L'ordre de déroulement des événements ayant précédé ou suivi la rencontre à Badr, événements auxquels la sourate 8 fait des allusions dans un ordre lui étant propre - الترتيب الزمنيّ لوقائع بدر التي تشير إليها سورة الأنفال بترتيبها الخاصّ

Dans le Coran on trouve allusion à certains événements s'étant déroulés peu avant ou peu après la rencontre du Prophète (sur lui soit la paix) et ses quelques 300 Compagnons, et l'armée des Quraysh, composée de 1000 hommes, en ramadan de l'an 2, à Badr.

La sourate al-Anfâl (8ème sourate du Coran) fait allusion à un certain nombre des événements ayant précédé ou ayant suivi cette rencontre, avec quelques autres enseignements. Sa'ïd ibn Jubayr ayant évoqué devant Ibn Abbâs cette sourate al-Anfâl, celui-ci lui dit : "Elle fut révélée au sujet de (la bataille de) Badr" : "عن سعيد بن جبير، قال: قلت لابن عباس رضي الله عنهما: "سورة الأنفال"، قال: "نزلت في بدر" (al-Bukhârî, 4368).

Cependant, comme d'habitude, le texte du Coran fait ainsi allusion à des événements que ses premiers destinataires connaissaient pour leur part parfaitement (il s'agit des Compagnons du Prophète, lesquels avaient vu ces événements de leurs yeux, ou avaient connu ces événements de la bouche de ceux qui les avaient vus). Nous, venus bien après, n'avons pas forcément connaissance des événements exacts auxquels allusions sont ainsi faites.
De plus - cela aussi étant habituel chez lui - le texte du Coran n'y fait pas allusion en suivant leur ordre de déroulement chronologique, mais de façon disséminée.

Plus bas une humble tentative...
--- de développer les événements auxquels ces versets de la sourate
al-Anfâl font allusion ;
--- ainsi que de présenter ces versets
(avec leur numéro dans la sourate) selon l'ordre chronologique des événements auxquels ils font allusion.

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Résumé du fil des événements :

--- Alors que, lorsqu'il était encore à La Mecque, il était interdit au Prophète (sur lui soit la paix) de se défendre par les armes, en revanche, quelques mois après son arrivée à Médine, le verset suivant lui fut révélé : "Autorisation est donnée à ceux qui sont combattus (de se défendre), à cause du fait qu'ils ont été lésés. Ceux qui ont été expulsés de leurs demeures sans raison juste, seulement parce qu'ils disent : "Notre Seigneur est Dieu". (...)" : "أُذِنَ لِلَّذِينَ يُقَاتَلُونَ بِأَنَّهُمْ ظُلِمُوا وَإِنَّ اللَّهَ عَلَى نَصْرِهِمْ لَقَدِيرٌ الَّذِينَ أُخْرِجُوا مِن دِيَارِهِمْ بِغَيْرِ حَقٍّ إِلَّا أَن يَقُولُوا رَبُّنَا اللَّهُ" (Coran 22/39-40). Ibn Abbâs dit : "C'est le premier verset à être descendu (légalisant) le combat" : "عن سعيد بن جبير، عن ابن عباس، قال: "لما أخرج النبي صلى الله عليه وسلم من مكة، قال أبو بكر: "أخرجوا نبيهم، إنا لله وإنا إليه راجعون، ليهلكن". فنزلت: {أذن للذين يقاتلون بأنهم ظلموا، وإن الله على نصرهم لقدير}. قال: "فعرف أنه سيكون قتال". قال ابن عباس: "هي أول آية نزلت في القتال" (Ahmad, 1865 ; an-Nassâ'ï, 3085). Les Mecquois polycultistes avaient en effet contraint - de par leur persécution - le Prophète et les musulmans mecquois à partir.
Plus tard, les Mecquois tentèrent de pousser les polycultistes de Médine à attaquer les musulmans installés à Médine ; mais, par un discours, le Prophète put calmer ces non-musulmans de Médine : "عن عبد الرحمن بن كعب بن مالك، عن رجل من أصحاب النبي صلى الله عليه وسلم، أن كفار قريش كتبوا إلى ابن أبي ومن كان يعبد معه الأوثان من الأوس والخزرج، ورسول الله صلى الله عليه وسلم يومئذ بالمدينة قبل وقعة بدر: "إنكم آويتم صاحبنا. وإنا نقسم بالله لتقاتلنه، أو لتخرجنه، أو لنسيرن إليكم بأجمعنا حتى نقتل مقاتلتكم، ونستبيح نساءكم". فلما بلغ ذلك عبد الله بن أبي ومن كان معه من عبدة الأوثان، اجتمعوا لقتال النبي صلى الله عليه وسلم. فلما بلغ ذلك النبي صلى الله عليه وسلم لقيهم، فقال: "لقد بلغ وعيد قريش منكم المبالغ. ما كانت تكيدكم بأكثر مما تريدون أن تكيدوا به أنفسكم. تريدون أن تقاتلوا أبناءكم وإخوانكم؟" فلما سمعوا ذلك من النبي صلى الله عليه وسلم تفرقوا" (Abû Dâoûd, 3004).
Enfin, la cité de La Mecque était officiellement polycultiste, alors même qu'elle renfermait la Kaaba, Maison de Dieu bâtie là par Abraham et Ismaël, lesquels l'avaient dédiée au culte de l'Unique.

--- Ces raisons firent que, à Médine, le Prophète (sur lui soit la paix) entra en état de belligérance avec la cité de La Mecque. Dans ce cadre, afin d'affaiblir économiquement ses ennemis, le Prophète tenta à plusieurs reprises d'intercepter leurs caravanes marchandes (car La Mecque vivait du commerce, n'étant pas une oasis).

--- Ainsi, en Jumâdâ ûlâ de l'an 2, à la tête d'un groupe, le Messager avait cherché à intercepter la caravane des Quraysh se dirigeant vers Shâm - ce fut la campagne de al-Qushayra - ; mais il avait manqué de peu ladite caravane.

--- En ce Ramadan de l'an 2, ayant appris le passage imminent de cette même caravane des Quraysh, de retour de Shâm pour rentrer à La Mecque, le Prophète quitta de nouveau Médine (A), accompagné de quelques 300 de ses Compagnons s'étant équipés rapidement et légèrement : objectif : l'interception de cette caravane.

--- Pour sa part, pendant qu'il était sur le chemin du retour, Abû Suf'yân, chef - alors polycultiste - de ladite caravane, apprit par des informateurs qu'un détachement de Médine venait pour s'en emparer. Sitôt cette information reçue, il dépêcha un homme à toute vitesse à La Mecque pour demander à ses concitoyens de lever une armée pour accourir et sauver leurs biens.

--- Sitôt l'information reçue, La Mecque leva immédiatement une armée de plus de 1000 hommes, qui se mirent en route (B).

--- Pendant ce temps, ne se doutant de rien, le Prophète continuait son avancée vers la route caravanière.

--- Ce fut une fois arrivé à Wâdî Dhafirân qu'il reçut l'information qu'une armée était en route vers lui (Sîrat Ibn Hishâm, 2/193) (C) : il reçut cette information de Dieu (Tafsîr ut-Tabarî, 15772, 15776). L'ange Gabriel lui transmit également, de la part de Dieu, qu'il aurait le dessus sur l'un des deux groupes : soit la caravane, soit l'armée (Tafsîr ut-Tabarî, 15776) (D).

--- Le Prophète consulta ses Compagnons (E) quant à la démarche qu'ils devaient suivre : devaient-ils continuer vers leur objectif initial : la caravane, ou devaient-ils aller à la rencontre de l'armée mecquoise ?

