Question :
Quelle est la différence entre "islâm" et "îmân" ?
Tout "muslim" est-il également "mu'min", ou certains ne le sont-ils pas ?
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Réponse :
En fait il faut, pour répondre à cette question, distinguer plusieurs cas de figure quant à l'utilisation de ces termes...
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A) Lorsque les deux termes sont employés en coordination, alors ce que chacun d'eux indique est totalement distinct de ce que l'autre indique (humâ mutabâyinân) :
C'est ainsi que, dans le Hadîthu Jibrîl, le Prophète (que Dieu le rapproche de Lui et le salue) a défini le islâm comme : "le fait que tu témoignes qu'il n'est pas de divinité en dehors de Dieu et que Muhammad est le Messager de Dieu, que tu accomplisses la prière, que tu donnes la zakât, que tu jeûnes pendant le ramadan, et que tu accomplisses le pèlerinage à la Maison si tu peux t'y rendre".
Alors qu'il y a défini le îmân comme : "le fait que tu croies en Dieu, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses Envoyés, en le Jour dernier, et que tu croies en le destin, que le bien et le mal viennent de Dieu".
Le fait est que le sens littéral de "îmân" est "le fait de croire" (al-i'tiqâd), tandis que celui de "islâm" est "le fait de mettre en pratique, au niveau extérieur, les actions requises" (al-a'mâl uz-zâhira) : "وقال الإمام أبو محمد الحسين بن مسعود البغوي الشافعي رحمه الله في حديث سؤال جبريل صلى الله عليه وسلم عن الإيمان والإسلام وجوابه قال: جعل النبي صلى الله عليه وسلم الإسلام اسما لما ظهر من الأعمال وجعل الإيمان اسما لما بطن من الاعتقاد" (Shar'h Muslim, an-Nawawî, 1/145). Ces deux sens réapparaissent quand les deux termes sont employés en coordination (عند الاقتران), l'un à côté de l'autre : ce que chacun désigne est alors différent de ce que l'autre désigne. "Imân" renvoie alors aux croyances, qui sont intérieures et expriment ce en quoi on croit, et "islâm" aux actions, qui sont extérieures et constituent l'expression de sa soumission à Dieu.
Ceci entraîne que tout "mu'min" est aussi "muslim", mais que tout "muslim" n'est pas forcément "mu'min" (baynahumâ 'umûm wa khussûs mutlaqan) ; nous y reviendrons en B.a, ci-dessous...
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B) Lorsque l'un ou l'autre de ces termes est employé seul, alors :
Il y a alors deux cas : B.a et B.b…
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--- B.a) Soit le terme est employé avec un sens particulier :
Dans ce cas, ce que désigne le terme "islâm" est distinct de ce que désigne le terme "îmân" (humâ mutabâyinân) (comme c'était le cas en A, ci-dessus).
Ce qui entraîne que tout "mu'min" est aussi "muslim", mais que tout "muslim" n'est pas forcément "mu'min" (baynahumâ 'umûm wa khussûs mutlaqan).
En effet, parfois, même employés seuls (donc hors cas A), les termes "islâm" et "îmân" expriment choses différentes...
Ainsi s'explique le propos suivant... Le Prophète (sur lui soit la paix) privilégiait certaines personnes dans le partage de certaines recettes [d'après une interprétation, il s'agissait du khums, et il y a la possibilité de partager celui-ci en fonction de la maslaha]. Sa'd ibn Abî Waqqâs, qui était présent, ne comprit pas que le Prophète donnait en réalité à ceux qui étaient encore faibles dans leur foi, afin de gagner davantage leur cœur. Ayant remarqué que le Prophète n'avait rien donné à Ju'ayl, un musulman des premiers temps, il lui demanda pourquoi il ne lui donnait rien, argumentant : "Je pense bien qu'il est mu'min". Le Prophète lui dit : "Ne dis pas "mu'min", mais plutôt : "muslim"". Le même propos se répéta plusieurs fois entre Sa'd et le Prophète. Puis ce dernier lui dit : "Sa'd, je donne à des personnes alors que ce sont d'autres qui me sont plus chères, de crainte que les premières tombent dans la géhenne" : "عن سعد رضي الله عنه، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم أعطى رهطا وسعد جالس، فترك رسول الله صلى الله عليه وسلم رجلا هو أعجبهم إلي، فقلت: "يا رسول الله ما لك عن فلان؟ فوالله إني لأراه مؤمنا"، فقال: "أو مسلما". فسكت قليلا، ثم غلبني ما أعلم منه، فعدت لمقالتي، فقلت: "ما لك عن فلان؟ فوالله إني لأراه مؤمنا"، فقال: "أو مسلما". ثم غلبني ما أعلم منه فعدت لمقالتي، وعاد رسول الله صلى الله عليه وسلم. ثم قال: "يا سعد إني لأعطي الرجل، وغيره أحب إلي منه، خشية أن يكبه الله في النار" (al-Bukhârî, 27, Muslim, 150) (avec Fat'h ul-bârî 1/109).
