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I) La Volonté (Ikhtiyâr) et l'Intention (Qasd) :
– Parfois le terme Irâda est employé dans le simple sens de "désirer" ("نزوع النفس إلى الشيء") (Al-Muf'radât, R-W-D) : Irâda est alors synonyme de "Shahwa" (au sens général du terme), et s'emploie vis-à-vis d'une action autant que vis-à-vis d'un objet ('ayn) : "Je veux ce livre" (أريد هذا الكتاب) signifiant : "Je désire me procurer ce livre".
– D'autres fois le terme Irâda est employé dans le sens de Ikhtiyâr, celui-ci ayant le sens de "choisir de faire voir le jour à telle action / tel effet de telle action". Par exemple : avoir avalé de l'eau en état de jeûne, cela se fait parfois par mégarde (il n'y a alors pas eu ikhtiyâr), et parfois volontairement (donc avec ikhtiyâr).
– D'autres fois encore le terme Irâda est employé dans le sens de Qasd, celui-ci ayant le sens de "avoir l'objectif de réaliser, par le biais de telle action - faite par ikhtiyâr -, telle chose". En buvant volontairement l'eau, on a eu l'objectif d'étancher sa soif, ou l'objectif de se prémunir d'un risque de déshydratation (alors qu'on n'avait pas soif, mais parce qu'on a connaissance du fait qu'on risque cela à cause du climat), ou encore l'objectif de bénéficier de la bénédiction liée à telle eau particulière - par exemple l'eau de Zamzam (alors même qu'on n'avait pas soif).
Le Ikhtiyâr dépasse le sens de "désirer". Quand il a ce sens, Irâda s'emploie vis-à-vis d'une action (hadath) seulement. Nous n'emploierons ici le terme "Irâda" que dans le sens de : "vouloir faire telle action personnelle". "Je veux effectuer le pèlerinage" (أريد أن أحجّ) signifie alors : "J'ai l'intention d'effectuer le pèlerinage". "الإرادة: صفة توجب للحي حالًا يقع منه الفعل على وجهٍ دون وجه، وفي الحقيقة: هي ما لا يتعلق دائمًا إلا بالمعدوم، فإنها صفة تخصص أمرًا لحصوله ووجوده، كما قال الله تعالى: {إِنَّمَا أَمْرُهُ إِذَا أَرَادَ شَيْئًا أَنْ يَقُولَ لَهُ كُنْ فَيَكُونُ" (At-Ta'rîfât) ; "الفرق بين القصد والإرادة أن قصد القاصد مختص بفعله دون فعل غيره؛ والإرادة غير مختصة بأحد الفعلين دون الآخر. والقصد أيضا إرادة الفعل في حال إيجاده فقط، وإذا تقدمته بأوقات لم يسم قصدا، ألا ترى أنه لا يصح أن تقول: "قصدت أن أزورك غدا" (Al-Furûq al-lughawiyya, p. 131) ; ce que al-'Askarî décrit ici sous les noms respectifs de "Qasd" et de "Irâda", Ibn ul-Qayyim l'a pour sa part décrit lui aussi, mais cette fois sous les noms respectifs de "Niyya" et de "Qasd" : "فالنية هي القصد بعينه ولكن بينها وبين القصد فرقان: أحدهما أن القصد معلق بفعل الفاعل نفسه وبفعل غيره؛ والنية لا تتعلق إلا بنفسه فلا يتصور أن ينوى الرجل فعل غيره ويتصور أن يقصده ويريده. الفرق الثاني: أن القصد لا يكون إلا بفعل مقدور يقصده الفاعل؛ وأما النية فينوي الإنسان ما يقدر عليه وما يعجز عنه" (Badâ'i' ul-fawâ'ïd, pp. 512-513).
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La Irâda, Intention :
--- lorsqu'elle est faible, ne conduit par essence pas la personne à donner naissance à l'action extérieure ('amal zâhir) envisagée ; la Irâda est alors synonyme du seul Tassawwur (se représenter mentalement l'action) ;
--- et, lorsqu'elle est plus forte :
------ ne va parfois pas jusqu'à donner naissance à l'action extérieure en question, ou à la parole en question (cela quand la volonté ne fait pas franchir à l'intention le palier du passage à l'acte) ; cela est valable même pour le degré le plus élevé, le 'Azm (la ferme intention de faire telle action) : même si ce genre d'intention est compté auprès de Dieu comme une action intérieure dûment accomplie, il arrive qu'il n'y ait pas de passage à l'acte, et ce, soit par recul de dernière minute, soit par empêchement dû à un facteur extérieur) ;
------ et va parfois jusqu'à donner naissance à l'action extérieure en question, ou à la parole en question (et ce par le biais de la volonté, faisant franchir à l'intention le palier du passage à l'acte, et mettant donc en branle les membres extérieurs, ou la langue).
Lire ici notre article relatif aux différents degrés de force d'intention.
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La Ikhtiyâr, Volonté, est :
--- (si j'ai bien compris) action d'une Faculté intérieure Autre que la Raison (cette dernière se contentant de proposer au for intérieur, suite à une mise en balance entre deux possibilités, que c'est telle possibilité qui soit choisie ; mais c'est ensuite cette Autre Faculté du for intérieur qui décide de faire, ou de ne pas faire). Cependant, c'est dans le cas où la Raison est présente en l'homme (fût-elle dominée par autre chose, comme c'est le cas du B, que nous verrons plus bas) que ce qui a fait l'objet de la Volonté est pris en considération. C'est pourquoi on parle de Qasd 'Aqlî.
Ceci à la différence du cas A (plus bas), où la Raison ayant été complètement absente, ce qui a fait l'objet de la Volonté n'est pas pris en considération pour certains types d'Actes.
L'explication à cela est que c'est la Raison qui est apte à soupeser le "pour" et le "contre" de l'Acte, et qui est apte à dominer les émotions et les pulsions ; or c'est cette aptitude à l'éclairage et à la domination qui induit la notion de Choix, et, partant, de Responsabilité ; cette aptitude ayant été absente, il n'y a pas Responsabilité. "والتحقيق أن الروح التي هي النفس لها تعلق بهذا وهذا. وما يتصف من العقل به يتعلق بهذا وهذا. لكن مبدأ الفكر والنظر في الدماغ، ومبدأ الإرادة في القلب. والعقل يراد به العلم؛ ويراد به العمل. فالعلم والعمل الاختياري أصله الإرادة. وأصل الإرادة في القلب. والمريد لا يكون مريدا إلا بعد تصور المراد. فلا بد أن يكون القلب متصوِّرا فيكون منه هذا وهذا" (MF 9/303-304). "والمراد هنا بـ"القصد": القصد العقلي الذي يختص بالعقل. فأما القصد الحيواني الذي يكون لكل حيوان، فهذا لا بد منه في وجود الأمور الاختيارية من الألفاظ والأفعال؛ وهذا وحده غير كاف في صحة العقود والأقوال؛ فإن المجنون والصبي وغيرهما لهما هذا القصد كما هو للبهائم، ومع هذا فأصواتهم وألفاظهم باطلة مع عدم التمييز؛ لكن الصبي المميز والمجنون الذي يميز أحيانا يعتبر قوله حين التمييز" (MF 33/107-108). "اعلم أن الرجل العتيك (...) هو الذي غلب عقله على قلبه - مع قوة قلبه وسبوغ قواه -، وقهر قلبه على نفسه* ووفور مقتضياتها؛ فهذا هو الذي تمت أخلاقه، وقويت فطرته. ودونه أصناف كثيرة متفاوتة يظهرها التأمل الصحيح. وأما الحيوان الأعجم، ففيه القوى الثلاث أيضا، إلا أن عقله مغلوب قلبه ونفسه في الغاية، فلم يستحق التكليف، ولا لحق بالملا الأعلى، وهو قوله تبارك وتعالى: {ولقد كرمنا بني آدم وحملناهم في البر والبحر ورزقناهم من الطيبات وفضلناهم على كثير ممن خلقنا تفضيلا" (Hujjat-ullâh il-bâligha, 2/240-241).