--- Basbas et 'Adî - deux hommes du groupe du Prophète - se rendirent au point d'eau de Badr : peu après, Abû Suf'yân, précédant sa caravane, arriva sur les lieux ; y ayant appris la présence peu avant de deux hommes de Médine, il retourna à toute vitesse vers la caravane, et la fit bifurquer vers le littoral, quittant la piste caravanière habituelle (Sîrat Ibn Hishâm, 2/196) (F). Cette bifurcation se passa apparemment avant que le Prophète consulte ses Compagnons. Je ne sais cependant pas si cette bifurcation eut lieu également avant que le Prophète reçoive l'information de la survenue de l'armée, ou bien après cela.

--- En tous cas, à la suite de la consultation faite par le Prophète (sur lui soit la paix), décision fut prise de rencontrer l'armée et de ne pas poursuivre la caravane.

--- Les deux groupes - celui du Prophète et l'armée mecquoise - continuèrent donc d'avancer jusqu'à être arrivés relativement proches l'un de l'autre (G) : dans le oued où se trouve le puits de Badr. Pendant ce temps, la caravane poursuivait sa route, quelque part dans la plaine bordant la mer Rouge.

--- Le matin du 17 Ramadan de l'an 2, les deux groupes se retrouvèrent face à face (H). Le groupe du Prophète était constitué de 300 et une 10aine d'hommes ; et celui des Mecquois de 1000 hommes : "عن عمر بن الخطاب، قال: لما كان يوم بدر نظر رسول الله صلى الله عليه وسلم إلى المشركين وهم ألف، وأصحابه ثلاث مائة وتسعة عشر رجلا" (Muslim, 1763).
Ce matin-là, Abû Jahl invoqua Dieu pour Lui dire ce qui suit, parlant de Muhammad ibn Abdillah (صلى الله عليه وسلم) : "Ô Dieu, il a coupé nos relations familiales, et nous a apporté ce qui n'est pas reconnu. Aussi, détruis-le en cette matinée" : "عن عبد الله بن ثعلبة بن صعير، أن أبا جهل قال حين التقى القوم: "اللهم أقطعنا الرحم وآتانا بما لا يعرف، فأحنه الغداة"؛ فكان المستفتح" (Ahmad, 23661).
Ce matin-là, le prophète Muhammad (صلى الله عليه وسلم) invoqua lui aussi Dieu, pour Lui dire ce qui suit : "Ô Dieu, réalise pour moi ce que Tu m'as promis. Apporte-moi ce que Tu m'as promis. Ô Dieu, si ce groupe des gens d'islam sont détruits, Tu ne seras plus adoré [de la façon agréée par Toi] sur la Terre" : "عن عمر بن الخطاب، قال: لما كان يوم بدر نظر رسول الله صلى الله عليه وسلم إلى المشركين وهم ألف، وأصحابه ثلاث مائة وتسعة عشر رجلا، فاستقبل نبي الله صلى الله عليه وسلم القبلة، ثم مد يديه، فجعل يهتف بربه: "اللهم أنجز لي ما وعدتني، اللهم آت ما وعدتني. اللهم إن تهلك هذه العصابة من أهل الإسلام لا تعبد في الأرض". فما زال يهتف بربه، مادّا يديه مستقبل القبلة، حتى سقط رداؤه عن منكبيه" (Muslim, 1763) ; "Ô Dieu, voilà les Quraysh qui se sont avancés avec leur orgueil et leur fierté, s'opposant à Toi et traitant de menteur Ton Messager. Ô Dieu, Ton aide que Tu m'as promise ! Ô Dieu, détruis-les en cette matinée" : "فلما رآها رسول الله صلى الله عليه وسلم تصوب من العقنقل - وهو الكثيب الذي جاءوا منه إلى الوادي -، قال: "اللهم هذه قريش قد أقبلت بخيلائها وفخرها، تحادك وتكذب رسولك. اللهم فنصرك الذي وعدتني. اللهم أحنهم الغداة" (Sîrat Ibn Hishâm).

--- Puis eut lieu la bataille. Elle se solda par la victoire du groupe mené par le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue).

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Des versets du Coran, des Hadîths, ainsi que quelques relations présentes dans la Sîra, qui sont relatifs à ces événements :

--- Dans un verset révélé plus tard, à une autre occasion (en l'an 3), et présent pour sa part dans une autre sourate que la sourate 8 (al-Anfâl), Dieu rappellera aux musulmans l'Aide qu'Il leur avait accordée précédemment lors de cette bataille de Badr, avec mention du nom du lieu : "Et Dieu vous avait aidés à Badr, alors que vous étiez faibles. Acquerrez donc la piété vis-à-vis de Dieu, peut-être serez-vous (ainsi) reconnaissants" : "وَلَقَدْ نَصَرَكُمُ اللّهُ بِبَدْرٍ وَأَنتُمْ أَذِلَّةٌ فَاتَّقُواْ اللّهَ لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ" (Coran 3/123).

--- "Comme ton Seigneur t'a fait sortir de ta maison avec l'(objectif) établi (auprès de Lui) (...)" : "كَمَا أَخْرَجَكَ رَبُّكَ مِن بَيْتِكَ بِالْحَقِّ" (Coran 8/5).
On trouve là allusion au point A.
Le Prophète était sorti de chez lui avec la seule intention de s'en prendre à la caravane des Quraysh ; mais Dieu, dans Sa pré-science, l'a fait alors sortir de chez lui pour que se réalise ce qui était important d'après Lui : le fait que Son Messager se confronte avec l'armée des Quraysh et que celle-ci soit défaite.

--- "Si vous vous aviez (voulu) vous fixer un moment, vous auriez divergé au sujet du moment à fixer. Mais (Dieu fit se produire cette rencontre inattendue pour vous) afin qu'Il réalise une décision qui devait se faire. Afin que celui qui se détruise se détruise après une preuve, et que celui qui vive vive après une preuve" : "وَلَوْ تَوَاعَدتَّمْ لاَخْتَلَفْتُمْ فِي الْمِيعَادِ وَلَكِن لِّيَقْضِيَ اللّهُ أَمْراً كَانَ مَفْعُولاً لِّيَهْلِكَ مَنْ هَلَكَ عَن بَيِّنَةٍ وَيَحْيَى مَنْ حَيَّ عَن بَيِّنَةٍ" (Coran 8/42).
Ka'b ibn Mâlik dira plus tard : "Exception faire de la campagne de Tabûk, je ne suis jamais resté en arrière par rapport à une campagne du Messager de Dieu. Oui, je suis resté en arrière de Badr, (mais) aucun reproche ne fut fait à ceux qui étaient restés en arrière par rapport à Badr, car le Messager de Dieu n'était sorti qu'avec pour objectif la caravane des Quraysh ; jusqu'à ce que Dieu les rassembla, lui et ses ennemis, sans rendez-vous pris" : "عن كعب بن مالك رضي الله عنه، قال: "لم أتخلف عن رسول الله صلى الله عليه وسلم في غزوة غزاها إلا في غزوة تبوك. غير أني تخلفت عن غزوة بدر، ولم يعاتب أحد تخلف عنها، إنما خرج رسول الله صلى الله عليه وسلم يريد عير قريش، حتى جمع الله بينهم وبين عدوهم على غير ميعاد" (al-Bukhârî, 3735, Muslim, 2769).

--- Le verset suivant évoque de façon allusive comment était l'armée mecquoise lorsqu'elle quitta sa cité. S'adressant aux Croyants, Dieu évoque comme contre-exemple la façon de faire des Polycultistes mecquois : "Et ne soyez pas comme ceux qui sortirent de leurs demeures avec orgueil, avec vanité devant les gens, alors (même) qu'ils empêchent (les gens) de (suivre) la Voie de Dieu. Et Dieu cerne ce qu'ils font" : "وَلاَ تَكُونُواْ كَالَّذِينَ خَرَجُواْ مِن دِيَارِهِم بَطَرًا وَرِئَاء النَّاسِ وَيَصُدُّونَ عَن سَبِيلِ اللّهِ وَاللّهُ بِمَا يَعْمَلُونَ مُحِيطٌ" (Coran 8/47).

