A lire au préalable :
Ce précédent article traitait de la question de se recouvrir la 'awra devant autrui (العورة بالنسبة لنظر الناس).
Le présent article désire traiter la question de savoir si se recouvrir la 'awra quand on est seul, sans humain pouvant nous voir, cela est également nécessaire, ou pas (العورة بالنسبة لله وللملائكة)...
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– 1) Quand on est seul mais qu'on veut effectuer la prière rituelle, salât (العورة في الصلاة ولو كان المصلى خاليًا وفي بيت مظلم) :
Il est alors impératif de se recouvrir la 'awra.
Bien que Dieu nous voit tout le temps, et qu'Il voit ce qui est découvert comme ce qui est recouvert, et même ce qui est dissimulé ("لَا يَعْزُبُ عَنْهُ مِثْقَالُ ذَرَّةٍ فِي السَّمَاوَاتِ وَلَا فِي الْأَرْضِ" : Coran 34/3), le moment où on se trouve en salât est un moment de discussion particulière avec Lui ("إن أحدكم إذا قام في صلاته فإنه يناجي ربه" : al-Bukhârî, 397, Muslim, 551), pendant lequel on se présente devant Dieu, puisque Dieu est face à notre visage ("فإن الله قبل وجهه إذا صلى" : al-Bukhârî, 398, Muslim, 557).
C'est pourquoi, de notre point de vue d'humain, on doit alors se présenter avec respect devant Dieu : on doit alors (entre autres conditions) avoir la 'awra recouverte - et ce par des vêtements qui sont rituellement purs (tâhira) -, cela même si on effectue cette prière rituelle tout seul, dans un lieu isolé, et même dans une pièce totalement obscure.
"وشمل ما إذا كان بحضرته أحد أو لم يكن، حتى لو صلى في بيت مظلم عريانا وله ثوب طاهر لا يجوز إجماعا. لأن الستر مشتمل على حق الله؛ وحق العباد وإن كان مراعى في الجملة بسبب استتاره عنهم فحق الله تعالى ليس كذلك. فإن قيل: الستر لا يحجب عن الله تعالى، لأنه سبحانه يرى المستور كما يرى المكشوف! أجيب بأنه يرى المكشوف تاركا للأدب والمستور متأدبا، وهذا الأدب واجب مراعاته عند القدرة عليه" (Al-Bah'r ur-râïq).
La 'awra qu'il est obligatoire de recouvrir pendant la prière rituelle est :
--- la partie comprise entre les genoux et le nombril pour l'homme ;
--- tout le corps sauf le visage et les mains pour la femme (d'après l'école hanafite, les pieds aussi peuvent être laissés découverts).
Il est même déconseillé de se tenir alors devant Dieu vêtu de vêtements recouvrant certes le minimum obligatoire (la 'awra), mais qui ne sont pas considérés comme une "tenue présentable" quand on se présente devant un être important.
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– 2) Quand on est hors cas de prière rituelle (العورة خارج الصلاة إذا كان الرجل خاليًا) :
–--- 2.1) Et qu'il n'y a alors aucun besoin, ou aucun besoin reconnu (nous y reviendrons plus bas), à se découvrir la 'awra :
Pour ce cas les ulémas ont divergé quant au caractère de laisser alors sa 'awra découverte :
--- Avis I) certains ulémas considèrent le fait de la découvrir : interdit (et donc le fait de se la recouvrir alors : obligatoire) ;
--- Avis II) d'autres : légèrement déconseillé, mak'rûh tanzîhî (et donc le fait de se la recouvrir : recommandé).
An-Nawawî écrit : "وأما كشف الرجل عورته في حال الخلوة بحيث لا يراه آدمي: فإن كان لحاجة جاز؛ وإن كان لغير حاجة ففيه خلاف العلماء في كراهته وتحريمه، والأصح عندنا أنه حرام" (Shar'h Muslim, 4/32).
Ibn Nujaym aussi a évoqué cette divergence d'avis : "واعلم أن ستر العورة خارج الصلاة بحضرة الناس واجب إجماعا، إلا في مواضع؛ وفي الخلوة فيه خلاف، والصحيح الوجوب إذا لم يكن الانكشاف لغرض صحيح؛ كذا في شرح المنية" (Al-Bah'r ur-Râ'ïq).
Cela est motivé par le fait d'exprimer son respect vis-à-vis de Dieu (même s'Il voit tout : ce qui est découvert, comme ce qui est recouvert) : "وفائدة الستر في الخلوة - مع أن الله تعالى لا يحجبه شيء فيرى المستور كما يرى المكشوف - أنه يرى الأول متأدبا والثاني تاركا للأدب" (Nihâyat ul-muhtâj).