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Le Qasd, Objectif, est :
--- pour sa part une action de la Raison.
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(Quant à la Connaissance ('ilm) de ce qui constitue le bien et de ce qui constitue le mal – ce "bien" et ce "mal" étant communiqués par le Coeur et, plus complètement encore, par la Révélation –, cette Connaissance éclaire cette Raison, laquelle garde néanmoins la liberté de raisonner en conformité avec cet éclairage – s'y soumettant et l'intégrant –, ou – à ses risques et périls devant Dieu – sans lui, voire contre lui, donnant alors préférence aux messages des pulsions, des émotions et des sentiments.)
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Dans le cas A : la Raison était absente.
Dans le cas B : la Raison était présente en l'homme, mais complètement dominée : l'Action Intentionnelle - ikhtiyârî - a été faite en court-circuitant cette Raison.
Dans le cas C : La Raison était présente en l'homme, et l'Action Intentionnelle a été faite avec l'aval de cette Raison, qui avait un objectif - qasd - en la faisant.
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C'est seulement dans le cas C qu'on parle de Irâda 'Aqliyya.
Entre les domaines de cette Irâda 'Aqliyya et de la Shahwa (Tab'iyya), il y a une relation d'union-intersection ('umûm wa khussûs waj'hiyyan) : "الفرق بين الإرادة والشهوة أن الإنسان قد يشتهي ما هو كاره له، كالصائم يشتهي شرب الماء ويكرهه. وقد يريد الإنسان ما لا يشتهيه، كشرب الدواء المر والحمية والحجامة وما بسبيل ذلك. وشهوة القبيح غير قبيحة؛ وإرادة القبيح قبيح. فالفرق بينهما بيّن" (Al-Furûq al-lughawiyya, p. 126) ; "الفرق بين الكراهة ونفور الطبع أن الكراهة ضد الإرادة، ونفور الطبع ضد الشهوة. وقد يريد الإنسان شرب الدواء المرّ مع نفور طبعه منه؛ ولو كان نفور الطبع كراهةً، لَمَا اجتمع مع الإرادة. وقد تستعمل الكراهة في موضع نفور الطبع مجازا، وتسمى الأمراض والأسقام مكاره، وذلك لكثرة ما يكره الإنسان ما ينفر طبعة. ولذلك تسمى الشهوة محبة والمشتهى محبوبا لكثرة ما يحب الإنسان ما يشتهية ويميل إليه طبعه؛ ونفور الطبع يختص بما يؤلم ويشق على النفس؛ والكراهة قد تكون كذلك لما يلذّ ويُشتهَى من المعاصي وغيرها" (Al-Furûq al-lughawiyya, p. 134-135).
Quant à ce que al-Asfahânî a formulé en les termes suivants : "وربما فسرت المحبة بالإرادة في نحو قوله تعالى: {فيه رجال يحبون أن يتطهروا}. وليس كذلك، فإن المحبة أبلغ من الإرادة كما تقدم آنفا، فكل محبة إرادة، وليس كل إرادة محبة" (Al-Muf'radât, H-B-B), cela concerne la Irâda 'Aqliyya et – cette fois – la Mahabba 'Aqliyya : le fait est que tout ce qu'on aime de façon consciente et voulue, on le veut ; alors que parfois on fait volontairement, mais complètement à contrecoeur, certains actes (comme par exemple sous la contrainte).
La volonté raisonnée de faire quelque chose, cela se produit :
--- soit suite à la présence d'un trait de caractère, ce dernier ayant poussé à agir ainsi et pas autrement ; la raison approuve cela ;
--- soit suite au fait d'avoir opté pour ce que la raison dicte, contredisant un trait de caractère, ou une émotion, ou encore une pulsion.
Nous verrons cela plus bas, en III.
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II) 3 cas de figure, selon que l'Acte a été fait alors que la Raison était complètement absente / présente mais dominée / présente et dominante :
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– Cas A) Acte commis de façon totalement involontaire (العمل الصادر عن غير اختيار) :
–--- A.1) soit qu'on était alors complètement Inconscient (العمل الصادر عن غير اختيار، بسبب عدم الانتباه).
Ainsi en est-il de l'acte commis pendant le sommeil. Par exemple le dormeur change de côté pendant son sommeil, et, vu qu'il s'était endormi en un lieu surélevé et n'étant pas doté de barrières, il tombe sur un enfant qui dormait en contrebas, et cet enfant meurt écrasé. "قال: "وما أجري مجرى الخطأ؛ مثل النائم ينقلب على رجل فيقتله؛ فحكمه حكم الخطأ في الشرع" (Al-Hidâya 2/545).
–--- A.2) soit qu'on était alors Conscient mais la Raison était complètement absente (العمل الصادر عن غير اختيار، بسبب زوال العقل).
Ainsi en est-il de l'acte commis pendant la folie.
Ainsi en est-il également de acte commis en état d'ivresse.
–--- A.3) soit que l'acte est tel que la Volonté n'a pas d'emprise sur lui (العمل الصادر عن غير اختيار، بسبب كونه لا يدخل تحت الاختيار).
Ainsi en est-il des pensées involontaires (waswassa) qui traversent le for intérieur et disparaissent. Lire : Serons-nous jugés par Dieu pour nos pensées aussi ?.
Ici s'insère cette parole du Prophète (sur lui soit la paix) : "La plume est relevée de trois personnes : du dormeur jusqu'à ce qu'il se réveille ; de l'enfant jusqu'à ce qu'il devienne pubère ; et du fou jusqu'à ce qu'il raisonne" : عن علي بن أبي طالب رضي اللهُ عنه أنَّ النبي صلَّى اللهُ عليه وسلَّم قال: "رفع القلم عن ثلاثة: عن النَّائمِ حتَّى يستيقظَ، وعن الصَّبي حتَّى يحتلِمَ، وعن المجنونِ حتَّى يَعقِلَ". وعن عائشة رضي الله عنها عن النبي صلى الله عليه وسلم أنه قال: "رفع القلم عن ثلاث: عن النائم حتى يستيقظ، وعن الصغير حتى يكبر، وعن المجنون حتى يعقل أو يفيق" (Abû Dâoûd, at-Tirmidhî, an-Nassâ'ï, Ahmad, etc.).