--- Au passage suivant, on trouve allusion aux épisodes C et D : "Et lorsque Dieu vous promit l'un des deux groupes, qu'il serait à vous. Et que vous souhaitiez que le (groupe) autre que celui à l'épine soit à vous. Et Dieu voulait établir la vérité par Ses Paroles, et couper l'arrière des incroyants ; afin qu'Il établisse ce qui est vrai, et annihile ce qui est faux, même si les fautifs détestent (cela)" : "وَإِذْ يَعِدُكُمُ اللّهُ إِحْدَى الطَّائِفَتِيْنِ أَنَّهَا لَكُمْ وَتَوَدُّونَ أَنَّ غَيْرَ ذَاتِ الشَّوْكَةِ تَكُونُ لَكُمْ وَيُرِيدُ اللّهُ أَن يُحِقَّ الحَقَّ بِكَلِمَاتِهِ وَيَقْطَعَ دَابِرَ الْكَافِرِينَ لِيُحِقَّ الْحَقَّ وَيُبْطِلَ الْبَاطِلَ وَلَوْ كَرِهَ الْمُجْرِمُونَ" (Coran 8/7-8). "وَيُرِيدُ اللَّهُ أَنْ يُحِقَّ الْحَقَّ} أي يثبته ويعليه {بِكَلِماتِهِ} الموحى بها في هذه الحال، أو بأوامره للملائكة بالإمداد، وقرئ "بكلمته" {وَيَقْطَعَ دابِرَ الْكافِرِينَ} ويستأصلهم، والمعنى أنكم تريدون أن تصيبوا مالاً ولا تلقوا مكروهاً، والله يريد إعلاء الدين وإظهار الحق وما يحصل لكم فوز الدارين. {لِيُحِقَّ الْحَقَّ وَيُبْطِلَ الْباطِلَ} أي فعل ما فعل؛ وليس بتكرير، لأن الأول لبيان المراد وما بينه وبين مرادهم من التفاوت، والثاني لبيان الداعي إلى حمل الرسول على اختيار ذات الشوكة ونصره عليها" (Tafsîr ul-Baydhâwî).
Ce fut de Dieu que le Prophète reçut l'information qu'une armée était en route vers lui (Tafsîr ut-Tabarî, 15772 : mursal).
L'ange Gabriel lui transmit également, de la part de Dieu, la promesse qu'il aurait le dessus sur l'un des deux groupes : soit la caravane, soit l'armée (Tafsîr ut-Tabarî, 15776 : mursal).
Quand cette promesse fut-elle faite au Prophète :
--- en même temps que l'information lui fut donnée qu'une armée était en route depuis La Mecque ?
--- ou bien après que cette information lui fut donnée ?

--- Le Prophète vit en songe l'armée mecquoise ; cependant, Dieu ne lui en fit voir qu'une partie des constituants, afin qu'elle lui paraisse peu nombreuse : "Lorsque Dieu te fit les voir, pendant ton sommeil, peu nombreux. Et s'Il te les avait fait voir nombreux, vous auriez flanché et auriez divergé dans la décision. Mais Dieu a protégé (de cela) ; Il connaît celle des poitrines" : "إِذْ يُرِيكَهُمُ اللّهُ فِي مَنَامِكَ قَلِيلاً وَلَوْ أَرَاكَهُمْ كَثِيرًا لَّفَشِلْتُمْ وَلَتَنَازَعْتُمْ فِي الأَمْرِ وَلَكِنَّ اللّهَ سَلَّمَ إِنَّهُ عَلِيمٌ بِذَاتِ الصُّدُورِ" (Coran 8/43) ("وأيضا لعله تعالى أراه البعض دون البعض، فحكم الرسول على أولئك الذين رآهم بأنهم قليلون" : Tafsîr ur-Râzî).
Quand Dieu communiqua-t-Il cette information par rêve à Son Messager ?
--- avant la consultation, semble-t-il (vu la phrase : "وَلَوْ أَرَاكَهُمْ كَثِيرًا لَّفَشِلْتُمْ وَلَتَنَازَعْتُمْ فِي الأَمْرِ" : "Et s'Il te les avait fait voir nombreux, vous auriez flanché et auriez divergé dans la décision") ;
--- pour autant, dans toute cette période d'avant la consultation, est-ce que la communication de cette information eut lieu :
----- en même temps que la promesse de victoire sur l'un des deux groupes (citée au verset traité précédemment) ?
----- avant cette promesse ?
----- ou après celle-ci ?

--- Un (ou deux) esclaves des Mecquois furent interceptés alors qu'ils venaient prendre de l'eau pour les mecquois : les Compagnons l(es) ayant intercepté(s) le(s) questionnèrent ; mais quand il(s) leur répondi(ren)t qu'il(s) faisai(en)t partie de l'armée mecquoise, ils ne le(s) crurent pas : pour ces Compagnons, il(s) étai(en)t rattaché(s) à la caravane mecquoise. Mais le Prophète confirma qu'il(s) faisai(en)t bel et bien partie de l'armée, comme il(s) l'affirmai(en)t : "ووردت عليهم روايا قريش، وفيهم غلام أسود لبني الحجاج، فأخذوه. فكان أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم يسألونه عن أبي سفيان وأصحابه، فيقول: "ما لي علم بأبي سفيان. ولكن هذا أبو جهل وعتبة وشيبة وأمية بن خلف". فإذا قال ذلك ضربوه، فقال: "نعم، أنا أخبركم، هذا أبو سفيان"، فإذا تركوه فسألوه، فقال: "ما لي بأبي سفيان علم، ولكن هذا أبو جهل وعتبة وشيبة وأمية بن خلف في الناس". فإذا قال هذا أيضا ضربوه. ورسول الله صلى الله عليه وسلم قائم يصلي. فلما رأى ذلك انصرف، قال: "والذي نفسي بيده، لتضربوه إذا صدقكم، وتتركوه إذا كذبكم" (Muslim, 1779) ; dans une autre relation, il est fait état de deux esclaves (Sîrat Ibn Hishâm, 2/195-196).
Quand cet épisode se passa-t-il :
--- avant la consultation ?
--- ou après ?
Je penche vers le fait que ce fut après avoir reçu la nouvelle de l'arrivée d'une armée de La Mecque, mais avant la consultation et la prise de décision de rencontrer l'armée : c'est ce qui expliquerait que des Compagnons croyaient que cet(ces) esclave(s) étai(en)t avec les gens de la caravane, et qu'ils refusèrent de le(s) croire quand il(s) di(ren)t qu'il(s) étai(en)t avec les gens de l'armée. Car après la consultation, tous les Compagnons furent focalisés sur l'armée, et non plus sur la caravane.