Ce principe motivant est donc présent ici en 2.1 comme cela l'était en 1 (lors de la salât). Simplement, il était plus accentué en 1, et c'est pourquoi, là-bas (en 1), ne pas prendre cela en considération invalide la salât, tandis qu'ici en 2.1, certains ulémas sont d'avis que ne pas tenir compte de cela est seulement "légèrement déconseillé".
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Ar-Ramlî (le shafi'ite) relate de az-Zarkashî que ce dernier considère "obligatoire" de se recouvrir la 'awra lorsqu'on est seul, hors salât, sans besoin ou sans besoin reconnu (2.1). Cependant, (contrairement au cas 1,) ici pour ce cas 2.1, il s'agit de :
--- seulement les parties intimes pour l'homme ;
--- seulement l'espace compris entre les genoux et le nombril pour la femme.
"۔ قال الزركشي: والعورة التي يجب سترها في الخلوة: السوأتان فقط من الرجل، وما بين السرة والركبة من المرأة؛ نبه عليه الإمام، وإطلاقهم محمول عليه. اهـ. وظاهر أن الخنثى كالمرأة" (Nihâyat ul-muhtâj).
Al-Munâwî a écrit la même chose : "إياكم والتعري" أي التجرد عن اللباس. وكشف العورة حرام إن كان ثم من يحرم نظره إليه. وأما إن كان في خلوة: فإن كان لغرض جاز؛ وإن كان لغير غرض حرم كشف السوءتين فقط" (Faydh ul-Qadîr).
Ash-Shâmî (hanafite) écrit quant à lui que, d'après l'avis correct (as-sahîh) au sein de l'école hanafite, quand on est seul, hors salât, sans besoin ou sans besoin reconnu (2.1), il est obligatoire de se recouvrir la 'awra ; il s'agit de :
--- l'espace compris entre les genoux et le nombril pour l'homme ;
--- seulement l'espace compris entre les genoux et le nombril pour la femme, à quoi il faudrait – probablement, précise-t-il – rajouter pour elle : le ventre et le dos (Radd ul-muhtâr, 2/75-76) (cela contrairement au cas 1).
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–--- 2.2) Par contre, quand il y a besoin (dharûra, hâja ou peut-être même : tahsîn) à se découvrir la 'awra :
-------- 2.2.1) Un cas de besoin de se la découvrir qui est de niveau dharûrî est par exemple : pour faire ses besoins naturels.
Découvrir alors sa 'awra est alors tout simplement : nécessaire.
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-------- 2.2.2) Un cas de besoin de niveau hâjî est par exemple : pour se laver les parties intimes pendant qu'on prend sa douche de type ghusl ul-janâba ou ghusl ut-tahâra min al-haydh : "عن عروة، عن عائشة، قالت: "كان رسول الله صلى الله عليه وسلم إذا اغتسل من الجنابة يبدأ فيغسل يديه. ثم يفرغ بيمينه على شماله فيغسل فرجه. ثم يتوضأ وضوءه للصلاة. ثم يأخذ الماء فيدخل أصابعه في أصول الشعر. حتى إذا رأى أن قد استبرأ حفن على رأسه ثلاث حفنات. ثم أفاض على سائر جسده. ثم غسل رجليه" (Muslim 316). "عن ابن عباس، قال: حدثتنا ميمونة قالت: "صببت للنبي صلى الله عليه وسلم غسلا. فأفرغ بيمينه على يساره فغسلهما، ثم غسل فرجه، ثم قال بيده الأرض فمسحها بالتراب، ثم غسلها. ثم تمضمض واستنشق، ثم غسل وجهه، وأفاض على رأسه. ثم تنحى، فغسل قدميه. ثم أتي بمنديل فلم ينفض بها" (al-Bukhârî, 256, Muslim, 317). "عن عروة، عن عائشة، قالت: كان النبي صلى الله عليه وسلم إذا أراد أن ينام، وهو جنب، غسل فرجه، وتوضأ للصلاة" (al-Bukhârî, 284, Muslim, 305). Si, des hadîths de la douche que le Prophète prenait en même temps que son épouse, ad-Dâoûdî a déduit qu'il est autorisé à chacun des deux époux de regarder les parties intimes de l'autre (Fat'h ul-Bârî 1/473), c'est bien que, au moins à ce moment-là, les parties intimes n'étaient recouvertes par rien. Et cette déduction, Ibn Hazm l'a écrite explicitement (Al-Muhallâ, 9/165).
Cela constitue de la hâja parce qu'enlever toute trace de la najâssa dans le cas d'un ghusl ul-janâba, sans découvrir la partie en question, cela est difficile (mais pas impossible). "عن أبي سلمة بن عبد الرحمن، قال: قالت عائشة: "كان رسول الله صلى الله عليه وسلم إذا اغتسل بدأ بيمينه، فصب عليها من الماء، فغسلها، ثم صب الماء على الأذى الذي به بيمينه وغسل عنه بشماله، حتى إذا فرغ من ذلك صب على رأسه. قالت عائشة: "كنت أغتسل أنا ورسول الله صلى الله عليه وسلم من إناء واحد ونحن جنبان" (Muslim 321/43).
