Peut-on questionner des Gens du Livre au sujet de données se trouvant dans leurs livres religieux, ou pas ? - التحديث عن أهل الكتاب وسؤالهم

Une objection :

Je constate que vous citez parfois des isrâ'îliyyât : vous reprenez des passages de la Torah, de l'Evangile ; vous avez écrit avoir repris des recherches effectués par deux personnes d'entre les gens du Livre, et cela au sujet de certains récits ou de certains lieux liés à des récits.

Or il me semble que cela a été interdit dans le célèbre hadîth avec Omar ibn ul-Khattâb, et que nos savants ont mis en garde contre le fait de se référer aux isrâ'îliyyât.

Il y a même un cas où vous avez donné préférence à la donnée de la Torah sur celle de la parole de Ibn Abbâs rapportée par al-Bukhârî : concernant l'âge qu'avait Ismaël quand sa mère et lui - 'alayhima-s-salâm - ont été envoyés en Arabie.

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Réponse :

Oui, et j'ai également retenu, quant à un épisode avec le prophète-roi David (داود - عليه السلام), celui des commentaires des ulémas qui se rapproche du récit présent dans le TaNaKh. Pour ce qui est du récit du prophète Jonas (يونس - عليه السلام), j'ai un penchant (maylân) vers le commentaire de Ibn Abbâs. Concernant le récit de Coré (قارون) (présent en Coran 28/76-82), je penche également vers l'explication qui dit que sa révolte (بغْي) consista en une fronde, menée par lui pour protester contre le fait qu'il ne lui avait pas été accordé de prérogative au sein du peuple, contrairement à Moïse et à Aaron - sur eux soit la paix - (Tafsîr ul-Qurtubî, 13/110), et ce comme le dit la Torah.

Abu-l-Hassan 'Alî an-Nadwî a fait quelque chose de voisin quant au récit des Gens de la Caverne, dans son livre Ma'raka-é îmân-o-mâddiyyat : il explique les raisons l'ayant amené à citer cette version chrétienne avant le récit coranique, lequel a "son style particulier, elliptique, éloquent et allant à l'essentiel" (op. cit., pp. 20-21). Il écrit plus loin : "Ibn Jarîr at-Tabarî et d'autres commentateurs du Coran, ainsi que d'autres ulémas, ont reproduit cette histoire de façon détaillée (…) ; mais la non-disponibilité des textes chrétiens originaux et la non-connaissance complète des événements de la période pré-chrétienne de l'Empire romain ont fait que certaines erreurs se sont glissées dans ce qu'ils ont reproduit (…). C'est pourquoi préférence a été donnée ici aux sources chrétiennes originelles" (op. cit., p. 27, note de bas de page). Et an-Nadwî a fait le choix de l'article "Seven Sleepers" de l'Encyclopædia of Religion and Ethics (James Hastings, T. & T. Clark, New York). Le fait est que cet article se présente comme une synthèse des éléments communs présents dans les plus anciens textes chrétiens traitant du sujet ("The elements of the story common to the earliest texts are briefly as follows") (il faut cependant souligner que l'auteur dudit article considère, pour sa part, cette histoire comme une "legend").
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Pour en revenir à votre objection : Les choses sont plus nuancées que ce que vous croyez : il existe différents versets et hadîths - nous les citerons plus bas - au sujet de cette question de la possibilité - ou pas - de citer et reprendre des isrâ'îliyyât (c'est ainsi qu'on nomme les récits et autres développements qui sont reçus des Gens du Livre), et de questionner des Gens du Livre au sujet de certaines données.
L'un de ces hadîths se lit ainsi :
"(...). Et relatez des Fils d'Israël, il n'y a pas de mal (à cela). (...)" : "وحدثوا عن بني إسرائيل ولا حرج" (al-Bukhârî, 3274)..

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Rappelons que la question qui nous occupe dans cet article ne concerne évidemment pas les données établies de façon scientifique indépendante. Cette question ne se pose qu'en ce qui concerne des points tels que des croyances, des normes, ou des données historiques, géographiques ou généalogiques ne figurant que dans des ouvrages religieux des Gens du Livre.

Ensuite, la question de la hujjiyya de Shar'u man qab'la-nâ concerne les normes révélées aux prophètes antérieurs au prophète Muhammad (صلى الله عليه وسلم) mais qui sont relatées d'eux dans le Coran ou la SunnaTandis que la question que nous traitons dans cet article est différente : elle ne se pose que par rapport à des données qui ne figurent que dans les Ecritures religieuses des Gens du Livre, et ne sont pas relatées - comme se rapportant aux Gens du Livre - dans le Coran ni la Sunna.

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Au préalable voici trois articles à lire avant de découvrir la suite plus bas :

--- Quand, dans les Textes du Coran et de la Sunna, on trouve le terme "Torah", cela désigne l'une de 4 choses (plus ou moins étendues) ;
--- La Torah n'a pas été falsifiée ; cependant, elle n'a pas pu être intégralement relatée de façon authentique ;
--- L'Evangile, c'est "la Sunna" de Jésus fils de Marie (que la paix soit sur eux).

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Par ailleurs, les événements s'étant produits avec des prophètes ou personnages antérieurs au prophète Muhammad (صلى الله عليه وسلم) et qui font l'objet de récits dans le Coran ou la Sunna, ces événement sont constitués de détails qui peuvent être classifiés en 3 niveaux :

--- Il y a ce qui est essentiel dans ces événements :
----- le cœur de ce qui est essentiel, chaque musulman a l'obligation individuelle de l'apprendre au fur et à mesure (فرض على العين) : au moins qu'il y a eu tel et tel grands messagers, et leur peuple s'appelait ainsi et ainsi ;
----- le reste (les événements principaux qui se sont déroulés avec chacun de ces messagers, tel que cela est relaté dans le Coran ou la Sunna ; de même que les grands enseignements à en retirer), le connaître est une obligation communautaire, et non pas individuelle (فرض على الكفاية).

--- Ensuite il y a ce qui est secondaire : le nom du lieu où cela s'est passé, l'époque où cela s'est passé, etc. :
----- certains de ces détails, le Coran ou la Sunna les ont communiqués : soit de façon explicite : "وَاسْتَوَتْ عَلَى الْجُودِيِّ" ,"فَلَبِثَ فِيهِمْ أَلْفَ سَنَةٍ إِلَّا خَمْسِينَ عَامًا" ,"فَانفَجَرَتْ مِنْهُ اثْنَتَا عَشْرَةَ عَيْناً قَدْ عَلِمَ كُلُّ أُنَاسٍ مَّشْرَبَهُمْ" ; soit de façon allusive : "سَيَقُولُونَ ثَلَاثَةٌ رَّابِعُهُمْ كَلْبُهُمْ وَيَقُولُونَ خَمْسَةٌ سَادِسُهُمْ كَلْبُهُمْ رَجْمًا بِالْغَيْبِ وَيَقُولُونَ سَبْعَةٌ وَثَامِنُهُمْ كَلْبُهُمْ". Connaître ce genre de détails secondaires est également une obligation communautaire (فرض على الكفاية) ;
----- d'autres de ces détails se trouvent seulement dans les Ecritures présentes auprès des Gens du Livre (par exemple, parlant de la période jouxtant la traversée de la Mer lors de l'Exode : "Les Fils d'Israël arrivèrent ensuite à Elim" : Exode 15/27) ;
----- d'autres de ces détails ne figurent pas non plus dans les Ecritures religieuses dont disposent les Gens du Livre : par exemple : Quelle est l'identité du pharaon de l'Exode ? (sachant que "pharaon" est un nom commun) (personnellement je penche vers l'avis selon lequel il se serait agi de Thoutmôsis III).

