Dieu a donné à chacun de Ses Messagers : un Kitâb et une Hikma (كتاب وحكمة) ; et a ainsi conféré à chaque Umma : une Shir'a et un Minhâj (شِرعة ومِنهاج)

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Le terme Kitâb signifie : "Maktûb", "ce qui est écrit".
(Par extension, cela signifie parfois : "ce qui est prescrit à quelqu'un", comme dans : "كِتَابَ اللّهِ عَلَيْكُمْ" : Coran 4/24 ; ou dans : "إِنَّ الصَّلاَةَ كَانَتْ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ كِتَابًا مَّوْقُوتًا" : Coran 4/103 ; c'est d'ailleurs pourquoi, dans la Sunna, la salât obligatoire a été parfois désignée par les termes : "الصلاة المكتوبة".)

Dans le Coran, le terme Kitâb ayant le sens de "Kalâm Maktûb" ("parole ayant été écrite"), cela désigne des choses différentes, selon le contexte :
--- 1) l'écrit transcrivant la révélation reçue de Dieu par l'un de Ses prophètes : "أَن تَقُولُواْ إِنَّمَا أُنزِلَ الْكِتَابُ عَلَى طَآئِفَتَيْنِ مِن قَبْلِنَا وَإِن كُنَّا عَن دِرَاسَتِهِمْ لَغَافِلِينَ" (Coran 6/156) ; "كَانَ النَّاسُ أُمَّةً وَاحِدَةً فَبَعَثَ اللَّهُ النَّبِيِّينَ مُبَشِّرِينَ وَمُنْذِرِينَ وَأَنْزَلَ مَعَهُمُ الْكِتَابَ بِالْحَقِّ لِيَحْكُمَ بَيْنَ النَّاسِ فِيمَا اخْتَلَفُوا فِيهِ" (Coran 2/213) ; "وَكَذَلِكَ أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ رُوحًا مِّنْ أَمْرِنَا مَا كُنتَ تَدْرِي مَا الْكِتَابُ وَلَا الْإِيمَانُ وَلَكِن جَعَلْنَاهُ نُورًا نَّهْدِي بِهِ مَنْ نَّشَاء مِنْ عِبَادِنَا وَإِنَّكَ لَتَهْدِي إِلَى صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ" (Coran 42/52) : il s'agit peut-être du Coran (quant au îmân, il s'agit des mu'man bihî tafsîlî : d'après Tafsîr Ibn Kathîr) ;
--- 2) l'écrit exprimant les destinées de toutes les créatures : "وَإِن مَّن قَرْيَةٍ إِلاَّ نَحْنُ مُهْلِكُوهَا قَبْلَ يَوْمِ الْقِيَامَةِ أَوْ مُعَذِّبُوهَا عَذَابًا شَدِيدًا كَانَ ذَلِك فِي الْكِتَابِ مَسْطُورًا" (Coran 17/58) ;
--- 3) l'écrit dans lequel les actions de chacun sont transcrites quand il les acquiert : "وَوُضِعَ الْكِتَابُ فَتَرَى الْمُجْرِمِينَ مُشْفِقِينَ مِمَّا فِيهِ وَيَقُولُونَ يَا وَيْلَتَنَا مَالِ هَذَا الْكِتَابِ لَا يُغَادِرُ صَغِيرَةً وَلَا كَبِيرَةً إِلَّا أَحْصَاهَا وَوَجَدُوا مَا عَمِلُوا حَاضِرًا وَلَا يَظْلِمُ رَبُّكَ أَحَدًا" (Coran 18/49).

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Quand le terme Kitâb désigne la Révélation faite par Dieu et qui a été écrite (1), le fait que celle-ci ait été écrite a été voulu et souhaité, et ce afin d'en faciliter la conservation et la retransmission. Le premier passage du Coran à avoir été révélé contient ces phrases : "Lis, et ton Seigneur est le plus Généreux ; Celui Qui a enseigné par la plume ; Il a enseigné à l'homme ce que celui-ci ne savait pas" : "اقْرَأْ وَرَبُّكَ الْأَكْرَمُ الَّذِي عَلَّمَ بِالْقَلَمِ عَلَّمَ الْإِنسَانَ مَا لَمْ يَعْلَمْ" (Coran 96/3-5). Commentant ce verset, Ibn ul-Uthaymîn dit qu'il s'agit de l'enseignement des Révélations de Dieu ayant été retranscrites pour être mieux conservées : "الصحيح أنها تأسيس، وأنّ الأولى {اقْرَأْ بِاسْمِ رَبِّكَ الَّذِي خَلَقَ} قرنت بما يتعلق بالربوبية، و{وَرَبُّكَ الْأَكْرَمُ الَّذِي عَلَّمَ بِالْقَلَمِ} بما يتعلق بالشرع. فالأولى بما يتعلق بالقدر؛ والثانية بما يتعلق بالشرع؛ لأنّ التعليم بالقلم أكثر ما يعتمد الشرع عليه، إذ أنَّ الشرع يُكتب ويُحفظ: القرآن يُكتب ويُحفظ، السُّنَّة تُكتب وتُحفظ، كلام العلماء يُكتب ويُحفظ" (Tafsîr Ibn il-Uthaymîn).