--- "Comme ton Seigneur t'a fait sortir de ta maison avec l'(objectif) établi (auprès de Lui) ; alors qu'un groupe parmi les croyants était certes réticent : ils discutaient avec toi au sujet de ce qui (fut) établi, après que (cela) leur soit devenu clair (...)" : "كَمَا أَخْرَجَكَ رَبُّكَ مِن بَيْتِكَ بِالْحَقِّ وَإِنَّ فَرِيقاً مِّنَ الْمُؤْمِنِينَ لَكَارِهُونَ يُجَادِلُونَكَ فِي الْحَقِّ بَعْدَمَا تَبَيَّنَ كَأَنَّمَا يُسَاقُونَ إِلَى الْمَوْتِ وَهُمْ يَنظُرُونَ" (Coran 8/5-6).
On trouve ici allusion à la consultation (E).
Nous avons déjà dit plus haut que, bien que le Prophète était sorti de chez lui avec l'intention de s'en prendre à la caravane des Quraysh, Dieu, dans Son Omniscience et dans ce qu'Il a Pré-déterminé, l'a fait sortir de chez lui pour que se réalise ce qui est important : la confrontation avec l'armée des Quraysh et la défaite de ceux-ci.
Ici, ce léger reproche qu'Il adresse à certains des croyants (Mu'minûn) présents (Tafsîr ul-Qurtubî, 7/369) concerne ce qu'ils dirent :
--- soit pendant la consultation,
--- soit au moment suivant immédiatement la consultation.
Le fait est que, pendant cette consultation, Abû Bakr (Muslim, 1779), Omar (Muslim, 1779), Sa'd ibn 'Ubâda (Muslim, 1779), Sa'd ibn Mu'âdh (Tafsîr ut-Tabarî, 15771) et al-Miqdâd (al-Bukhârî, 4333) soutinrent explicitement le fait d'aller à la rencontre de l'armée : "عن ثابت، عن أنس، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم شاور حين بلغه إقبال أبي سفيان، قال: فتكلم أبو بكر، فأعرض عنه، ثم تكلم عمر، فأعرض عنه، فقام سعد بن عبادة، فقال: "إيانا تريد يا رسول الله؟ والذي نفسي بيده، لو أمرتنا أن نخيضها البحر لأخضناها، ولو أمرتنا أن نضرب أكبادها إلى برك الغماد لفعلنا". قال: فندب رسول الله صلى الله عليه وسلم الناس، فانطلقوا حتى نزلوا بدرا" (Muslim, 1779). "عن عبد الله قال: قال المقداد يوم بدر: "يا رسول الله، إنا لا نقول لك كما قالت بنو إسرائيل لموسى: {فاذهب أنت وربك فقاتلا إنا ها هنا قاعدون} ولكن امض ونحن معك". فكأنه سري عن رسول الله صلى الله عليه وسلم" (al-Bukhârî, 4333).
Cependant, il fut un groupe de musulmans qui se montrèrent réticents à retenir cette option. Et le léger reproche que Dieu leur fit (et qui est présent dans ces versets 8/5-6), cela porta sur : 
----- soit le fait que, pendant cette consultation, ils donnèrent un avis négatif en argumentant ainsi : "Nous ne sommes sortis que pour la caravane. Si tu nous avais dit au préalable que nous allions aux devants d'une armée, nous nous serions préparés et équipés pour cela" ; cela alors même que Dieu leur avait promis la victoire sur n'importe lequel des deux groupes ils rencontreraient : ce qui leur "était devenu clair" était que même l'armée mecquoise, ils auraient le dessus sur elle, conformément à la Promesse de Dieu ; alors pourquoi dirent-ils au Prophète qu'ils n'avaient pas assez de force pour faire face à l'armée ? "إذا عرفت هذه القصة فنقول: كانت كراهية القتال حاصلة لبعضهم لا لكلهم، بدليل قوله تعالى: {وإن فريقا من المؤمنين لكارهون}؛ والحق الذي جادلوا فيه رسول الله صلى الله عليه وسلم تلقي النفير لإيثارهم العير. وقوله: {بعد ما تبين} المراد منه: إعلام رسول الله بأنهم ينصرون. وجدالهم قولهم: "ما كان خروجنا إلا للعير. وهلا قلت لنا، لنستعد ونتأهب للقتال" (Tafsîr ur-Râzî) (une explication semblable est visible in Tafsîr uz-Zamakhsharî, Tafsîr Ibn Juzayy, etc.) ;
----- soit le fait que, pendant la consultation, ils donnèrent un avis négatif alors même que, d'une part, la rencontre avec l'un des deux groupes mecquois était certaine, et que, d'autre part, il était établi que la caravane mecquoise leur avait échappé : ce qui leur "était devenu clair" était qu'ils devaient faire face à l'armée ; pourquoi donnèrent-ils donc un avis négatif quant au fait de rencontrer cette armée ? "وقيل: بعد ما تبين لهم أن الله وعدهم إما الظفر بالعير أو بأهل مكة، وإذ فات العير، فلا بد من أهل مكة والظفر بهم" (Tafsîr ul-Qurtubî) ;
----- soit le fait que, suite à la consultation, ils se montrèrent réticents alors même que le Prophète retenait le fait de choisir la rencontre avec l'armée ; ils dirent : "Nous ne sommes sortis que pour la caravane. Si tu nous avais dit au préalable que nous allions aux devants d'une armée, nous nous serions préparés et équipés pour cela" : ce qui leur "était devenu clair" était la décision du Messager de Dieu : aller à la rencontre de l'ennemi ; ils n'auraient donc pas dû continuer à se montrer réticents face à cette décision du Messager. "وقال آخرون: معناه: يجادلونك في القتال بعد ما أمرت به. ذكر من قال ذلك رواه الكلبي، عن أبي صالح، عن ابن عباس" (Tafsîr ut-Tabarî). "وقال آخرون منهم: معنى ذلك: يسألونك عن الأنفال مجادلةً، كما جادلوك يوم بدر فقالوا: "أخرجتنا للعِير، ولم تعلمنا قتالا فنستعدَّ له" (Tafsîr ut-Tabarî) ; "وقال مجاهد في "الحق" الذي ذكر أنهم يجادلون فيه النبيّ صلى الله عليه وسلم بعد ما تبينوه: هو القتال" (Tafsîr ut-Tabarî).

--- "Lorsque vous étiez dans l'extrémité la plus proche (de Médine), et eux étaient dans l'extrémité la plus éloignée (de Médine), et que la caravane était plus bas que vous" : "إِذْ أَنتُم بِالْعُدْوَةِ الدُّنْيَا وَهُم بِالْعُدْوَةِ الْقُصْوَى وَالرَّكْبُ أَسْفَلَ مِنكُمْ" (Coran 8/42).
Il s'agit du moment où le groupe du Prophète et l'armée de La Mecque se trouvaient engagées dans le oued : le premier dans l'extrémité se trouvant du côté de Médine, et la seconde dans l'extrémité en étant éloignée : (G) ; la caravane, ayant depuis avant quitté la piste et s'étant engagée sur le littoral, se trouvait alors en un point géographiquement plus bas que les deux groupes.
Peut-être que ce verset parle du moment où l'armée mecquoise se trouvait encore derrière la colline al-'Aqanqal (Sîrat Ibn Hishâm, 2/198, 195) et où les deux armées n'étaient pas encore visibles l'une de l'autre.

--- La veille de la rencontre, le Prophète indiqua à des Compagnons le lieu où, parmi les ennemis, Untel et Untel tomberaient lors de la bataille : "عن ثابت، عن أنس بن مالك، قال: كنا مع عمر بين مكة والمدينة، فتراءينا الهلال. وكنت رجلا حديد البصر، فرأيته وليس أحد يزعم أنه رآه غيري. قال: فجعلت أقول لعمر: "أما تراه؟" فجعل لا يراه، قال: يقول عمر: "سأراه"، وأنا مستلق على فراشي. ثم أنشأ يحدثنا عن أهل بدر، فقال: "إن رسول الله صلى الله عليه وسلم كان يرينا مصارع أهل بدر بالأمس، يقول: "هذا مصرع فلان غدا، إن شاء الله". قال: فقال عمر: "فوالذي بعثه بالحق، ما أخطئوا الحدود التي حد رسول الله صلى الله عليه وسلم" (Muslim, 2873) ; "عن ثابت، عن أنس (...) قال: "فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "هذا مصرع فلان"، قال: ويضع يده على الأرض: "هاهنا، هاهنا"". قال: "فما ماط أحدهم عن موضع يد رسول الله صلى الله عليه وسلم" (Muslim, 1779).