--- Enfin il y a des détails véritablement superflus : quelle était la couleur du chien accompagnant les Gens de la Caverne, etc.

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Le Coran et la Sunna ne contiennent aucun détail superflu.

Les détails qui concernent les récits évoqués globalement dans le Coran ou la Sunna mais qui ne figurent dans aucune de ces deux sources :
--- certains d'entre eux sont superflus,
--- tandis que d'autres sont secondaires.

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Deux passages coraniques, quelques hadîths et un athar qui concernent la question posée ici :

--- 1) "سَيَقُولُونَ ثَلَاثَةٌ رَّابِعُهُمْ كَلْبُهُمْ وَيَقُولُونَ خَمْسَةٌ سَادِسُهُمْ كَلْبُهُمْ رَجْمًا بِالْغَيْبِ وَيَقُولُونَ سَبْعَةٌ وَثَامِنُهُمْ كَلْبُهُمْ قُل رَّبِّي أَعْلَمُ بِعِدَّتِهِم مَّا يَعْلَمُهُمْ إِلَّا قَلِيلٌ فَلَا تُمَارِ فِيهِمْ إِلَّا مِرَاء ظَاهِرًا وَلَا تَسْتَفْتِ فِيهِم مِّنْهُمْ أَحَدًا" : "Ils vont dire : "Ils étaient 3, leur chien étant le quatrième". Et ils vont dire : "Ils étaient 5, leur chien étant le sixième". (Tout cela) en conjecturant sur ce qui est invisible. Et ils vont dire : "Ils étaient 7, et leur chien est le huitième”. Dis : "Mon Seigneur connaît mieux leur nombre. Il n'en est que peu qui le savent". Ne discute donc à leur sujet que d'une discussion Zâhir, et ne questionne aucun d'entre les (Gens du Livre) au sujet des (Gens de la Caverne : combien étaient-ils)" (Coran 18/22).
La discussion Zâhir est :
----- soit une discussion succincte ("سرسرى بحث" : Bayân ul-qur'ân) ;
----- soit une discussion s'appuyant sur des arguments clairs ("وقيل: {إلا مراء ظاهرا}: بحجة واضحة" : Zâd ul-massîr).

--- 2) "وَإِذَ أَخَذَ اللّهُ مِيثَاقَ الَّذِينَ أُوتُواْ الْكِتَابَ لَتُبَيِّنُنَّهُ لِلنَّاسِ وَلاَ تَكْتُمُونَهُ فَنَبَذُوهُ وَرَاء ظُهُورِهِمْ وَاشْتَرَوْاْ بِهِ ثَمَناً قَلِيلاً فَبِئْسَ مَا يَشْتَرُونَ لاَ تَحْسَبَنَّ الَّذِينَ يَفْرَحُونَ بِمَا أَتَواْ وَّيُحِبُّونَ أَن يُحْمَدُواْ بِمَا لَمْ يَفْعَلُواْ فَلاَ تَحْسَبَنَّهُمْ بِمَفَازَةٍ مِّنَ الْعَذَابِ وَلَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ" : "Et lorsque Dieu prit le pacte avec les Gens du Livre : "Vous le montrerez assurément de façon claire aux gens et vous ne le dissimulerez pas". Ils jetèrent alors ce (pacte) derrière leur dos et achetèrent en contrepartie un petit prix. Combien est donc mauvais ce qu'ils achètent ! Ne pense surtout pas ceux qui sont contents de ce qu'ils ont fait et aiment qu'on fasse leurs éloges pour ce qu'ils n'ont pas fait, ne les pense donc surtout pas être à l'abri du châtiment. Et ils auront un châtiment douloureux" (Coran 3/187-188). Marwân ibn ul-Hakam envoya Râfi' auprès de Ibn Abbâs lui dire ceci par rapport au verset 3/188 : "لئن كان كل امرئ فرح بما أوتي، وأحب أن يحمد بما لم يفعل معذبا، لنعذبن أجمعون" : "Si tout homme qui est content de ce qu'il a reçu et qui aime qu'on fasse ses éloges pour ce qu'il n'a pas fait va être châtié, nous serons tous châtiés !" Mais Ibn Abbâs (رضي الله عنه) lui exposa le sens correct de ce verset, lui faisant valoir que tout s'expliquait en fait par rapport à la circonstance de révélation du verset à l'époque du Prophète (sur lui soit la paix) : le Prophète avait questionné un groupe de Gens du Livre au sujet de quelque chose ; or ceux-ci lui dissimulèrent la vérité et lui dirent autre chose ; et ils furent contents de ce qu'ils firent là. C'est cela, le fait d'être contents de la dissimulation qu'on a faite, et le fait, en plus, d'aimer qu'on reçoive des éloges pour ce qui revient à avoir induit en erreur celui qui nous a posé la question, c'est cela qui est la cause de la mention d'un châtiment dans l'autre monde. Il y avait donc, au-delà de cette seule cause (sabab) d'être content de ce qu'on a fait et d'aimer recevoir des éloges pour ce qu'on n'a pas fait, un principe motivant (manât) : et c'était à cela que l'applicabilité du propos était attachée. Ibn Abbâs souligna ensuite que le verset qui précède parle explicitement de Gens du Livre. "عن ابن أبي مليكة، أن علقمة بن وقاص أخبره أن مروان قال لبوابه: "اذهب يا رافع إلى ابن عباس، فقل: "لئن كان كل امرئ فرح بما أوتي وأحب أن يحمد بما لم يفعل معذبا، لنعذبن أجمعون!"". فقال ابن عباس: "وما لكم ولهذه؟ إنما دعا النبي صلى الله عليه وسلم يهود، فسألهم عن شيء، فكتموه إياه وأخبروه بغيره؛ فأروه أن قد استحمدوا إليه، بما أخبروه عنه فيما سألهم، وفرحوا بما أوتوا من كتمانهم". ثم قرأ ابن عباس: {وإذ أخذ الله ميثاق الذين أوتوا الكتاب} كذلك حتى قوله: {يفرحون بما أتوا ويحبون أن يحمدوا بما لم يفعلوا" (al-Bukhârî, 4292).
Il semble bien, vu le contenu du verset 3/187 ("أَخَذَ اللّهُ مِيثَاقَ الَّذِينَ أُوتُواْ الْكِتَابَ لَتُبَيِّنُنَّهُ لِلنَّاسِ وَلاَ تَكْتُمُونَهُ"), que la question que le Prophète leur avait posée était liée à quelque chose se trouvant dans leurs Ecritures.