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----- Ce Kitâb Révélé (1) englobe, en son sens général (1.A), à la fois :
-------- la Révélation de Dieu qui devait être retransmise telle quelle (et qui est donc du Wah'y Matlû),
-------- et la Révélation de Dieu qui était seulement verbale mais qui a été transcrite plus tard, par souci de conservation et retransmission (Wah'y Ghayr Matlû), soit ce qui sera décrit plus bas par le terme "Hikma".
La preuve en est ce verset, qui évoque une prophétie communiquée aux fils d'Israël et présente dans le Kitâb : "وَقَضَيْنَا إِلَى بَنِي إِسْرَائِيلَ فِي الْكِتَابِ لَتُفْسِدُنَّ فِي الأَرْضِ مَرَّتَيْنِ وَلَتَعْلُنَّ عُلُوًّا كَبِيرًا" (Coran 17/4). Or il s'agit des Ecritures suivantes : les passages relatifs à la première prophétie sont, d'après les recherches de as-Syôhârwî, dans les Ecritures dites "Neviim" de Esaïe, Jérémie et Ezéchiel (cf. Qassas ul-qur'ân 3/88-91), et ceux relatifs à la seconde sont dans le Livre de Zacharie (il s'agit d'un autre Zacharie que le père de Jean-Baptiste) (Ibid.) ainsi que dans l'Evangile de Jésus : "le Kitâb" ici évoqué renvoie à tout cela. Or encore, il s'agissait là de paroles de ces prophètes relatant ce que Dieu leur a révélé, donc du Wah'y Ghayr Matlû. Ibn Taymiyya écrit : "وهذا كلفظ الحكمة: تارة يقرن بـ"الكتاب"، كما في قوله: {وَأَنْزَلَ اللَّهُ عَلَيْكَ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَوتارة يفرد "الكتاب"، كقوله: {الْحَمْدُ لِلَّهِ الَّذِي أَنْزَلَ عَلَى عَبْدِهِ الْكِتَابَوإذا أفرد، دخلت الحكمة في معناه" (Ar-Radd 'ala-l-mantiqiyyîn).

----- Par contre, d'autres fois le terme Kitâb a un sens particulier (1.B), n'englobant alors pas le Wah'y Ghayr Matlû. C'est le cas notamment lorsqu'il est présent dans les versets du Coran où on trouve le parallélisme Kitâb / Hikma...

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I) Un parallélisme présent dans plusieurs versets du Coran : "Kitâb (Livre) wa Hikma (Sagesse)" :

Le prophète Muhammad (que Dieu le bénisse et le salue) a reçu de Dieu : Kitâb wa Hikma ; et il a enseigné aux hommes : Kitâb wa Hikma :

Dans le verset suivant, Dieu, S'adressant à Son Prophète, dit : "Dieu a fait descendre sur toi le Kitâb et la Hikma, et t'a enseigné ce que tu ne savais pas" : "وَأَنزَلَ اللّهُ عَلَيْكَ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَعَلَّمَكَ مَا لَمْ تَكُنْ تَعْلَمُ وَكَانَ فَضْلُ اللّهِ عَلَيْكَ عَظِيمًا" (Coran 4/113).

Dans d'autres versets, Dieu parle du Prophète Muhammad (sur lui la paix) comme étant un Messager qui, par rapport à sa Umma, "récite devant eux les versets de Dieu ; leur enseigne le (sens de ce) Kitâb et la Hikma ; et les purifie" : "يَتْلُو عَلَيْهِمْ آيَاتِهِ وَيُزَكِّيهِمْ وَيُعَلِّمُهُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ" (voir Coran 2/129 ; 3/164 ; 62/2) ; "récite devant vous Nos Signes ; vous purifie ; et vous enseigne le (sens du) Kitâb et la Hikma : et vous enseigne (ainsi) ce que vous ne saviez pas" : "يَتْلُو عَلَيْكُمْ آيَاتِنَا وَيُزَكِّيكُمْ وَيُعَلِّمُكُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَيُعَلِّمُكُم مَّا لَمْ تَكُونُواْ تَعْلَمُونَ" (Coran 2/151).