Ce qui nous intéresse ici est ce propos du Prophète : "Ne dis pas "mu'min", mais plutôt : "muslim"" : on note que Sa'd n'avait pas utilisé les deux termes "mu'min" et "muslim" côte à côte (comme dans le hadîth que nous avons vu en A, plus haut) : il n'avait employé que le mot "mu'min" ; malgré tout le Prophète lui dit de ne pas utiliser le terme "mu'min" mais de lui préférer le terme "muslim". Le premier est donc général, le second plus particulier.
Si on peut - et on doit - qualifier les gens entrés en islam de "muslim", en revanche, il s'agit de s'abstenir de les qualifier de "mu'min", et ce...
--- Soit parce qu'on ne peut pas avoir la certitude de ce qu'il y a dans leur cœur ; or il y a eu, et il existe toujours, des hypocrites, eux qui ne croient pas du tout en leur for intérieur ("وأما قوله صلى الله عليه وسلم "أو مسلما"، فليس فيه إنكار كونه مؤمنا، بل معناه النهي عن القطع بالإيمان، وأن لفظة الإسلام أولى به؛ فإن الإسلام معلوم بحكم الظاهر، وأما الإيمان فباطن لا يعلمه إلا الله تعالى" : Shar'h Muslim, 2/181). Selon ce sens, la "îmân" est le fait de croire du cœur, tandis que "islâm" fait référence à l'extérieur uniquement. Or, étant donné qu'on ne peut témoigner, à propos d'un homme, que de ce qu'il dit et fait apparemment, et pas de ce qui se trouve dans son cœur, on peut témoigner que quelqu'un est "muslim", mais il est mieux de s'abstenir de dire de quelqu'un qu'il est "mu'min". Le terme "mu'min" désigne celui qui croit véritablement, en son cœur ; tandis que le terme "muslim" n'est considéré que dans sa littéralité – celui qui, dans le regard des hommes, est entré en islam (et non pas en son sens complet – celui qui est véritablement en islam, corps et cœur – sens que l'on verra plus bas en B.b). J'ai dit : "il est mieux de s'en abstenir", car le verset a quand même employé ce terme "mu'min" au sujet de la détermination de l'esclave à affranchir pour expier telle faute morale : "وَمَن قَتَلَ مُؤْمِنًا خَطَئًا فَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُّؤْمِنَةٍ وَدِيَةٌ مُّسَلَّمَةٌ إِلَى أَهْلِهِ إِلاَّ أَن يَصَّدَّقُواْ" (Coran 4/92). Plus encore : un autre verset a dit aux musulmans, après le pacte de al-Hudaybiya, de mettre à l'épreuve les dames qui émigraient de La Mecque, ajoutant : "Dieu est plus sachant de leur foi", et affirmant ensuite : "Alors, si vous les connaissez être mu'minât, ne les renvoyez pas auprès de (ces) kâfir" : "يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا جَاءكُمُ الْمُؤْمِنَاتُ مُهَاجِرَاتٍ فَامْتَحِنُوهُنَّ اللَّهُ أَعْلَمُ بِإِيمَانِهِنَّ فَإِنْ عَلِمْتُمُوهُنَّ مُؤْمِنَاتٍ فَلَا تَرْجِعُوهُنَّ إِلَى الْكُفَّارِ لَا هُنَّ حِلٌّ لَّهُمْ وَلَا هُمْ يَحِلُّونَ لَهُنّ" (Coran 60/10). De même, après avoir posé deux questions à une esclave, le Prophète lui a également appliqué ce terme qualificatif (cet événement s'étant produit au moins 2 fois) : "عن معاوية بن الحكم السلمي، قال: (...). وكانت لي جارية ترعى غنما لي قبل أحد والجوانية، فاطلعت ذات يوم فإذا الذئب قد ذهب بشاة من غنمها، وأنا رجل من بني آدم، آسف كما يأسفون، لكني صككتها صكة. فأتيت رسول الله صلى الله عليه وسلم، فعظّم ذلك علي. قلت: "يا رسول الله أفلا أعتقها؟"، قال: "ائتني بها". فأتيته بها، فقال لها: "أين الله؟"، قالت: "في السماء"، قال: "من أنا؟"، قالت: "أنت رسول الله". قال: "أعتقها، فإنها مؤمنة" (Muslim, 537). "عن الشريد بن سويد الثقفي، قال: أتيت رسول الله صلى الله عليه وسلم فقلت: "إن أمي أوصت أن تعتق عنها رقبة، وإن عندي جارية نوبية، أفيجزئ عني أن أعتقها عنها؟" قال: "ائتني بها". فأتيته بها، فقال لها النبي صلى الله عليه وسلم: "من ربك؟" قالت: "الله"، قال: "من أنا؟" قالت: "أنت رسول الله"، قال: "فأعتقها فإنها مؤمنة" (an-Nassâ'ï, 3653). "عن عبيد الله بن عبد الله بن عتبة بن مسعود، أن رجلا من الأنصار جاء إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم بجارية له سوداء. فقال: "يا رسول الله إن علي رقبة مؤمنة؛ فإن كنت تراها مؤمنة أعتقتها". فقال لها رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أتشهدين أن لا إله إلا الله؟" فقالت: نعم. قال: "أفتشهدين أن محمدا رسول الله؟" قالت: نعم. قال: "أتوقنين بالبعث بعد الموت؟" قالت: نعم. قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أعتقها" (Mâlik, 1544, Abd ur-Razzâq, 16814, Ahmad, 15743 : mursal d'après az-Zurqânî). Cela alors même qu'il y avait à Médine des Hypocrites dont le Prophète n'avait pas connaissance : "وَمِمَّنْ حَوْلَكُم مِّنَ الأَعْرَابِ مُنَافِقُونَ وَمِنْ أَهْلِ الْمَدِينَةِ مَرَدُواْ عَلَى النِّفَاقِ لاَ تَعْلَمُهُمْ نَحْنُ نَعْلَمُهُمْ" (Coran 9/101).