--- 3) "Transmettez de moi, fût-ce un (seul) verset (coranique). Et relatez des Fils d'Israël, il n'y a pas de mal (à cela). Et celui qui, délibérément, m'attribue ce que (je n'ai) pas (dit ou fait), qu'il prépare son lieu de séjour dans le Feu" : "عن عبد الله بن عمرو، أن النبي صلى الله عليه وسلم، قال: "بلغوا عني ولو آية. وحدثوا عن بني إسرائيل ولا حرج. ومن كذب علي متعمدا، فليتبوأ مقعده من النار" (al-Bukhârî, 3274).

--- 4) Alors que Abû Namla (que Dieu l'agrée) était assis auprès du Messager de Dieu (que Dieu le bénisse et le salue) et qu'il se trouvait (aussi) auprès de lui un juif, un convoi funéraire passa. Le (juif) dit : "Muhammad, est-ce que cette personne décédée parle ?" Le Prophète répondit : "Dieu est plus sachant (à ce sujet)". Le juif dit alors : "Elle parle !" Le Prophète dit alors : "Ce que les Gens du Livre vous affirment, ne les approuvez pas et ne les désapprouvez pas. Dites (simplement) : "Nous croyons en Dieu et en ses Prophètes" ; si cela est faux, vous ne l'aurez pas confirmé ; et si cela est vrai, vous ne l'aurez pas infirmé" : "عن الزهري، أخبرني ابن أبي نملة الأنصاري، عن أبيه، أنه بينما هو جالس عند رسول الله صلى الله عليه وسلم وعنده رجل من اليهود، مر بجنازة، فقال: "يا محمد هل تتكلم هذه الجنازة؟"، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "الله أعلم". فقال اليهودي: "إنها تتكلم". فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ما حدثكم أهل الكتاب فلا تصدقوهم، ولا تكذبوهم، وقولوا: آمنا بالله ورسله، فإن كان باطلا لم تصدقوه، وإن كان حقا لم تكذبوه" (Abû Dâoûd, 3644, Ahmad, 17225, 17226 ; hassan d'après la Tahqîq de Ar-Rissâla ; dha'îf d'après al-Albânî).
Si ce hadîth est fiable, alors il date d'une époque antérieure à ce que le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) a ensuite appris de Dieu, lui qui a affirmé que la personne défunte parle en relation avec ce qui l'attend dans sa tombe, mais les humains présents ne peuvent pas entendre cela : "عن أبي سعيد الخدري رضي الله عنه أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "إذا وضعت الجنازة واحتملها الرجال على أعناقهم، فإن كانت صالحة، قالت: "قدموني!"؛ وإن كانت غير صالحة، قالت: "يا ويلها أين يذهبون بها؟" يسمع صوتها كل شيء إلا الإنسان، ولو سمعه صعق" (al-Bukhârî, 1251 etc.).

--- 5) (A Médine,) des Gens du Livre lisaient la Torah en hébreu et la traduisaient en arabe pour les Gens de l'Islam. Le Messager de Dieu - que Dieu le bénisse et le salue - dit alors : "Ne dites pas que ce que les Gens du Livre disent est vrai, et ne dites pas que ce qu'ils disent est faux. Dites : "Nous croyons en Dieu et en ce qui a été descendu vers nous et en ce qui a été descendu vers vous"" : "عن أبي هريرة رضي الله عنه، قال: كان أهل الكتاب يقرءون التوراة بالعبرانية ويفسرونها بالعربية لأهل الإسلام. فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا تصدقوا أهل الكتاب ولا تكذبوهم، وقولوا: "آمنا بالله وما أنزل إلينا" الآية" (al-Bukhârî, 4215).

--- 6) Un hadîth dha'îf : Omar ibn ul-Khattâb (que Dieu l'agrée) ayant apporté devant le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) un écrit qu'il tenait de Gens du Livre de Médine, et s'étant mis à le lire devant le Messager de Dieu, celui-ci en devint mécontent et dit : "Allez-vous être dans la confusion, ô Ibn ul-Khattâb ? Par Celui dans la Main de Qui se trouve mon âme, je vous ai apporté la (Voie), blanche et pure. Ne questionnez au sujet de rien les Gens du Livre ; car il se pourrait qu'ils vous communiquent une information qui est (en soi) vraie, et que vous la réfutiez ; ou (il se pourrait qu'ils vous communiquent une information) qui est (en soi) fausse, et que vous l'approuviez. Si Moïse était vivant, parmi vous, il ne pourrait que me suivre" : "عن مجالد، عن الشعبي، عن جابر بن عبد الله، أن عمر بن الخطاب أتى النبي صلى الله عليه وسلم بكتاب أصابه من بعض أهل الكتب، فقرأه على النبي صلى الله عليه وسلم. فغضب وقال: "أمتهوكون فيها يا ابن الخطاب؟ والذي نفسي بيده لقد جئتكم بها بيضاء نقية. لا تسألوهم عن شيء فيخبروكم بحق فتكذبوا به، أو بباطل فتصدقوا به. والذي نفسي بيده لو أن موسى كان حيا، ما وسعه إلا أن يتبعني" (Ahmad, 15156). "عن مجالد، عن عامر الشعبي، عن جابر بن عبد الله، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا تسألوا أهل الكتاب عن شيء، فإنهم لن يهدوكم، وقد ضلوا. فإنكم إما أن تصدقوا بباطل، أو تكذبوا بحق. فإنه لو كان موسى حيا بين أظهركم، ما حل له إلا أن يتبعني" (Ahmad, 14631, dha'îf à cause de la présence de Mujâlid).
Voici d'autres versions de ce même événement, avec le même maillon faible, Mujâlid : "عن مجالد، عن الشعبي، عن جابر بن عبد الله، عن النبي صلى الله عليه وسلم، حين أتاه عمر فقال: "إنا نسمع أحاديث من يهود تعجبنا، أفترى أن نكتب بعضها؟"، فقال: "أمتهوكون أنتم كما تهوكت اليهود والنصارى؟ لقد جئتكم بها بيضاء نقية. ولو كان موسى حيا ما وسعه إلا اتباعي" (al-Bayhaqî, Shu'ab ul-îmân, 175 ; al-Baghawî, Shar'h us-Sunna, 126) ; "عن مجالد، عن عامر، عن جابر رضي الله عنه أن عمر بن الخطاب رضوان الله عليه أتى رسول الله صلى الله عليه وسلم بنسخة من التوراة، فقال: "يا رسول الله، هذه نسخة من التوراة"، فسكت. فجعل يقرأ، ووجه رسول الله يتغير، فقال أبو بكر رحمة الله عليه: "ثكلتك الثواكل، ما ترى بوجه رسول الله صلى الله عليه وسلم؟" فنظر عمر إلى وجه رسول الله صلى الله عليه وسلم، فقال: "أعوذ بالله من غضب الله وغضب رسوله. رضينا بالله ربا وبالإسلام دينا وبمحمد نبيا". فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "والذي نفس محمد بيده، لو بدا لكم موسى فاتبعتموه وتركتموني، لضللتم عن سواء السبيل. ولو كان حيا وأدرك نبوتي، لاتبعني" (ad-Dârimî, 449).
--- 6') Ici une autre relation du même événement, mais relaté par un autre Compagnon, cependant elle aussi dha'îf à cause de Jâbir al-Ju'fî : "عن جابر، عن الشعبي، عن عبد الله بن ثابت، قال: جاء عمر بن الخطاب إلى النبي صلى الله عليه وسلم، فقال: "يا رسول الله إني مررت بأخ لي من قريظة، فكتب لي جوامع من التوراة؛ ألا أعرضها عليك؟" قال: فتغير وجه رسول الله صلى الله عليه وسلم. قال عبد الله: فقلت له: "ألا ترى ما بوجه رسول الله صلى الله عليه وسلم؟" فقال عمر: "رضينا بالله ربا، وبالإسلام دينا، وبمحمد صلى الله عليه وسلم رسولا"، قال: فسري عن النبي صلى الله عليه وسلم. ثم قال: "والذي نفسي بيده، لو أصبح فيكم موسى ثم اتبعتموه وتركتموني، لضللتم. إنكم حظي من الأمم، وأنا حظكم من النبيين" (Ahmad, 15864).