Ce terme "Hikma" désigne ici la Sunna, comme en témoigne cet autre verset encore, dans lequel Dieu dit aux épouses du Prophète : "وَاذْكُرْنَ مَا يُتْلَى فِي بُيُوتِكُنَّ مِنْ آيَاتِ اللَّهِ وَالْحِكْمَةِ" : "Et souvenez-vous de ce qui est récité dans vos maisons, de versets de Dieu et de Hikma" (Coran 33/34).
Qu'est-ce donc qui était dit dans leurs demeures, en sus des "versets de Dieu" (= le Coran), si ce ne sont les Hadîths, dont l'ensemble constitue la Sunna ? "وقد قال غير واحد من العلماء: منهم يحيى بن أبي كثير وقتادة والشافعي وغيرهم: "{الحكمة} هي السنة" (MF 1/6).

La Sunna a donc été elle aussi révélée au prophète Muhammad (sur lui soit la paix). Parmi les éléments ta'abbudî qui ne sont pas donnés dans le Coran, les principes généraux (kulliyya) ont tous été révélés au Prophète (par "Sunna révélée"). Quant aux éléments ta'abbudî détaillés (tafsîlî) laissés par le prophète Muhammad, certains d'entre eux ont été révélés au Prophète, alors que d'autres sont le résultat de la réflexion (ijtihâd) que le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) a faite par rapport aux principes généraux et au réel.

Lire ici nos 4 articles suivants :
--- Pourquoi se référer non seulement au Coran mais aussi aux Hadîths ?
--- Les 4 principales missions du prophète Muhammad (صلى الله عليه وسلّم).
--- Tout ce que le Prophète (sur lui soit la paix) a dit de faire, cela lui a-t-il été révélé ? ou bien une partie est-elle le résultat de son ijtihad.
--- Quand le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) hésitait quant à savoir si, à tel réel (واقِع), c'était tel hukm lui ayant été révélé qui s'appliquait ou pas.

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Or cela est également vrai pour des Messagers précédents :

En effet, d'autres messagers de Dieu ont eux aussi reçu Kitâb et Hikma de notre Créateur :
--- "وَإِذْ أَخَذَ اللّهُ مِيثَاقَ النَّبِيِّيْنَ لَمَا آتَيْتُكُم مِّن كِتَابٍ وَحِكْمَةٍ ثُمَّ جَاءكُمْ رَسُولٌ مُّصَدِّقٌ لِّمَا مَعَكُمْ لَتُؤْمِنُنَّ بِهِ وَلَتَنصُرُنَّهُ قَالَ أَأَقْرَرْتُمْ وَأَخَذْتُمْ عَلَى ذَلِكُمْ إِصْرِي قَالُواْ أَقْرَرْنَا قَالَ فَاشْهَدُواْ وَأَنَاْ مَعَكُم مِّنَ الشَّاهِدِينَ فَمَن تَوَلَّى بَعْدَ ذَلِكَ فَأُوْلَئِكَ هُمُ الْفَاسِقُونَ" (Coran 3/81-82) ;
--- "أَمْ يَحْسُدُونَ النَّاسَ عَلَى مَا آتَاهُمُ اللّهُ مِن فَضْلِهِ فَقَدْ آتَيْنَآ آلَ إِبْرَاهِيمَ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَآتَيْنَاهُم مُّلْكًا عَظِيمًا" (Coran 4/54) ;
--- Dieu relate dans le Coran que l'Ange Gabriel (l'Esprit de Sainteté) avait dit à Marie, lui parlant du fils qu'elle allait avoir, Jésus : "وَيُعَلِّمُهُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَالتَّوْرَاةَ وَالإِنجِيلَ" : "Et (Dieu) lui enseignera le Kitâb et la Hikma, la Torah et l'Evangile" (Coran 3/148). Il y a aussi ce passage où on lit la même formulation à l'attention de Jésus : "وَإِذْ عَلَّمْتُكَ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَالتَّوْرَاةَ وَالإِنجِيلَ" (Coran 5/110). Je m'étais demandé s'il n'existait pas un commentaire - tafsîr - selon lequel les deux derniers termes seraient ici le commentaire des deux premiers (تفصيل بعد إِجمال) : l'Evangile a, par rapport à la Torah, le rapport que, de façon générale, la Hikma a par rapport au Kitâb qu'elle concerne : l'Evangile complète la Torah en la détaillant, et aussi en la nuançant (là où cela est nécessaire).

En fait, dans ces versets :
--- le terme Kitâb renvoie à la Parole de Dieu que ces Messagers reçoivent de Lui et qu'ils doivent retransmettre à leur peuple telle quelle ;
--- tandis que le nom Hikma renvoie aux enseignements que ces Messagers ont reçus de Dieu - pour partie détaillés et pour partie généraux -, mais dont ils ont l'obligation d'en transmettre la substance à leur peuple - par le biais des paroles qui en restituent le contenu, ou par leurs actions - vu que ce sont ces enseignements généraux qui ont permis à ces Messagers de s'orienter et d'agir en corrélation avec le contexte dans lequel ils se trouvaient. "وليس يجب أن يكون اجتهاده استنباطا من المنصوص كما يظن، بل أكثره أن يكون علَّمه الله تعالى مقاصد الشرع وقانون التشريع والتيسير والأحكام، فبيّن المقاصد المتلقاة بالوحي بذلك القانون" (Hujjat ullâh il-bâligha, 1/371-372).