--- Soit parce qu'on ne peut pas certifier que l'agir extérieur de gens est complet et parfait ; or le terme "mu'min" possède aussi un second sens : "celui qui a non seulement le Asl ul-îmân mais aussi le Kamâl ul-îmân" (MF 7/446) (bi-l-îmân il-mutlaq). An-Nawawî cite Ibn Battâl : "Le fait de croire ("tasdîq") constitue* la première étape de la foi ; et cela entraîne pour la personne qu'elle est entrée dans la (foi), mais pas nécessairement qu'elle en ait réalisé tous les degrés. (Tant qu'on n'est qu'à ce stade) on n'est pas appelé "mu'min" de façon inconditionnelle. Cela est la voie du groupe des Ahl us-Sunna : le îmân est parole et action" : "وقال ابن بطال في "باب من قال الإيمان هو العمل": فإن قيل: قد قدمتم أن الإيمان هو التصديق، قيل: التصديق هو أول منازل الإيمان، ويوجب للمصدق الدخول فيه، ولا يوجب له استكمال منازله، ولا يسمى مؤمنا مطلقا؛ هذا مذهب جماعة أهل السنة أن الإيمان قول وعمل. قال أبو عبيد: وهو قول مالك والثوري والأوزاعي ومن بعدهم من أرباب العلم والسنة الذين كانوا مصابيح الهدى وأئمة الدين من أهل الحجاز والعراق والشام وغيرهم" (Shar'h Muslim, 1/147) (* il faut aussi l'adhésion, "iltizâm"). An-Nawawî cite également Abû 'Abdillâh al-Asbahânî : "وقال الإمام أبو عبد الله محمد بن إسماعيل بن محمد بن الفضل التميمي الأصبهاني الشافعي رحمه الله في كتابه التحرير في شرح صحيح مسلم: الإيمان في اللغة هو التصديق؛ فإن عنى به ذلك فلا يزيد ولا ينقص لأن التصديق ليس شيئا يتجزأ حتى يتصور كماله مرة ونقصه أخرى. والإيمان في لسان الشرع هو التصديق بالقلب والعمل بالأركان؛ وإذا فسر بهذا تطرق إليه الزيادة والنقص؛ وهو مذهب أهل السنة. قال: فالخلاف في هذا على التحقيق إنما هو أن المصدق بقلبه اذا لم يجمع إلى تصديقه العمل بمواجب الإيمان هل يسمى مؤمنا مطلقا أم لا؟ والمختار عندنا أنه لا يسمى به؛ قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا يزني الزاني حين يزني وهو مؤمن" لأنه لم يعمل بموجب الإيمان فيستحق هذا الإطلاق. هذا آخر كلام صاحب التحرير" (Shar'h Muslim, 1/145-146). Ibn Taymiyya écrit de même que, à propos du croyant qui fait des péchés, la posture de l'orthodoxie sunnite est que ses gens "ne retirent pas de façon inconditionnelle le nom [îmân], et ne l'attribuent pas de façon inconditionnelle. (Mais) nous disons : "Il est mu'min à la foi incomplète", ou "mu'min faisant des péchés", ou "mu'min par sa îmân, fâssiq par sa kabîra"" : "وعند هذا فالقول الوسط الذي هو قول أهل السنة والجماعة أنهم لا يسلبون الاسم على الإطلاق ولا يعطونه على الإطلاق؛ فنقول: "هو مؤمن ناقص الإيمان" أو "مؤمن عاص" أو "مؤمن بإيمانه فاسق بكبيرته"، ويقال: "ليس بمؤمن حقا" أو: "ليس بصادق الإيمان". وكل كلام أطلق في الكتاب والسنة، فلا بد أن يقترن به ما يبين المراد منه. والأحكام: منها ما يترتب على أصل الإيمان فقط - كجواز العتق في الكفارة وكالموالاة والموارثة ونحو ذلك -، ومنها ما يترتب على أصله وفرعه - كاستحقاق الحمد والثواب وغفران السيئات ونحو ذلك" (MF 7/673). Il écrit aussi : "وقد قال في آية البر: {وأولئك هم المتقون} فجعل الأبرار هم المتقين عند الإطلاق والتجريد. وقد ميز بينهما عند الاقتران والتقييد في قوله: {وتعاونوا على البر والتقوى}. ودلت هذه الآية على أن مسمى الإيمان ومسمى البر ومسمى التقوى عند الإطلاق واحد: فالمؤمنون هم المتقون وهم الأبرار" (MF 7/183).