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– Cas B) Acte commis par sa Volonté, mais, bien qu'on était alors conscient, la Raison a été dominée par une Pulsion, une Emotion, ou une Habitude devenue seconde nature (العمل الصادر عن اختيار، ولكن مع عقل مغلوب) :
Ainsi en est-il de celui que c'est à cause d'"un coup de sang" que, hors de lui, il frappe à mort celui qui a causé son mécontentement.
Le cas de la personne qui agit selon une addiction dont elle souffre, s'intègre lui aussi ici, en B. Et c'est pourquoi il lui faut suivre une thérapie (quelle qu'elle soit, pourvu qu'elle demeure licite) pour se soigner de cette addiction.
C'est bien afin qu'on ne tombe pas dans ce cas B que c'est à la condition qu'il soit capable de rester maître de lui-même, que celui qui jeûne peut embrasser et étreindre son épouse : s'il est capable de rester maître de lui-même, ce baiser ne le conduira pas à aller jusqu'à une relation intime : "عن عائشةرضي الله عنها قالت:كان النبي صلى الله عليه وسلم يقبل ويباشر وهو صائم؛ وكان أملككم لإربه" (al-Bukhârî, Muslim).
Et c'est encore afin qu'on ne tombe pas dans ce cas B que le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "L'homme fort n'est pas celui qui terrasse (tous ses adversaires à la lutte) ; l'homme fort, c'est celui qui maîtrise sa personne au moment de la colère" : "عن أبي هريرة رضي الله عنه أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "ليس الشديد بالصرعة؛ إنما الشديد الذي يملك نفسه عند الغضب" (al-Bukhârî, Muslim). Le fait est que la colère peut parfois prendre le dessus sur la raison, et pousser l'homme à commettre un acte mauvais. C'est bien pourquoi, justement afin d'éviter le risque d'émettre un jugement dominé par un sentiment, le Prophète a enseigné que le juge ne rende pas de jugement alors qu'il est en colère : "عن عبد الرحمن بن أبي بكرة، قال: كتب أبو بكرة إلى ابنه، وكان بسجستان، بأن لا تقضي بين اثنين وأنت غضبان، فإني سمعت النبي صلى الله عليه وسلم يقول: "لا يقضين حكم بين اثنين وهو غضبان" (al-Bukhârî, 6739, Muslim, 1717).
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Ici aussi, en B, les 3 + 1 sous-cas qui vont être évoqués en C peuvent exister :
–--- B.a) الخطأ في الفعل : c'est à cause d'un coup de colère que sa langue fourche : il voulait dire à son épouse : "Tu as dit "vous" !", et il prononce : "Tu es divorcée !" ; ou encore : il vise l'animal qu'il chassait, et lance le projectile : or, étant la proie à la colère, il n'a pas bien maîtrisé le geste, et le coup est parti de travers : au lieu d'atteindre l'animal, il atteint un humain qui se trouvait dans une autre direction ;
–--- B.b) الخطأ في القصد : dans un moment de forte colère, il ajuste son tir, et vise ce qu'il croit être l'animal qu'il chassait, et lance le projectile : or il avait mal regardé, et ce à cause de sa colère : il a en fait tiré sur un humain ;
–--- B.c) الخطأُ في الفعل شبهُ العمد : dominé par sa colère, il donne un violent coup de poing à une personne, ce qui cause la mort de celle-ci ;
–--- B.d) العمد : ainsi en est-il de celui qui, sur un coup de colère, frappe celui qui l'a offensé, par un objet causant généralement la mort, et mort s'ensuit ;
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La seule différence entre le B et le C est que :
--- en C, la personne fait ce qu'elle a fait, tout en ayant Raison Froide gardée (c'est ce que la Sunna désigne par la formule : "ملك النفس") ;
--- alors qu'en B, la Raison a été dominée par une pulsion, une émotion ou une habitude.
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Pour autant, tous deux (B et C) ont été commis de façon volontaire, et entraînent donc la responsabilité de l'homme pour ce qu'il a fait.
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(Attention : La khata' fi-l-fi'l est propre à la conséquence qui s'est produite de façon involontaire.
Constitue un cas différent : l'entraînement, par un premier acte fait volontairement, d'un second acte - lui aussi fait volontairement, bien que la raison eût alors été dominée par la pulsion. Ainsi, si un baiser passionné a entraîné une relation intime complète, cette dernière ne constitue pas une khata' fi-l-fi'l, même si les deux partenaires ne voulaient pas en arriver là lorsqu'ils ont échangé le baiser : le fait est que la relation intime s'est produite volontairement, fût-ce par entraînement et donc de façon inattendue, et sous l'effet de la passion.
Cela à la différence du fait que le gargarisme de sa bouche par le jeûneur a entraîné l'avalement de l'eau : cet avalement ne s'est pour sa part pas produit volontairement : voilà donc une khata' fi-l-fi'l.)
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– Cas C) Acte commis par sa Volonté et sous contrôle de sa Raison (العمل الصادر عن اختيار وقصد، وبعقل غالب أي بملك النفس) :
Il y a ici 3 + 1 sous-cas qui peuvent exister ("peuvent exister", car par rapport à certains actes, ce ne sont pas les 3 qui existent) :
–--- C.a) soit l'acte a été commis par sa pleine volonté et sous contrôle de sa Raison, mais sans que, la conséquence que cela a entraînée, on ait voulu la diriger vers l'objet sur lequel elle s'est effectuée ; voire sans avoir voulu que cet acte entraîne la conséquence qu'il a eue, et ce, car ce n'est pas la seule conséquence possible de cet acte (العمل الصادر عن اختيار وقصد، ولكن بغير قصد للأثر الذي ترتّب عليه، أو بغير قصد لتوجيه هذا الأثر إلى مَن وَجَّهَه إليه: الخطأ في الفعل).
Ainsi en est-il de celui qui veut dire à son épouse une parole autre, et lui dit par mégarde : "Tu es divorcée".
Ainsi en est-il de celui qui se gargarise la bouche en état de jeûne, et avale par mégarde de l'eau.
Ainsi en est-il encore de celui qui nettoie son arme, et le coup part sans qu'il l'ait voulu, et blesse quelqu'un.
Ainsi en est-il également de celui qui, par son arme, vise et tire sur l'objet qui sert de cible, avec l'objectif d'atteindre celle-ci, mais, à cause d'un manque d'adresse, il atteint un humain distant de celle-ci (ici c'est le geste qui a été maladroit).
–--- C.b) soit l'acte a été commis par sa pleine volonté et sous contrôle de sa Raison, de même que c'est volontairement que cet acte a été utilisé pour entraîner la conséquence qu'il a entraînée, mais c'est au sujet de l'objet vers lequel on a dirigé cet acte et sa conséquence qu'il y a eu erreur d'appréciation (العمل الصادر عن اختيار وقصد، ومع قصد للأثر الذي ترتب عليه، ولكن بغير قصد لمن وَجَّهَ إليه هذا الفعل وأثره: الخطأ في القصد).
