Il arrive – cela m'est moi-même arrivé plusieurs fois – que l'on rencontre des musulmans qui considèrent qu'il est interdit d'inscrire ou de prononcer le prénom d'une femme devant tout homme qui n'est ni le mari de celle-ci ni son proche parent (mahram). D'après les sources musulmanes, le prénom de la femme serait-il donc 'awra, c'est-à-dire quelque chose qu'il faut nécessairement cacher, sauf cas de nécessité absolue (dharûra) ?
En fait non. Le prénom de la femme n'est pas sujet au "voile". Il n'est donc pas interdit de le faire apparaître comme signature, pas plus qu'il ne serait interdit, en écrivant une lettre à son épouse, d'inscrire le prénom de celle-ci sur l'enveloppe.
En effet, il est arrivé au Prophète de prononcer le nom de la sœur de sa femme défunte Khadîjah. Aïcha raconte : "Hâlah bint Khuwaylid, la sœur de Khadîjah, demanda une fois au Prophète (sur lui la paix) la permission d'entrer. Le Prophète reconnut là la façon de s'exprimer de Khadîjah. Il en fut troublé, puis dit : "Mon Dieu, c'est Hâlah !" (rapporté par al-Bukhârî). 'Amr ibn al-Hârith rapporte : "Zaynab, l'épouse Abdullâh ibn Mas'ûd, raconte: "… Bilâl passa près de nous, et nous lui dîmes : "Demande au Prophète si ce que je dépense sur mon mari et sur les orphelins qui sont à ma charge me sera compté comme aumône..." Bilâl entra chez le Prophète et lui posa la question. Il demanda : "Qui sont-elles?" "Il y a Zaynab", répondit Bilâl. "Laquelle des Zaynabs ? s'enquit-il. "La femme de Abdullâh" (rapporté par al-Bukhârî).
Ces Hadîths montrent bien que le fait de faire apparaître le prénom de la femme n'est aucunement interdit.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).