C'est à la lumière de ce second sens du terme "mu'min" que l'on comprend ce que Tâ'wûs voulait signifier quand il exprima trouver étrange que des gens de l'Irak disaient que al-Hajjâj ibn Yûssuf est mu'min : ""عن ابن طاوس، عن أبيه، قال: "عجبت لإخواننا من أهل العراق يقولون: "الحجاج مؤمن" (Shar'hu i'tiqâdi ahl is-sunna wa-l-jâmâ'a, al-Lâlakâ'ï, 1821). Tâwûs ne voulait pas exprimer là qu'il doutait que al-Hajjâj soit vraiment croyant (et qu'il envisageait que c'était un hypocrite, munâfiq bi nifâq akbar) (ou bien qu'il voulait dire que al-Hajjâj avait apostasié, murtadd) : il exprimait seulement qu'il désapprouvait qu'à un tyran comme al-Hajjâj on applique le terme mu'min inconditionnellement, et ce car ce terme n'est appliqué qu'au "croyant qui est complet dans sa pratique, autant intérieure qu'extérieure" ; or, vu les graves injustices commises ouvertement par al-Hajjâj, ce dernier avait de façon évidente de graves manquements au niveau de l'agir extérieur.
Ce qualificatif inconditionnel "mu'min", ne pas l'appliquer au sujet de sa propre personne est explicitement relaté de Tâ'wûs : "قال أبو عبيد حدثنا عبد الرحمن عن سفيان عن معمر عن ابن طاوس عن أبيه قال: "إذا قيل لك: "أمؤمن أنت؟" فقل: "آمنت بالله وملائكته وكتبه ورسله" (Kitâb fi-l-îmân wa ma'âlimi-hî..., Abû 'Ubayd, n° 46). Comme cela est relaté de Ibn Mas'ûd : "قال أبو عبيد حدثنا يحيي بن سعيد ومحمد بن جعفر كلاهما عن شعبة عن سلمة بن كهيل عن إبراهيم عن علقمة قال: قال رجل عند عبد الله: "أنا مؤمن"، فقال عبد الله: "فقل: "إني في الجنة"! ولكن: "آمنا بالله وملائكته وكتبه ورسله" (Kitâb fi-l-îmân wa ma'âlimi-hî..., n° 44). "قال أبو عبيد حدثنا عبد الرحمن بن مهدي عن سفيان بن سعيد عن الأعمش عن أبي وائل قال: جاء رجل إلى عبد الله فقال: "بينا نحن نسير إذ لقينا ركبا، فقلنا "من أنتم؟" فقالوا "نحن المؤمنون"". فقال: "أَوَ لا قالوا: "إنا من أهل الجنة"؟" (Kitâb fi-l-îmân wa ma'âlimi-hî..., n° 43). "قال أبو عبيد حدثنا يحيي بن سعيد عن أبي الأشهب عن الحسن قال: قال رجل عند ابن مسعود: "أنا مؤمن"، فقال ابن مسعود: "أفأنت من أهل الجنة؟" فقال: "أرجو"، فقال ابن مسعود: "أفلا وكلت الأولى كما وكلت الأخرى؟" (n° 42). Cela est également relaté de 'Alqama (n° 48) et de Ibrâhîm an-Nakha'î (n° 45). Il ne faut pas oublier que le nom qualificatif est plus accentué que le verbe : "الاسم آكد من الفعل".
Voir aussi MF 7/416.