--- La nuit précédant la rencontre (Sîrat Ibn Hishâm, 2/198), il plut, ce qui raffermit le sol sablonneux du côté des musulmans : "Lorsqu'Il vous fit recouvrir par la somnolence, en guise de sérénité (provenant) de Lui, et qu'Il fit descendre sur vous, du Ciel, une eau, afin qu'Il vous purifie par son moyen, qu'Il fasse disparaître de vous la souillure du diable, qu'Il rattache vos coeurs et raffermisse  par elle vos pieds" : "إِذْ يُغَشِّيكُمُ النُّعَاسَ أَمَنَةً مِّنْهُ وَيُنَزِّلُ عَلَيْكُم مِّن السَّمَاء مَاء لِّيُطَهِّرَكُم بِهِ وَيُذْهِبَ عَنكُمْ رِجْزَ الشَّيْطَانِ وَلِيَرْبِطَ عَلَى قُلُوبِكُمْ وَيُثَبِّتَ بِهِ الأَقْدَامَ" (Coran 8/11) ; par contre, cela empêcha les mecquois de prendre place, vu que la colline, devenue glissante, fut impossible à franchir pour eux (Sîrat Ibn Hishâm, 2/198). Ce sera seulement le matin du 17ème ramadan que l'armée mecquoise franchira cette colline, al-'Aqanqal (Sîrat Ibn Hishâm, 2/199).

--- Il fut un moment, pendant cette nuit, où seul le Prophète invoquait Dieu, ses Compagnons étant alors endormis : "عن علي، قال: "لقد رأيتنا ليلة بدر، وما منا إنسان إلا نائم، إلا رسول الله صلى الله عليه وسلم، فإنه كان يصلي إلى شجرة، ويدعو حتى أصبح. وما كان منا فارس يوم بدر غير المقداد بن الأسود" (Ahmad, 1161). Ce qui n'empêche pas que, de façon générale, tous les Compagnons demandèrent à Dieu Son Aide : "إِذْ تَسْتَغِيثُونَ رَبَّكُمْ فَاسْتَجَابَ لَكُمْ أَنِّي مُمِدُّكُم بِأَلْفٍ مِّنَ الْمَلآئِكَةِ مُرْدِفِينَ وَمَا جَعَلَهُ اللّهُ إِلاَّ بُشْرَى وَلِتَطْمَئِنَّ بِهِ قُلُوبُكُمْ وَمَا النَّصْرُ إِلاَّ مِنْ عِندِ اللّهِ إِنَّ اللّهَ عَزِيزٌ حَكِيمٌ" (Coran 8/9-10) (verset déjà cité plus haut).

--- Le matin du 17ème ramadan de l'an 2, l'armée mecquoise franchit la colline al-'Aqanqal (Sîrat Ibn Hishâm, 2/199), et, ainsi, les deux armées se virent l'une et l'autre (H) : "Puis, lorsque les deux groupes se virent...""وَإِذْ زَيَّنَ لَهُمُ الشَّيْطَانُ أَعْمَالَهُمْ وَقَالَ لاَ غَالِبَ لَكُمُ الْيَوْمَ مِنَ النَّاسِ وَإِنِّي جَارٌ لَّكُمْ فَلَمَّا تَرَاءتِ الْفِئَتَانِ نَكَصَ عَلَى عَقِبَيْهِ وَقَالَ إِنِّي بَرِيءٌ مِّنكُمْ إِنِّي أَرَى مَا لاَ تَرَوْنَ إِنِّيَ أَخَافُ اللّهَ وَاللّهُ شَدِيدُ الْعِقَابِ" (Coran 8/48) ; "Et lorsqu'Il vous les fit voir peu nombreux à leurs yeux, et qu'Il les fit paraître peu nombreux à leurs yeux. Afin qu'Il accomplisse une décision qui était à être faite. Et vers Dieu retournent les affaires" : "وَإِذْ يُرِيكُمُوهُمْ إِذِ الْتَقَيْتُمْ فِي أَعْيُنِكُمْ قَلِيلاً وَيُقَلِّلُكُمْ فِي أَعْيُنِهِمْ لِيَقْضِيَ اللّهُ أَمْرًا كَانَ مَفْعُولاً وَإِلَى اللّهِ تُرْجَعُ الاُمُورُ" (Coran 8/44).

--- En ce matin, le Prophète (sur lui soit la paix) invoqua de nouveau son Seigneur de faire en sorte que son groupe ne soit pas anéanti par l'ennemi : "عن عكرمة، عن ابن عباس أن النبي صلى الله عليه وسلم قال وهو في قبة له يوم بدر: "أنشدك عهدك ووعدك، اللهم إن شئت لم تعبد بعد اليوم أبدا". فأخذ أبو بكر بيده، وقال: "حسبك يا رسول الله فقد ألححت على ربك". وهو في الدرع، فخرج وهو يقول: {سيهزم الجمع ويولون الدبر، بل الساعة موعدهم والساعة أدهى وأمر" (al-Bukhârî, 4596). "عن عكرمة بن عمار، حدثني سماك الحنفي، قال: سمعت ابن عباس يقول: قال: حدثني عمر بن الخطاب، قال: لما كان يوم بدر نظر رسول الله صلى الله عليه وسلم إلى المشركين وهم ألف، وأصحابه ثلاث مائة وتسعة عشر رجلا، فاستقبل نبي الله صلى الله عليه وسلم القبلة، ثم مد يديه، فجعل يهتف بربه: "اللهم أنجز لي ما وعدتني، اللهم آت ما وعدتني. اللهم إن تهلك هذه العصابة من أهل الإسلام لا تعبد في الأرض". فما زال يهتف بربه، مادّا يديه مستقبل القبلة، حتى سقط رداؤه عن منكبيه. فأتاه أبو بكر فأخذ رداءه فألقاه على منكبيه، ثم التزمه من ورائه، وقال: "يا نبي الله، كفاك مناشدتك ربك، فإنه سينجز لك ما وعدك" (Muslim, 1763).
Est-ce à ce moment-là seulement que la réponse divine exposé ci-après lui fut communiquée ?

--- "Lorsque vous demandâtes secours à votre Pourvoyeur, alors Il vous répondit : "Je vais vous pourvoir par mille parmi les anges, les uns après les autres." Et Dieu n'a fait cela qu'en tant que bonne nouvelle et afin que vos coeurs s'apaisent par cela. L'Aide ne provient que d'auprès de Dieu. Dieu est Puissant, Sage" : "إِذْ تَسْتَغِيثُونَ رَبَّكُمْ فَاسْتَجَابَ لَكُمْ أَنِّي مُمِدُّكُم بِأَلْفٍ مِّنَ الْمَلآئِكَةِ مُرْدِفِينَ وَمَا جَعَلَهُ اللّهُ إِلاَّ بُشْرَى وَلِتَطْمَئِنَّ بِهِ قُلُوبُكُمْ وَمَا النَّصْرُ إِلاَّ مِنْ عِندِ اللّهِ إِنَّ اللّهَ عَزِيزٌ حَكِيمٌ" (Coran 8/9-10).
Quand cette bonne nouvelle fut-elle donnée au Prophète :
----- en même temps que la promesse de victoire sur l'un des deux groupes (citée au verset traité bien plus haut) ?
----- avant cette promesse ?
----- ou après celle-ci ?
Le récit fait par Ibn Abbâs (et dont nous avons déjà cité une partie au point précédent) se lit ainsi :  "فما زال يهتف بربه، مادا يديه مستقبل القبلة، حتى سقط رداؤه عن منكبيه، فأتاه أبو بكر فأخذ رداءه، فألقاه على منكبيه، ثم التزمه من ورائه، وقال: "يا نبي الله، كفاك مناشدتك ربك، فإنه سينجز لك ما وعدك!" فأنزل الله عز وجل: {إذ تستغيثون ربكم فاستجاب لكم أني ممدكم بألف من الملائكة مردفين}، فأمده الله بالملائكة" (Muslim, 1763). A en croire la littéralité, on pourrait penser que l'information que 1000 anges viendraient eut lieu alors que le Prophète était à Badr en train de faire des invocations (donc bien après la promesse de victoire sus-évoquée) ; cependant, qui est familier des relations évoquant ces causes de révélation sait - comme l'a écrit Shâh Waliyyullâh - que ce n'est parfois qu'une façon que les Compagnons et leurs élèves avaient de relater les choses, car l'événement qui est présenté comme étant la cause immédiate de la révélation d'un verset peut très bien s'être en fait déroulé bien avant la révélation dudit verset, ou après celle-ci.