Découvrir alors sa 'awra est entièrement autorisé (et même pas mak'rûh tanzîhî).
Le fait est que les cas de nécessité (dharûra, et parfois hâja) rendent autorisées certaines des choses qui sont normalement interdites : "الضرورة وبعض الحاجات تُرخّص في مباشرة بعض المحظورات".
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-------- 2.2.3) Et puis il y a le cas de "besoin" qui est de niveau tahsînî : par exemple : pour le reste de sa douche ; ou : pour avoir des relations intimes.
Car, même si se découvrir la 'awra est évidemment une dharûra dans le cas des relations intimes, et même si regarder la 'awra de son époux(épouse) est alors entièrement mubâh, avoir la 'awra complètement découverte n'est pas une nécessité : il demeure toujours de l'ordre du possible et du facile, ici (contrairement au cas où l'on fait ses besoins naturels) que les deux époux se placent sous un grand drap qui les recouvre tous deux : se découvrir totalement la 'awra est donc alors pure tahsîn.
Ce genre de cas 2.2.3 – tahsînî – est-il :
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------- un besoin pas reconnu quant au fait de se découvrir la 'awra ? de sorte que se la découvrir alors est :
---------- avis A.A) interdit (mak'rûh tahrîmî) (ce 2.2.3 étant considéré comme relevant du cas numéroté plus haut : "2.1" – pas de besoin reconnu – ; avec application de l'Avis I) ?
---------- avis A.B) légèrement déconseillé (mak'rûh tanzîhî) (demeurant quand même autorisé : jâ'ïz) (ce 2.2.3 étant considéré comme relevant du cas 2.1 – pas de besoin reconnu – ; mais avec application de l'Avis II) ?
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------- un besoin reconnu quant au fait de se découvrir la 'awra ?
de sorte que se la découvrir alors soit :
---------- avis B.A et B.B) légèrement déconseillé (mak'rûh tanzîhî) (demeurant quand même autorisé : jâ'ïz) (ce 2.2.3 étant donc pris en considération, et - sur la base de l'Avis I - faisant alors passer le statut de l'action de : "interdit", à : "légèrement déconseillé") ?
---------- possibilité B.C) purement autorisé (mubâh) (cela se mariant avec l'Avis II) ?
Nous allons le voir un peu plus bas.
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En fait il existe ici plusieurs hadîths qui concernent l'ensemble des cas 2...
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– Il y a des hadîths qui enseignent de ne pas se dévêtir la 'awra : cela concerne – de façon certaine – : le cas 2.1 (quand il n'y a aucun besoin à dévêtir sa 'awra) ; ainsi que – chez certains ulémas – le cas 2.2.3 aussi (quand le besoin de dévêtir sa 'awra n'est que de niveau tahsînî) :
--- Le célèbre hadîth relaté par Mu'âwiya ibn Hayda, dans lequel ce dernier relate l'échange qu'il eut avec le Prophète (sur lui soit la paix) : "Messager de Dieu, nos 'awra, que ferions-nous et que délaisserions-nous à leur sujet ? – Préserve ta 'awrâ (d'être vue), si ce n'est de ton épouse et de ta femme esclave*. – Et (lorsqu')un autre homme est présent dans les parages de l'homme ? – Autant que tu le peux, fais en sorte que personne ne voit ta ('awra). – Et (lorsque) l'homme est seul ? – Dieu mérite plus qu'on ait de la pudeur par rapport à Lui" : "عن بهز بن حكيم قال: حدثني أبي، عن جدي، قال: قلت: يا رسول الله عوراتنا، ما نأتي منها وما نذر؟ قال: "احفظ عورتك إلا من زوجتك أو ما ملكت يمينك." فقال: الرجل يكون مع الرجل؟ قال: "إن استطعت أن لا يراها أحد فافعل." قلت: والرجل يكون خاليا؟ قال: "فالله أحق أن يستحيا منه" (at-Tirmidhî, 2769, Ibn Maja, 1920). * Lire impérativement pour ce point notre autre article : Ce que le Coran et la Sunna disent réellement au sujet des captifs de guerre.