Pour autant, Ibn Taymiyya nuance les choses quant à ce qui est de pouvoir, ou pas, affirmer au sujet d'autrui qu'il est "mu'min" : cela dépend, dit-il, si on parle du hukm dunyawî affectant cet autrui (ou encore si on parle de savoir s'il est concerné par les versets s'adressant à "ceux qui ont apporté foi"), ou bien si on parle du hukm ukhrawî (ou encore du statut de la personne 'ind'Allah) : "وأما أهل السنة والجماعة والصحابة والتابعون لهم بإحسان وسائر طوائف المسلمين من أهل الحديث والفقهاء وأهل الكلام من مرجئة الفقهاء والكرامية والكلابية والأشعرية والشيعة - مرجئهم وغير مرجئهم - فيقولون: "إن الشخص الواحد قد يعذبه الله بالنار ثم يدخله الجنة" كما نطقت بذلك الأحاديث الصحيحة. وهذا الشخص الذي له سيئات عذب بها وله حسنات دخل بها الجنة وله معصية وطاعة باتفاق. فإن هؤلاء الطوائف لم يتنازعوا في حكمه؛ لكن تنازعوا في اسمه؛ فقالت المرجئة - جهميتهم وغير جهميتهم -: "هو مؤمن كامل الإيمان". وأهل السنة والجماعة على أنه مؤمن ناقص الإيمان، ولولا ذلك لما عذب - كما أنه ناقص البر والتقوى باتفاق المسلمين -. وهل يطلق عليه اسم "مؤمن"؟ هذا فيه القولان؛ والصحيح التفصيل: فإذا سئل عن أحكام الدنيا كعتقه في الكفارة، قيل: "هو مؤمن"؛ وكذلك إذا سئل عن دخوله في خطاب المؤمنين. وأما إذا سئل عن حكمه في الآخرة**، قيل: "ليس هذا النوع من المؤمنين الموعودين بالجنة، بل معه إيمان يمنعه الخلود في النار ويدخل به الجنة، بعد أن يعذب في النار إن لم يغفر الله له ذنوبه"؛ ولهذا قال من قال: "هو مؤمن بإيمانه فاسق بكبيرته"، أو: "مؤمن ناقص الإيمان" (MF 7/354-355) (** وكذا إذا سئل عن حكمه عند الله، أو إذا سئل عنه مطلقًا).
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Par contre, même s'il est mieux de ne pas affirmer de gens musulmans qu'ils sont mu'min, eu égard à la première des deux inconnues sus-évoquées, on ne se permet pas pour autant, tant que des indices suffisants pour cela ne sont pas apparus, de dire de gens musulmans qu'ils sont munâfiq, ni même de dire qu'on doute de chaque muslim tant qu'on n'a pas la preuve de la sincérité de son adhésion à l'islam. De notre point de vue, la règle de base est que chaque personne qui dit "Lâ ilâha ill'Allah, Muhammadun Rassûlullâh" est considérée par nous comme "muslim", sans que nous ne pensions rien de contraire.
Ainsi, le fait que Mâlik ibn ud-Dukhshun (que Dieu l'agrée) fréquentait des Hypocrites amena quelqu'un à dire devant le Prophète qu'il était lui-même un Hypocrite, mais le Messager de Dieu lui opposa un : "Ne dis pas cela. Ne vois-tu pas qu'il a dit "Il n'y a de divinité que Dieu", recherchant par cela la face de Dieu ?" : "فاجتمعوا، فقال قائل منهم: "أين مالك بن الدخيشن" أو "ابن الدخشن؟" فقال بعضهم: "ذلك منافق لا يحب الله ورسوله"، فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا تقل ذلك. ألا تراه قد قال "لا إله إلا الله"، يريد بذلك وجه الله؟" قال: "الله ورسوله أعلم"، قال: "فإنا نرى وجهه ونصيحته إلى المنافقين". قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "فإن الله قد حرم على النار من قال" لا إله إلا الله"، يبتغي بذلك وجه الله"" (al-Bukhârî, 415 etc., Muslim, 33). Cette parole signifie qu'il a été fidèle à ce que la parole d'acceptation de l'islam demande, et ce à plusieurs occasions : il a participé à Badr, Uhud, etc. (وقد شهد مالك بن الدخشن مع النبي - صلى الله عليه وسلم - بدرا واحدا والمشاهد كلها. واختلفوا: هل شهد مع الأنصار بيعة العقبة، أم لا؟ وقد روي أن النبي - صلى الله عليه وسلم - بعثه مع عاصم بن عدي لتحريق مسجد الضرار وهدمه" : FB de Ibn Rajab). Le seul fait qu'il fréquente des Hypocrites n'était donc pas un indice suffisant pour contrebalancer tout ce qu'il avait fait - et continuait à faire - de bien, ce bien étant pour sa part l'indice qu'il n'était pas un Hypocrite ; c'était donc la règle de base qui s'appliquait : considérer qu'il est muslim, sans rien penser ni dire de contraire.
