الله، إن الله قد نصرك وأعطاك واستجاب لك، وإن قومك قد هلكوا، فادع الله لهم." فقال: "اللهم اسقنا غيثا مغيثا، مريعا طبقا غدقا غير رائث، نافعا غير ضار" فما كانت..." (Ahmad, 18062).
"عن مسروق، عن ابن مسعود، قال: لما رأى رسول الله صلى الله عليه وآله وسلم من الناس إدبارا، قال: "اللهم سبع كسبع يوسف." فأخذتهم سنة، حتى أكلوا الميتة والجلود والعظام. فجاءه أبو سفيان وناس من أهل مكة، فقالوا: "يا محمد! إنك تزعم أنك بعثت رحمة وإن قومك قد هلكوا، فادع الله لهم." فدعا رسول الله صلى الله عليه وآله وسلم فسقوا الغيث فأطبقت عليهم سبعا فشكا الناس كثرة المطر فقال: "اللهم حوالينا ولا علينا"، فانحدرت السحابة عن رأسه فسقي الناس حولهم. قال: لقد مضت آية الدخان وهو الجوع الذي أصابهم، وهو قوله عز وجل: {إنا كاشفوا العذاب قليلا إنكم عائدون" (al-Bayhaqî dans Dalâ'ïl un-nubuwwa).
Ibn Hajar dit que la partie de la relation disant que cela s'est passé avant Badr est ardue à expliquer, car il n'est pas relaté que Abû Sufyân se soit rendu à Médine entre l'émigration du Prophète et Badr (Fat'h ul-bârî 2/658).
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– A 'Abdullâh ibn 'Amr ibn il-'Âs, qui accomplissaient de très nombreux jeûnes facultatifs : "Eh biens jeûne un jour et ne jeûne pas le second jour : c'est le jeûne de David" :
"عن أبي العباس المكي - وكان شاعرا وكان لا يتهم في حديثه - قال: سمعت عبد الله بن عمرو بن العاص رضي الله عنهما، قال: قال النبي صلى الله عليه وسلم: "إنك لتصوم الدهر، وتقوم الليل؟"، فقلت: "نعم"، قال: "إنك إذا فعلت ذلك، هجمت له العين، ونفهت له النفس. لا صام من صام الدهر. صوم ثلاثة أيام صوم الدهر كله"، قلت: فإني أطيق أكثر من ذلك، قال: "فصم صوم داود عليه السلام، كان يصوم يوما ويفطر يوما، ولا يفر إذا لاقى" (al-Bukhârî, 1878 etc., Muslim, 1159/187). "عن الزهري، قال: أخبرني سعيد بن المسيب، وأبو سلمة بن عبد الرحمن، أن عبد الله بن عمرو، قال: أخبر رسول الله صلى الله عليه وسلم أني أقول: والله لأصومن النهار، ولأقومن الليل ما عشت، فقلت له: "قد قلته بأبي أنت وأمي"، قال: "فإنك لا تستطيع ذلك، فصم وأفطر، وقم ونم، وصم من الشهر ثلاثة أيام، فإن الحسنة بعشر أمثالها، وذلك مثل صيام الدهر"، قلت: "إني أطيق أفضل من ذلك"، قال: "فصم يوما وأفطر يومين"، قلت: "إني أطيق أفضل من ذلك"، قال: "فصم يوما وأفطر يوما، فذلك صيام داود عليه السلام، وهو أفضل الصيام"، فقلت: "إني أطيق أفضل من ذلك"، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "لا أفضل من ذلك" (al-Bukhârî, 1875, Muslim, 1159/181).
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– D'autres propos :
– "N'exagérez pas à mon égard, comme les chrétiens ont exagéré à l'égard de Jésus fils de Marie ; car je ne suis qu'esclave de (Dieu) ; aussi, dites : "esclave de Dieu, et messager de Dieu" : "عن ابن عباس، سمع عمر رضي الله عنه، يقول على المنبر: سمعت النبي صلى الله عليه وسلم يقول: "لا تطروني كما أطرت النصارى ابن مريم؛ فإنما أنا عبده، فقولوا: عبد الله ورسوله" (al-Bukhârî, 3261).