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Moïse aussi a reçu la Loi Orale sur le Mont du Sinaï : ce fut là la Hikma qu'il reçut.
La Hikma que Jésus reçut - et qui fut par la suite appelée "Evangile" - comportait des choses communes à, et d'autres différentes de, la Hikma reçue par Moïse.

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La Hikma peut, elle aussi, être retranscrite et compilée à l'écrit (le prophète Muhammad - sur lui soit la paix - ayant malgré tout veillé - surtout au début - à ce qu'elle ne soit pas transcrite, afin qu'elle ne soit pas confondue avec le Kitâb qu'il avait reçu ; plus tard il l'autorisa).
C'est dire que le parallélisme "Kitâb" / "Hikma" n'implique pas que seul le premier soit écrit et pas le second.
Il implique plutôt ce que nous avons vu plus haut : le terme Kitâb renvoie à la Parole de Dieu que ces Messagers reçoivent de Lui, et qu'ils doivent retransmettre à leur peuple telle quelle ; --- tandis que le nom Hikma renvoie aux enseignements que ces Messagers ont reçus de Dieu - pour partie détaillés et pour partie généraux -, mais dont ils ont l'obligation d'en transmettre la substance à leur peuple.

Si Moïse reçut la Torah comme Kitâb, ce fut non pas seulement lui mais aussi les prophètes israélites l'ayant suivi, ainsi que Jésus, qui durent se référer à cette Torah en tant que Kitâb (au sens particulier - 1.B - avec lequel ce terme est employé en parallèle avec celui de Hikma, comme nous venons de le voir) ; ce fut la Hikma que chacun de Moïse et Jésus reçut qui fut différente.

Certes, la Hikma que Jésus reçut - et qui fut par la suite appelée : "Evangile" - devint elle aussi un Kitâb une fois qu'elle fut transcrite ; mais c'est - cette fois - seulement avec le sens général (1.A) du terme "Kitâb" : "révélation ayant été transcrite" (sens également présent dans le Coran, mais hors le parallélisme sus-cité : "الَّذِينَ يَتَّبِعُونَ الرَّسُولَ النَّبِيَّ الْأُمِّيَّ الَّذِي يَجِدُونَهُ مَكْتُوبًا عِندَهُمْ فِي التَّوْرَاةِ وَالْإِنجِيلِ" : Coran 7/157) ; "آمَنَ الرَّسُولُ بِمَا أُنزِلَ إِلَيْهِ مِن رَّبِّهِ وَالْمُؤْمِنُونَ كُلٌّ آمَنَ بِاللَّهِ وَمَلَائِكَتِهِ وَكُتُبِهِ وَرُسُلِهِ لَا نُفَرِّقُ بَيْنَ أَحَدٍ مِّن رُّسُلِهِ" (Coran 2/285).

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Deux autres versets parlant du Kitâb que Dieu a fait connaître à Jésus, et de la Hikma apportée par Jésus aux fils d'Israël :

Il y a tout d'abord ce verset, qui relate que Jésus, nouveau-né, parla miraculeusement et dit : "Je suis le serviteur de Dieu : Il m'a accordé le Kitâb et m'a fait prophète" : "قَالَ إِنِّي عَبْدُ اللهِ آتَانِيَ الْكِتَابَ وَجَعَلَنِي نَبِيًّا" (Coran 19/30). Le terme Kitâb peut ici désigner la Torah, et elle seulement (c'est l'un des commentaires : Zâd ul-massîr ; Tafsîr ul-Qurtubî ; Al-Bah'r ul-muhît) : c'est-à-dire soit la Torah proprement dite, soit le TaNaKh : Dieu a placé la connaissance de cela en l'intellect de Jésus.

Il y a ensuite cet autre verset : "Et lorsque Jésus leur apporta les bayyinât, il dit : "Je vous ai apporté la Hikma, et afin que je rende claires pour vous certaines (des choses) en quoi vous divergez. Ayez donc la piété par rapport à Dieu, et obéissez-moi"" : "وَلَمَّا جَاءَ عِيسَىٰ بِالْبَيِّنَاتِ قَالَ قَدْ جِئْتُكُم بِالْحِكْمَةِ وَلِأُبَيِّنَ لَكُم بَعْضَ الَّذِي تَخْتَلِفُونَ فِيهِ فَاتَّقُوا اللَّهَ وَأَطِيعُونِ" (Coran 43/63).
Dans ce second verset, le terme "bayyinât" désigne les miracles apportés par Jésus ; et le terme "Hikma" désigne possiblement : le message qui fut appelé plus tard "l'Evangile". "قوله تعالى: {ولما جاء عيسى بالبينات} قال ابن عباس: يريد إحياء الموتى وإبراء الأسقام وخلق الطير والمائدة وغيرها، والإخبار بكثير من الغيوب. وقال قتادة: البينات هنا: الإنجيل. {قال قد جئتكم بالحكمة} أي النبوة؛ قاله السدي. ابن عباس: علم ما يؤدي إلى الجميل ويكف عن القبيح. وقيل: الإنجيل؛ ذكره القشيري والماوردي" (Tafsîr ul-Qurtubî).