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Un verset du Coran dit : "Des bédouins ont dit : "Nous avons îmân". Dis(-leur) : "Vous n'avez pas la îmân, mais dites (plutôt) : "Nous sommes en islâm". Et la îmân n'a pas encore pénétré dans votre cœur"" (Coran 49/14). Ici encore, les bédouins avaient employé le terme "îmân" seul, et on n'est donc pas dans le cas A. Que signifient donc ces versets qui disent à ces bédouins qu'ils n'ont pas la îmân mais sont seulement en islâm : veulent-ils dire qu'ils sont des Hypocrites, dont la conversion à l'islam n'est qu'apparente, ou signifient-ils autre chose ?
A la différence de ce que dit al-Bukhârî (cf. Sahîh ul-Bukhârî, kitâb ul-îmân, bâb n° 19), Ibn Kathîr pense que les bédouins dont il est question dans ce verset (49/14) "n'étaient pas des Hypocrites". Dès lors, puisqu'un autre verset dit des Hypocrites qu'ils "... ont dit avec leur bouche : "Nous avons apporté foi", alors que leur cœur n'a pas apporté foi..." (Coran 5/41), ces bédouins avaient, eux, réellement apporté foi. Mais ce que ce verset 49/14 dit est que ces bédouins possédaient uniquement le minimum de foi dans leur cœur et que la foi ne s'y était pas encore suffisamment développée et profondément enracinée (cf. Tafsîr Ibn Kathîr). C'est cela dont il est question ici : "Vous n'avez pas la îmân" et, par la suite : "La îmân n'a pas encore pénétré dans votre cœur" signifient : "Vous n'avez pas encore dans votre cœur la îmân complète". On voit que, d'après cette interprétation, le terme "îmân", employé de façon inconditionnelle (mutlaqan), désigne "la îmân complète". Il s'agit d'un degré conséquent, et ces bédouins ne l'avaient pas encore atteint.
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Ici s'enracine le débat de savoir si on peut dire : "Je suis mu'min", ou si on doit obligatoirement préciser : "Je suis mu'min inshâ Allâh" (الاستثناء في الإيمان) :
Ce débat est en relation avec :
--- primo le fait que le terme arabe "mu'min" signifie: "celui qui croit véritablement" (bi-l-îmân il-muqayyad), étant alors opposé à "munâfiq" (hypocrite, lequel s'est converti à l'islam extérieurement, sans absolument le croire intérieurement) ;
--- secundo le fait que, même s'il est sincèrement croyant - et n'est pas hypocrite bi nifâq akbar -, nul ne sait dans quel état il va mourir (الموافاة) (MF 7/429-430) ;
--- tertio le fait - surtout - que ce terme "mu'min" signifie également : "celui qui a non seulement le Asl ul-îmân mais aussi le Kamâl ul-îmân" (MF 7/446) (bi-l-îmân il-mutlaq).
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- Un certain nombre de Fuqahâ' sont opposés à ce qu'on dise : "Je suis mu'min inshâ Allâh", percevant cela comme un manque d'affirmation du fait que l'on croit sincèrement : ils considèrent nécessaire de dire : "Je suis mu'min" (tout court), et ce afin de certifier qu'on n'est pas munâfiq.
- Alors que les Muhaddithûn sont opposés à ce que l'on dise : "Je suis mu'min", voyant cela comme l'affirmation que l'on pratique tout comme il le faut (et ce eu égard au second sens du terme "mu'min" : "celui qui a non seulement le Asl ul-îmân mais aussi le Kamâl ul-îmân") : ils considèrent nécessaire de dire : "Je suis mu'min inshâ Allâh". Ils disent que certains des Fuqahâ', en posant la question : "Es-tu mu'min ?" et en rendant nécessaire que l'on y réponde : "Je suis mu'min", voulaient en fait diffuser l'idée du degré de Irjâ' d'après lequel le îmân, ce n'est que le 'aqd et le qawl, et pas le 'amal.