– "Voudriez-vous dire comme les gens des Deux Ecritures ont dit avant vous : (...) ?" :
"عن أبي هريرة قال: لما نزلت على رسول الله صلى الله عليه وسلم {لله ما في السماوات وما في الأرض وإن تبدوا ما في أنفسكم أو تخفوه يحاسبكم به الله فيغفر لمن يشاء ويعذب من يشاء والله على كل شيء قدير}، قال: فاشتد ذلك على أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم، فأتوا رسول الله صلى الله عليه وسلم ثم بركوا على الركب، فقالوا: "أي رسول الله، كلفنا من الأعمال ما نطيق: الصلاة والصيام والجهاد والصدقة. وقد انزلت عليك هذه الآية، ولا نطيقها". قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أتريدون أن تقولوا كما قال أهل الكتابين من قبلكم: "سمعنا وعصينا"؟ بل قولوا: "سمعنا وأطعنا غفرانك ربنا وإليك المصير"". قالوا: "سمعنا وأطعنا غفرانك ربنا وإليك المصير". فلما اقترأها القوم، ذلت بها ألسنتهم، فأنزل الله في إثرها: {آمن الرسول بما أنزل إليه من ربه والمؤمنون كل آمن بالله وملائكته وكتبه ورسله لا نفرق بين أحد من رسله وقالوا سمعنا وأطعنا غفرانك ربنا وإليك المصير}. فلما فعلوا ذلك، نسخها الله تعالى، فأنزل الله عز وجل: {لا يكلف الله نفسا إلا وسعها لها ما كسبت وعليها ما اكتسبت ربنا لا تؤاخذنا إن نسينا أو أخطأنا}، قال: نعم. {ربنا ولا تحمل علينا إصرا كما حملته على الذين من قبلنا} " قال: نعم" {ربنا ولا تحملنا ما لا طاقة لنا به}، قال: نعم. {واعف عنا واغفر لنا وارحمنا أنت مولانا فانصرنا على القوم الكافرين}، قال: نعم" (Muslim, 125).
– Une fois le Prophète dit à propos de quelque chose : "Cela se passera au moment où disparaîtra la connaissance". Ziyâd ibn Labîd lui dit alors : "Comment la connaissance pourrait-elle disparaître alors que lisons le Coran et l'enseignons à nos enfants qui, à leur tour l'enseigneront à leurs enfants, et ainsi de suite jusqu'avant la fin du monde ?" Le Prophète lui dit : "Ziyâd, je te considérais comme un des hommes de Médine ayant le plus de compréhension" ; puis il lui dit qu'il y avait bien des Gens du Livre qui lisaient la Torah et l'Evangile mais ne pratiquaient rien de ce qui s'y trouve : "عن زياد بن لبيد، قال: ذكر النبي صلى الله عليه وسلم شيئا، فقال: "ذاك عند أوان ذهاب العلم!" قلت: "يا رسول الله وكيف يذهب العلم، ونحن نقرأ القرآن، ونقرئه أبناءنا، ويقرئه أبناؤنا أبناءهم إلى يوم القيامة؟" قال: "ثكلتك أمك زياد! إن كنت لأراك من أفقه رجل بالمدينة! أوليس هذه اليهود والنصارى يقرءون التوراة والإنجيل، لا يعملون بشيء مما فيهما؟" (Ibn Mâja, 4048, et Ahmad, authentifié par al-Albânî). "عن جبير بن نفير، عن أبي الدرداء، قال: كنا مع رسول الله صلى الله عليه وسلم، فشخص ببصره إلى السماء، ثم قال: "هذا أوان يختلس العلم من الناس حتى لا يقدروا منه على شيء". فقال زياد بن لبيد الأنصاري: "كيف يختلس منا وقد قرأنا القرآن فوالله لنقرأنه ولنقرئنه نساءنا وأبناءنا". فقال: "ثكلتك أمك يا زياد! إن كنت لأعدّك من فقهاء أهل المدينة! هذه التوراة والإنجيل عند اليهود والنصارى، فماذا تغني عنهم؟". قال جبير: فلقيت عبادة بن الصامت، قلت: "ألا تسمع إلى ما يقول أخوك أبو الدرداء؟" فأخبرته بالذي قال أبو الدرداء. قال: "صدق أبو الدرداء. إن شئت لأحدثنك بأول علم يرفع من الناس؟ الخشوع. يوشك أن تدخل مسجد جماعة فلا ترى فيه رجلا خاشعا" (at-Tirmidhî, 2653). Pour le Prophète, la "disparition de la connaissance" voulait donc désigner la connaissance qui n'est pas intériorisée, et en conformité avec laquelle son porteur n'agit pas.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).