--- "Préservez-vous de vous mettre nus, car il y a avec vous des (créatures)** qui ne vous quittent pas, excepté*** au moment où (l'homme) satisfait ses besoins naturels, et au moment où l'homme se rend à sa femme ; aussi, ayez de la pudeur par rapport à eux, et honorez-les" : "عن ابن عمر، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "إياكم والتعري، فإن معكم من لا يفارقكم - إلا عند الغائط وحين يفضي الرجل إلى أهله -، فاستحيوهم وأكرموهم" (at-Tirmidhî, 2800, dha'îf) :
** il s'agit des anges de miséricorde / protecteurs ;
*** cette exception porte :
----- soit sur l'information que les anges de miséricorde / protecteurs ne quittent pas le croyant ; cette exception signifie alors que ces anges le quittent systématiquement à ces deux moments (qu'il soit complètement dévêtu en un lieu dégagé, ou qu'il se soit placé dans une configuration différente) ; le hadîth enjoint donc le croyant à faire en sorte que les anges ne le quittent pas à d'autres moments encore ; et, pour cela, à ne pas se dévêtir la 'awra, car ils le quittent aussi en pareil moment ;
----- soit sur la demande de ne pas se mettre nus ; cette exception signifie alors que pendant ces deux moments, il n'est pas déconseillé de se dévêtir la 'awra ; maintenant, est-ce que, à ces deux moments-là, les anges quittent le croyant systématiquement (qu'il soit complètement dévêtu devant eux, ou pas) ? ou seulement s'il n'est pas recouvert par un grand drap, ni dissimulé par une sorte de paravent ? Le hadîth suivant le précise...
--- "Lorsque l'un d'entre vous vient à sa femme, qu'il se recouvre ; car s'il ne se recouvre pas, les anges ont honte et sortent..." : "عن أبي هريرة رضي الله عنه قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إذا أتى أحدُكم أهله فليستتر؛ فإنه إذا لم يستتر استحيت الملائكة فخرجت، وحضره الشيطان، فإذا كان بينهما ولد، كان الشيطان فيه شريك" (at-Tabarânî dans al-Awsat ; al-Bazzâr ; dha'îf).
--- "Lorsque l'un d'entre vous vient à sa femme, qu'il se recouvre..." : "عن عتبة بن عبد السلمي، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إذا أتى أحدكم أهله فليستتر، ولا يتجرد تجرد العيرين" (Ibn Mâja, 1921 ; dha'îf).
--- "Dieu vous enjoint de ne pas vous dénuder. Ayez donc de la pudeur par rapport aux anges de Dieu qui sont avec vous - les nobles scribes -, qui ne vous quittent qu'en trois situations : au moment de (vos) besoins, au moment de (vos) relations intimes, et au moment de (votre) douche. Aussi, lorsque l'un d'entre vous se douche dans un lieu dégagé, qu'il se dissimule par son vêtement, ou par le pan d'un mur, ou par son dromadaire" : "عن حفص بن سليمان عن علقمة بن مرثد، عن مجاهد، عن ابن عباس، رضي الله عنه، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إن الله ينهاكم عن التعري؛ فاستحيوا من ملائكة الله الذين معكم، الكرام الكاتبين، الذين لا يفارقونكم إلا عند إحدى ثلاث حالات: الغائط والجنابة والغسل. فإذا اغتسل أحدكم بالعراء فليستتر بثوبه، أو بخذمة حائط، أو ببعيره" (al-Bazzâr ; dha'îf).
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– Il y a encore cet autre hadîth relaté par Ya'lâ, où le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "Lorsque l'un d'entre vous se douche, qu'il se recouvre" :
"عن يعلى، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم رأى رجلا يغتسل بالبراز بلا إزار. فصعد المنبر، فحمد الله وأثنى عليه، ثم قال صلى الله عليه وسلم: "إن الله عز وجل حيي ستير يحب الحياء والستر؛ فإذا اغتسل أحدكم فليستتر" (Abû Dâoûd, 4012, an-Nassâ'ï).
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– Par contre il existe deux hadîths qui relatent que les prophètes Moïse et Job (sur eux soit la paix) se sont complètement dévêtus, chacun à son époque, pendant qu'ils prenaient une douche :
--- "عن أبي هريرة عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "كانت بنو إسرائيل يغتسلون عراة، ينظر بعضهم إلى بعض. وكان موسى صلى الله عليه وسلم يغتسل وحده. فقالوا: والله ما يمنع موسى أن يغتسل معنا إلا أنه آدر. فذهب مرة يغتسل، فوضع ثوبه على حجر، ففر الحجر بثوبه، فخرج موسى في إثره، يقول: ثوبي يا حجر، حتى نظرت بنو إسرائيل إلى موسى، فقالوا: والله ما بموسى من بأس، وأخذ ثوبه، فطفق بالحجر ضربا". فقال أبو هريرة: والله إنه لندب بالحجر، ستة أو سبعة، ضربا بالحجر" (al-Bukhârî, 274, Muslim, 339).
--- "عن أبي هريرة عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "بينا أيوب يغتسل عريانا، فخر عليه جراد من ذهب، فجعل أيوب يحتثي في ثوبه، فناداه ربه: يا أيوب، ألم أكن أغنيتك عما ترى؟ قال: بلى وعزتك، ولكن لا غنى بي عن بركتك" (al-Bukhârî, 275).