Ainsi en est-il de l'homme qui a une relation intime avec une femme qu'il croyait être son épouse (il faut bien sûr, pour que cela ne lui soit pas compté comme péché, que les circonstances ont vraiment rendu possible pour lui cette méprise).
Ainsi en est-il de celui qui vise de son arme, puis tire sur ce qu'il croit être l'animal qu'il est en train de chasser, avec l'intention de le tuer ; malheureusement, il s'agissait d'un humain : le tireur avait mal vu (ici c'est dans l'identité de celui qu'il voulait atteindre qu'il s'est trompé ; par contre, son geste a été parfait : il a atteint ce qu'il a visé).
–--- C.c) soit l'acte a été commis par sa pleine volonté et sous contrôle de sa Raison, et c'est volontairement qu'on l'a dirigé vers l'objet vers lequel il s'est porté ; cependant, c'est la conséquence que cet acte a entraînée sur cet objet qui n'a pas été voulue (العمل الصادر عن اختيار وقصد، ومع قصد لمن وَجَّهَ إليه هذا الفعل، ولكن بغير قصد للأثر الذي ترتّب عليه: الخطأُ في الفعل شبهُ العمد).
Ainsi en est-il de celui qui porte des coups et blessures volontaires, mais celles-ci entraînent la mort alors que celui qui frappait n'avait pas l'intention de la donner. Ce cas c recèle quelque chose du a et quelque chose du b : et il est plus accentué que ces deux. Pour sa part, Mâlik ibn Anas ne l'a pas distingué du khata'.
–--- C.d) soit l'acte a été commis par sa pleine volonté et sous contrôle de sa Raison, de même que c'est volontairement que cet acte a été utilisé pour entraîner la conséquence qu'il a entraînée, et que c'est volontairement qu'il a été dirigé vers l'objet vers lequel il a été dirigé (العمل الصادر عن اختيار وقصد، ومع قصد للأثر الذي ترتب عليه، ولمن وَجَّهَ إليه هذا الفعل وأثره: العمد).
Ainsi en est-il de celui qui, avec raison froide, frappe quelqu'un par un objet causant généralement la mort de qui il sert à frapper, et mort s'est ensuivie.
Ainsi en est-il également de celui qui, alors qu'il jeûne, mange ou boit sciemment (soit en se souvenant - التذكُّر - qu'il était en train de jeûner, soit en ayant oublié - النسيان - cela) (dans cette seconde circonstance, il n'y a jamais de sa part volonté de transgresser - عدم تعمد الاعتداء - ; dans la première circonstance, c'est s'il a fait ainsi pour une raison valable - une nécessité liée à son état de santé, par exemple - qu'il n'y a pas de sa part volonté de transgresser).
Le cas de celui qui fait un acte interdit parce qu'il subit la contrainte (reconnue telle) - الإكراه - (ik'râh mu'tabar shar'an) pour faire celui-ci, ce cas aussi entre ici : il n'y a pas, non plus, de sa part, volonté de transgresser, mais d'échapper à ce dont on le menaçait).
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III) Les Cas B et C sont des cas d'interaction entre Envie (Hawâ), Emotion (Qalb), Raison ('Aql) et Trait de Caractère (Khuluq). La Responsabilité de l'homme est alors engagée pour tout Acte qu'il fait (sauf pour les cas B.a, B.b, C.a et C.b : pour eux, la responsabilité peut se retrouver atténuée, comme nous le verrons plus bas en IV) :
Les besoins de l'homme sont de deux types :
--- il y a le besoin de combler un manque : la sensation de faim exprime le besoin d'absorber de la nourriture ; celle de soif exprime le besoin d'absorber de l'eau ; la sensation de fatigue exprime le besoin de se reposer ;
--- et il y a le besoin d'extérioriser un "surplus" : l'émotion de colère exprime le besoin de repousser ce qu'on perçoit comme une agression contre soi ; la libido exprime le besoin d'avoir des relations intimes ; etc.
Le besoin s'exprime par une tension intérieure, qui requiert du cerveau de la satisfaire.
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Au début, le bébé humain ne sait que pleurer pour exprimer ses besoins.
Mais, au fur et à mesure de son développement psychique, l'être humain apprend à contrôler ses émotions, puis à intérioriser des choses.
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La volonté (ikhtiyâr) ne devrait s'exercer - mais elle ne le fait malheureusement pas toujours - qu'en suivant ce que la raison lui dicte, celle-ci ayant arbitré entre les différentes "poussées" qui se concurrencent dans le for intérieur :
--- les poussées de type "désirs" ;
--- les poussées de type "émotion" ;
--- les poussées de type "morale" ;
--- les poussées de type "spiritualité".
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Par ailleurs, traversant ces différents types de "poussées" et les englobant, sont les traits de caractère de l'homme : en général, l'homme agit selon ses traits de caractère. Je dis que ces derniers "traversent et englobent" ce que nous avons vu, car le trait de caractère est lui-même le résultat d'un certain dosage entre "besoins physiques", "sentiments vis-à-vis d'autrui" et "devoirs moraux inculqués au fil du développement psychique".
Ce trait de caractère peut être :
----- bon,
----- mauvais,
----- ou spécifique (ne relevant alors pas des deux catégories "bon" et "mauvais").
La femme a ainsi certains traits de caractère globaux qui présentent leurs spécificités par rapport à ceux de l'homme. Ainsi, dans la Sunna, il est dit de la femme qu'elle est "Nâqissatu 'Aql" ("ما رأيت من ناقصات عقل ودين أذهب للب الرجل الحازم من إحداكن" : al-Bukhârî, 298, Muslim, 79-80) : cela ne signifie pas qu'elle aurait une moindre intelligence que l'homme, mais que, chez elle, c'est à un degré moindre que chez l'homme que la Raison domine les Emotions et les Sentiments : la femme se laisse donc aller à l'expression de certain(e)s de ses Emotions et Sentiments (du Qalb), là où l'homme empêcheraient ceux-ci de s'exprimer, donnant préférence sur eux à sa Raison ('Aql), car les percevant susceptibles de l'entraîner vers des conséquences malheureuses.
De même, dans le hadîth suivant, il est dit : "La femme étant la proie à la jalousie (ghayra) ne distingue plus le bas de la vallée de sa partie haute" : "إن الغيرى لا تبصر أسفل الوادي من أعلاه" (Musnadu Abî Ya'lâ, 4670 ; chaîne de narration "lâ ba'ssa bihî" d'après Ibn Hajar : Fat'h ul-Bârî 9/403).
Ummu Salama, devenue veuve, reçut une demande en mariage de la part du Prophète (sur lui soit la paix). Elle tint à le prévenir de deux choses, l'une étant un trait de caractère particulier : "Je suis une femme très jalouse (ghayûr)". Le message lui ayant été transmis, le Prophète répondit : "(...) Et je prie Dieu qu'Il fasse disparaître [d'elle tout excès de] Ghayra" : "عن أم سلمة، أنها قالت: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم، يقول: "ما من مسلم تصيبه مصيبة، فيقول ما أمره الله: "{إنا لله وإنا إليه راجعون}، اللهم أجرني في مصيبتي، وأخلف لي خيرا منها"، إلا أخلف الله له خيرا منها". قالت: فلما مات أبو سلمة، قلت: أي المسلمين خير من أبي سلمة؟ أول بيت هاجر إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم. ثم إني قلتها. فأخلف الله لي رسول الله صلى الله عليه وسلم. قالت: أرسل إلي رسول الله صلى الله عليه وسلم حاطب بن أبي بلتعة يخطبني له، فقلت: "إن لي بنتا وأنا غيور". فقال: "أما ابنتها فندعو الله أن يغنيها عنها، وأدعو الله أن يذهب بالغيرة" (Muslim, 918).