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--- S'adressant à Son Messager, Dieu dit :
"وَمَا رَمَيْتَ إِذْ رَمَيْتَ وَلَكِنَّ اللّهَ رَمَى" : "Et tu n'as pas lancé lorsque tu as lancé, mais Dieu a lancé" (Coran 8/17).
Ce verset fait allusion au fait que, avant le début des combats, le Prophète lança en direction de l'ennemi une poignée de terre, laquelle atteignit miraculeusement les yeux de tous les soldats de l'armée adverse, pourtant assez éloignés et en nombre important. Dans ce verset, l'action est tout à la fois attribuée au Prophète ("lorsque tu as lancé"), et niée de lui pour être attribuée à Dieu ("tu n'as pas lancé""mais Dieu a lancé"). C
ela ne veut pas dire que Dieu aurait pris la place du prophète Muhammad quand celui-ci a fait le geste de lancer la poignée de terre, ni que Dieu se serait incarné en lui. Cela ne veut pas dire non plus que les actions qu'un homme fait peuvent être attribuées à Dieu. Cela veut seulement dire que le résultat de l'action que le Prophète a faite est miraculeuse : il a bien fait le geste de lancer la terre, avec l'objectif qu'elle atteigne l'ennemi – et c'est pourquoi l'action lui est attribuée ("lorsque tu as lancé") –, mais le geste qu'il a fait est incapable de faire parvenir la terre jusqu'à l'ennemi – et c'est pourquoi l'action est niée de lui pour être attribuée à Dieu ("tu n'as pas lancé""mais Dieu a lancé").
Tout résultat d'une action humaine (mâ yatawalladu min al-fi'l) qui sort du cadre existentiel (takwînî) normal (mu'tâd), fait que cela est attribué à Dieu.

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--- S'adressant aux Polycultistes mecquois, Dieu dit :
"Si vous demandiez la victoire, eh bien la victoire vous est venue. Et si vous cessez, alors cela est mieux pour vous. Et si vous revenez, alors Nous reviendrons" : "إِن تَسْتَفْتِحُواْ فَقَدْ جَاءكُمُ الْفَتْحُ وَإِن تَنتَهُواْ فَهُوَ خَيْرٌ لَّكُمْ وَإِن تَعُودُواْ نَعُدْ" (Coran 8/19).
Abû Jahl avait en effet invoqué Dieu avant le début des combats : il Lui dit : "Ô Allah, il a coupé nos relations familiales, et nous a apporté ce qui n'est pas reconnu. Aussi, détruis-le en cette matinée" : "عن عبد الله بن ثعلبة بن صعير، أن أبا جهل قال حين التقى القوم: "اللهم أقطعنا الرحم وآتانا بما لا يعرف، فأحنه الغداة"؛ فكان المستفتح" (Ahmad, 23661) ; "عن عبد الله بن ثعلبة بن صعير العذري أن أبا جهل قال يوم بدر: "اللهم أقطعنا للرحم وآتانا بما لا يعرف، فأحنه الغداة". قال: فكان ذلك استفتاحا منه. فنزلت هذه الآية: {إن تستفتحوا فقد جاءكم الفتح، وإن تنتهوا فهو خير لكم} الآية" (Ibn Abî Shayba).
D'après l'un des commentaires (cf. Zâd ul-massîr), au verset suivant - révélé bien avant -, c'est à la bataille de Badr qu'allusion était faite : "وَيَقُولُونَ مَتَى هَذَا الْفَتْحُ إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ قُلْ يَوْمَ الْفَتْحِ لَا يَنفَعُ الَّذِينَ كَفَرُوا إِيمَانُهُمْ وَلَا هُمْ يُنظَرُونَ" : "Et ils disent : "Quand aura donc lieu cette issue, si vous êtes véridiques ?" Dis : "Le jour de l'issue, ne sera pas utile à ceux qui auront mécru le fait qu'ils apportent (alors) foi, ni il ne leur sera accordé de délai" (Coran 32/28-29) : ce verset parle de ceux des polycultistes mecquois qui furent tués lors de la bataille de Badr.

--- Dieu rappelle aussi ce que certains d'entre les Polycultistes mecquois Lui avaient demandé (quelques années auparavant, alors que Son Messager vivait encore dans leur cité) : "Et lorsqu'ils dirent : "Ô Dieu, si cela est la vérité provenant de Toi, alors fais pleuvoir sur nous des pierres depuis le ciel, ou apporte-nous un châtiment douloureux", avant de dire : "Et Dieu n'en était pas à les châtier alors que tu (étais) parmi eux. Et Dieu n'en était pas à les châtier alors qu'ils demandent pardon" : "وَإِذْ قَالُواْ اللَّهُمَّ إِن كَانَ هَذَا هُوَ الْحَقَّ مِنْ عِندِكَ فَأَمْطِرْ عَلَيْنَا حِجَارَةً مِّنَ السَّمَاء أَوِ ائْتِنَا بِعَذَابٍ أَلِيمٍ وَمَا كَانَ اللّهُ لِيُعَذِّبَهُمْ وَأَنتَ فِيهِمْ وَمَا كَانَ اللّهُ مُعَذِّبَهُمْ وَهُمْ يَسْتَغْفِرُونَ" (Coran 8/32-33).

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--- S'adressant aux Compagnons présents à Badr, Dieu dit :
"Vous ne les avez pas tués, mais Dieu les a tués" : "فَلَمْ تَقْتُلُوهُمْ وَلَكِنَّ اللّهَ قَتَلَهُمْ" (Coran 8/17). "Lorsque ton Seigneur révéla aux anges : "Je suis avec vous ; alors raffermissez ceux qui ont apporté foi ; Je vais lancer dans les coeurs de ceux qui ont mécru la crainte ; alors frappez au-dessus des cous, et frappez chaque extrémité de doigt" : "إِذْ يُوحِي رَبُّكَ إِلَى الْمَلآئِكَةِ أَنِّي مَعَكُمْ فَثَبِّتُواْ الَّذِينَ آمَنُواْ سَأُلْقِي فِي قُلُوبِ الَّذِينَ كَفَرُواْ الرَّعْبَ فَاضْرِبُواْ فَوْقَ الأَعْنَاقِ وَاضْرِبُواْ مِنْهُمْ كُلَّ بَنَانٍ" (Coran 8/12).
En effet, à Badr, ce sont en fait, de façon miraculeuse, des Anges qui ont tué certains ennemis. Or ce que des Anges font à une autre créature, cela est attribué à Dieu (comme nous l'avons vu en début d'article). Abdullâh ibn Abbâs a relaté ce fait (l'intervention d'Anges) d'un Ansârite ayant personnellement été témoin de cela : "قال أبو زميل: فحدثني ابن عباس، قال: بينما رجل من المسلمين يومئذ يشتد في أثر رجل من المشركين أمامه، إذ سمع ضربة بالسوط فوقه، وصوت الفارس يقول: "أقدم حيزوم!"؛ فنظر إلى المشرك أمامه فخر مستلقيا، فنظر إليه فإذا هو قد خطم أنفه، وشق وجهه، كضربة السوط فاخضر ذلك أجمع. فجاء الأنصاري، فحدث بذلك رسول الله صلى الله عليه وسلم، فقال: "صدقت، ذلك من مدد السماء الثالثة." فقتلوا يومئذ سبعين، وأسروا سبعين" (Muslim, 1763).