Al-Bukhârî a fait allusion à ce hadîth 6 en écrivant : "باب: قول النبي صلى الله عليه وسلم: "لا تسألوا أهل الكتاب عن شيء" (Sahîh ul-Bukhârî, Kitâb ul-I'tissâm bi-l-kitâb wa-s-sunna, bâb 25).

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--- 7) Ibn Abbâs (que Dieu l'agrée) a dit : "Comment questionnez-vous les Gens du Livre au sujet de quoi que ce soit, alors que votre Livre - qui a été descendu sur le Messager de Dieu, que Dieu le bénisse et le salue - est plus récent ; que vous le lisez alors qu'il est pur n'ayant pas été mélangé ; et que (Dieu) vous a dit que des Gens du Livre ont modifié des paroles de Dieu et ont écrit des choses de leur main et ont dit : "Cela provient de Dieu" afin de se procurer en échange un petit prix ? Ce qui vous est venu de connaissance ne vous empêche-t-il pas de les questionner ? Non, par Dieu, nous n'avons vu aucun homme d'entre eux vous questionner au sujet de ce qui a été descendu vers vous !" : "عن عبيد الله بن عبد الله، أن ابن عباس رضي الله عنهما، قال: "كيف تسألون أهل الكتاب عن شيء، وكتابكم الذي أنزل على رسول الله صلى الله عليه وسلم أحدث، تقرءونه محضا لم يشب، وقد حدثكم أن أهل الكتاب بدلوا كتاب الله وغيروه وكتبوا بأيديهم الكتاب وقالوا: "هو من عند الله" ليشتروا به ثمنا قليلا؟ ألا ينهاكم ما جاءكم من العلم عن مسألتهم؟ لا والله ما رأينا منهم رجلا يسألكم عن الذي أنزل عليكم" (al-Bukhârî, 6929).

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ِQue faire ?

En fait, les données que les Ecritures religieuses des Gens du Livre contiennent peuvent être rangées en 2 catégories (cf. Fat'h ul-bârî 13/408) :
A) les paroles présentées comme celles de Dieu ou de tel prophète antérieur ; les croyances ('aqâ'ïd) à adopter, les normes (ahkâm, sing. hukm) à suivre, ainsi que les rappels spirituels ou liés à la brièveté de la vie terrestre, etc. (riqâq) ;
B) les récits historiques (qassas), les descriptions et noms de lieux géographiques, les généalogies de personnages du passé, et autres données de ce genre.

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A) Pour ce qui est des croyances – aqâ'ïd –, des règles – ahkâm (obligations, interdictions, licite et illicite) –, ainsi que des rappels spirituels riqâq  :

Le musulman ne prend ses croyances, ses normes et ses rappels que de ses sources (Coran et Sunna), et pas des sources juives ou chrétiennes.

Ce que les sources juives ou chrétiennes disent, cela constitue :
--- A.a) soit des rappels et de la spiritualité (ar-riqâq) : ce que nos sources disent nous suffit : nul besoin d'aller chercher des rappels spirituels ailleurs ;
--- A.b) soit des croyances (al-'aqâ'ïd) ou des normes (al-ahkâm), mais consiste en la même chose que ce que disent nos sources (l'interdiction de manger la bête à sang chaud morte étouffée) : nos sources nous suffisent : nul besoin d'aller nous référer à d'autres sources ;
--- A.c) soit des croyances ou des normes, et est différent de ce que disent nos sources ; et même chez eux, cela est une innovation par rapport à ce que leur prophète a réellement dit et enseigné (c'est le cas par exemple de la croyance en la Trinité) ; dans ce cas notre croyance nous suffit ;
--- A.d) soit une croyance ('aqîda) - qui relève du Ghayb - par rapport à quoi nos sources ne disent rien : nous ne pouvons pas dire que cela est vrai, ni que cela est faux ; nous n'y adhérons tout simplement pas ;
--- A.e) soit une norme (hukm) qui est différente de ce que disent nos sources ; nos sources relatent cela en ce qui les concerne (c'est le cas du caractère autorisé - mashrû' - de faire le jeûne de la parole ; du caractère illicite de la viande de dromadaire ; du caractère interdit de travailler le sabbat), et indiquent que cela a été abrogé en ce qui nous concerne ; dans ce cas la norme présente dans nos sources nous suffit ;
--- A.f) soit une norme qui peut leur avoir été prescrite (nos sources n'en disent rien) ; mais cette norme n'est pas prescrite en ce qui nous concerne ; nous ne pouvons pas dire que cela leur avait bel et bien été prescrit, ni que cela ne leur avait pas été prescrit (et qu'il y a eu alors une erreur dans la relation) ;
--- A.g) soit la relation d'un événement en rapport non pas avec des humains mais avec Dieu, mais nos sources n'en disent rien : cela relève simplement du possible. Ainsi, en combien de fois Dieu appela-t-Il Moïse à se rendre sur le Mont du Sinaï ? Nous ne pouvons pas affirmer que Dieu avait bien dit ainsi / que Moïse avait bien dit ainsi, ni que cela n'a pas eu lieu ainsi (et qu'il y a eu alors une erreur dans la relation) ; par contre, cela, nous pouvons le relater d'eux, en citant la source, et ce en vertu du hadîth 3.

En un mot : Nous musulmans prenons nos croyances et nos normes de nos sources (Coran et Sunna) seulement, et pas des sources juives ni chrétiennes.