Voici maintenant un trait de caractère particulier qu'on retrouvait de façon générale chez les femmes ansârites : beaucoup de jalousie (ghayra) : "عن أنس قال: قالوا: "يا رسول الله، ألا تتزوج من نساء الأنصار؟" قال: "إن فيهم لغيرة شديدة" (an-Nassâ'ï).
Az-Zubayr avait beaucoup de jalousie (ghayra) par rapport à son épouse : "فجئت يوما والنوى على رأسي، فلقيت رسول الله صلى الله عليه وسلم ومعه نفر من الأنصار، فدعاني ثم قال: "إخ إخ" ليحملني خلفه. فاستحييت أن أسير مع الرجال، وذكرت الزبير وغيرته، وكان أغير الناس. فعرف رسول الله صلى الله عليه وسلم أني قد استحييت فمضى. فجئت الزبير فقلت: "لقيني رسول الله صلى الله عليه وسلم، وعلى رأسي النوى، ومعه نفر من أصحابه، فأناخ لأركب، فاستحييت منه وعرفت غيرتك"، فقال: "والله لحملك النوى كان أشد علي من ركوبك معه" (al-Bukhârî, 4926).
Voici encore 4 types de caractères par rapport à la rapidité, ou au contraire la lenteur, avec laquelle la colère monte puis retombe chez les individus :
--- lent à se mettre en colère et prompt à redevenir calme ;
--- lent à se mettre en colère et lent à redevenir calme ;
--- prompt à se mettre en colère et prompt à redevenir calme ;
--- prompt à se mettre en colère et lent à redevenir calme :
"ألا إن خير الرجال من كان بطيء الغضب سريع الرضا. وشر الرجال من كان سريع الغضب بطيء الرضا. فإذا كان الرجل بطيء الغضب بطيء الفيء، وسريع الغضب سريع الفيء، فإنها بها" (Ahmad, 11143 ; at-Tirmidhî, 2191 ; dha'îf).
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III.I) Quand l'homme agit selon son trait de caractère :
Comme je le disais plus haut, l'être humain agit en général selon ses traits de caractère, et ce en interaction avec la situation dans laquelle il se retrouve.
Ainsi, un homme généreux aura tendance à aider tout homme s'étant présenté à lui comme étant dans le besoin. Un homme peureux aura tendance à chercher à fuir face à toute situation difficile. Un homme paresseux aura tendance à ne pas honorer ses devoirs tant qu'il ne subira pas de pression. Un homme colérique aura tendance, dès que quelqu'un s'oppose à lui, à s'emporter facilement.
L'Acte que l'homme fait en suivant son trait de caractère en interaction avec la situation qui s'est présentée à lui, si cet Acte est bien, alors tant mieux.
Mais il arrive que l'homme fasse alors un Acte qui soit mauvais.
--- Cela peut relever alors du cas C, dans la mesure où cela a été un acte que l'homme a fait naître en pleine volonté, sa raison dominant tout autre aspect de sa personne. Cependant, si cet Acte est mauvais, c'est que la Raison de cet homme est inféodée à ses Intérêts, et non pas à la Justice.
Il arrive d'ailleurs ici que l'homme, ensuite, rationalise, pour tenter de justifier ce qu'il a fait, et dont il sait bien, au fond de lui, que cela est mauvais : "Si j'ai fait ainsi, c'est que j'avais raison, car...".
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C'est pourquoi le seul fait que la Raison domine les Emotions et les Pulsions n'est pas suffisant : il faut aussi que cette Raison soit inféodée à la bonté du Coeur Spirituel ; et, donc, à la Justice.
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--- Il peut également arriver que cela relève du cas B, dans la mesure où la raison de cet homme était alors dominée par son trait de caractère.
Ci-après non pas véritablement un trait de caractère, mais une tendance due au jeune âge, et qui prend en général le dessus sur la raison : Un jeune homme vint un jour questionner le Prophète (sur lui la paix) : "Messager de Dieu, puis-je embrasser alors que je jeûne ?". Le Prophète lui dit : "Non." Plus tard un homme âgé vint lui demander la même chose : "Puis-je embrasser alors que je jeûne ?". Le Prophète lui dit : "Oui." Abdullâh ibn 'Amr relate : "Nous nous regardâmes alors [tout étonnés]". Le Prophète dit : "Je sais pourquoi vous vous regardez l'un l'autre ! (Mais l'explication de la différence de mes deux réponses est que) l'homme âgé (parvient à) se maîtriser (plus facilement que l'homme jeune)" : "عن عبد الله بن عمرو بن العاصي قال: كنا عند النبي صلى الله عليه وسلم، فجاء شاب فقال: يا رسول الله، أقبل وأنا صائم؟ قال: "لا". فجاء شيخ فقال: أقبل وأنا صائم؟ قال: "نعم". قال: فنظر بعضنا إلى بعض، فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "قد علمت لم نظر بعضكم إلى بعض. إن الشيخ يملك نفسه" (Ahmad, 6700, 7014).
C'est d'ailleurs pourquoi le fait que ce soit un homme âgé qui commette l'adultère fait de celui-ci quelque chose d'encore plus grave que si c'était un homme jeune : "عن أبي هريرة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ثلاثة لا يكلمهم الله يوم القيامة ولا يزكيهم - قال أبو معاوية: ولا ينظر إليهم - ولهم عذاب أليم: شيخ زان، وملك كذاب، وعائل مستكبر"" (Muslim, 107).
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Il y a encore le fait que la personne soit très fatiguée : cela mène parfois à une très forte irritabilité, laquelle peut avoir des conséquences fâcheuses.
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III.II) Quand l'homme agit selon sa raison, ou son émotion, ou sa pulsion, sans que ce soit aussi un trait de son caractère :
Il arrive que, sans que ce soit un trait de son caractère, la personne soupèse rationnellement (muwâzana) les deux possibilités qui se présentent à elle, et, de par sa raison pure, donne préférence à l'une sur l'autre, cela par égard de sa part à telle considération liée à ses objectifs (ce qui peut constituer un acte en soi bon, ou en soi mauvais) (cela relève du cas C) :
--- ici une personne qui allait se retenir de prononcer le serment fatidique (et qui, dans son cas, était faux), mais qui, ayant soupesé le pour et le contre, se décida quand même à le faire, afin de ne pas déshonorer sa famille : "فانصرف النبي صلى الله عليه وسلم فأرسل إليها، فجاء هلال فشهد، والنبي صلى الله عليه وسلم يقول: "إن الله يعلم أن أحدكما كاذب، فهل منكما تائب؟" ثم قامت فشهدت، فلما كانت عند الخامسة، وقفوها وقالوا: "إنها موجبة"، قال ابن عباس: فتلكأت ونكصت، حتى ظننا أنها ترجع، ثم قالت: "لا أفضح قومي سائر اليوم"، فمضت" (al-Bukhârî, 4470).