Or, après qu'on se soit nettoyé les parties intimes (moment où se les découvrir relève de la hâja - 2.2.2 -, nous l'avons dit plus haut), il demeure tout à fait de l'ordre du possible et du facile que, pour le reste de la douche, on revête un pagne léger. Demeurer la 'awra découverte pendant toute la durée de la douche n'est donc qu'un "besoin" de niveau tahsînî - 2.2.3.
Pourtant, on voit ici deux prophètes l'avoir fait.
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Il y a dès lors eu divergence d'interprétations entre les ulémas, à cause de leurs différences dans la façon de concilier ces hadîths :
--- Avis A.A :
Selon cet avis, même lorsqu'on se douche, se découvrir la 'awra n'est autorisé que pendant l'instant où on a vraiment une hâja à le faire - 2.2.2 - ; puis, passé cet instant, on doit obligatoirement la recouvrir de nouveau. "والتكشف جائز مدة الحاجة في الغسل ونحوه؛ والزيادة على قدر الحاجة حرام على الأصح - كما قدمنا في الباب السابق أن ستر العورة في الخلوة واجب على الأصح إلا في قدر الحاجة. والله أعلم" (Shar'h Muslim, an-Nawawî, 4/32) (contrairement à ce qu'il a écrit in Al-Majmû', 3/172, 4/212). "وحكى في القنية أقوالا في تجرده للاغتسال منفردا: منها أنه يكره؛ (...) ومنها يجوز في المدة اليسيرة" (Radd ul-muhtâr, 2/76).
Cet avis considère le hadîth relaté par Mu'âwiya ("Dieu mérite plus qu'on ait de la pudeur par rapport à Lui") comme étant d'ordre général et induisant une obligation (seuls lui faisant exception les cas de dharûra - 2.2.1 - et de hâja - 2.2.2 -).
De plus, cet avis appréhende le hadîth relaté par Ya'lâ ("Lorsque l'un d'entre vous se douche, qu'il se recouvre") selon sa littéralité (zâhir), et en déduit que se couvrir la 'awra, même pendant qu'on se douche en étant isolé, cela est obligatoire. Par ailleurs, il considère que ce hadîth relaté par Ya'lâ a abrogé (nous concernant) les deux hadîths parlant de la douche des prophètes Moïse et Job (sur eux soit la paix).
C'est là l'avis de Ibn Abî Laylâ (Fat'h ul-bârî).
Il semble que cet avis soit aussi celui (au moins parfois) de an-Nawawî.
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--- Avis A.B :
Cet avis reprend l'argumentation de l'avis A.A, à la seule différence que, ici, passé l'instant où on a vraiment une hâja à le faire - 2.2.2 -, il est seulement recommandé de recouvrir de nouveau la 'awra, conformément à l'avis II cité plus haut.
"وأما كشف الرجل عورته في حال الخلوة بحيث لا يراه آدمي: فإن كان لحاجة جاز؛ وإن كان لغير حاجة ففيه خلاف العلماء في كراهته وتحريمه، والأصح عندنا أنه حرام" (Shar'h Muslim, 4/32).
Ibn Nujaym aussi a évoqué cette divergence d'avis : "واعلم أن ستر العورة خارج الصلاة بحضرة الناس واجب إجماعا، إلا في مواضع؛ وفي الخلوة فيه خلاف، والصحيح الوجوب إذا لم يكن الانكشاف لغرض صحيح؛ كذا في شرح المنية" (Al-Bah'r ur-Râ'ïq).
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--- Avis B.A :
Cet avis considère que, dans le hadîth relaté par Ya'lâ, le Prophète (sur lui soit la paix) ne formula l'obligation de se couvrir la 'awra que parce que le Compagnon en cause était en train de prendre une douche la 'awra découverte en étant, certes, apparemment seul, mais en fait dans un terrain dégagé ; il n'était donc pas véritablement isolé : même s'il avait commencé sa douche sans personne alentour, quelqu'un pouvait survenir sans prévenir. C'est d'ailleurs ce qui se passa : le Prophète (sur lui soit la paix) survint et le vit (tout cela figure dans la relation du hadîth).
Sinon, avoir la 'awra totalement découverte pendant toute la durée de la douche qu'on prend en étant isolé (et non pas au seul moment de hâja - 2.2.2 - à se la découvrir), cela est autorisé :
--- se la découvrir alors est autorisé, et ce en vertu des deux hadîths concernant Moïse et Job (dont le contenu vaut pour nous aussi) ;
--- cependant, se recouvrir alors la 'awra demeure mieux, "afdhal", et ce en vertu du hadîth de Mu'âwiya ibn Hayda ("Dieu mérite plus qu'on ait de la pudeur par rapport à Lui") ; se la découvrir est donc seulement "jâ'ïz".