Le hadîth 4 parle d'une croyance qu'un juif de Médine avait exprimée devant le Prophète, mais au sujet de laquelle le Prophète n'avait - à ce moment-là - reçu aucune révélation de la part de Dieu (soit le cas A.d) : "عن الزهري، أخبرني ابن أبي نملة الأنصاري، عن أبيه، أنه بينما هو جالس عند رسول الله صلى الله عليه وسلم وعنده رجل من اليهود، مر بجنازة، فقال: "يا محمد هل تتكلم هذه الجنازة؟"، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "الله أعلم". فقال اليهودي: "إنها تتكلم". فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ما حدثكم أهل الكتاب فلا تصدقوهم، ولا تكذبوهم، وقولوا: "آمنا بالله ورسله"، فإن كان باطلا لم تصدقوه، وإن كان حقا لم تكذبوه" : "Ce que les Fils d'Israël vous disent, ne dites pas que cela est vrai, et ne dites pas que cela est faux. Dites (simplement) : "Nous croyons en Dieu et en ses Prophètes" ; si cela est faux, vous ne l'aurez pas confirmé ; et si cela est vrai, vous ne l'aurez pas infirmé" (Abû Dâoûd, 3644)

Par ailleurs, j'ai tendance à penser (والله أعلم) que le hadîth 5 - qui enseigne de ne faire, par rapport à ce que les Gens du Livre relatent être de la Torah, ni leur Tasdîq ni leur Tak'dhîb - concerne le cas A.f (ce qui est présenté, au sein de la Torah, comme étant une prescription d'origine divine) et le cas A.g (ce qui est présenté, au sein de la Torah, comme ayant été un Fait ou un Dit de Dieu, ou un fait ou une parole de Moïse). Et ne concerne pas le cas B.c (ce qui est présenté, au sein de la Torah, comme un simple compte-rendu historique et/ou géographique : cela est pour sa part comparable à des chroniques non religieuses : on peut citer ce que celles-ci relatent, tout en gardant à l'esprit qu'il demeure une possibilité d'erreur dans la relation).
Pourquoi est-ce que je pense cela ? Parce que à la fin de ce hadîth 5, il est enseigné de dire  simplement ce qu'il en est au niveau global : "Nous croyons en (...) ce qui a été descendu vers vous" : ce dont il est question avant cela, c'est donc ce que ces personnes présentent comme étant des Paroles de Dieu (et, par extension, comme étant des paroles de Moïse).

Proposition de commentaire de ce hadîth 5 :
"
لا تصدقوا أهل الكتاب ولا تكذبوهم
" أي فيما ادّعوا أنه جاء من عند الله، أو أنه قاله الله لفلان، أو أنه قاله موسى أو عيسى أو نبي آخر بعث إليهم - ولم يَرِدْ في كتبنا لا وفاؤه ولا خلافه -، "وقولوا: "آمنا بالله وما أنزل إلينا"".

"قوله: "لا تصدقوا أهل الكتاب ولا تكذبوهم" أي إذا كان ما يخبرونكم به محتملا، لئلا يكون في نفس الأمر صدقا فتكذبوه، أو كذبا فتصدقوه فتقعوا في الحرج. ولم يُرِد النهي عن تكذيبهم فيما ورد بخلافه؛ ولا عن تصديقهم فيما ورد شرعنا بوفائه. نبه على ذلك الشافعي رحمه الله" (Fat'h ul-bârî, 8/214).

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B) Restent les récits  qassas – : les données historiques, géographiques ou généalogiques ne figurant que dans des ouvrages religieux des Gens du Livre :

Les données de cette seconde catégorie B peuvent pour leur part être classées en 3 sous-catégories (cf. Fat'h ul-bârî 8/214 ; Al-Fissal 1/241) :

--- B.a) celles qui sont les mêmes que celles que mentionnent le Coran et / ou la Sunna (Noé vécut / exerça sa prédication "pendant 950 ans") ;

--- B.b) celles qui contredisent de façon formelle ce que mentionnent le Coran et / ou la Sunna (Salomon commit du shirk : 1Rois 11/4-8 ; cela est réfuté explicitement par Coran 2/102 : "وَمَا كَفَرَ سُلَيْمَانُ وَلَكِنَّ الشَّيْاطِينَ كَفَرُواْ") (Ce fut Aaron qui fit le veau d'or : Exode - cela afin de gagner du temps, disent des commentateurs juifs - ; tandis que le Coran dit que ce fut le Sâmirî qui fit le veau d'or) (Les 70 Anciens montés avec Moïse sur le Mont Sinaï contemplèrent Dieu : Exode 24/10-11 ; alors que le Coran dit que personne ne vit Dieu, pas même Moïse) (la Torah dit que Moïse demeura 40 ans à Madian ; alors que le Coran dit qu'il y demeura le délai fixé, soit 8 ou 10 ans) ;

--- B.c) enfin celles que le Coran et / ou la Sunna n'approuvent ni ne contredisent.

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--- Les données du type B.a, on peut bien entendu les citer : elles sont les mêmes dans le Coran ou la Sunna.

--- Les données du type B.b, on considère qu'elles sont erronées : il y a eu erreur dans la relation.

--- C'est seulement au sujet des données du type B.c que la question se pose...

Et si cette question se pose, c'est à cause de l'apparente contradiction apparaissant entre le hadîth 6 et le athar 7 (qui disent de ne pas questionner les Gens du Livre, voire de ne pas se référer à leurs Ecritures) d'une part, et d'autre part le hadîth 3 (qui dit : "Et relatez des Fils d'Israël, il n'y a pas de mal à cela") et le verset 2 avec sa circonstance de révélation (qui montrent que le prophète Muhammad - sur lui soit la paix - a posé une question à des Gens du Livre en relation avec le contenu de leurs Ecritures).

Voici des éléments de réponse...

----- Pour ce qui est de mentionner ce genre de détails (B.c), les reprenant tels quels (تحديث مثل هذه التفصيلات عن أهل الكتاب) :

Cela est autorisé, en vertu du hadîth 3 : "Et relatez des Fils d'Israël, il n'y a pas de mal (à cela)" : "وحدثوا عن بني إسرائيل ولا حرج" (al-Bukhârî, 3274).
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Toutefois, il faut garder à l'esprit que ces propos ne sont pas
qat'iyy uth-thubût, et que, plus encore, ils sont parfois établis par une chaîne de narration interrompue ou incomplète : leur degré dans la sihha est donc moindre que celui des hadîths sahîh qui sont âhâd.
Ils ne sont en fait établis qu'au même niveau que les chroniques et les dits de la
Sîra Nabawiyya étant relatés sans aucune chaîne de narration.
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C'est bien pourquoi des erreurs existent dans leurs narrations : c'est ce que Mu'âwiya (que Dieu l'agrée) disait des propos que lui et les autres entendaient Ka'b al-Ahbâr relater : "وقال أبو اليمان، أخبرنا شعيب، عن الزهري، أخبرني حميد بن عبد الرحمن، سمع معاويةَ يحدث رهطا من قريش بالمدينة، وذكر كعب الأحبار، فقال: "إن كان من أصدق هؤلاء المحدثين* الذين يحدثون عن أهل الكتاب؛ وإن كنا مع ذلك لنبلو عليه الكذب**" (
Sahîh ul-Bukhârî) (* أي الذين كانوا من أهل الكتاب ثم أسلموا، أمثال كعب الأحبار، فكانوا يحدّثون عن أهل الكتاب) (** أي الغلط).
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"وقيل: المراد جواز التحدث عنهم بأي صورة وقعت من انقطاع أو بلاغ، لتعذر الاتصال في التحدث عنهم؛ بخلاف الأحكام الإسلامية، فإن الأصل في التحدث بها الاتصال، ولا يتعذر ذلك لقرب العهد. وقال الشافعي: "من المعلوم أن النبي صلى الله عليه وسلم لا يجيز التحدث بالكذب، فالمعنى: "حدثوا عن بني إسرائيل بما لا تعلمون كذبه؛ وأما ما تجوزونه فلا حرج عليكم في التحدث به عنهم". وهو نظير قوله: "إذا حدثكم أهل الكتاب فلا تصدقوهم ولا تكذبوهم"؛ ولم يُرِد الإذن ولا المنع من التحدث بما يقطع بصدقه" (
Fat'h ul-bârî, 6/609).
"ليس في الحديث إباحة الكذب على بني إسرائيل، بل معناه الرخصة في الحديث عنهم بلا إسناد، لأنه أمر قد تعذر في الإخبار عنهم، لطول المدة ووقوع الفترة. وفيه إيجاب التحرز عن الكذب على الرسول صلى الله عليه وسلم بأن لا يحدث عنه إلا بما يصح بنقل الإسناد والتثبت فيه" (
Shar'h ut-Tîbî 'alâ Mishkât il-massâbîh).