Quant au verset où est relaté ce propos de Jésus (sur lui soit la paix) : "Et confirmant ce qu'il y avant moi, la Torah ; et afin que je déclare licite pour vous certaines des choses qui avaient été déclarées illicites pour vous. Et je vous ai apporté un signe de la part de votre Seigneur. Ayez donc la piété par rapport à Dieu, et obéissez-moi" : "وَمُصَدِّقًا لِّمَا بَيْنَ يَدَيَّ مِنَ التَّوْرَاةِ وَلِأُحِلَّ لَكُم بَعْضَ الَّذِي حُرِّمَ عَلَيْكُمْ وَجِئْتُكُم بِآيَةٍ مِّن رَّبِّكُمْ فَاتَّقُواْ اللّهَ وَأَطِيعُونِ" (Coran 3/50), il ne parle pas de Naskh (abrogation) stricto sensu de Ahkâm (règles) de la Torah stricto sensu : cela a seulement concerné : d'une part certaines règles présentes dans le Talmud et ayant pour source des ijtihâds de leurs érudits ; et, d'autre part, des règles de la Torah stricto sensu qui étaient liées à un contexte particulier, et au sujet desquelles Jésus a simplement - sur la base du constat de changement de contexte - décrété que la règle n'était pas applicable eu égard au nouveau contexte (تدوير الحكم مع دوران العلة وجودًا وعدمًا) (c'est ce que, sur certains points énoncés dans le Coran ou la Sunna, Omar ibn ul-Khattâb - que Dieu l'agrée - fit plus tard).
Ar-Râzî écrit : "لا تناقض بين الكلام، وذلك لأن التصديق بالتوراة لا معنى له إلا اعتقاد أن كل ما فيها فهو حق وصواب؛ وإذا لم يكن الثاني مذكورا في التوراة، لم يكن حكمُ عيسى بتحليل ما كان محرما فيها مناقضًا لكونه مصدّقا بالتوراة. وأيضا إذا كانت البشارة بعيسى عليه السلام موجودة في التوراة، لم يكن مجيء عيسى عليه السلام وشرعه مناقضا للتوراة. ثم اختلفوا، فقال بعضهم: إنه عليه السلام ما غيّر شيئا من أحكام التوراة. قال وهب بن منبه: إن عيسى عليه السلام كان على شريعة موسى عليه السلام، كان يقرر السبت ويستقبل بيت المقدس؛ ثم إنه فسر قوله {ولأحل لكم بعض الذي حرم عليكم} بأمرين: أحدهما: أن الأحبار كانوا قد وضعوا من عند أنفسهم شرائع باطلة ونسبوها إلى موسى؛ فجاء عيسى عليه السلام ورفعها وأبطلها وأعاد الأمر إلى ما كان في زمن موسى عليه السلام؛ والثاني: أن الله تعالى كان قد حرم بعض الأشياء على اليهود عقوبة لهم على بعض ما صدر عنهم من الجنايات - كما قال الله تعالى: {فبظلم من الذين هادوا حرمنا عليهم طيبات أحلت لهم} -، ثم بقي ذلك التحريم مستمرا على اليهود؛ فجاء عيسى عليه السلام ورفع تلك التشديدات عنهم" (Tafsîr ur-Râzî).
C'est pour cette raison qu'il sera dit plus bas que Moïse et Jésus eurent la même Shir'a mais deux Minhâj différents.

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Quelle relation entre Hikma (dont le sens - معنى - est Sagesse), et la Sunna (qui est ce que ce terme Hikma désigne - مراد - dans les versets sus-mentionnés du Coran) ? Pourquoi cette Sunna a-t-elle été désignée (مُرادها) par le terme "Hikma", dont la signification (معناها) est : "Sagesse" ?

Réponse : C'est parce que la Sagesse c'est de savoir dire et faire ce qui est juste, mais en corrélation avec la situation dans laquelle on se trouve ("فالحكمة إذًا: فعل ما ينبغي، على الوجه الذي ينبغي، في الوقت الذي ينبغي" : Madârij us-sâlikîn).
Or, la Sunna du Prophète constitue cela au plus haut degré qui soit. Ce qu'il dit, fait et approuve constitue donc le plus haut degré de Hikma qui puisse être.