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--- Une victoire sur l'ennemi est cause de joie naturelle, mais ne doit jamais être cause d'enorgueillissement et de fierté mal placée : il faut au contraire toujours se souvenir qu'elle est due à l'Aide de Dieu. S'adressant aux Compagnons, Dieu leur dit donc : "Et souvenez-vous lorsque vous étiez peu nombreux, considérés faibles sur la Terre, craignant que des gens vous enlèvent. Alors Il vous a donné refuge, Il vous a assistés par Son Aide, et vous a pourvus des choses bonnes, peut-être serez-vous reconnaissants" : "وَاذْكُرُواْ إِذْ أَنتُمْ قَلِيلٌ مُّسْتَضْعَفُونَ فِي الأَرْضِ تَخَافُونَ أَن يَتَخَطَّفَكُمُ النَّاسُ فَآوَاكُمْ وَأَيَّدَكُم بِنَصْرِهِ وَرَزَقَكُم مِّنَ الطَّيِّبَاتِ لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ" (Coran 8/26).

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--- Le verset suivant parle - d'après le commentaire qui m'a paru être pertinent - de l'occasion où la nouvelle de la victoire des musulmans sur l'armée mecquoise fut rapportée à Médine, et ce qu'elle y engendra comme réaction d'incrédulité de la part de certains : "Lorsque les Hypocrites et ceux dans les coeur de qui il y a une maladie disaient : "Leur Dîn a trompé ceux-là." (Or), celui qui s'en remet à Dieu, alors Dieu est Puissant, Sage" : "إِذْ يَقُولُ الْمُنَافِقُونَ وَالَّذِينَ فِي قُلُوبِهِم مَّرَضٌ غَرَّ هَؤُلاء دِينُهُمْ وَمَن يَتَوَكَّلْ عَلَى اللّهِ فَإِنَّ اللّهَ عَزِيزٌ حَكِيمٌ" (Coran 8/49).

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--- Le verset suivant parle du fait qu'il y eut quelque tiraillement entre certains Compagnons au sujet des biens (ou de certains biens) de l'ennemi mecquois acquis à la suite de la bataille : "Ils te questionnent au sujet des biens acquis en butin. Dis : "Ces biens sont à Dieu et au Messager. Aussi, préservez-vous de Dieu et arrangez ce qu'il y a entre vous. Et obéissez à Dieu et à Son Messager si vous êtes croyants" : "يَسْأَلُونَكَ عَنِ الأَنفَالِ قُلِ الأَنفَالُ لِلّهِ وَالرَّسُولِ فَاتَّقُواْ اللّهَ وَأَصْلِحُواْ ذَاتَ بِيْنِكُمْ وَأَطِيعُواْ اللّهَ وَرَسُولَهُ إِن كُنتُم مُّؤْمِنِينَ " (Coran 8/1). "عن مكحول، عن أبي أمامة الباهلي قال: سألت عبادة بن الصامت عن الأنفال. فقال: "فينا معشر أصحاب بدر نزلت، حين اختلفنا في النفل، وساءت فيه أخلاقنا. فانتزعه الله من أيدينا، وجعله إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم. فقسمه رسول الله صلى الله عليه وسلم بين المسلمين عن بواء" يقول: على السواء" (Ahmad, 22747). "عن مصعب بن سعد، عن أبيه، قال: نزلت في أربع آيات. أصبت سيفا، فأتى به النبي صلى الله عليه وسلم، فقال: "يا رسول الله، نفلنيه"، فقال: "ضعه". ثم قام، فقال له النبي صلى الله عليه وسلم: "ضعه من حيث أخذته". ثم قام، فقال: "نفلنيه يا رسول الله"، فقال: "ضعه". فقام، فقال: "يا رسول الله، نفلنيه، أأُجعل كمن لا غناء له؟" فقال له النبي صلى الله عليه وسلم: "ضعه من حيث أخذته". قال: فنزلت هذه الآية: {يسألونك عن الأنفال قل الأنفال لله والرسول" (Muslim, 1748/34).

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--- Le passage suivant évoque quant à lui le fait que le Prophète opta pour l'avis de Abû Bakr : prendre une rançon contre la libération de chaque prisonnier. Dieu lui révéla alors qu'il aurait dû choisir l'autre option : "Un prophète n'a pas à faire de prisonniers tant qu'il n'a pas affaibli (l'ennemi) sur terre. Vous vouliez le bien (matériel) d'ici-bas, et Dieu veut [pour vous] [l'action qui confère la réussite dans] l'au-delà. Et Dieu est Puissant, Sage. N'était une décision de la part de Dieu déjà passée, un châtiment énorme vous aurait touché pour ce que vous avez pris" : "مَا كَانَ لِنَبِيٍّ أَن يَكُونَ لَهُ أَسْرَى حَتَّى يُثْخِنَ فِي الأَرْضِ تُرِيدُونَ عَرَضَ الدُّنْيَا وَاللّهُ يُرِيدُ الآخِرَةَ وَاللّهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ لَّوْلاَ كِتَابٌ مِّنَ اللّهِ سَبَقَ لَمَسَّكُمْ فِيمَا أَخَذْتُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ فَكُلُواْ مِمَّا غَنِمْتُمْ حَلاَلاً طَيِّبًا وَاتَّقُواْ اللّهَ إِنَّ اللّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ" (Coran 8/67-68). Quelle est cette "décision déjà passée de la part de Dieu" sans laquelle un châtiment temporel aurait touché les Compagnons ? Les avis sont partagés sur cette question (voir par exemple Zâd ul-massîr, 3/259-260), l'un d'eux étant qu'il s'agit du fait que Dieu ne châtie pas celui qui a entrepris quelque chose d'erroné suite à un ijtihâd (Bayân ul-qur'ân 4/88, note de bas de page). Le détail de ce fait a été exposé dans un article précédent.
"قال أبو زميل، قال ابن عباس: فلما أسروا الأسارى، قال رسول الله صلى الله عليه وسلم لأبي بكر وعمر: "ما ترون في هؤلاء الأسارى؟" فقال أبو بكر: "يا نبي الله، هم بنو العم والعشيرة، أرى أن تأخذ منهم فدية فتكون لنا قوة على الكفار، فعسى الله أن يهديهم للإسلام". فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ما ترى يا ابن الخطاب؟" قلت: "لا والله يا رسول الله، ما أرى الذي رأى أبو بكر. ولكني أرى أن تمكنا فنضرب أعناقهم، فتمكن عليا من عقيل فيضرب عنقه، وتمكني من فلان نسيبا لعمر، فأضرب عنقه، فإن هؤلاء أئمة الكفر وصناديدها". فهوي رسول الله صلى الله عليه وسلم ما قال أبو بكر، ولم يهو ما قلت. فلما كان من الغد جئت، فإذا رسول الله صلى الله عليه وسلم وأبو بكر قاعدين يبكيان، قلت: "يا رسول الله، أخبرني من أي شيء تبكي أنت وصاحبك؟ فإن وجدت بكاء بكيت، وإن لم أجد بكاء تباكيت لبكائكما". فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أبكي للذي عرض علي أصحابك من أخذهم الفداء، لقد عرض علي عذابهم أدنى من هذه الشجرة" - شجرة قريبة من نبي الله صلى الله عليه وسلم. وأنزل الله عز وجل: {ما كان لنبي أن يكون له أسرى حتى يثخن في الأرض} إلى قوله {فكلوا مما غنمتم حلالا طيبا} فأحل الله الغنيمة لهم" (Muslim, 1763). "عن ابن عمر، قال: قال عمر: "وافقت ربي في ثلاث: في مقام إبراهيم، وفي الحجاب، وفي أسارى بدر" (Muslim, 2399).