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----- Pour ce qui est de questionner des Gens du Livre au sujet de telles données (B.c) (en rappelant ici que procéder à des recherches dans leurs ouvrages, cela est comme les questionner) :

Voici sur le sujet 3 réponses (les 2 premières sont complètement différentes de la 3ème) ; personnellement, j'adhère à la 3ème. (Il existe une sorte de 4ème réponse, qui sera citée plus bas, qui concerne non plus seulement le fait de les questionner, mais aussi de prendre d'eux : ce qui y est dit est également important.)

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Réponse de Ibn Taymiyya) Passer un temps conséquent à questionner - ou à débattre avec - des Gens du Livre au sujet des points qui sont secondaires et ne sont pas dits explicitement dans le Coran ou la Sunna, à l'instar du nombre exact des Gens de la Caverne : il est mieux de s'en abstenir. Cependant, à condition que cela soit fait sans grande insistance, relater leurs avis sur le sujet est autorisé (mubâh) ; le mieux étant de se contenter de dire : "Dieu est plus sachant à ce sujet". Par ailleurs, même au sujet de tels points (B.c), il ne faut pas dire que ce qu'ils disent est vrai, ni que cela est faux : "ولهذا غالب ما يرويه إسماعيل بن عبد الرحمن السدي الكبير في تفسيره عن هذين الرجلين: ابن مسعود وابن عباس. ولكن في بعض الأحيان ينقل عنهم ما يحكونه من أقاويل أهل الكتاب التي أباحها رسول الله صلى الله عليه وسلم حيث قال: "بلغوا عني ولو آية؛ وحدثوا عن بني إسرائيل ولا حرج؛ ومن كذب علي متعمدا فليتبوأ مقعده من النار" رواه البخاري عن عبد الله بن عمرو؛ ولهذا كان عبد الله بن عمرو قد أصاب يوم اليرموك زاملتين من كتب أهل الكتاب فكان يحدث منهما بما فهمه من هذا الحديث من الإذن في ذلك. ولكن هذه الأحاديث الإسرائيلية تذكر للاستشهاد لا للاعتقاد؛ فإنها على ثلاثة أقسام: أحدها: ما علمنا صحته مما بأيدينا مما يشهد له بالصدق، فذاك صحيح؛ والثاني: ما علمنا كذبه بما عندنا مما يخالفه؛ والثالث: ما هو مسكوت عنه لا من هذا القبيل ولا من هذا القبيل، فلا نؤمن به ولا نكذبه، وتجوز حكايته لما تقدم. وغالب ذلك مما لا فائدة فيه تعود إلى أمر ديني. ولهذا يختلف علماء أهل الكتاب في مثل هذا كثيرا، ويأتي عن المفسرين خلاف بسبب ذلك، كما يذكرون في مثل هذا أسماء أصحاب الكهف ولون كلبهم وعدتهم وعصا موسى من أي الشجر كانت وأسماء الطيور التي أحياها الله لإبراهيم وتعيين البعض الذي ضرب به القتيل من البقرة ونوع الشجرة التي كلم الله منها موسى، إلى غير ذلك مما أبهمه الله في القرآن مما لا فائدة في تعيينه تعود على المكلفين في دنياهم ولا دينهم. ولكن نقل الخلاف عنهم في ذلك جائز كما قال تعالى: {سيقولون ثلاثة رابعهم كلبهم ويقولون خمسة سادسهم كلبهم رجما بالغيب ويقولون سبعة وثامنهم كلبهم قل ربي أعلم بعدتهم ما يعلمهم إلا قليل فلا تمار فيهم إلا مراء ظاهرا ولا تستفت فيهم منهم أحدا}. فقد اشتملت هذه الآية الكريمة على الأدب في هذا المقام وتعليم ما ينبغي في مثل هذا: فإنه تعالى أخبر عنهم بثلاثة أقوال، ضعف القولين الأولين، وسكت عن الثالث، فدل على صحته، إذ لو كان باطلا لرده كما ردهما؛ ثم أرشد إلى أن الاطلاع على عدتهم لا طائل تحته، فيقال في مثل هذا: {قل ربي أعلم بعدتهم} فإنه ما يعلم بذلك إلا قليل من الناس ممن أطلعه الله عليه؛ فلهذا قال: {فلا تمار فيهم إلا مراء ظاهرا" (MF 13/365-367 ; Tafsîr Ibn Kathîr, al-Muqaddima). "ونظير هذا قول النبي صلى الله عليه وسلم في الحديث الذي رواه البخاري عن عبد الله بن عمرو: "بلغوا عني ولو آية؛ وحدثوا عن بني إسرائيل ولا حرج؛ ومن كذب علي متعمدا فليتبوأ مقعده من النار"، مع قوله صلى الله عليه وسلم في الحديث الصحيح: "إذا حدثكم أهل الكتاب فلا تصدقوهم ولا تكذبوهمفإنه رخص في الحديث عنهم، ومع هذا نهى عن تصديقهم وتكذيبهم. فلو لم يكن في التحديث المطلق عنهم فائدة، لما رخص فيه وأمر به؛ ولو جاز تصديقهم بمجرد الإخبار، لما نهى عن تصديقهم؛ فالنفوس تنتفع بما تظن صدقه في مواضع. فإذا تضمنت أحاديث الفضائل الضعيفة تقديرا وتحديدا مثل صلاة في وقت معين بقراءة معينة أو على صفة معينة، لم يجز ذلك، لأن استحباب هذا الوصف المعين لم يثبت بدليل شرعي. بخلاف ما لو روي فيه "من دخل السوق فقال: "لا إله إلا الله"، كان له كذا وكذا" فإن ذكر الله في السوق مستحب لما فيه من ذكر الله بين الغافلين كما جاء في الحديث المعروف: "ذاكر الله في الغافلين كالشجرة الخضراء بين الشجر اليابس" (MF 18/67).

