Chacun et chacune savent que si certains des éléments du droit que l'islam offre aux humains sont identiques pour l'homme et la femme, d'autres sont différents : il s'agit de certaines dispositions dans le domaine de l'héritage, du témoignage, etc.
Mais ce qu'il faut également savoir, c'est que ces différences, l'islam ne les explique ni par l'idée que la femme serait de nature plus encline au mal que l'homme, ni qu'elle serait un être humain de seconde zone. L'islam explique ces différences par le fait qu'homme et femme sont deux humains présentant de légères différences l'un par rapport à l'autre : l'un et l'autre ont leur personnalité propre, qui correspond aux particularités d'ordre secondaire que Dieu a inscrites dans leur constitution physique et mentale. (Pour plus de détails, lire mon article : Homme et femme sur le plan scientifique.)
Deux modèles sont dans l'excès : le modèle qui fait de la femme un humain incomplet, ainsi que le modèle qui présente l'homme et la femme comme deux être humains exactement semblables. Ce deuxième modèle fait courir des risques de masculinisation de la femme, ou de féminisation de l'homme, ou d'avènement d'une humanité de type androgyne, scénarios qui pourraient bien se produire et contre lesquels non seulement l'islam, mais aussi des chercheurs occidentaux tels que Elisabeth Badinter mettent en garde (voir son livre L'un est l'autre, Odile Jacob). C'est pour éviter de tels scénarios que l'islam a placé des repères en amont...
Ainsi, parce qu'ils sont tous deux êtres humains à part entière, l'islam a donné à l'homme et à la femme un grand nombre de règles communes... Mais parce qu'ils sont complémentaires et présentent des différences secondaires, l'islam a défini pour l'homme comme pour la femme des priorités différentes et des différences dans certaines règles.
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Des particularités à protéger pour respecter les particularités de l'homme et de la femme :
L'islam a ainsi interdit à l'homme et à la femme d'imiter ce qui fait les particularités de l'autre sexe. Le Prophète Muhammad (sur lui la paix) a ainsi rapporté l'éloignement, par rapport à la miséricorde divine, de "ceux des hommes qui imitent les femmes et celles des femmes qui imitent les hommes" (al-Bukhârî, n° 5546, voir également Sunan ut-Tirmidhî, n° 2784, Abû Dâoûd, n° 4097). L'objectif est bien d'éviter les risques que nous évoquions à l'instant.
Ceci explique aussi pourquoi l'islam demande à la femme de se couvrir davantage que l'homme : la raison en est physique autant que psychologique et sociale. Ceci explique encore pourquoi le témoignage n'est pas du même type chez un homme et chez une femme : dans les affaires pénales et commerciales, le témoignage masculin a plus de poids, mais dans des affaires féminines, le témoignage féminin est seul valable. Ceci explique également pourquoi, en islam, la garde de l'enfant en cas de divorce va en priorité (sauf cas de contre-indication) à l'épouse : un homme ne vaut pas une femme dans ce domaine.
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Des règles communes par égard pour la nature humaine de l'homme comme de la femme :
Parallèlement à ces différences, les hommes et les femmes sont, pour l'islam, des êtres humains à part entière : "Ô les hommes, craignez votre Pourvoyeur qui vous a créé à partir d'un seul être, à partir duquel Il a créé son conjoint, couple à partir duquel Il a disséminé (sur terre) de nombreux hommes et femmes" (Coran 4/1).
Un célèbre hadîth dit ceci : "Les femmes sont les sœurs des hommes" : "عن عبد الله بن عمر، عن عبيد الله بن عمر، عن القاسم بن محمد، عن عائشة، قالت: سئل رسول الله صلى الله عليه وسلم عن الرجل يجد البلل ولا يذكر احتلاما؟ قال: "يغتسل"، وعن الرجل يرى أنه قد احتلم ولم يجد بللا؟ قال: "لا غسل عليه". قالت أم سلمة: "يا رسول الله، هل على المرأة ترى ذلك غسل؟" قال: "نعم، إن النساء شقائق الرجال" (Abû Dâoûd, 236, at-Tirmidhî, 113).
Al-Albânî a déduit de cette phrase que "le principe général est que ce qui est obligatoire pour les hommes l'est aussi pour les femmes, et que ce qui est permis pour eux l'est aussi pour elles. On ne peut faire de différence dans les règlements que là où cela est mentionné dans un texte des sources" (Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha, tome 1 p. 347).
Plusieurs siècles avant lui, Ibn ul-Qayyim et Ibn Rushd avaient eux aussi formulé le même principe (cf. A'lâm ul-muwaqqi'în, tome 1 p. 92, et Bidâyat ul-mujtahid, tome 1 p. 172).
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).