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Il peut également arriver que, sans que ce soit un trait de son caractère, face à une situation particulière, la personne cède à une pulsion qu'elle a eue, sa raison ayant été alors complètement dominée (bien que présente et efficiente) (c'est alors le cas B) :
--- un homme avait prononcé la formule du zihâr et devait donc accomplir une expiation consistant en 2 mois de jeûne complets avant de pouvoir de nouveau venir à son épouse ; or, suite au fait d'avoir vu son épouse parée, un soir de lune, il n'a pu se retenir d'avoir une relation intime avec elle : "عن ابن عباس أن رجلا ظاهر من امرأته فغشيها قبل أن يكفر فأتى النبي صلى الله عليه وسلم فذكر ذلك له فقال: "ما حملك على ذلك؟" قال: "يا رسول الله، رأيت بياض حجليها في القمر، فلم أملك نفسي أن وقعت عليها." فضحك رسول الله صلى الله عليه وسلم، وأمره ألا يقربها حتى يكفر" (Ibn Mâja, 2065 ; at-Tirmidhî, 1199) ;
--- Salama ibn Sakhr avait prononcé la formule du zihâr pendant la durée du ramadan parce que, étant doté d'une force virile considérable, il craignait, une fois engagé dans une relation intime, de ne pas pouvoir arrêter celle-ci alors que l'aube était déjà survenue ; or, suite au fait que, une nuit, il a vu quelque chose des attraits physiques de son épouse, il n'a pas pu se retenir : il dut alors s'acquitter d'une kaffâra : "عن سلمة بن صخر الأنصاري، قال: كنت رجلا قد أوتيت من جماع النساء ما لم يؤت غيري. فلما دخل رمضان تظاهرت من امرأتي حتى ينسلخ رمضان فرقا من أن أصيب منها في ليلتي فأتتابع في ذلك إلى أن يدركني النهار وأنا لا أقدر أن أنزع. فبينما هي تخدمني ذات ليلة، إذ تكشف لي منها شيء، فوثبت عليها. فلما أصبحت غدوت على قومي فأخبرتهم خبري فقلت: انطلقوا معي إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم فأخبره بأمري، فقالوا: لا والله لا نفعل، نتخوف أن ينزل فينا قرآن أو يقول فينا رسول الله صلى الله عليه وسلم مقالة يبقى علينا عارها، ولكن اذهب أنت فاصنع ما بدا لك. قال: فخرجت فأتيت رسول الله صلى الله عليه وسلم فأخبرته خبري، فقال" (at-Tirmidhî, 3299) ;
--- suite au fait qu'une personne lui a tenu une parole déplacée, quelqu'un a eu "un coup de sang", et a alors frappé cette personne, provoquant sa mort : le talion fut alors applicable, mais le parent de la victime finit par pardonner : "عن وائل قال: إني لقاعد مع النبي صلى الله عليه وسلم إذ جاء رجل يقود آخر بنسعة، فقال: "يا رسول الله، هذا قتل أخي." فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أقتلته؟" فقال: "إنه لو لم يعترف أقمت عليه البينة." قال: "نعم قتلته." قال: "كيف قتلته؟" قال: "كنت أنا وهو نختبط من شجرة، فسبني، فأغضبني، فضربته بالفأس على قرنه، فقتلته." فقال له النبي صلى الله عليه وسلم: "هل لك من شيء تؤديه عن نفسك؟" قال: "ما لي مال إلا كسائي وفأسي." قال: "فترى قومك يشترونك؟" قال: "أنا أهون على قومي من ذاك." فرمى إليه بنسعته، وقال: "دونك صاحبك." فانطلق به الرجل. فلما ولى قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إن قتله فهو مثله"؛ فرجع، فقال: "يا رسول الله، إنه بلغني أنك قلت: "إن قتله فهو مثله"، وأخذتُه بأمرك؟" فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أما تريد أن يبوء بإثمك، وإثم صاحبك؟" قال: "يا نبي الله - لعله قال: بلى"، قال: "فإن ذاك كذاك"؛ قال: فرمى بنسعته وخلى سبيله" (Muslim 1680).
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III.III) Quand l'homme contredit l'un de ses traits de caractère :
Il peut même arriver que l'homme contredise l'une de ses habitudes et l'un de ses traits de caractère, faisant alors ce qui contredit ceux-ci.
C'est, alors :
----- soit une considération de sa raison ('aql) qu'il a - à juste titre - suivie, par le fait d'avoir fait dominer ce que lui dicte cette raison (cas C) (et qui est soit bon, soit mauvais) sur ce que lui dictent ses traits de caractère. Ainsi, par rapport au premier des deux hadîths qui vont suivre, le principe de base est qu'un mari trouvant son épouse en train d'avoir des relations intimes avec un homme, ce mari n'a juridiquement pas le droit de tuer cet homme : tout ce qu'il peut faire c'est alors aller chercher 4 témoins pour faire appliquer à cet homme le jugement d'un juge. L'une des interprétations de ce hadîth qui va suivre est que, de par sa réponse, le Prophète a subtilement désapprouvé la parole que Sa'd ibn 'Ubâda lui tenait. D'une part il voulut excuser Sa'd devant les autres Compagnons pour sa parole semblant contredire ce que lui, le Prophète, venait de dire : Sa'd avait beaucoup de jalousie (Ghayra). En même temps, le Prophète rappela à Sa'd que la Ghayra (bien que en soi trait de caractère noble) est à garder sous contrôle (de sa Raison), car lui-même, le Prophète avait plus de Ghayra que Sa'd, et pourtant il venait de dire que le mari ne doit pas tuer un homme commettant pareille chose (Zâd ul-ma'âd, 5/408). Voici ce hadîth : Sa'd ibn 'Ubâda (que Dieu l'agrée) dit un jour : "Messager de Dieu, dis-moi, si l'homme trouve avec sa femme un autre homme [= ayant des relations intimes avec elle], le tuera-t-il ?" Le Prophète lui dit : "Non". "Si je trouve avec ma femme un autre homme, je ne le toucherais pas, et irais (plutôt) chercher 4 témoins ?" Le Prophète lui dit : "Oui". Sa'd dit alors : "Jamais, par Celui qui t'a suscité avec la vérité ! Au contraire, je m'occuperais de lui avec mon sabre avant cela." Le Prophète dit alors : "Ecoutez ce que votre chef dit. Il a beaucoup de Ghayra. J'ai plus de Ghayra que lui. Et Dieu a plus de Ghayra que moi" : "عن أبي هريرة، أن سعد بن عبادة الأنصاري، قال: "يا رسول الله، أرأيت الرجل يجد مع امرأته رجلا أيقتله؟" قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا"، قال سعد: "بلى، والذي أكرمك بالحق"، فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "اسمعوا إلى ما يقول سيدكم" (Muslim, 1498/14) ; "عن أبي هريرة، قال: قال سعد بن عبادة: "يا رسول الله، لو وجدت مع أهلي رجلا لم أمسه حتى آتي بأربعة شهداء؟" قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "نعم". قال: "كلا والذي بعثك بالحق، إن كنت لأعاجله بالسيف قبل ذلك". قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "اسمعوا إلى ما يقول سيدكم، إنه لغيور، وأنا أغير منه، والله أغير مني" (Muslim, 1498/16). De même, commentant un autre célèbre hadîth, "Si Eve n'avait (pas agi comme elle l'a fait), aucune femme n'aurait fait khiyâna [= n'aurait agi de façon déplacée] avec son mari" (al-Bukhârî 3152, Muslim 1470), Ibn Hajar écrit : "Dans (ce) hadîth il y a allusion à la consolation des hommes en ce qu'ils connaissent de la part de leurs femmes, par (l'évocation de) ce qui s'est passé de la part de la mère suprême des (femmes) et que cela fait partie de leur nature (...). Et il convient, pour les (femmes), de ne pas donner place à cela en se laissant aller à ce genre de choses ; elles doivent au contraire se contrôler et combattre leurs penchants" : "وفي الحديث إشارة إلى تسلية الرجال فيما يقع لهم من نسائهم بما وقع من أمهن الكبرى وأن ذلك من طبعهن، فلا يفرط في لوم من وقع منها شيء من غير قصد إليه أو على سبيل الندور. وينبغي لهن أن لا يتمكن بهذا في الاسترسال في هذا النوع بل يضبطن أنفسهن ويجاهدن هواهن. والله المستعان" (Fat'h ul-bârî 9/444) ;
----- soit un sentiment ou une émotion qu'il aura suivi(e), par le fait d'avoir laissé s'exprimer cette émotion du coeur (qalb) au détriment de ce que dicte alors la raison (cas B) : pousser des cris lors de la mort d'un proche qu'on aimait beaucoup (alors même que cela n'est pas dans ses habitudes) : cette expression de la douleur est excessive, et dénote un manquement dans le contrôle que la Raison doit garder sur les Emotions ; en effet, seuls les pleurs sont alors autorisés ;
----- soit une envie (hawâ) qu'il aura suivie, par le fait de lui avoir donné préférence sur ce que lui dictent son caractère et sa raison (cas B) : en l'an 5 de l'hégire, lors de la calomnie contre Aïcha, le Prophète prononça un discours dans lequel il dénonça les agissements d'"un homme dont le tort (qu'il cherche à me faire) atteint (maintenant) ma femme (qu'il accuse ouvertement d'adultère)." Sa'd ibn Mu'âdh dit alors au Prophète qu'il était prêt, si le Prophète lui en donnait l'ordre, d'exécuter Abdullâh ibn Ubayy. Mais Sa'd ibn 'Ubâda, chef du clan des Khazraj, se leva alors et s'opposa violemment à ce qu'avait dit Sa'd ibn Mu'âdh. Relatant cela, Aïcha observa : "C'était un homme pieux, mais le sentiment clanique l'emporta ce jour-là" : "وكان قبل ذلك رجلا صالحا، ولكن احتملته الحمية". Quelqu'un d'autre, du clan des Khazraj, se leva alors et contredit Sa'd, qu'il traita de Munâfiq. Le Prophète dut alors s'employer à calmer tout le monde (al-Bukhârî 3910, 4473, Muslim 2770).
L'événement suivant relève peut-être de ce cas : Abu-l-Yassar a invité une dame venue lui acheter des dattes à se rendre à l'intérieur de la pièce pour voir des dattes meilleures, et ensuite l'a embrassée ; ensuite il a pris conscience de ce qu'il a fait et a cherché à se repentir : "عن أبي اليسر قال: أتتني امرأة تبتاع تمرا، فقلت: "إن في البيت تمرا أطيب منه"، فدخلت معي في البيت، فأهويت إليها فتقبلتها. فأتيت أبا بكر فذكرت ذلك له، قال: "استر على نفسك وتب، ولا تخبر أحدا". فلم أصبر فأتيت عمر فذكرت ذلك له، فقال: "استر على نفسك وتب، ولا تخبر أحدا". فلم أصبر، فأتيت رسول الله صلى الله عليه وسلم فذكرت ذلك له، فقال: "أخلفت غازيا في سبيل الله في أهله بمثل هذا؟" حتى تمنى أنه لم يكن أسلم إلا تلك الساعة، حتى ظن أنه من أهل النار. قال: وأطرق رسول الله صلى الله عليه وسلم طويلا، حتى أوحى الله إليه: {وأقم الصلاة طرفي النهار وزلفا من الليل} إلى قوله {ذكرى للذاكرين}. قال أبو اليسر: فأتيته فقرأها عليّ رسول الله صلى الله عليه وسلم. فقال أصحابه: "يا رسول الله، ألهذا خاصة أم للناس عامة؟" قال: "بل للناس عامة" (at-Tirmidhî, 3115) ; "عن ابن مسعود أن رجلا أصاب من امرأة قبلة، فأتى النبي صلى الله عليه وسلم، فأخبره فأنزل الله عز وجل: {أقم الصلاة طرفي النهار وزلفا من الليل، إن الحسنات يذهبن السيئات}. فقال الرجل: يا رسول الله ألي هذا؟ قال: "لجميع أمتي كلهم" (al-Bukhârî 503, Muslim 2763) .
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IV) Dans le cas où l'homme a commis un Acte de façon totalement Involontaire (cas A), de même que dans les cas où l'homme a commis l'Acte de façon volontaire, mais c'en est le Résultat qui s'est produit de façon Involontaire (les cas B.a, B.b, C.a et C.b), il peut quand même être tenu Responsable des Conséquences de cet Acte. Car tout dépend de la Catégorie à laquelle cet Acte se rattache :
Le fait est qu'il existe ici plusieurs Catégories d'Actes...