Lire notre article (déjà cité plus haut) évoquant ce que les Hadîths apportent en sus du Coran.

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Ce ne sont pas seulement les prophètes mais aussi certains hommes pieux non-prophètes qui reçoivent une part de Hikma ; cependant elle est bien moindre que celle que les prophètes reçoivent :

Rappelons tout d'abord ce que nous venons de voir : la Sagesse c'est de savoir dire et faire ce qui est juste, mais en corrélation avec la situation dans laquelle on se trouve ("فالحكمة إذًا: فعل ما ينبغي، على الوجه الذي ينبغي، في الوقت الذي ينبغي" : Madârij us-sâlikîn).

Un verset dit : "(Dieu) donne la Hikma à qui Il veut. Et celui qui a reçu la Hikma, alors il a reçu un bien abondant. Et ne se souviennent que les gens dotés d'intelligence" : "يُؤْتِي الْحِكْمَةَ مَنْ يَشاءُ وَمَنْ يُؤْتَ الْحِكْمَةَ فَقَدْ أُوتِيَ خَيْراً كَثِيراً وَما يَذَّكَّرُ إِلاَّ أُولُوا الْأَلْبابِ" (Coran 2/269).

Ibn ul-Jawzî a relevé pas moins de 11 avis quant à ce qui en est murâd par ce terme dans ce verset 2/269 ("قوله تعالى: {يُؤْتِي الْحِكْمَةَ مَنْ يَشاءُ}، في المراد بهذه الحكمة أحد عشر قولاً" : Zâd ul-Massîr), parmi lesquels :
--- "le fait d'atteindre ce qui est juste quand on parle" (والسادس: الإصابة في القول، رواه ابن أبي نجيح عن مجاهد) ;
--- "la saine compréhension" (والعاشر: الفهم، قاله شريك) ;
--- "savoir et agir" [de façon juste]" (والحادي عشر: العلم والعمل، لا يسمى الرجل حكيماً إِلا إِذا جمعهما، قاله ابن قتيبة) ;
--- "le prophétat" (والثالث: النبوة، رواه أبو صالح عن ابن عباس).

Nul doute que le prophétat est la forme la plus élevée de sagesse humaine ; ce qui fait que les prophètes parlent et agissent avec Hikma ; plus encore : leurs paroles et leurs actions sont la Hikma !
En-deçà des prophètes, il y a des hommes qui, à leur échelle moindre, ont aussi une part de Hikma.

C'est par ailleurs pourquoi, dans les versets évoqués en tout début d'article, on remarque qu'il est dit que :
--- le Prophète a récité devant ses Compagnons les versets du Coran, et leur a enseigné le sens de certains de ces versets, de ce Kitâb ;
--- par contre, il n'est pas dit que le Prophète a énoncé devant eux la Hikma : il est dit qu'il leur a enseigné la Hikma ! Car si pour certaines choses, on doit s'en tenir strictement à ce que cette Hikma a énoncé, pour certaines autres choses, la Sunna a tracé la voie et nous a montré la méthode : il s'agit de faire des analogies (qiyâs) comme le Prophète en a faites (lire un de nos articles parlant du qiyâs) ; de prendre en considération ce que l'application de telle règle risque d'entraîner (muwâzana bayn al-maslaha wa-l-mafsada) comme le Prophète l'a fait (lire un premier article parlant de muwâzana, ainsi qu'un second article parlant de cela) ; etc. Bien sûr, il va de soi que le ijtihâd des ulémas ne peut se faire que dans un cadre strictement déterminé, plus restreint que celui auquel le Prophète pouvait pour sa part pratiquer.

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II) Shir'a wa Minhâj :

"وَأَنزَلْنَا إِلَيْكَ الْكِتَابَ بِالْحَقِّ مُصَدِّقًا لِّمَا بَيْنَ يَدَيْهِ مِنَ الْكِتَابِ وَمُهَيْمِنًا عَلَيْهِ فَاحْكُم بَيْنَهُم بِمَا أَنزَلَ اللّهُ وَلاَ تَتَّبِعْ أَهْوَاءهُمْ عَمَّا جَاءكَ مِنَ الْحَقِّ لِكُلٍّ جَعَلْنَا مِنكُمْ شِرْعَةً وَمِنْهَاجًا وَلَوْ شَاء اللّهُ لَجَعَلَكُمْ أُمَّةً وَاحِدَةً وَلَكِن لِّيَبْلُوَكُمْ فِي مَآ آتَاكُم فَاسْتَبِقُوا الخَيْرَاتِ إِلَى الله مَرْجِعُكُمْ جَمِيعًا فَيُنَبِّئُكُم بِمَا كُنتُمْ فِيهِ تَخْتَلِفُونَ" : "A chaque (groupe) d'entre vous, nous avons assigné une Voie et une Façon de cheminer. Et si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous un seul groupe, mais (Il ne l'a pas fait) afin de vous éprouver dans ce qu’Il vous a donné. Aussi, pressez-vous vers les meilleures choses. Vers Dieu se fera votre retour à tous, et alors Il vous informera de ce en quoi vous divergiez" (Coran 5/48). Ce verset évoque bien les différences existant entre les Voies résultant de la Torah, de l'Evangile et du Coran (Tafsîr ul-Qurtubî,Tafsîr Ibn Kathîr, etc.), vu que les versets 5/43 et 5/44 parlaient de la Torah et le verset 5/46 de l'Evangile, et que ce verset 5/48 parle du Coran.