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Réponse de - peut-être - Ibn Abbâs) Relater des Gens du Livre ce que, d'eux-mêmes, ils nous racontent (B.c), cela est autorisé, et ce sans dire que cela est vrai ni sans dire que cela est faux. Par contre, les questionner sur le sujet est fortement déconseillé : "قوله: "لا تصدقوا أهل الكتاب ولا تكذبوهم": هذا لا يعارض حديث الترجمة، فإنه نهي عن السؤال، وهذا نهي عن التصديق والتكذيب؛ فيحمل الثاني على ما إذا بدأهم أهل الكتاب بالخبر" (FB 13/409).
Si je me demande si telle n'est pas la position de Ibn Abbâs, c'est parce que :
--- d'un côté il a dit
le propos cité au début, en 7, dans lequel il reproche à des musulmans d'aller questionner des Gens du Livre au sujet des données de leurs Ecritures religieuses (al-Bukhârî, 6929) ;
--- alors même que de l'autre côté il cite parfois des récits isrâ'ïliyyât : il les tenait probablement de Ka'b al-ahbâr, un érudit anciennement juif s'étant converti à l'islam, ou autre que lui : "والحديث - والله أعلم - إنما فيه مرفوع أماكن صرح بها ابن عباس عن النبي صلى الله عليه وسلم" (Tafsîr Ibn Kathîr 1/156), "وهذا الحديث من كلام ابن عباس وموشح برفع بعضه؛ وفي بعضه غرابة وكأنه مما تلقاه ابن عباس عن الإسرائيليات" (Al-Bidâya wa-n-Nihâya, 1/191), "وكأن بعض هذا السياق متلقى من الإسرائيليات ومطرز بشئ من المرفوعات" (Al-Bidâya wa-n-Nihâya, 1/191). "وهو موقوف من كلام ابن عباس، وليس فيه مرفوع إلا قليل منه. وكأنه تلقاه ابن عباس رضي الله عنه مما أبيح نقله من الإسرائيليات عن كعب الأحبار أو غيره، والله أعلم. وسمعت شيخنا الحافظ أبا الحجاج المزي يقول ذلك أيضا" (Tafsîr Ibn Kathîr, sourate Tâ-hâ). "حديث "الأرضون سبع في كل أرض نبي كنبيكم": يروى عن ابن عباس. قال ابن كثير بعد عزوه لابن جرير: وهو محمول، إن صح نقله - أي عن ابن عباس رضي الله عنهما -، أنه أخذه من الإسرائيليات. وذلك وأمثاله إذا لم يصح سنده إلى المعصوم فهو مردود على قائله" (Al-Asrâr ul-marfû'a fi-l-akhbâr il-mawdhû'a, 'Alî al-qârî, hadîth n° 38). Ibn Taymiyya écrit : "ولهذا غالب ما يرويه إسماعيل بن عبد الرحمن السدي الكبير في تفسيره عن هذين الرجلين: ابن مسعود وابن عباس. ولكن في بعض الأحيان ينقل عنهم ما يحكونه من أقاويل أهل الكتاب التي أباحها رسول الله صلى الله عليه وسلم حيث قال: "بلغوا عني ولو آية وحدثوا عن بني إسرائيل ولا حرج ومن كذب علي متعمدا فليتبوأ مقعده من النار" رواه البخاري عن عبد الله بن عمرو؛ ولهذا كان عبد الله بن عمرو قد أصاب يوم اليرموك زاملتين من كتب أهل الكتاب؛ فكان يحدث منهما بما فهمه من هذا الحديث من الإذن في ذلك" (MF 13/364-366).

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Réponse de al-Muhallab et de at-Tîbî) L'interdiction concerne en fait le fait de questionner des Gens du Livre au sujet de normes (A) qui ne sont pas mentionnées dans nos livres, et ce afin de nous inspirer de ce qu'ils ont comme normes ; or le nazar et le istidlâl à partir de nos sources - Coran et Sunna - nous suffisent ! Par contre, on peut les questionner au sujet du détail - les points secondaires - des histoires (B.c) qui ne figurent que de façon allusive dans le Coran ou la Sunna : "قال ابن بطال عن المهلب: هذا النهي إنما هو في سؤالهم عما لا نص فيه، لأن شرعنا مكتف بنفسه؛ فإذا لم يوجد فيه نص، ففي النظر والاستدلال غنى عن سؤالهم. ولا يدخل في النهي سؤالهم عن الأخبار المصدقة لشرعنا والأخبار عن الأمم السالفة. وأما قوله تعالى {فاسأل الذين يقرؤون الكتاب من قبلك} فالمراد به من آمن منهم، والنهي إنما هو عن سؤال من لم يؤمن منهم؛ ويحتمل أن يكون الأمر يختص بما يتعلق بالتوحيد والرسالة المحمدية وما أشبه ذلك، والنهي عما سوى ذلك" (al-Muhallab : FB 13/408). "رخص صلى الله عليه وسلم التحدث عن بني إسرائيل وإن لم يعلموا صحته بالإسناد والراوي لبعد الزمان بينهم. فإن قيل: قد ورد النهي عن الاشتغال بما جاء عنهم وقيل فيه: "أمتهوكون أنتم؟"، ورخص هنا؛ فكيف التوفيق؟ قلنا: المراد بالتحديث هنا بقصصهم من قتلهم أنفسهم لتوبتهم من عبادة العجل وتفصيل القصص المذكورة في القرآن، ونحو ذلك، لأن في ذلك عبرة وموعظة لأولي الألباب. وأما النهي، فوارد على كتاب التوراة وما يتعلق بالعمل من الأحكام، لأن جميع الشرائع والأديان والكتب منسوخة بشريعة نبينا صلى الله عليه وسلم" (Sharh it-Tîbî 'alâ mishkât il-massâbîh).

Quant au verset 1, quand il y est dit de ne pas questionner les Gens du Livre, il y est bien précisé : "au sujet du (nombre de) ces (Gens de la Caverne)". Or cela est dû au fait que, dans le Coran, la vérité a déjà été exposée de façon allusive : les Gens de la Caverne étaient au nombre de 7 (avec, un plus, leur chien) ; pourquoi donc questionner encore les chrétiens sur ce point, eux qui par ailleurs divergent sur le sujet ? On ne doit pas les questionner au sujet de points - qu'ils soient essentiels ou secondaires - au sujet desquels Dieu ou Son Messager ont déjà exposé la vérité.
Bien sûr, si l'objectif, en les questionnant au sujet de ce genre de choses, est seulement de prendre connaissance de la différence entre ce que dit le Coran et ce qui dit la Torah ou l'Evangile - afin d'exposer cette différence -, alors les questionner sur le sujet ne pose bien évidemment aucun problème.
Mais si l'objectif est autre, alors : soit cela n'avance à rien, soit cela exprime un manque de confiance quant à ce que nos sources disent.
Sans compter que, la détermination de leur nombre exact constituant un point secondaire n'étant pas exposé explicitement dans le Coran, il ne faut pas oublier que l'essentiel est ailleurs ; or il faut accorder à chaque chose l'attention, le temps et l'énergie qui conviennent à son degré d'importance ! C'est pourquoi, après avoir fait subtilement allusion au fait que les Gens de la Caverne étaient bien sept, Dieu dit : "قُل رَّبِّي أَعْلَمُ بِعِدَّتِهِم مَّا يَعْلَمُهُمْ إِلَّا قَلِيلٌ فَلَا تُمَارِ فِيهِمْ إِلَّا مِرَاء ظَاهِرًا وَلَا تَسْتَفْتِ فِيهِم مِّنْهُمْ أَحَدًا" : "Dis : "Mon Seigneur connaît mieux leur nombre. Il n'en est que peu qui le savent". Ne discute donc à leur sujet que d'une discussion Zâhir, et ne questionne aucun d'entre les (Gens du Livre) au sujet des (Gens de la Caverne : combien étaient-ils)" (Coran 18/22)