C'est là l'avis de al-Bukhârî (Al-Jâmi' us-Sahîh, Kitâb ul-Ghusl, bâb 20). "وعرف من سياق الحديث أنه وارد في كشف العورة (...). ومفهوم قوله "إلا من زوجتك" يدل على أنه يجوز لها النظر إلى ذلك منه؛ وقياسه أنه يجوز له النظر. ويدل أيضا على أنه لا يجوز النظر لغير من استثنى، ومنه الرجل للرجل والمرأة للمرأة؛ وفيه حديث في صحيح مسلم. ثم إن ظاهر حديث بهز يدل على أن التعري في الخلوة غير جائز مطلقا، لكن استدل المصنف على جوازه في الغسل بقصة موسى وأيوب عليهما السلام" (Fat'h ul-Bârî 1/500).
D'autres ulémas ont écrit la même chose pour le moment des relations intimes (hors ce qu'il est alors nécessaire de découvrir) :
--- être alors totalement découvert est autorisé ;
--- ne pas se découvrir totalement demeure mieux, "afdhal".
"ويكره التجرد عند المجامعة" (Al-Mughnî, 9/705, Ibn Qudâma).
"قال: "فالله أحق أن يستحيا منه من الناس" هذا لفظ الترمذي، وقال: حديث حسن. ففي هذا الحديث: الأمر بستر العورة في جميع الأحوال، والإذن بكشف ما لا بد منه للزوجات والمملوكات حال الجماع؛ ولكنه ينبغي الاقتصار على كشف المقدار الذي تدعو الضرورة إليه حال الجماع، ولا يحل التجرد كما في حديث عتبة المذكور" (Nayl ul-awtâr, 6/319, ash-Shawkânî).
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--- Avis B.B :
Cet avis tient le même raisonnement que celui de l'Avis B.A, mais élargit l'autorisation à d'autres cas de simple tahsîn, et dit que se rafraîchir le corps en le laissant à l'air libre, parce qu'il fait très chaud, ce cas aussi rend autorisé qu'on se découvre la 'awra lorsqu'on est seul et isolé : "فإن دعت حاجة إلى كشفها لاغتسال أو نحوه جاز. بل صرح صاحب الذخائر بجواز كشفها في الخلوة لأدنى غرض ولا يشترط حصول الحاجة، وعد من الأغراض كشفها لتبريد، وصيانة الثوب عن الأدناس والغبار عند كنس البيت ونحوه" (Nihâyat ul-muhtâj).
Quant au hadîth relaté par Mu'âwiya ibn Hayda ("Dieu mérite plus qu'on ait de la pudeur par rapport à Lui"), il concerne tous les cas où on est seul, que l'on ait alors une raison de se découvrir la 'awra, ou pas ; ce hadîth induit alors, pour tous les cas où on est seul :
----- soit une interdiction de se découvrir la 'awra (Avis I cité plus haut) – interdiction par rapport à laquelle les cas de tahsîn font exception, dans la mesure où le statut "interdit" passe alors au statut "légèrement déconseillé" ; cette exception se fonde sur les hadîths évoquant les prophètes Moïse et Job – 'alayhima-s-salâm – ;
----- soit un caractère "légèrement déconseillé" (Avis II cité plus haut), mais par rapport auquel il n'y a aucune exception. En effet, même pour les cas où se découvrir la 'awra est nécessaire, dharûrî, ou hâjî, il est quand même recommandé, mustahabb, de placer quelque chose qui s'interpose entre sa personne et Dieu. Ainsi Abû Bakr radhiyallâhu 'anh se recouvrait-il la tête même au moment où il allait faire ses besoins naturels : "حدثنا ابن المبارك، عن يونس، عن الزهري قال: أخبرني عروة، عن أبيه، أن أبا بكر الصديق قال وهو يخطب الناس: "يا معشر المسلمين، استحيوا من الله؛ فوالذي نفسي بيده إني لأظل حين أذهب إلى الغائط في الفضاء مغطيا رأسي استحياء من ربي" ( Mussannaf Ibn Abî Shayba, 1127) ; Tâ'ûs l'a lui aussi enseigné à son fils : "حدثنا ابن علية، عن ابن طاوس قال: "أمرني أبي إذا دخلت الخلاء أن أقنع رأسي". قلت: لم أمرك بذلك؟ قال: لا أدري" (Ibid., 1135). Cela par pudeur vis-à-vis de Dieu – استحياءً من الله –, afin qu'il y ait comme un voile entre la personne et Dieu.
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--- Possibilité B.C :
Cette "possibilité" serait que se découvrir la 'awra pendant toute la durée de la douche, ou pour autre raison "tahsînî" (par exemple être complètement découverts pendant les relations intimes), cela est totalement mubâh (purement autorisé). "وحكى في القنية أقوالا في تجرده للاغتسال منفردا: (...) ومنها لا بأس به" (Radd ul-muhtâr, 2/76).