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Quelle différence entre "Shir'a" et "Minhâj" ?

Soit les deux termes sont synonymes, soit ils présentent une différence (Zâd ul-massîr).

S'ils sont synonymes, alors ils ont tous deux un sens général (A), désignant : la Voie complète apportée par un Messager de Dieu ; Voie qui est désignée dans l'usage des ulémas par le terme "Sharî'a", d'ailleurs présent dans un autre verset - 45/18 -, au sein de ce passage : "وَلَقَدْ آتَيْنَا بَنِي إِسْرَائِيلَ الْكِتَابَ وَالْحُكْمَ وَالنُّبُوَّةَ وَرَزَقْنَاهُم مِّنَ الطَّيِّبَاتِ وَفَضَّلْنَاهُمْ عَلَى الْعَالَمِينَ وَآتَيْنَاهُم بَيِّنَاتٍ مِّنَ الْأَمْرِ فَمَا اخْتَلَفُوا إِلَّا مِن بَعْدِ مَا جَاءهُمْ الْعِلْمُ بَغْيًا بَيْنَهُمْ إِنَّ رَبَّكَ يَقْضِي بَيْنَهُمْ يَوْمَ الْقِيَامَةِ فِيمَا كَانُوا فِيهِ يَخْتَلِفُونَ ثُمَّ جَعَلْنَاكَ عَلَى شَرِيعَةٍ مِّنَ الْأَمْرِ فَاتَّبِعْهَا وَلَا تَتَّبِعْ أَهْوَاء الَّذِينَ لَا يَعْلَمُونَ إِنَّهُمْ لَن يُغْنُوا عَنكَ مِنَ اللَّهِ شَيئًا وإِنَّ الظَّالِمِينَ بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاء بَعْضٍ وَاللَّهُ وَلِيُّ الْمُتَّقِينَ" (Coran 45/16-19).

Avec ce sens A, la Sharî'a/ Shir'a/ Minhâj de Jésus fut différente de la Sharî'a/ Shir'a/ Minhâj de Moïse (sur eux soit la paix) (cela malgré de nombreux points communs existant entre les deux, bien plus nombreux encore qu'avec tous les autres Messagers de Dieu).

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Par contre, si chacun de ces deux termes "Shir'a" et "Minhâj" a une signification différente, alors soit "Shir'a" désigne : "le Chemin", et "Min'hâj" : "la Façon de cheminer sur ce Chemin" ; soit l'inverse.
"كذا روى العوفي عن ابن عباس: {شرعة ومنهاجا}: "سبيلا وسنة"؛ وكذا روي عن مجاهد وعكرمة والحسن البصري وقتادة والضحاك والسدي وأبي إسحاق السبيعي، أنهم قالوا في قوله {شرعة ومنهاجا}: "أي: سبيلا وسنة". وعن ابن عباس أيضا ومجاهد، أي وعطاء الخراساني عكسه: {شرعة ومنهاجا}: "أي: سنة وسبيلا". والأول أنسب، فإن {الشرعة} - وهي الشريعة أيضا - هي ما يبتدأ فيه إلى الشيء - ومنه يقال: شرع في كذا، أي ابتدأ فيه -؛ وكذا الشريعة وهي ما يشرع فيها إلى الماء؛ أما {المنهاج} فهو الطريق الواضح السهل والسنن الطرائق. فتفسير قوله: {شرعة ومنهاجا} بالسبيل والسنة أظهر في المناسبة من العكس، والله أعلم" (Tafsîr Ibn Kathîr).

Et le terme "Shir'a" a alors un sens particulier (B) par rapport à celui qu'a "Sharî'a" au sens général (A).

Le verset 5/48 dit donc que chaque Communauté constituée autour du Message d'un Grand Messager a reçu :
--- une Voie - une Loi Fondamentale qui a été tracée par la Parole de Dieu -,
--- ainsi qu'un nécessaire Mode de Cheminement, induisant la façon agréée par Dieu pour cheminer sur cette Voie - cette façon a été tracée par les paroles, actions et approbations de chacun de ces Messagers.