--- Les délits liés aux droits de créatures :
------ par rapport à la responsabilité civile : celle-ci est engagée malgré l'absence de volonté de commettre ce qu'on a commis. C'est le cas lorsqu'on a blessé ou causé la mort d'autrui de façon totalement involontaire ou par mégarde, ou lorsqu'on a endommagé le bien d'autrui sans le vouloir : le dédommagement est alors dû : "والمقصود هنا أن القلب هو الأصل في جميع الأفعال والأقوال. فما أمر الله به من الأفعال الظاهرة فلا بد فيه من معرفة القلب وقصده. وما أمر به من الأقوال وكل ما تقدم، والمنهي عنه من الأقوال والأفعال إنما يعاقب عليه إذا كان بقصد القلب. وأما ثبوت بعض الأحكام كضمان النفوس والأموال إذا أتلفها مجنون أو نائم أو مخطئ أو ناس، فهذا من باب العدل في حقوق العباد، ليس هو من باب العقوبة. فالمأمور به كما ذكرنا نوعان: نوع ظاهر على الجوارح، ونوع باطن في القلب" (MF 14/120) ;
------ par rapport à la responsabilité devant Dieu : l'absence de volonté et la mégarde ne sont, ici, pas prises en considération au point d'absoudre l'auteur du délit de toute responsabilité. Ainsi, dans le cas d'un homicide involontaire (A ; B.a, B.b, B.c ; C.a, C.b, C.c), en sus de dédommager la famille, l'auteur de l'homicide doit s'acquitter d'une expiation (kaffâra) : "وَمَن قَتَلَ مُؤْمِنًا خَطَئًا فَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُّؤْمِنَةٍ وَدِيَةٌ مُّسَلَّمَةٌ إِلَى أَهْلِهِ إِلاَّ أَن يَصَّدَّقُواْ فَإِن كَانَ مِن قَوْمٍ عَدُوٍّ لَّكُمْ وَهُوَ مْؤْمِنٌ فَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُّؤْمِنَةٍ وَإِن كَانَ مِن قَوْمٍ بَيْنَكُمْ وَبَيْنَهُمْ مِّيثَاقٌ فَدِيَةٌ مُّسَلَّمَةٌ إِلَى أَهْلِهِ وَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُّؤْمِنَةً فَمَن لَّمْ يَجِدْ فَصِيَامُ شَهْرَيْنِ مُتَتَابِعَيْنِ تَوْبَةً مِّنَ اللّهِ وَكَانَ اللّهُ عَلِيمًا حَكِيمًا" (Coran 4/29). Or, d'après l'un des commentaires, ce "تَوْبَةً مِّنَ اللّهِ" ("en guise de repentir accordé par Dieu") exprime bien que l'homicide, fût-il involontaire, est un péché, car, par rapport à tout ce qui pourrait mettre en jeu la sécurité physique d'autrui, l'homme a le devoir d'agir avec extrême prudence (Tafsîr ul-Qurtubî, Tafsîr ur-Râzî), plus grande que pour bien d'autres sujets, par rapport auxquels la prudence est certes de mise - elle l'est en toutes circonstances -, mais où il est compréhensible qu'elle soit un peu moindre ("قال: "ولا إثم فيه" يعني في الوجهين. قالوا: المراد: إثم القتل*؛ فأما في نفسه، فلا يعرى** عن الإثم من حيث ترك العزيمة والمبالغة في التثبت في حال الرمي، إذ شرع الكفارة يؤذن باعتبار هذا المعنى. "ويحرم عن الميراث"؛ لأن فيه إثما فيصح تعليق الحرمان به" : Al-Hidâya, 2/545) (*أي إثم قصد القتل ; et **أي القتل الخطأ). C'est bien parce que l'homme doit être extrêmement prudent quand il a en mains quoi que ce soit qui risque de blesser autrui, que la Sunna a enseigné de bien tenir en main les parties tranchantes d'objets que l'on transporte (elle parlait de flèches), afin de ne blesser personne, même involontairement : "عن أبي موسى رضي الله عنه قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إذا مر أحدكم في مسجدنا وفي سوقنا ومعه نبل فليمسك على نصالها أن يصيب أحدا من المسلمين منها بشيء" (al-Bukhârî, 6664, Muslim, 2615) ; et de ne jamais faire de geste avec une arme vers son frère : "عن أبي هريرة رضي الله عنه قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا يشيرُ أحدكم على أخيه بالسلاح، فإنه لا يدري لعل الشيطان ينزع في يده، فيقع في حفرة من النار" (al-Bukhârî, 6661, Muslim, 2617). C'est également parce qu'il doit être prudent même pour sa propre vie que la Sunna a enseigné de ne pas dormir n'importe où : "Celui qui (s'endort) la nuit sur le toit d'une maison qui n'a pas de barrière, la responsabilité est enlevée de lui" : "عن عبد الرحمن بن علي يعني ابن شيبان، عن أبيه، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "من بات على ظهر بيت ليس له حجار، فقد برئت منه الذمة" (Abû Dâoûd, 5041).
--- Les actes cultuels :
L'Absence de Volonté dans l'Action (A) et l'Erreur dans l'Action (a & b) sont ici davantage prises en considération, du moins d'après certaines écoles. Ainsi, le fait d'avoir avalé de l'eau par mégarde pendant le jeûne (alors qu'on se gargarisait la bouche par besoin, hâja, et qu'on ne l'a pas fait de façon extrême, bi dûni mubâlagha) n'annule pas le jeûne d'après les écoles shafi'ite et hanbalite. Par contre, d'après les écoles hanafite et malikite, cet acte n'est certes pas cause de péché, néanmoins, le jeûne est systématiquement annulé sur le plan juridique, et devra donc être recommencé ultérieurement.
--- Les contrats :
L'Absence de Volonté (A) est ici davantage encore pris en considération.
----- Ainsi, certaines écoles considèrent nulles toutes conclusion de contrat et rupture de contrat faites en pareille condition : "الخامس أن هذا من باب خطاب الوضع والإخبار، لا من باب خطاب التكليف. وذلك أن كون السكران معاقبا أو غير معاقب ليس له تعلق بصحة عقوده وفسادها؛ فإن العقود ليست من باب العبادات التي يثاب عليها، ولا الجنايات التي يعاقب عليها، بل هي من التصرفات التي يشترك فيها البر والفاجر والمؤمن والكافر؛ وهي من لوازم وجود الخلق؛ فإن العهود والوفاء بها أمر لا تتم مصلحة الآدميين إلا بها، لاحتياج بعض الناس إلى بعض في جلب المنافع ودفع المضار؛ وإنما تصدر عن العقل. فـمن لم يكن له عقل ولا تمييز، لم يكن قد عاهد ولا حلف ولا باع ولا نكح ولا طلق ولا أعتق" (MF 33/108).
----- Un Talâq prononcé dans un état de colère tel que la personne n'est plus consciente de ce qu'elle dit (يزيل العقل فلا يشعر صاحبه بما يقول), n'est pas valide d'après les ulémas (3 degrés de colère existent : il s'agit du degré 3, le plus extrême) : ici la Volonté est considérée absente (C) à cause de l'absence temporaire de la capacité de distinguer ce que l'on fait et dit (tam'yîz) (cf. Ad-Durr ul-mukhtâr, avec Radd ul-muhtâr, 4/452 ; Zâd ul-ma'âd, 5/215).
----- Un Talâq prononcé étant d'ivresse n'est pas valide d'après l'école hanbalite pour cause d'absence de Volonté (A), mais est valide d'après l'école hanafite si l'ivresse a été causée par l'absorption volontaire et consciente d'une substance enivrante.
----- En cas d'erreur de parole parce que la langue a fourché (خطأ في الفعل) (a), ou d'erreur de destinataire de la parole (خطأ في القصد) (b), le Talâq n'est pas effectif d'après l'école hanafite (en tous cas le mari qui prétend cela sera cru diyânatan, car si son affaire passe devant un juge, ce qu'il prétend là ne sera pas retenu) (Radd ul-muhtâr, 4/448-449).
Cette Absence de Volonté est décrite comme étant une Absence de Qasd 'Aqlî (et pas de Qasd Hayawânî).
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Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).