Quant au hadîth de Mu'âwiya ibn Hayda ("Dieu mérite plus qu'on ait de la pudeur par rapport à Lui"), il ne parle que des cas où on est seul et qu'il n'y a aucune raison à être dévêtu : ni dharûra, ni hâja, ni même tahsîn ; et il induit, pour ces cas d'absence de raison : un caractère "légèrement déconseillé" de se découvrir la 'awra ; à cela les cas de tahsîn font exception, dans la mesure où le statut "légèrement déconseillé" disparaît, laissant alors la place au statut "purement autorisé" (mubâh).
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--- Par ailleurs, concernant l'Avis B.A (selon lequel il est seulement "jâ'ïz" de laisser sa 'awra complètement découverte pendant toute la durée de la douche ou des relations intimes) et l'Avis B.B (selon lequel il est seulement "jâ'ïz" de laisser sa 'awra complètement découverte de façon générale dans le cas 2.2.3 - tahsîn -, cela est seulement "jâ'ïz") : je ne sais pas si, pour remplir ce qui demeure afdhal (à savoir ne pas se découvrir totalement la 'awra), les ulémas tenants de l'un de ces deux avis B.A et B.B :
----- B.1) disent qu'il est alors nécessaire de forcément revêtir sa 'awra d'une pièce de tissu ("قال العلماء: والتستر بمئزر ونحوه في حال الاغتسال في الخلوة أفضل من التكشف" : Shar'h Muslim 4/32) ?
----- B.2) ou bien disent qu'il suffit alors de se trouver sous un toit (car, celui-ci constituant quelque chose qui s'interpose entre soi et le ciel, on n'a plus la 'awra découverte par rapport au ciel) ?
Le hadîth (certes dha'îf) rapporté par al-Bazzâr (et cité plus haut) dit quelque chose de voisin : Lorsque l'homme prend sa douche dans un endroit naturel dégagé, il doit, par égard pour les anges, se recouvrir d'un tissu, ou se dissimuler derrière un mur, ou derrière son dromadaire : "عن حفص بن سليمان عن علقمة بن مرثد، عن مجاهد، عن ابن عباس، رضي الله عنه، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إن الله ينهاكم عن التعري؛ فاستحيوا من ملائكة الله الذين معكم، الكرام الكاتبين، الذين لا يفارقونكم إلا عند إحدى ثلاث حالات: الغائط والجنابة والغسل. فإذا اغتسل أحدكم بالعراء فليستتر بثوبه، أو بخذمة حائط، أو ببعيره" (al-Bazzâr, dha'îf).
De même, après avoir relaté les propos de Abû Bakr et de Tâ'ûs concernant le fait de se recouvrir la tête quand on fait ses besoins naturels, les ulémas du site islamqa.info font valoir que la ratio legis (manât ul-hukm) de ce caractère "recommandé" est probablement "le fait de se trouver dans un lieu à découvert, avec rien entre soi et le ciel" ; car si on se trouve dans un lieu d'aisance tel que ceux qui sont répandus aujourd'hui, se recouvrir la tête n'est même plus mustahabb : le toit constitue déjà un "voile" entre soi et Dieu : "وقد يقال - والله أعلم -: إنما كان ذلك من محاسن الآداب والأخلاق حيث كان قضاء الحاجة في مكان بارز مكشوف؛ وليس في أماكن مستترة، كحال الكنف ودورات المياه الآن" (islamqa.info).
Cela ressemble à l'avis des écoles malikite, shafi'ite et hanbalite, selon lequel, au moment où on fait ses besoins naturels, être dans la direction de la Qib'la est interdit seulement s'il n'y a pas un mur ou autre chose s'interposant immédiatement entre soi et la Qib'la ; car s'il y en a un, se trouver dans cette direction n'est plus interdit, car on s'est placé dans une configuration où quelque chose "nous dissimule". An-Nawawî relate d'ailleurs que s'il s'agit d'une pièce conçue pour être "lieu d'aisance", alors il n'y a pas d'obligation de distance maximale entre soi et le mur ; par contre, si on se trouve ailleurs qu'en pareille pièce, il ne faut pas que ce qui s'interpose entre soi et la Qibla soit distant de soi de plus de 3 coudées : il faut que cela soit immédiatement devant soi (Al-Maj'mû', 3/16).
Cela ressemble à l'un des avis hanafites concernant le fait de se dévêtir complètement pour prendre la douche : d'après cet avis, cela est autorisé seulement "si on se trouve dans une petite salle de bains" : "وحكى في القنية أقوالا في تجرده للاغتسال منفردا: (...) ومنها يجوز في بيت الحمام الصغير" (Radd ul-muhtâr, 2/76).
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--- Pourrait étayer la Possibilité B.C (selon laquelle laisser sa 'awra découverte dans le cas 2.2.3 - tahsînî -, cela est "mubâh") :
le fait que que dans les hadîths qui relatent une occasion où les prophètes Moïse et Job (que la paix soit sur eux) prirent une douche, on voit que :
--- d'une part tous deux étaient complètement dévêtus (Fat'h ul-Bârî, 1/501),
--- et d'autre part tous deux étaient alors à ciel découvert, vu que le premier était entouré de pierres, et que sur le second il plut un nuage de sauterelles en or.