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Un autre commentaire encore induit que "Shir'a" désigne [dans le cas du prophète Muhammad, sur lui soit la paix] : "ce que (Dieu) a institué (dans) le Coran", et "Minhâj" désigne : "ce que (Son Messager) a institué (dans) la Sunna" : "قال ابن عباس: الشرعة: ما ورد به القرآن؛ والمنهاج: ما ورد به السنة" (Al-Muf'radât, al-Asfahânî).

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Les deux commentaires (celui appréhendant les deux termes "Shir'a" et "Minhâj" en leur sens B, et celui que nous venons de voir sous la plume de al-Asfahânî) se font alors écho :

Dans le cas du prophète Muhammad (que Dieu le rapproche de Lui et le salue) :
--- la Voie, Shir'a, est tracée par le Coran ;
--- et le Minhâj, la Façon concrète de cheminer sur cette Voie, est enseignée et montrée par la Sunna.

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Pour leur part, Moïse et Jésus (sur eux soit la paix) eurent :
--- la même Shir'a (il s'agit de la Loi écrite reçue au Mont du Sinaï) ;
--- mais deux Minhâj différents (la Loi Orale dans le cas de Moïse, et l'Evangile dans le cas de Jésus) ; ce qui fait de leurs enseignements finaux : deux Shar'/ Sharî'a différentes.

Ce que je viens de dire est légèrement différent de - et ce à côté d'une grande partie commune à - ce que Ibn Taymiyya a écrit sur le sujet : "قد أخبر الله في القرآن أن عيسى قال لهم: {ولأحل لكم بعض الذي حرم عليكم} فعلم أنه أحل البعض دون الجميع. وأخبر عن المسيح أنه علّمه التوراة والإنجيل بقوله: {ويعلمه الكتاب والحكمة والتوراة والإنجيل}؛ ومن المعلوم أنه لولا أنه متبع لبعض ما في التوراة، لم يكن تعلمها له منة! ألا ترى أنا نحن لم نؤمر بحفظ التوراة والإنجيل (وإن كان كثير من شرائع الكتابين يوافق شريعة القرآن). فهذا وغيره يبيّن ما ذكره علماء المسلمين من أن الإنجيل ليس فيه إلا أحكام قليلة، وأكثر الأحكام يتبع فيها ما في التوراة - وبهذا يحصل التغاير بين الشرعتين -. ولهذا كان النصارى متفقين على حفظ التوراة وتلاوتها، كما يحفظون الإنجيل؛ ولهذا لما سمع النجاشي القرآن قال: "إن هذا والذي جاء به موسى ليخرج من مشكاة واحدة"؛ وكذلك ورقة بن نوفل قال للنبي صلى الله عليه وسلم - لما ذكر له النبي صلى الله عليه وسلم ما يأتيه قال: "هذا هو الناموس الذي كان يأتي موسى". وكذلك قالت الجن: {إنا سمعنا كتابا أنزل من بعد موسى}؛ وقال تعالى: {فلما جاءهم الحق من عندنا قالوا لولا أوتي مثل ما أوتي موسى أولم يكفروا بما أوتي موسى من قبل قالوا ساحران تظاهرا} أي موسى ومحمد؛ وفي القراءة الأخرى: {سحران تظاهرا} أي التوراة والقرآن؛ وكذلك قال: {وما قدروا الله حق قدره إذ قالوا ما أنزل الله على بشر من شيء قل من أنزل الكتاب الذي جاء به موسى نورا وهدى للناس} إلى قوله: {وهذا كتاب أنزلناه مبارك مصدق الذي بين يديه}. فهذا وما أشبهه مما فيه اقتران التوراة بالقرآن وتخصيصها بالذكر يبين ما ذكروه من أن التوراة هي الأصل والإنجيل تبع لها في كثير من الأحكام، وإن كان مغايرا لبعضها - فلهذا يذكر الإنجيل مع التوراة والقرآن في مثل قوله: {نزل عليك الكتاب بالحق مصدقا لما بين يديه وأنزل التوراة والإنجيل} {من قبل هدى للناس وأنزل الفرقان} وقال: {وعدا عليه حقا في التوراة والإنجيل والقرآن} -. فيذكر الثلاثة تارة؛ ويذكر القرآن مع التوراة وحدها تارة، لسر: وهو أن الإنجيل من وجه أصل ومن وجه تبع؛ بخلاف القرآن مع التوراة فإنه أصل من كل وجه بل هو مهيمن على ما بين يديه من الكتاب وإن كان موافقا للتوراة في أصول الدين وكتبه من الشرائع والله أعلم" (MF 16/43-45).

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La diversité des messages venant de Dieu constitue une épreuve pour les hommes, dans la mesure où il s'agit, pour ceux d'entre eux qui vivent à l'époque d'un plus récent message de Dieu, d’abandonner les traditions de ses pères pour se conformer à ce plus récent message.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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