- Ibn Taymiyya nuance finalement les choses en disant que tout dépend de celui des deux sens que l'on donne au terme "mu'min" : "croyant" ? ou bien : "mu'min îmânan kâmilan" ? Il écrit : "وهذا مطابق لما تقدم من أن المؤمن المطلق هو القائم بالواجبات المستحق للجنة إذا مات على ذلك، وأن المفرط بترك المأمور أو فعل المحظور لا يطلق عليه أنه مؤمن؛ وأن المؤمن المطلق هو البر التقي ولي الله. فإذا قال: "أنا مؤمن" قطعا، كان كقوله: "أنا بر تقي ولي الله" قطعا. وقد كان أحمد وغيره من السلف مع هذا يكرهون سؤال الرجل لغيره: "أمؤمن أنت؟" ويكرهون الجواب؛ لأن هذه بدعة أحدثها المرجئة ليحتجوا بها لقولهم؛ فإن الرجل يعلم من نفسه أنه ليس بكافر، بل يجد قلبه مصدقا بما جاء به الرسول، فيقول: "أنا مؤمن"، فيثبت أن الإيمان هو التصديق - لأنك تجزم بأنك مؤمن ولا تجزم بأنك فعلت كل ما أمرت به -؛ فلما علم السلف مقصدهم، صاروا يكرهون الجواب، أو يفصلون في الجواب؛ وهذا لأن لفظ "الإيمان" فيه إطلاق وتقييد، فكانوا يجيبون بالإيمان المقيد الذي لا يستلزم أنه شاهد فيه لنفسه بالكمال. ولهذا كان الصحيح أنه يجوز أن يقال: "أنا مؤمن" بلا استثناء إذا أراد ذلك؛ لكن ينبغي أن يقرن كلامه بما يبين أنه لم يرد الإيمان المطلق الكامل. ولهذا كان أحمد يكره أن يجيب على المطلق بلا استثناء يقدمه. وقال المروذي: قيل لأبي عبد الله: "نقول: "نحن المؤمنون"؟" فقال: "نقول: "نحن المسلمون"". وقال أيضا: قلت لأبي عبد الله: "نقول إنا مؤمنون"؟" قال: ولكن نقول: "إنا مسلمون". ومع هذا فلم ينكر على من ترك الاستثناء إذا لم يكن قصده قصد المرجئة أن الإيمان مجرد القول، بل يكره تركه لما يعلم أن في قلبه إيمانا وإن كان لا يجزم بكمال إيمانه" (MF 7/448-449). "والقول الثالث أوسطها وأعدلها أنه يجوز الاستثناء باعتبار، وتركه باعتبار. فإذا كان مقصوده أني لا أعلم أني قائم بكل ما أوجب الله علي وأنه يقبل أعمالي ليس مقصوده الشك فيما في قلبه فهذا استثناؤه حسن وقصده أن لا يزكي نفسه وأن لا يقطع بأنه عمل عملا كما أمر فقبل منه والذنوب كثيرة والنفاق مخوف على عامة الناس" (MF 13/41).
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Tout cela concerne les termes "îmân" et "mu'min".
Par contre, on peut employer seuls les noms "islâm" et "muslim" sans qu'ils désignent "le islâm complet" et le "muslim parfait" (car il faut savoir que si, comme nous venons de le voir, le nom "islâm" désigne parfois "la conversion et la pratique extérieures" seulement, il désigne aussi, d'autres fois, "le islâm complet" et englobe alors également la foi et la pratique intérieure : nous allons le voir immédiatement ci-après, en B.b.).
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--- B.b) soit chacun de ces deux termes est employé pour désigner son sens complet :
Dans ce cas, chacun de ces deux termes, "islâm" et "îmân", désigne la même chose que ce que l'autre désigne (humâ mutassâwiyân).
Un verset coranique dit ainsi : "Ils te font la faveur qu'ils sont entrés en islâm. Dis : "Ne faites pas la faveur sur moi de votre islâm ; mais plutôt Dieu vous fait la faveur de vous avoir guidé vers la îmân, si vous êtes véridiques"" (Coran 49/17).
Un autre verset dit : "Nous avons fait sortir les mu'minûn qui s'y trouvaient. Nous n'y trouvâmes alors rien qu'une maisonnée de muslimûn" (Coran 51/35).
Un autre verset encore dit : "Le "dîn" auprès de Dieu est l'islam" (Coran 3/151). Quand il est dit que l'adhésion à l'islam sera la cause du salut dans l'au-delà, il ne s'agit sûrement pas d'un islam prononcé du bout des lèvres sans que ne l'accompagne aucune foi dans le cœur ; il s'agit, tout au contraire, de l'islam complet – c'est-à-dire de corps et de cœur – ; dès lors, cela revient à la même chose que "îmân".
"وقال الإمام أبو محمد الحسين بن مسعود البغوي الشافعي رحمه الله في حديث سؤال جبريل صلى الله عليه وسلم عن الإيمان والإسلام وجوابه قال: جعل النبي صلى الله عليه وسلم الإسلام اسما لما ظهر من الأعمال وجعل الإيمان اسما لما بطن من الاعتقاد؛ وليس ذلك لأن الأعمال ليست من الإيمان، والتصديق بالقلب ليس من الإسلام، بل ذلك تفصيل لجملة هي كلها شيء واحد وجماعها الدين. ولذلك قال صلى الله عليه وسلم "ذاك جبريل أتاكم يعلمكم دينكم". والتصديق والعمل يتناولهما اسم الإيمان والإسلام جميعا؛ يدل عليه قوله سبحانه وتعالى {إن الدين عند الله الإسلام} {ورضيت لكم الإسلام دينا} {ومن يبتغ غير الإسلام دينا فلن يقبل منه} فأخبر سبحانه وتعالى أن الدين الذي رضيه ويقبله من عباده هو الإسلام، ولا يكون الدين في محل القبول والرضا إلا بانضمام التصديق إلى العمل. هذا كلام البغوي" (Shar'h Muslim, 1/145).