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Remarque personnelle :
Parmi la totalité des actions qui sont obligatoires, certaines sont telles qu'elles cessent d'être obligatoires lorsque l'homme fait face à un besoin qui est véritablement de niveau dharûrî, et parfois de niveau hâjî.
De même en est-il des actions qui sont interdites : certaines d'entre elles cessent d'être interdites lorsque l'homme fait face à un besoin qui est véritablement de niveau dharûrî, et parfois de niveau hâjî.
Mais y a-t-il des actions qui sont obligatoires / interdites et qui cessent de l'être lorsque l'homme fait face à un besoin qui n'est que de niveau tahsînî ?
----- D'après certains ulémas, oui, cela existe. Ainsi, la règle première est que l'accomplissement de la salât fardh en groupe est, selon eux, obligatoire. Pourtant, le fait d'avoir le repas servi devant soi est un cas autorisant à ne pas se joindre à la congrégation avant d'avoir terminé son repas, ou en avoir suffisamment mangé - or il ne s'agit pas forcément d'un cas de très grande faim, hâja (FB 2/210). De même, le fait d'avoir mangé de l'oignon ou de l'ail est un cas autorisant à ne pas s'y joindre ; or, le fait de manger cela n'est qu'autorisé - je ne parle pas des cas où il n'y avait rien d'autre à manger (FB 2/443). C'est là la preuve qu'un besoin de niveau tahsînî peut rendre caduque ce qui est normalement obligatoire : le tout est que ce cas d'exception soit spécifié dans les textes.
----- D'après d'autres ulémas, non, cela n'est pas possible. Ces deux cas d'autorisation de ne pas se joindre à la congrégation sont deux indices, selon ces autres ulémas, que l'accomplissement de la prière en congrégation n'est pas obligatoire (FB 2/210 ; 2/443). Pourtant, chez ces ulémas, l'accomplissement en congrégation demeure malgré tout au moins mandûb mu'akkad (dont le contraire est mak'rûh tahrîmî, et pas mak'rûh tanzîhî) ; or, un acte purement autorisé est-il suffisant pour autoriser à commettre ce qui est quand même répréhensible (mak'rûh tahrîmî) ? Si la réponse est "Non", alors cela implique que ces ulémas ont considéré ces deux cas d'autorisation de ne pas se joindre à la congrégation comme deux besoins de niveau hâjî : le premier n'est applicable que dans le cas où on avait très faim et qu'il s'agissait de manger de quoi apaiser cette faim ; et le second est motivé par le fait de ne pas incommoder les autres fidèles présents et les anges, ce qui est une hâja.
En tous cas...
– L'Avis I ("se découvrir la 'awra sans raison, lorsqu'on est seul, cela est interdit") se marie mieux avec l'Avis A.A ("seul un besoin de niveau dharûra ou hâja autorise à se découvrir la 'awra quand on est seul et isolé, mais pas une raison de niveau tahsîn").
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– Par contre, l'Avis II (se découvrir la 'awra sans raison, lorsqu'on est seul, cela est seulement déconseillé, mak'rûh tanzîhî) se marie mieux avec la Possibilité B.C ("se découvrir la 'awra quand on est seul et qu'on prend une douche, cela est entièrement autorisé, mubâh").
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Reste un point : Comment faire, lorsqu'on se découvre la 'awra, pour qu'elle ne soit pas visible des djinns ?
Pour cela, il suffit de prononcer la formule "Bismillâh" ("Avec le Nom de Dieu") juste avant de se dévêtir.
Cela vaut pour le moment où on va faire ses besoins naturels : "عن علي بن أبي طالب أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "ستر ما بين أعين الجن وعورات بني آدم إذا دخل أحدهم الخلاء أن يقول: "بسم الله" (at-Tirmidhî, 606) / "ستر ما بين الجن وعورات بني آدم إذا دخل الكنيف أن يقول: "بسم الله" (Ibn Mâja, 297).
Cela vaut aussi pour l'occasion des relations intimes : "عن ابن عباس رضي الله عنهما قال: قال النبي صلى الله عليه وسلم: "لو أن أحدهم إذا أراد أن يأتي أهله قال: باسم الله، اللهم جنبنا الشيطان، وجنب الشيطان ما رزقتنا، فإنه إن يقدر بينهما ولد في ذلك لم يضره شيطان أبد" (al-Bukhârî 141, Muslim 1434). "وقيل: لم يضره بمشاركة أبيه في جماع أمه؛ كما جاء عن مجاهد أن الذي يجامع ولا يسمّي يلتف الشيطان على إحليله فيجامع معه. ولعل هذا أقرب الأجوبة" (Fat'h ul-Bârî 9/285-286).
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).