Dans le Coran, le même rappel - d'après l'un des commentaires en existant - a été fait pour la détermination de la Qib'la également, laquelle est chose pourtant beaucoup plus accentuée que la détermination du nombre des Gens de la Caverne ! Bien que condition pour la validité de la prière rituelle, le fait de se tourner dans la direction de la Qib'la n'est toutefois pas l'essentiel : "وَلِكُلٍّ وِجْهَةٌ هُوَ مُوَلّىهَا فَاسْتَبِقُواْ الْخَيْرَاتِ أَيْنَ مَا تَكُونُواْ يَأْتِ بِكُمُ اللّهُ جَمِيعًا إِنَّ اللّهَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ" : "Et à chaque (communauté de Messager) (a été assignée) une direction que (cette communauté) prend / qu'on lui fait prendre***. Aussi, précipitez-vous vers les excellentes actions. Où que vous soyez, Dieu vous fera venir tous. Dieu est Capable de toute chose" (Coran 2/148 ; *** qirâ'ah de Ibn 'Âmir). Quand, dans la seconde partie de ce verset 2/148 il est dit qu'il faut se précipiter vers les excellentes actions, cela rejoint l'un des commentaires de cet autre verset : "لَّيْسَ الْبِرَّ أَن تُوَلُّواْ وُجُوهَكُمْ قِبَلَ الْمَشْرِقِ وَالْمَغْرِبِ وَلَكِنَّ الْبِرَّ مَنْ آمَنَ بِاللّهِ وَالْيَوْمِ الآخِرِ وَالْمَلآئِكَةِ وَالْكِتَابِ وَالنَّبِيِّينَ وَآتَى الْمَالَ عَلَى حُبِّهِ ذَوِي الْقُرْبَى وَالْيَتَامَى وَالْمَسَاكِينَ وَابْنَ السَّبِيلِ وَالسَّآئِلِينَ وَفِي الرِّقَابِ وَأَقَامَ الصَّلاةَ وَآتَى الزَّكَاةَ وَالْمُوفُونَ بِعَهْدِهِمْ إِذَا عَاهَدُواْ وَالصَّابِرِينَ فِي الْبَأْسَاء والضَّرَّاء وَحِينَ الْبَأْسِ أُولَئِكَ الَّذِينَ صَدَقُوا وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُتَّقُونَ" (Coran 2/117) : la phrase "La piété ne consiste pas en le fait de tourner vos visages vers l'Orient ou l'Occident, mais la piété est (le fait de) qui croit en Dieu, en le Jour Dernier, (...)" peut signifier que se tourner vers la Qib'la instituée par Dieu, cela ne constitue pas toute la piété (ليس كل البر، وإن كان من البر) : il faut encore bien d'autres actions, de croyances, de cœur et de membres externes. "وقال بعضهم: بل المراد مخاطبة المؤمنين، لمّا ظنوا أنهم قد نالوا البغية بالتوجه إلى الكعبة من حيث كانوا يحبّون ذلك؛ فخوطبوا بهذا الكلام" (Tafsîr ur-Râzî) ; "وقال بعضهم: بل هو خطاب للكل، لأن عند نسخ القبلة وتحويلها، حصل من المؤمنين الإغتباط بهذه القبلة، وحصل منهم التشدد في تلك القبلة، حتى ظنوا أنه الغرض الأكبر في الدين؛ فبعثهم الله تعالى بهذا الخطاب على استيفاء جميع العبادات والطاعات، وبين أن البر ليس بأن تولوا وجوهكم شرقا وغربا، وإنما البر كيت وكيت. وهذا أشبه بالظاهر، إذ لا تخصيص فيه؛ فكأنه تعالى قال: "ليس البر المطلوب هو أمر القبلة، بل البر المطلوب هذه الخصال التي عدها" (Ibid.). "ولما كان استقبال القبلة شرطا إنما أريد به تكميل الصلاة - وليس شرطا لا يتأتى أصل فائدة الصلاة إلا به -، تلا رسولُ الله (صلى الله عليه وسلم) فيمن تحرى في ليلة مظلمة وصلى لغير القبلة قولَه تعالى: {فأينما تولوا فثم وجه الله}" (Hujjat ullâh il-bâligha, 1/552).

La lecture du verset 2, compris à la lumière de la circonstance de révélation relatée par Ibn Abbâs, nous montre d'ailleurs que le Prophète a posé, à des Gens du Livre habitant Médine, une question relative à quelque chose de leurs Ecritures religieuses.

Par contre, les points complètement superflus, il est fortement déconseillé de questionner à leur sujet : "De quelle race / couleur était le chien des Gens de la Caverne ?".

Quant au hadîth 6 (dha'îf) avec Omar ibn ul-Khattâb, où on voit le Prophète (que Dieu le rapproche de Lui et le salue) n'être pas content de ce que Omar ibn ul-Khattâb (que Dieu l'agrée) a fait en la matière, cela est dû au fait que Omar ibn ul-Khattâb a dit trouver intéressant, au niveau spirituel ou moral, ce qu'il avait entendu de certains juifs ; le Prophète lui dit donc que tout ce dont il avait besoin en matière religieuse, il l'avait déjà de par le Coran et la Sunna : "عن مجالد، عن الشعبي، عن جابر بن عبد الله، عن النبي صلى الله عليه وسلم، حين أتاه عمر فقال: "إنا نسمع أحاديث من يهود تعجبنا، أفترى أن نكتب بعضها؟"، فقال: "أمتهوكون أنتم كما تهوكت اليهود والنصارى؟ لقد جئتكم بها بيضاء نقية. ولو كان موسى حيا ما وسعه إلا اتباعي" (al-Bayhaqî, Shu'ab ul-îmân, 175 ; al-Baghawî, Shar'h us-Sunna, 126). Dans d'autres versions, il est dit que Omar (que Dieu l'agrée) en avait obtenu un écrit, et qu'il s'était mis à lire celui-ci devant le Prophète (sur lui soit la paix) (voir plus haut).
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J'adhère à cette 3ème réponse.

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Il faut également garder à l'esprit que, d'après une réponse relatée par Ibn Hajar, et qui concerne non pas seulement le fait de questionner les Gens du Livre, mais même de relater des propos qui nous parviennent d'eux, l'interdiction concerne le fait de les questionner ou de les citer – et procéder à des recherches dans leurs livres est tout comme les questionner – alors qu'on n'est pas encore suffisamment versé dans les croyances et les normes de notre religion, telles qu'enseignées dans le Coran et la Sunna (comprises dans le cadre du Ijmâ') : cela car, étant dans cet état, on court le risque de dévier, voire d'abandonner complètement nos croyances et nos normes. "قوله "وحدثوا عن بني إسرائيل ولا حرج" أي لا ضيق عليكم في الحديث عنهم؛ لأنه كان تقدم منه صلى الله عليه وسلم الزجر عن الأخذ عنهم والنظر في كتبهم، ثم حصل التوسع في ذلك. وكأن النهي وقع قبل استقرار الأحكام الإسلامية والقواعد الدينية خشية الفتنة، ثم لما زال المحذور وقع الإذن في ذلك لما في سماع الأخبار التي كانت في زمانهم من الاعتبار" (Fat'h ul-bârî, 6/609).
Il y a eu en fait, ici : Nas' (et pas Naskh).

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Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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