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C) Enfin, parfois les termes "îmân" et "islâm" sont à appréhender dans un sens figuré :
– Le terme "îmân" peut ainsi désigner : "la forte empreinte de la foi", ou : "de nombreux musulmans".
Ainsi, du Hadîth "Le "îmân" se réfugiera à Médine" (al-Bukhârî 1777, Muslim 147), certains ulémas l'ont interprété comme signifiant qu'il évoque l'époque où surviendront de grandes difficultés. Ensuite :
--- il est possible que le terme "îmân" désigne ici "l'empreinte de la îmân" : c'est-à-dire qu'en ces temps-là, dans les pays musulmans aussi la foi aura une très faible empreinte, et elle n'aura d'empreinte conséquente qu'à Médine ;
--- d'après 'Alî al-qârî, le terme "îmân" signifie ici : "les gens de la îmân" (cf. Mirqât ul-mafâtîh 1/234).
(Quelle que soit l'interprétation reconnue, il est à noter en passant que le lieu ici concerné pourrait être non pas seulement Médine mais aussi ses environs, c'est-à-dire la Mecque ainsi que la région où se situent ces deux cités ; ceci correspondrait alors à l'autre hadîth où on lit : "Le "dîn" se réfugiera au Hedjaz" (at-Tirmidhî 2630) (cf. Mirqât ul-mafâtîh 1/234, 246). (Cliquez ici.))
– Le terme "islâm" peut également signifier : "l'ensemble des musulmans".
C'est avec ce sens qu'il se comprend dans cette parole de Sa'd ibn Abî Waqqâs : "J'ai été pendant 7 jours le tiers de l'islâm" (al-Bukhârî 3521) ; il voulait dire : "le tiers des musulmans alors existant", c'est-à-dire que, selon sa connaissance, ou en tant que parmi les hommes majeurs et libres, il était l'une des 3 seules personnes à avoir alors embrassé l'islam.
– La même chose est vérifiée par rapport au terme "Dîn", dans le propos suivant, de Omar ibn ul-Khattâb (que Dieu l'agrée)... Lorsque la parole de Dieu descendit qui dit : "Aujourd'hui, J'ai parachevé votre Dîn, J'ai complété sur vous Mon bienfait, et J'ai agréé pour vous l'islam comme Dîn" (Coran 5/3) , Omar pleura. A la question du Prophète (sur lui soit la paix) : "Qu'est-ce qui te fait pleurer ?", il répondit : "Me fait pleurer que nous étions en augmentation par rapport à notre Dîn ; mais maintenant qu'il est arrivé à la complétion, alors toute chose qui arrive à complétion connaît ensuite un déclin. - Tu as dit vrai, fit le Prophète" : "عن عنترة، قال: لما نزلت: {اليوم أكملت لكم دينكم}، وذلك يوم الحج الأكبر، بكى عمر. فقال له النبي صلى الله عليه وسلم: "ما يبكيك؟" قال: "أبكاني أنّا كنا في زيادة من ديننا؛ فأما إذ كمل، فإنه لم يكمل شيء إلا نقص!" فقال: "صدقت" (Tafsîr ut-Tabarî, 11083). Ici il ne s'agit pas d'une diminution dans le Dîn théorique, mais dans la pratique du Dîn chez les musulmans ; et aussi dans la force de la présence du Dîn dans le Réel (ce qui induit également de nombreux cas d'apostasie). Surtout que la "complétion du Dîn" elle-même fait l'objet d'interprétations différentes : "وفي معنى إكمال الدين خمسة أقوال: أحدها: أنه إكمال فرائضه وحدوده، ولم ينزل بعد هذه الآية تحليل ولا تحريم، قاله ابن عباس، والسدي. فعلى هذا يكون المعنى: اليوم أكملت لكم شرائع دينكم. والثاني: أنه بنفي المشركين عن البيت، فلم يحج معهم مشرك عامئذ، قاله سعيد بن جبير، وقتادة. وقال الشعبي: كمال الدين هاهنا: عزه وظهوره، وذل الشرك ودروسه؛ لا تكامل الفرائض والسنن، لأنها لم تزل تنزل إلى أن قبض رسول الله صلى الله عليه وسلم. فعلى هذا يكون المعنى: اليوم أكملت لكم نصر دينكم. والثالث: أنه رفع النسخ عنه. وأما الفرائض فلم تزل تنزل عليه حتى قبض، روي عن ابن جبير أيضا. والرابع: أنه زوال الخوف من العدو، والظهور عليهم، قاله الزجاج. والخامس: أنه أمن هذه الشريعة من أن تنسخ بأخرى بعدها، كما نسخ بها ما تقدمها" (Zâd ul-massîr).
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).