--- Parmi les prisonniers, il y avait al-'Abbâs ibn 'Abd il-Muttalib, oncle paternel du Prophète. Il affirma au Prophète qu'il était musulman mais avait été emmené contre son gré à participer à la bataille. Le Prophète lui répondit : "Ton apparence était contre nous. Aussi, acquitte-toi de la rançon" : "عن محمد بن إسحاق قال: حدثني بعض أصحابنا، عن مقسم عن ابن عباس قال: كان الذي أسر العباس أبو اليسر كعب بن عمرو وكان أبو اليسر رجلا مجموعا وكان العباس رجلا جسيما. فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم للعباس: يا عباس افد نفسك وابني أخيك عقيل بن أبي طالب ونوفل بن الحارث وحليفك عتبة بن جحدم أخا أبي الحارث بن فهر؛ فإنك ذو مال. قال: يا رسول الله، إني كنت مسلما ولكن القوم استكرهوني. قال: «الله أعلم بإسلامك، إن يك ما تقول حقا فالله يجزيك به، فأما ظاهرك فكان علينا، فافد نفسك". وقد كان رسول الله صلى الله عليه وسلم أخذ منه عشرين أوقية من ذهب فقال العباس: يا رسول الله احسبها لي من فداي. قال: لا ذلك شيء أعطانا الله منك. قال: فإنه ليس لي مال. قال: فأين المال الذي وضعت بمكة حين خرجت من عند أم الفضل بنت الحارث وليس معكما أحد قلت: إن أصبت في سفري هذا فللفضل كذا ولعبد الله كذا؟ قال: والذي بعثك بالحق ما علم بها أحد غيري وغيرها وإني لأعلم أنك رسول الله" (Dalâ'ïl un-nubuwwa, Abû Nu'aym al-Asbahânî, 409).
C'est au sujet de al-'Abbâs et d'autres semblables à lui que Dieu dit à Son Messager : "Ô Prophète, dis à ceux qui sont entre vos mains de prisonniers : "Si Dieu connaît dans vos coeurs du bien, Il vous donnera meilleure que ce qui a été pris de vous, et vous pardonnera - et Dieu est Pardonnant, Miséricordieux -" ; et s'ils veulent trahir ta (confiance), alors ils ont trahi Dieu auparavant, et Il a alors donné prise sur eux ; et Dieu est Sachant, Sage" : "يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ قُل لِّمَن فِي أَيْدِيكُم مِّنَ الأَسْرَى إِن يَعْلَمِ اللّهُ فِي قُلُوبِكُمْ خَيْرًا يُؤْتِكُمْ خَيْرًا مِّمَّا أُخِذَ مِنكُمْ وَيَغْفِرْ لَكُمْ وَاللّهُ غَفُورٌ رَّحِيمٌ وَإِن يُرِيدُواْ خِيَانَتَكَ فَقَدْ خَانُواْ اللّهَ مِن قَبْلُ فَأَمْكَنَ مِنْهُمْ وَاللّهُ عَلِيمٌ حَكِيمٌ" (Coran 8/70-71). "عن جابر بن عبد الله رضي الله عنهما، قال: لما كان يوم بدر، أتي بأسارى، وأتي بالعباس ولم يكن عليه ثوب؛ فنظر النبي صلى الله عليه وسلم له قميصا؛ فوجدوا قميص عبد الله بن أبي يقدر عليه؛ فكساه النبي صلى الله عليه وسلم إياه. فلذلك نزع النبي صلى الله عليه وسلم قميصه الذي ألبسه. قال ابن عيينة: "كانت له عند النبي صلى الله عليه وسلم يد، فأحب أن يكافئه" (al-Bukhârî, 2846).

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--- S'adressant à Son Messager, Dieu dit, parlant des ennemis potentiels et factuels :
"(...) l'ennemi de Dieu et le vôtre, ainsi que d'autres, que vous ne connaissez pas - Dieu les connaît. (...) Et s'ils inclinent vers la paix, incline vers elle, et remets-toi à Dieu ; Il est, Lui, Celui qui entend, Celui qui sait. Et s'ils veulent te tromper, alors Dieu t'est Suffisant. Il est Celui qui t'a assisté par Son Aide et par les croyants, et a relié leurs coeurs ; si tu avais dépensé ce qu'il y a sur la terre entière, tu n'aurais pas pu relier leurs coeurs, mais Dieu a relié entre eux ; Il est Puissant, Sage" : "وَأَعِدُّواْ لَهُم مَّا اسْتَطَعْتُم مِّن قُوَّةٍ وَمِن رِّبَاطِ الْخَيْلِ تُرْهِبُونَ بِهِ عَدْوَّ اللّهِ وَعَدُوَّكُمْ وَآخَرِينَ مِن دُونِهِمْ لاَ تَعْلَمُونَهُمُ اللّهُ يَعْلَمُهُمْ وَمَا تُنفِقُواْ مِن شَيْءٍ فِي سَبِيلِ اللّهِ يُوَفَّ إِلَيْكُمْ وَأَنتُمْ لاَ تُظْلَمُونَ وَإِن جَنَحُواْ لِلسَّلْمِ فَاجْنَحْ لَهَا وَتَوَكَّلْ عَلَى اللّهِ إِنَّهُ هُوَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ وَإِن يُرِيدُواْ أَن يَخْدَعُوكَ فَإِنَّ حَسْبَكَ اللّهُ هُوَ الَّذِيَ أَيَّدَكَ بِنَصْرِهِ وَبِالْمُؤْمِنِينَ وَأَلَّفَ بَيْنَ قُلُوبِهِمْ لَوْ أَنفَقْتَ مَا فِي الأَرْضِ جَمِيعاً مَّا أَلَّفَتْ بَيْنَ قُلُوبِهِمْ وَلَكِنَّ اللّهَ أَلَّفَ بَيْنَهُمْ إِنَّهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ" (Coran 8/60-63). Ibn Kathîr écrit : "وإن جنحوا} أي: مالوا {للسلم} أي: المسالمة والمصالحة والمهادنة، {فاجنح لها} أي: فمل إليها، واقبل منهم ذلك. ولهذا لما طلب المشركون عام الحديبية الصلح ووضع الحرب بينهم وبين رسول الله صلى الله عليه وسلم تسع سنين، أجابهم إلى ذلك مع ما اشترطوا من الشروط الأخر (...). وقال مجاهد: "نزلت في بني قريظة"؛ وهذا فيه نظر، لأن السياق كله في وقعة بدر، وذكرها مكتنف لهذا كله. وقول ابن عباس ومجاهد وزيد بن أسلم وعطاء الخراساني وعكرمة والحسن وقتادة: "إن هذه الآية منسوخة بآية السيف في براءة: {قاتلوا الذين لا يؤمنون بالله ولا باليوم الآخر}": فيه نظر أيضا؛ لأن آية براءة فيها الأمر بقتالهم إذا أمكن ذلك؛ فأما إذا كان العدوَ كثيفا*، فإنه تجوز مهادنتهم، كما دلت عليه هذه الآية الكريمة، وكما فعل النبي صلى الله عليه وسلم يوم الحديبية. فلا منافاة ولا نسخ ولا تخصيص، والله أعلم" (Tafsîr Ibn Kathîr) (*أو كان في المسالمة مصلحة أخرى؛ فإن الصلح الذي عاقده النبي صلى الله عليه وسلم يوم الحديبية لم يكن بسبب كثافة العدوَ المكّيّ).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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